Sujet: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Lun 22 Mai - 17:43
Ce livre est en audio complet. S'il peut en aider certains, le voici en partage (bien sûr, il faut s'y prendre en plusieurs fois avant de tout comprendre) :
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 19 Nov - 21:31
Oups ! J'ai essayé de lire ou plutôt écouter. Mais il faut bien avouer que c'est plutôt indigeste pour une personne de notre époque ; surtout pour une culture française qui aime bien les chose simples claires et concises. On a du mal à suivre le fil conducteur et elle se perd dans des détail où on perd vite le fil de ce que elle veut parler en tout premier lieu, et elle avoue elle-même qu'elle s'éloigne parfois du sujet. mais je fais sans doute là un mauvais procès, parce que j'ai lu Saint Jean de la Croix, et lui est toujours clair et précis sans jamais quitter son sujet d'un pouce. On va donc essayer de parler de tout ça ensemble pour y voir plus clair. Mais attention je ne veux pas jouer les maîtres, et si je dis des bêtises, et bien dites le moi tout simplement. On va donc commencer par les trois premières demeures, mais ça sera demain car il se fait tard, et je suis trop fatigué pour bien écrire.
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Sam 21 Nov - 10:37
LES TROIS PREMIERES DEMEURES.
Ou du moins ce que j'en ai compris.
L'œuvre d'un génie contient plus de choses qu'il ne pense en dire lui-même, et Sainte Thérèse d'Avila est un génie. On me pardonnera donc d'éclairer son œuvre sous un angle qui, loin de la contredire, bien au contraire ne fait que la confirmer.
Déjà pour commencer et si elle m'y autorise je ne prendrais pas d'emblée l'image d'un château intérieur pour parler de l'âme. Parlons plutôt d'un royaume, et au reste Jésus lui-même parle de royaume en disant que le royaume est au dedans de nous. Pour moi l'âme est comme un pays, un royaume où règne un roi, Jésus. Alors voyons les choses de cette manière : l'âme est un royaume avec les jardins du royaume, et au milieu des jardins se trouve le château du roi, où seul entreront les plus intimes selon la volonté seul du roi.
Les trois premières demeures de l'âme sont les jardins du royaume où vivent le commun des sujets du roi, et à la quatrième demeure commence le château proprement dit. Et quelles sont ces trois demeures pour résumer au plus simple et y voir clair sur le sujet ? Rien d'autre que la vie des trois sacrements initiatiques : le baptême, la confirmation et l'Eucharistie. Non pas tant les sacrements en eux-mêmes, mais la vie de ceux qui consentent à en vivre.
Le Seigneur sait bien que nous sommes des êtres faibles et fragiles. Aussi il a voulu amarrer les premières demeures de façon solide à une base sûre et indéfectible, où il s'oblige lui-même en quel que sorte à nous venir en aide : les sacrements. Mais soyons bien lucide, l'homme est pécheur ; certains d'entre nous commettrons même de très gros péchés, et même les religieux puisque sœur Faustine nous dit qu'elle a vu des religieuses en enfer à cause du péché de bavardage. Et le Seigneur veut bien passer outre de notre part d'ombre pour nous faire avancer malgré tout. La vie spirituelle, c'est trois pas en avant et deux en arrière ; ayons l'humilité de le reconnaître. Bref, voyons maintenant ces demeures en particulier, et pour cela je prendrais volontiers l'image d'un migrant (sic).
PREMIERE DEMEURE : la vie du baptême; le don de la foi, la conversion.
On parle beaucoup ces temps-ci de flots de migrants qui envahissent notre pays. Mais pour intégrer un pays il y a, qu'on le veuille ou non, des conditions. Si on entre dans un pays que pour le voler ou le détruire, cela ne sera profitable ni au migrant ni au pays d'accueil. Alors je suppose que ce migrant a déjà fait un voyage touristique dans le pays en question ; ou alors il en a entendu parler en bien. Il constate qu'il a foi en ce royaume et en son roi, et veut donc intégrer ce pays car dans son pays d'origine ce n'est que ruine et misère. Il peut vouloir intégrer ce pays, d'abord pour avoir du pain, tout comme le fils prodigue ; mais il doit aussi être prêt à rejeter les mauvaises coutumes de son ancien pays de péchés et accueillir l'âme, l'identité et la culture de son nouveau pays ; sinon il risque fort de ne rester qu'un étranger profiteur, qui tôt ou tard devra être rejeter hors du royaume. Voilà la première demeure, le baptême. Que se soit par le baptême reçu dans l'enfance ou le choix libre d'un adulte, un jour on franchit le pas et on décide de vivre ou demander le baptême. Ce jour-là on quitte le monde du péché, "je renonce à Satan et à ses œuvres", on est pardonné du péché originel qui nous tient prisonnier du diable et de la mort, et l'on reçoit la vie, la vie, la vraie vie. Et l'Église qui est bonne fille nous donne immédiatement l'identité du royaume ; on devient sujet à part entière de l'Église et du royaume des cieux. "France fille aînée de l'Église, qu'as-tu fait de ton baptême" ? Il n’y a sans doute rien de plus important que de vivre des grâces de son baptême et y être fidèle. Et par le baptême on devient roi, prêtre et prophète mais déjà surtout roi de la royauté du roi ; dans les deux autres demeures seront mis en évidence notre charisme de prophète, puis dans la troisième celui de prêtre. Mais ça implique de renoncer définitivement au royaume du mal, malgré toutes les nostalgies, les combats qu'inéluctablement cela va entraîner lors même qu'on a franchi la frontière et que l'on vit déjà du baptême. Mais ai-je besoin d'en dire plus pour comprendre l'importance de cette première demeure, en vivre et y rester pour toujours ? Pour résumer : la grâce reçue aux premières demeures : le baptême, la foi. Si l'on accepte d'en vivre.
Petite remarque que je préfère dire tout de suite : Même si elle reconnaît la valeur capitale d'entrer dans son âme intérieure en entrant dans les premières demeures, Sainte Thérèse d'Avila semble quelque peu galvauder celles-ci. On voit qu'elle ne vit pas à notre époque, car si seulement l'humanité entière, et je dirais même les religieux ; prêtres, évêques et princes de l'Église, du moins pour certains, ne vivaient seulement que dans les troisièmes demeures, le monde serait alors merveilleux ne connaissant plus les guerres ni la misère. Jésus est humble et miséricordieux et cela lui suffirait. J’irai même plus loin : "qui s'abaisse sera élevé" Les trois premières demeures nous sont données en propre et dépendent en grande part de notre volonté sinon la grâce du Seigneur qui nous les donne. Les autres demeures dépendent du bon vouloir du Seigneur s'il veut bien nous y convier. Contentons-nous donc d'en vivre et d'y retourner dans une perpétuelle conversion et le repentir.
humilité requise.
Pour comprendre l'humilité requise afin de rester se maintenir et revenir sans cesse à ces trois premières demeures au lieu de s'imaginer être déjà dans les sixième ou septième demeures, je voudrais vous faire part d'un songe que j'avais fait vers vingt deux ans. Dans mon songe, j'étais à un banquet avec Jésus qui y trônait, en train de converser très sérieusement avec deux Apôtres à sa gauche et à sa droite. Et je me fis ce raisonnement : "voyons voir, si je prend une place assez haute, Jésus va me demander de redescendre. Mais si je prend la dernière place, à coup sûr il va alors me demander de monter plus haut ? Donc je prend la dernière place afin de monter plus haut. Brusquement et voyant sans doute alors mes pensées de calcul, Jésus arrêta net sa conversation, me regarda, se précipita vers moi et d'un revers de la main accompagné d'un grand sourire de bon humeur me jeta parterre hors de la table, avec une gamelle à chien s'il vous plaît. c'était tellement drôle que je suis sorti de mon songe en éclatant de rire. Tout ça pour bien me faire comprendre que la petitesse n'est pas une étape intermédiaire en attendant une promotion plus digne de ma personne ; non ! la vraie grandeur consiste en la petitesse en elle-même; s'y mettre, s'y maintenir et y rester définitivement. et plus on sera petit mieux ça vaudra pour le Seigneur, car c'est là que se trouve la véritable grandeur. Le reste n'est que vanité.
Dernière édition par Philippe le Lun 23 Nov - 17:56, édité 2 fois
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Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Lun 23 Nov - 17:46
DEUXIEME DEMEURE : la persévérance, l'espérance, le sacrement de communion. Le repentir.
J'avoue que là, j'ai une hésitation et ce sera peut-être à vous de me corriger. En effet, j'avais envie de donner le point fort de cettedeuxièmedemeure aux sacrements de confirmation. Mais les Apôtres ont d’abord reçu la Foi en Jésus, puis la Communion à son corps, et enfin la Pentecôte. C’est donc sans doute ainsi que se suivent les trois premières demeures mais peut-être que je me trompe ? En tout les cas c’est ainsi de même que procède l’Église où elle accorde d’abord le baptême aux nourrissons, puis très tôt la communion aux petites enfants, et un peu plus tard la confirmation au moment de l’adolescence. On doit donc lier les deuxièmes demeures à la Communion et l’Eucharistie.Et puis dans mon expérience personnelle, je constate que c'est bien L'Eucharistiequi a compté avant la confirmation, que je n'ai comprise que bien plus tard.
Persévérance. S'il y a une demeure où la persévérance et mise en valeur, c'est bien La deuxième où l'on est admis à L'Eucharistie. Celle-ci comporte en effet des exigences, elles ne sont pas si faciles que ça. Quand on est adolescent par exemple, ce n'est pas toujours facile d'aller à la messe tous les dimanches quand les autres jeunes n'y vont pas ; Et ce n'est pas facile non plus de rester dans la chasteté au milieu de cette ambiance de sensualité et de facilité que l'on connaît actuellement. Que dire de même de ceux qui se retrouvent dans l'adultère après un divorce et un remariage, ou encore un avortement non repenti ? Il faut donc beaucoup de persévérance et même une persévérance déjà héroïque Pour rester seulement fidèle à la table de communion. Certains que je préfère ne même pas nommer disent que l’Eucharistie est un remède et un médicament. Sous entendu : On doit admettre à la communion les divorcés, les avorteurs, les homosexuels pratiquants leur homosexualité etc…C'est tout simplement une hérésie formelle et matérielle de dire et penser cela car Saint Paul nous dit au contraire que ceux qui mangent le corps du Christ en état de péché mortel mangent leur propre condamnation. Et aucune autorité, fût-elle celle d'un pape, n’est au dessus de la révélation. Le combat des deuxièmes pour rester fidèle à l’Eucharistie est donc très exigeant et demande beaucoup de persévérance ; mais la joie et le bonheur sont à ce prix. Et puis, on ne peut pas se mentir à soi même ni à sa conscience, car il y aura alors toujours au fond de nous un petit quelque chose qu'il nous dira que l'on a faussé la vérité. Mais le Seigneur est bon et il sait que nous sommes des pêcheurs. Notre chemin spirituel, c'est 3 pas en avant et 2 en arrière, mais Jésus ne tiendra compte que du pas en avant effectif, si l'on reste dans le repentir et la confession. Durant tout notre parcours, avouons-le, nous commettrons des péchés ; même parfois de très gros péchés Et ceci jusqu'au 7e demeures. Prenons garde toutefois de ne pas abuser de la miséricorde. Certains, en effet, se disent : « je pêche et ensuite j'irai me confesser ». Non ! Ça ne marche pas comme ça, car ceux-ci mettent en quelque sorte leur pêché dans l'éternité ; Il faut donc qu'ils aillent très vite se confesser de cet abus de la miséricorde et ce manque de sincérité, avant que la mort ne les trouve dans l’impénitence finale.
Espérance. Mais il n'y a pas de persévérance si celle-ci n'est pas soutenue par l'espérance. En fait, les 3 vertus théologales : foi espérance et charité vont toujours ensemble et ne peuvent être séparées, mais c'est dans ces deuxièmes demeures que l'Espérance doit commencer à être fortifiée. Je me souviens d’une chanson de Bob Dylan qui chantait : « à quoi ça sert de chercher la lumière puisqu'il n'y a rien à voir » Et bien si ! La lumière est là, même si on ne la voit pas, et le Seigneur est toujours en train de faire quelque chose, surtout quand c'est la nuit et la croix. Quand on perd l'espérance on tombe dans le désespoir, et on est alors à deux doigts de tomber dans le péché et d'abandonner la foi.
Repentir. Maintenant se pose la question : que doit faire notre cher migrant ; et nous somme tous ce migrant du royaume des cieux ayant quitté la cité du mal. He bien en un mot comme en mille pour faire simple : Le repentir, pour être admissible à la communion de l’Eucharistie. Et je ne dis pas « digne », car qui peut se déclarer digne ? Repentir en quittant le péché mortel et ce sera un rude combat. J’exagère ? Sainte Thérèse d’Avila elle-même nous dit qu’elle a mérité l’enfer, et que pendant sa vie religieuse pour ne pas tomber dans quelques péchés libertins, je la cite : « le Seigneur m’a retenu par la main ». Ou encore la petite Thérèse qui nous avoue que si elle n’était pas entrée au Carmel à quinze ans, elle serait devenue une vraie Marie Madeleine. Donc repentir, repentir pour faire le deuil de notre ancienne vie, de nos anciennes habitudes mauvaises, de nos péchés que l’on verra de façon de plus en plus précise. C’est un peu comme un homme face à une montagne ; tant qu’il est loin de celle-ci il n’en voit qu’une image globale, mais à mesure qu’il va s’approcher les détails vont apparaître, et en s’approchant encore il ne pourra que constater qu’il n’est qu’un monstre d’horreur.
Un jour le Seigneur montra son âme à sainte Marguerite Marie, et La sainte de s’écrier : « Seigneur, chassez loin de ma vue cette horreur ». Alors nous qui ne sommes pas saint, qu’est-ce que ce serait ? repentir, repentir, repentir. Repentir que l’on poursuivra toute notre vie et il n’est pas un saint aussi élevé soit-il qui n’ait besoin de se repentir ; et comme nous disait notre Maman du Ciel à Lourdes : « Pénitence, pénitence, pénitence ». Et je vois quelques moyens pour nous aider dans ce repentir : D’abord une confession régulière ; disons tous les quinze jours. Puis une bonne pratique ; au moins la messe du Dimanche, mais si possible quotidienne. Puis le jeûne et la prière. Puis l’étude de notre religion par de bons livres etc… Et à vous de terminer la liste des moyens qui ne manquent pas. Mais surtout la dévotion à notre Maman du Ciel par le ROSAIREque l’on doit faire tous les jours. Je ne veux pas faire trop long au risque de vous fatiguer et j’arrête là. Mais voilà le travail des deuxièmes demeures ; demeures que d’une certaine manière, nous ne quitterons Jamais. Quand bien même nous deviendrions le plus grand saint de tout l’Univers, qui pourrait dire qu’il a épuisé les exigences des trois premières demeures ?
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 24 Nov - 15:28
Merci @ Philippe pour ce très beau développement tout personnel.
Juste un petit aparté, en ce 24 novembre, où dans la Tradition on fête St Jean de la Croix, le Carme Espagnol qui a accompagné l'oeuvre de Ste Thérèse d'Avila.
Eh oui, sur ce forum, vous l'avez compris, notre spiritualité est toute tournée vers Le CARMEL. Nous portons le scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel, Elle qui est apparue à San Sebastian de GARABANDAL (Cantabrie - Espagne) sous ce vocable à trois petites filles. Vous connaissez l'histoire, n'est-ce-pas !
Très grande dévotion donc à Notre Dame du Mont Carmel, notre Mère, notre Guide !
S vous le voulez bien, développons la vie de Saint Jean de La Croix, par ces quelques documents. Nous essaierons de mettre à 19h la Sainte Messe en son honneur (FSSP Valence).
24/11 St Jean de la Croix, confesseur et docteur (introibo.fr)
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Françoise consacré
Messages : 4941 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 24 Nov - 15:34
Une émission KTO - YouTube 14/04/2019 - sur La Nuit obscure et la Montée du Carmel - St Jean de la Croix (16 ème siècle).
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 24 Nov - 16:21
Comme j'avais dit à un père carme aux premiers vœux de carmélite d'une très chère amie et qui avait bien éclaté de rire>>>>> "Il y a une chose que je ne pardonne pas à saint Jean de la croix : il a raison".
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 24 Nov - 18:34
TROISIÈME DEMEURE. La vie du Chrétien dans l’Esprit Saint, la communion avec le Christ et ses frères, la mission.
La troisième demeure, une fois le baptême et l’Eucharistie acquis, c’est tout simplement la vie chrétienne ordinaire et la communion fraternelle dans l’Esprit Saint. La vie dans les paroisses aussi bien que dans les communautés et les monastères. Mais ça implique la charité et donc la présence de l’Esprit Saint, et donc le sacrement de confirmation.
L’Esprit Saint on l’a ou on ne l’a pas, il est là ou il n’est pas là et nul ne sait d’où il vient ni où il va. Alors pour nous donner la garantie de la présence de l’Esprit Saint, le Seigneur nous a donné le sacrement de confirmation, où en quelque sorte le Seigneur s’oblige lui-même d’être présent si nous sommes fidèles. Car la vie spirituelle n’est possible que par et dans l’Esprit Saint et rien n’a de valeur réelle hors de lui. Si une chose vient de l’homme et n’est pas d’abord faite dans l’Esprit d’amour, on peut être sûr et certain que c’est un loupé.
C’est un peu comme internet si vous voulez, si vous me pardonnez cet exemple un peu trivial : on peut avoir un ordinateur, mais cet ordinateur ne sert pas à grand-chose si nous n’avons pas aussi internet qui relie notre ordinateur perso à tous les autres. Encore faut-il savoir utiliser internet, ou plutôt encore faut-il savoir utiliser ce sacrement pour avoir l’Esprit Saint ; sinon et si on ne fait rien, l’Esprit Saint est bien là mais il ne peut rien faire ou pas grand-chose. Mais il est là et on peut être sûr de sa présence. D’où la nécessité d’une vie de prière et d’oraison, et tout autant de charité.
Toute notre vie de paroisse ou de religieux devrait être : « Viens, viens, viens Esprit Saint », et tout autant l’exercice de l’amour fraternel et de la charité au service des pauvres (catéchiser les enfants par exemple…). Voilà ce que doit être notre vie, celle de nos paroisses et de nos monastères, et quand on le vivra vraiment la chrétienté se referra en étant comme disait Marthe Robin : « Des foyers de vie, de lumière, d’amour et de charité ».
Et puis il y a la mission ; ne pas oublier la mission ? Certains disent qu’il faut attendre au moins les quatrième demeures pour recevoir sa mission ? Personnellement je ne pense pas ; d’ores et déjà, il faut essayer de faire passer le visage du Christ autour de nous, de nos collègues, notre famille et nos voisins. De toute façon s’ils disent qu’ils n’aiment pas le Christ mais qu’ils vous aiment, par vous c’est déjà l’image du Christ qu’ils aiment sans le savoir.
En récapitulatif on peut faire ce tableau des trois premières demeures pour y voir plus claire : ·
Mais ce tableau donne juste la tendance, le point fort, et bien sûr ce n’est pas systématique
·
Fruits
Sacrements
Vertu théologale
Les trois blancheurs
Première demeure
Conversion
Baptême
Foi
Pierre
Deuxième demeure
Repentir
Eucharistie
Espérance
Eucharistie
Troisième demeure
Communion et mission
Confirmation
Charité
Marie
On voit donc que les trois premières demeures suffisent à nous donner la plénitude de la vie dans le Seigneur, si toutefois elles sont bien vécues. Elles nous offrent en effet une garantie de vie et de salut :
Garantie de la vie, du pardon de la faute originelle et don de la foi par le baptême. Garantie du salut par l’Eucharistie, don assuré de l’espérance Garantie de l’Esprit Saint par la confirmation, don assuré de la charité.
Laissez-moi vous donner mon sentiment personnel. Maintenant je peux me tromper mais, sinon la grâce du seigneur qui nous a appelés, nous avons en propre ces trois premières demeures, et elles dépendent en grande part de notre volonté. Elles sont données à tous alors que les suivantes dépendent du bon vouloir de notre Seigneur qui appelle ou n'appelle pas. Tous ne sont pas appelés à monter plus haut et ne dépendent en rien de nous. Et comme je l'ai déjà dit, le plus grand saint de l'univers n'arrivera jamais à épuiser les exigences des trois premières demeures ; elles suffisent à notre vie dans le royaume.
Elles sont donc sûres et tranquilles, comme un plancher des vaches qui nous apporte équilibre et bon sens, même et surtout si le Seigneur nous fait la grâce de passer en 4e …6e et voir 7e demeure.
N'oublions pas ce que Jésus nous a dit : « Quiconque s'élève sera abaissé ». Et pour ma part, j'ai été frappé par la bonhomie de Marthe Robin qui était sans doute dans le mariage spirituel.
Comment expliquer les choses ? Je prendrais volontiers l'exemple du voilier : un marin est sur son bateau et le vent souffle dans son dos. Conditions idéales pour avancer rapidement. Mais il va au contraire tirer la corde en sens inverse du vent afin que la voile se gonfle ; et s’il lâchait la corde dans le sens du vent, alors la voile se mettrait à flotter et le bateau ne pourrait plus avancer. L'autre inconvénient est que l'on peut aussi s'illusionner. Je me souviens d'une femme qui proclamait à qui voulait bien l'entendre qu'elle était dans les fiançailles spirituelles des 7e demeure, Alors qu'en même temps elle me balançait dans la deuxième. Merci pour mon humilité, et de toute façon ça me convient. Mais mon Dieu quelle vanité, quelle présomption. Et enfin, ça peut être vrai, le Seigneur peut très bien nous avoir élevé en 4e 5e 6e où 7e demeure ? Mais là il y a quelques remarques à faire malgré tout. La première remarque et que l'on ne peut pas s'évaluer soi-même à partir de la 4e demeure. Ça, c'est plutôt le rôle de notre conseiller spirituel ou de quelques amis avisés. La 2e remarque et que, comme disait Gandhi, On ne peut pas vivre constamment dans la haute altitude car on n'est pas fait pour ça. Et sainte Thérèse d'Avila disait elle même qu'on n’était jamais aussi élevé spirituellement qu'on ne se retrouve parfois en deuxième demeure. Qu'on en parle et qu'on en discute avec d’autres pour se former et savoir, oui, car cela nous permettra de mieux comprendre ce qui se passe, par exemple dans la nuit des sens, et si l'on comprend bien, cela nous permettra, avec notre conseiller spirituel qui nous l’aura expliqué, de ne pas déprimer et de rester dans l'espérance. C'est d'ailleurs ce qui manque : "le peuple périt faute de connaissance" (Osée). Il faudrait d'avantage de personnes formées à la vie spirituelle et pouvant en guider d'autres. Et ce n'est qu'un exemple parmi bien d'autres, mais de toute façon tout ce que l'on pourrait avoir à vivre dans des demeures plus élevé peuvent être vécues dans les trois premières demeures, qui resteront pour nous le plancher des vaches de façon sûre et garantie. On peut dire qu’on est dans les trois premières demeures en toute modestie, mais aller dire qu’on est en quatrième….sixième etc… Risque fort d'être de l'illusion et de la vantardise, nous faisant retomber plus bas immédiatement dès lors que ce serait vrai. « Qui fait l'ange fait la bête » a dit le philosophe. Et puis à force de vivre dans l'hyper mystique, on risque d'en être enivré, où écœuré comme quelqu'un ayant mangé trop de miel.
Restons donc à jamais dans la modestie des trois premières demeures qui sont sûres ; le reste est affaire du Seigneur. Les trois premières demeures sont de l'ordre du précepte ; les autres du conseil.
Demain si tout se passe bien je vous parlerais des marches du palais du roi qui sont le couronnement des trois premières demeures. On ne peut pas entrer dans le palais du roi si l’on n’y est pas convié par lui, mais tout le monde peut aller jouer Sur les marches qui y conduisent ; et c'est même conseillé.
Dernière édition par Philippe le Dim 6 Déc - 19:16, édité 1 fois
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Philippe consacré
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mer 25 Nov - 14:22
LE COURONNEMENT DES TROIS PREMIÈRES DEMEURES : LES MARCHES DU PALAIS.
Comme je l'ai déjà dit, on peut rester dans les trois premières demeures ; ce serait même recommandé afin de garantir notre modestie dans l'équilibre et le bon sens. Il y a même des saints de seulement première demeure ; je pense à cet épisode racontée par Maria Valtorta où deux soldats romains gardant les futurs martyrs se sont brusquement convertis et sont allés les rejoindre dans l'arène. Je devine l'ovation du public ; première clameur du peuple de Rome qui bientôt deviendra chrétien.
Bon ! Je vais m'efforcer de faire court, sinon on va se mettre à palabrer à n'en plus finir. Il y a donc les trois premières demeures qui forment en quelque sorte un tout comme les jardins du royaume, où vont et viennent les sujets du roi dans la louange et le bonheur. Et au milieu de ces jardins, donc, se trouve le palais du roi. Dans les jardins, nous appartenons déjà au royaume, mais d'une manière en quelque sorte encore un peu extérieure, et nous sommes encore dans l'économie du monde et de la nature. La partie bonne du monde que le bon Dieu a créé, c'est donc bon pour nous, et Saint Paul nous a dit : « point de salut hors de la création ». Mais dans son amour, le Seigneur veut ajouter à cette nature la surnature. Une manière plus profonde de le connaître et de nous connaître nous-même : c'est le palais du roi ; le palais où Jésus s'est retiré pour un temps, non pour se protéger mais pour nous permettre de mûrir. Mais n’entre pas qui veut ; car c’est notre Seigneur qui décide d’y convier quelqu’un, selon que cela lui serra profitable ou non, et lui-seul peut juger de l’affaire. Parfois la porte du palais s’ouvre pour une âme, et parfois non ; et nous pourrions alors faire tous nos efforts possibles, la porte resterait close.
Les marches du palais.
Mais Si on n'entre pas comme ça dans le palais du roi, il nous reste les marches du palais qui sont en quelque sorte le couronnement des jardins du roi : Les marches du palais. On peut venir y jouer et c'est même recommandé. Ces marches nous faisant accéder aux portes du palais sont une multitude avec autant de nuances qu'il y a d’âmes, mais se résument en fait à quatre marches. Et que sont-elles ? La Pentecôte perpétuelle qui est le couronnement des jardins du royaume.
La Pentecôte perpétuelle.
Avec le sacrements de Confirmation nous avons constamment l'Esprit Saint avec nous. On peut donc prétendre à une Pentecôte perpétuelle, puisque l’Esprit Saint est présent ; et si nous ne sommes pas dans une perpétuelle effusion, c'est nous qui sommes absents et non le Saint esprit. Mais il y a quatre conditions pour être dans cette Pentecôte perpétuelle ; et quatre conditions qui forment les quatre marches du palais. Je vous donne donc « l'équation » de la Pentecôte perpétuelle, contenant les quatre conditions, les quatre marches pour la réalisation de celle-ci :
Tous ensemble,
Autour de Marie,
dans la prière continuelle,
Et le sacrifice perpétuel.
Tous ensemble.
On doit être dans l’accueil général même si on privilégie la communion des saints. Il n’y a qu’une personne avec qui je ne parle jamais et avec qui j’ai stoppé toute relation : le diable.
Laisser un seul frère ou une seule sœur de côté pour on ne sait quelle embrouille, et l’effusion n’est plus possible.
Idem pour le pardon. Pardonner et demander pardon. Le Seigneur nous a dit « Avant d'aller présenter ton offrande si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, alors va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite présente ton offrande ».
Certains religieux se pensant sans doute dans un ordre transcendant se disent : « Non ! Je laisse tout mon passé derrière moi, et je n'ai plus besoin d'aller parler à untel où untel même s'il y a eu une brouille entre nous ». Et ça c'est une erreur très grave qui, elle aussi, peut bloquer l’effusion, car s'ils sont devenus religieux, raison de plus pour pratiquer l'Évangile tel que Jésus nous l'a demandé. Et puis dans l'Eglise catholique il y a cette sale habitude de se brouiller et se tourner le dos définitivement au lieu d'avoir une discussion franche et vive, et finir par se réconcilier ensemble.
Ensuite allez donc comprendre pourquoi nous ne sommes pas crédible aux yeux du monde ? Une fois à Châteauneuf-de-Galaure le Père Finet avait senti une brouille entre deux jeunes filles au moment de la messe, et il leur a dit : « Je sens une dispute entre deux d'entre vous. Donc je ne dirais pas la messe tant que ces deux jeunes filles ne se seront pas réconciliées ». Cela a duré une demi-heure dans un silence de plomb. Puis deux jeunes filles sont sorties de la chapelle. On a encore entendu des cris et des pleurs. Cela a encore duré une bonne demi-heure, et elles sont enfin rentrées, le visage buriné de larmes mais le sourire aux lèvres. La joie était revenue.
Je n'insisterais pas sur les les autres conditions de la Pentecôte perpétuelle car elles sont évidentes. Laissez-moi seulement vous donner cette méditation sur la vocation, afin de vous mettre en appétit sur les quatrièmes demeures que nous allons bientôt aborder.
VOCATION.
Le grand vent du large.
La porte s’ouvre.
Elle est trouvée l’éternité, la mer et le soleil, chantés
par les poètes.
Il faut gagner le large, il faut gagner l’autre rive.
Paix-Joie-Amour crient leur allégresse.
Pureté-Sagesse-Obéissance leur répondent.
Et au loin sourdent profondes et graves, Foi-Esperance-Charité.
Tout est clair, limpide et azuré.
J : Quelle est la toute belle, qui gagne le palais.
Est-ce toi ma sœur, ma bien aimée ?
Elle : Car sur la grève souffle le grand vent du large, qui m’appelle,
et enivre mon âme, je ne puis plus résister.
Est-ce toi mon Seigneur qui t’endors sur mon épaule,
ou l’Esprit qui déjà s’éveille en moi,
qui murmure doucement, tout au fond de mon cœur:
Fais un pas vers la folie.
Car Dame-folie frappe à la porte, et réclame la charité:
“Trois oboles fille de Sion. “
“ veux-tu vivre pauvreté-chasteté-obéissance. “
“Veux-tu vivre l’offrande de miséricorde. “
“Veux-tu vivre l’oblation
“veux-tu vivre ? “
Elle : Oh ! mon Seigneur.
Si ta mort m’a donné la vie,
ta vie me fait mourir.
Alors, comme un enfant, comme un tout petit
dans les bras de sa mère,
les yeux toujours fixés sur les mains de la servante,
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 26 Nov - 1:35
LES QUATRIÈME DEMEURES et LA NUIT DES SENS.
Les battants claquent, les grandes porteS du palais s’ouvrent toute grande brutalement pour une âme. Je vais traiter ce thème avec crainte et tremblement. Puisse le Seigneur me préserver de l’erreur qui pourrait faire tomber un frère. Je peux douter de moi mais je ne doute pas du Seigneur. L’âme invitée à entrer dans le palais du roi doute de sa convocation et pense être dans l’illusion vues les grandes exigences imposées pour une telle grâce décrites par saint Jean de la Croix ; Mais comme nous dit notre Seigneur, les justes ayant refusé l’invitation aux noces, le maître est parti chercher les vagabonds des grands chemins pour remplir la salle du banquet. Ha ! bon dans ce cas…….. Avançons très doucement et délicatement, pas après pas. Tout d’abord quelles sont les signes d’une invitation, puis de l’entrée effective en quatrième demeure ?
Quatrième demeure
Les signes :
le feu Divin. Plusieurs moi et parfois même plusieurs annéesavant, L’âme reçoit le feu Divin. Inutile de chercher à le décrire car c’est absolument incommunicable. Qu’il suffise de savoir qu’on est alors comme littéralement anéanti, mais un anéantissement de bonheur, où l’on ne voudrait ne plus être qu’un petit grain de poussière. Le bonheur n’est alors de n’être plus rien et moins que rien face à ce feu, et c’est presque une douleur de ne pouvoir s’anéantir davantage. Ça nous tombe n’importe où. Je soupçonne une amie devenue Carmélite de l’avoir reçu par l’intermédiaire d’un prêtre ayant le charisme de donner l’Esprit Saint ; et moi faisant la route, en pleine nuit dans un camion de routier en faisant du stop. Le routier a ouvert la radio à fond et j’ai entendu un air rock….Je faisais la route, et justement le Seigneur est parti chercher les vagabonds de grands chemins pour remplacer les justes et les parfaits s’étant excuser…..
Une très grande joie. Si le feu Divin est le signe précurseur de l’appel, une très grande joie est le signe effectif de l’entrée en quatrième demeure. Et c’est normal puisque le Seigneur nous a dit : « Je me fiancerai à toi dans l’allégresse ». Ce n’est pas bien sûr les fiançailles des septièmes demeures, mais c’en est la promesse. D’ores et déjà, l’âme peut se considérer comme fiancée à son Dieu, et c’est une très grande joie.
La robe blanche. C’est dit dans l’Évangile : les invités aux noces de l’Agneau doivent revêtir une robe, une robe blanche ?....Donc pendant quelques temps l’âme fraîchement accueillie aux quatrième demeures et ayant revêtu la robe du banquet se sent pure, immaculée et sans plus aucune faute. C’est que notre Seigneur prend plaisir à la voir telle qu’elle serra effectivement une fois sa purification achevée et anticipe l’heure avant l’heure tant sa joie est grande. Mais bien sûr, un peu plus tard commencera la purification effective où alors le Seigneur lui révélera ses péchés. Mais pour l’heure, tout n’est qu’à la réjouissance sans aucune ombre.
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Françoise consacré
Messages : 4941 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 26 Nov - 7:48
Oh, franchement @ Philippe... J'aime bien ce fil que tu as ouvert, déversant ainsi ton parcours de foi, semé d'embûches et de réjouissances. Merci pour ce témoignage, j'attends toujours la suite avec impatience. En te lisant, petit frère en Christ, ce chant est monté dans mon coeur. En ces temps plus que troublés, témoignons de notre Espérance et de nos joies, oublions la tristesse qui nous étreint un instant devant toutes les lois iniques et injustes dont est pavé ce bas monde. Respirons la belle Création de Notre Dieu, l'odeur des fleurs, la beauté des fleurs... Après l'hiver, vient le printemps !
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 26 Nov - 10:28
Merci Françoise. Le défaut de ce que j'écris est peut-être que je montre trop le coté "tête" et pas assez celui "cœur" ? La montée du Carmel est un chemin amoureux et seulement cela, où l'on aime de plus en plus Notre Seigneur. Le tempérament doit jouer où en principe j'ai la pudeur de mes sentiments ; et puis comme disait Padre Pio : "Plus on aime Le Seigneur, moins on a l'impression de l'aimer".
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 26 Nov - 11:19
Objection :
certains pourraient me dire : "Oui! mais les trois signes ne peuvent être que les signes de la conversion et du baptême, où là aussi on reçoit un feu, la joie, et se sentir revêtu de la robe blanche d'innocence retrouvé du baptême" ? Et bien justement. J'ai dit plus haut qu'il faut rester au plancher des vaches et s'en tenir, s'agripper, rester et retourner aux trois premières demeures. L'accompagnateur spirituel pourra dire à la petite âme accompagnée qu'elle revit la grâce du baptême et qu'elle est invité à renouveler les promesse de celui-ci, préservant ainsi la simplicité et la modestie de celle-ci. Et puis certaines personnes répugnent à parler de mystique, et c'est souvent une bonne chose. Aux quatrième demeure on revit les promesses du baptême des première demeures, puis au cinquième celle du repentir des deuxième, et aux sixième-septième la communion et l'effusion des troisième. Vous voyez, on peut s'en tenir au plancher des vaches des trois premières demeures. Dans les trois premières on a reçu en quelque sorte les sacrements initiatiques avant l'heure, et dans les suivante on réalise effectivement la grâce de ces sacrements en esprit et vérité autant que le Seigneur voudra bien nous les faire vivre.
Mais une chose est ce que l'on dit à la petite âme que l'on accompagne, une autre est ce que l'on doit savoir si on est accompagnateur. D'abord si la conversion et le baptême on déjà eu lieu ça ne peut pas être ça et c'est forcément autre chose. Ensuite la personne entrant dans les quatrièmes demeures va vivre des choses bien distincts de celle de la conversion. Dans la conversion, et même si elle est suivi de beaucoup d'épreuves et de douleurs car en ce moment tout est chamboulé, on découvre surtout beaucoup de joies et de plaisirs naturels et spirituels. Dans les quatrièmes demeures au contraire, l'âme doit se préparer à recevoir assez vite l'austérité et la nuit des sens. Si l'accompagnateur alors ne comprend pas ce qu'elle vit ou n'est lui-même pas au courant et lui conseille de reprendre la bouillie de bébé des débutants, il ne ferra que la faire revenir en arrière. D'où la nécessité pour l'accompagnateur de bien connaître le chemin du Carmel.
Maintenant une autre question se pose : Un laïc peut-il être accompagnateur spirituel ? Monseigneur José María Julián Mariano Escrivá avait écrit : "un laïc qui fait de l'accompagnement spirituel ne peut faire que des bêtises". Est-ce vrai ? Je pense que non. D'abord un prêtre n'a pas forcément le charisme ni le talent ni même la connaissance pour faire de l'accompagnement ; surtout en ce moment où une bonne partie de l'Eglise et des clercs sont partis dans le modernisme. Ensuite en ce moment nous n'avons plus beaucoup de prêtres et de religieux, et des prêtres de valeurs.... et certaines personnes se retrouvent dans l'impossibilité de rencontrer un prêtre. Donc faute de grive le Seigneur mange des merles, et il vaut mieux un conseiller laïc que rien du tout. et comme le disait Marthe Robin et le père Finet, nous sommes au temps de la promotion du laïcat où les laïcs prenne un rôle de plus en plus important dans l'Eglise. J'ai une amie qui me voit en tout point comme son papa encore assez loin de l'Eglise, et qui se confie volontiers à moi. Alors que faire, lui dire non ? Mais quand un laïc fait de l'accompagnement spirituel, il vaut mieux qu'il est lui-même l'approbation de son confesseur. beaucoup d'illusions et de présomptions peuvent jouer en ce domaine, où l'accompagnateur est plus dans l'imagination que dans une situation spirituelle solide.
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 26 Nov - 13:01
QUATRIEME DEMEURES, topologie de l'âme.
Bon ! la petite âme a gravi les marches du palais, s'est efforcée de se mettre dans la prière continuelle et l'oraison autant qu'elle peut ; bien que ce soir encore très largement insuffisant, mais le Seigneur et bon et il a le goût de la misère.
Maintenant elle entre dans le palais du roi. Ici commence la vie mystique ; l'emprise mystique. Mais que voit-elle, ou plutôt qu'est ce que son expérience va lui montrer, mais pour simplifier les choses on va dire qu'elle voit. Alors que voit-elle ? Je vais donc mettre ma casquette de guide, suivez le guide, c'est 1.50€ la visite et à la fin on a même droit à un hamburger et une assiette de frites plus un coca. Mais on avance pas après pas car l'affaire est délicate.
Première découverte : le petit grain de la lumière du ciel.
Il faut savoir que jusqu'alors, notre petite âme était éclairée par le Christ, le Verbe, la LUMIERE DU MONDE. Le Verbe est la lumière du monde et éclaire tout. L'Univers tout entier est comme un immense vitrail qui reflète la lumière du Verbe, ou encore une multitude de prismes qui diffractent chacun quelque chose de la splendeur du Verbe, ou encore pour être plus trivial des tuyaux vides qui ne font que faire passer les délices du Verbe, la Lumière du monde.
Sans le Verbe, le bleu est bleu mais n'est plus bleu et n'est plus qu'une vibration insipide, les fraises n'ont plus le goût de fraise, et jusqu'aux jeunes époux qui ne reçoivent plus les délices de leur première nuit de noce sans le Verbe. Mais attention je n'érotise pas le Verbe.
Donc le Verbe est la lumière du monde, et il s'est fait chair (et chaire...) pour nous séduire, j'allais dire d'une manière naturelle ; aussi naturelle que faire se peut même s'il nous parlait du Ciel, et c'est ce que notre petite âme a vécu jusqu'à maintenant en suivant la lumière du monde, d'une façon aussi propre à sa nature que possible.
Mais Notre Seigneur nous a dit : "Il est bon pour vous que je m'en aille, afin que vous puissiez recevoir l'Esprit Saint". Et c'est ce qui se passe : la petite âme en progression vient de recevoir au moins un grain de la Lumière du Ciel.
Non plus la lumière du monde qui peu à peu va s'endormir pour un temps, mais un grain et un seul grain de la Lumière du Ciel. Qu'un seul grain de cette lumière tombe dans son âme, et elle se retrouve en quatrième demeure dans le palais du roi. Et ensuite les grains de lumière vont nous éclairer et nous renforcer jusqu'à ce que, grain après grain, toutes nos affections par trop humaines soient remplacées atome après atome par la pure charité sous les fourches caudines de l'espérance et de la foi, où l'on pourra dire en vérité : "Jésus mon seul amour". cela parait dure au début, mais au contraire c'est ce qu'il y a de plus humain et de plus doux quand on y voit plus claire. Et grain après grain, il ne doit rester en fin de compte que : Foi, Espérance et Charité ; le reste n'est qu'illusion.
Beaucoup d'auteurs disent que sur la voie spirituelle on reçoit de plus en plus de lumière qui finit par nous éblouir et nous aveugler par sa quantité.
C'est vrai, mais il faut ajouter l'explication de Padre Pio qui disait qu'on reçoit une lumière beaucoup plus fine, comme un bonbon plus fin, et que le palais doit s'habituer à ce nouveau parfum, d'où la nuit. Jusqu'à maintenant on recevait les choses surtout par la nature, et maintenant par la surnature puisque Le Seigneur veut nous élever jusqu'au Ciel. Ce n'est donc pas seulement une question de quantité mais aussi de qualité. Attention je ne dis pas non plus que le Verbe est moins fin que le Saint Esprit, mais jusqu'à maintenant nous n'avons connu le Verbe que surtout dans son humanité adorable. sa gloire n'était pas manifesté. Il nous reste à découvrir la Divinité du Verbe et sa splendeur en elle-même pour une parfaite Adoration, et le Saint Esprit ne fait rien d'autre que nous révéler cette splendeur.
Dernière édition par Philippe le Dim 29 Nov - 11:50, édité 4 fois
Philippe consacré
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Sam 28 Nov - 14:06
Quatrième demeure, topologie de l'âme.
deuxième découverte : La pénombre, la crypte. Que voit notre petite âme en entrant dans le palais du roi ? des Keroubins qui montent et descendent, des colonnes de marbre, d'or et de saphir ou des vitraux resplendissant fait de diamants et de rubis ? Que néni, nada, rien ou presque, l'ambiance est plutôt celle des monastères trappistes encore qu'en comparaison ces monastères seraient plutôt Las Vegas...Bon ! j'exagère un peu.....Mais il y a rien ou presque, et c'est en tout cas l'impression que l'on ressent, d'où parfois une certaine déception. Mais parce que la petite âme ne sait pas voir avec les yeux de l'âme ou que son accompagnateur n'est pas assez formé pour lui expliquer. alors expliquons les choses un peu plus en détail. Il faut comprendre le bouleversement qui s'opère.
Alors que jusqu'à maintenant notre petite âme était dans la lumière du monde de plein midi, le christ, Brusquement elle se retrouve dans une crypte éclairée faiblement par de rares soupiraux qui lui donnent encore la lumière du monde mais de façon atténuée, et l'unique grain de lumière du ciel ne l'éclaire encore que faiblement comme une faible bougie. Elle est donc dans la pénombre, d'où un certain désarroi si elle se croit abandonné du Seigneur. Son conseiller spirituel doit alors lui expliquer une promotion grandiose. Mais n'allons pas trop vite en besogne car le passage à vide peut être simplement dû à un ado en conflit avec ses parents ou un lendemain de gueule de bois. Peu à peu Jésus va s'endormir pour laisser place au Saint Esprit, et peu à peu aussi les yeux de l'âme vont s'habituer à la pénombre, et avec son conseiller, si elle en a un et un qui soit bon, elle va découvrir certains éléments dans la topologie du Palais essentiels pour la montée du carmel.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Dim 29 Nov - 11:15
Quatrième demeure, topologie de l'âme.
troisième découverte : La Jérusalem Céleste.
La troisième découverte est la Jérusalem Céleste qui descend du Ciel. Cette Jérusalem descend non pas dans le monde mais au milieu du royaume qui est l'Eglise militante, dans l'attende de celle-ci. Ou alors si elle descend aussi dans le monde, c'est pour lui horreur et l'épouvante comme sa propre condamnation. Et le Seigneur nous dit que "le royaume est au milieu de vous". Cette Jérusalem en laquelle les quatrièmes demeures entre est déjà comme un premier retour du Christ avant l'heure de la fin du monde, mais un retour mitigé, caché et secret dans le secret du cœur ; un retour dans la gloire puisque c'est le signe du retour du Christ, et c'est même la véritable gloire, mais une gloire qui n'est vue pour l'instant que par les anges. le premier retour du Christ va même se magnifier, se multiplier et "toute chair verra le salut du Christ" où tous les hommes de bonnes volonté vont connaître le bonheur dans la Divine Volonté du Père. Les saints nous annoncent la troisième ère du monde, la grande pentecôte, la civilisation de l'amour, après l'ultime épreuve de l'imposture spirituelle (suivez mon regard).... Mais hélas ce ne sera ni un millénarisme ni une apocatastase parce que les pécheurs continueront à refuser Dieu jusqu'à la fin du monde.
Que dire d'autres ? Beaucoup d'exégètes voient la Jérusalem Céleste comme une pyramide. A la base c'est la crypte des quatrièmes demeures, et au sommet c'est notre cellier intérieur ; la partie la plus profonde de notre cœur où réside Dieu en permanence, mais aussi notre moi profond où l'on est vraiment nous-même, car on ne trouve pas Dieu sans se trouver soi-même. C'est pour tout dire le flambeau de l'agneau qui éclaire tout homme, mieux que le soleil.
Certains disent que c'est un symbole Maçonnique. Et alors ? faut-il laisser une vérité parce qu'elle est utilisée par l'ennemi ? le diable singe Dieu pour justement détruire les plus grandes vérités en les galvaudant. Par exemple le plus grand idéal serait la vie en communauté et le diable invente le communisme ; ou encore Benoit XVI nous dit que la terre promise c'est la mondialisation et le diable invente l'idéologie du Nouvel Ordre Mondial qui n'est qu'une parodie du véritable mondialisme. Faut-il donc pour autant reculer et refuser ? C'est le but recherché par le diable, alors ne faisons pas son jeu.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Lun 30 Nov - 9:59
Quatrième demeure, topologie de l'âme.
Quatrième découverte : la faille/rocher. C'est peut-être même la première découverte que l'on fait en entrant dans la crypte de notre quatrième demeure. Le centre de celle-ci est habité par une faille, un abîme, un gouffre. Et ce ne sont pas seulement les âmes spirituelles qui le pensent mais le constat est universel. Un philosophe athée, Jean Paul Sartres, constate que "il y a un trou dans l'être". Le mathématicien Gœdel prouve l'incomplétude de notre intelligence en démontrant qu'aucun système ne peut être en même temps cohérent et démontrable. Les philosophe athées constatent, l'un le néant de toute chose, l'autre l'absurde ou encore le chaos de la vie, mais à ce jour aucun athée n'a eu le courage de constater que si on refuse la Sainte trinité apportant : existence-sens-harmonie, on tombe inexorablement dans la trinité infernale de chaos-absurde-néant, et celle-ci on ne pourra pas s'en défaire. Mais alors qu'est-ce qui différencie notre petite âme du mondain qui ne veut pas croire en notre Seigneur si bon ? L'espérance, la confiance en la toute miséricorde du Père. Pour elle paradoxalement cette faille est en même temps un rocher ; et comme nous dit Saint Paul : "c'est quand je suis faible que je suis fort". Ou encore comme dit une amie carmélite : "le Seigneur transfigure nos fragilité". Au début des quatrième demeures notre petite âme peut avoir la tentation de se forger une sainteté à la force du poignet mais elle va vite déchanter ; et n'en déplaise aux intransigeant par trop perfectionniste, nos péchés récurrents subsistent. D'ailleurs, Josepha Menendez qui est une grande sainte et qui demandait à Jésus de la guérir d'un défaut, Jésus lui répondit : "je m'en garderai bien car c'est ce défaut qui te maintient dans l'humilité". Donc pas de sainteté à la force du poignet ; et d'ailleurs ce serait injuste, car ceux disposant d'une volonté forte par la nature seraient favorisés. Non ! la solution est au contraire de s'effondrer dans notre misère, la reconnaître et la donner au Seigneur. Alors, Jésus pourra prendre le charbon qu'on lui offre, y mettre le feu et le changer en braise. Mais attention quand même, pas de paresse ni de quiétisme ; Jésus nous demande tous nos efforts impuissants, sinon comment pourra t'il changer notre mouvement s'il n'y en a pas ? Jésus veut notre participation et ne veut pas nous sanctifier à notre insu sans que notre libre-arbitre y prenne part. Reconnaître sa faille tout de suite, c'est le chemin très court pour aller très vite au Seigneur. La plupart du temps l'homme veut bien aller vers Dieu mais en étant autonome ; commence alors pour lui un chemin beaucoup plus long et pénible. Et Dieu propose toujours ce chemin très court à l'homme que l'homme s'obstine à refuser : Adam et Eve sont à deux doigts de la gloire et refusent, les Hébreux sont à trois jours de la terre promise et refusent, A l'arrivée de Jésus les juifs refusent et ainsi de suite. Nous aussi il nous est proposé un chemin très court que la plupart d'entre nous refusons car on veut tout faire à la force du poignet au lieu de reconnaître notre misère et faire confiance en la bonté du Père. Quelques âmes cependant acceptent ce chemin très court et je suppose que ce fut le cas pour la petite Thérèse ; alors s'il y a des novices qui me lisent, je vous en conjure, ne faites pas comme moi qui ais traîné sur les pierres de la route, accepter ce chemin très court ; car ensuite il sera trop tard une fois le chemin choisi.
Le Seigneur nous attend dans notre pauvreté, là et nul part ailleurs. Car il veut combler notre pauvreté.
Dernière édition par Philippe le Mer 2 Déc - 12:44, édité 3 fois
Françoise consacré
Messages : 4941 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Lun 30 Nov - 11:17
... Mais dis donc, @ Philippe... Tu es drôlement inspiré en ouvrant et en développant ce sujet délicat.
En effet, lire St Jean de la Croix et s'imprégner de sa spiritualité (vers la montée du Carmel, les hauteurs quoi) n'est pas donné à tout le monde.
Perso, j'aime beaucoup mais parfois, parce que justement trop complexe et rigoureux l'enseignement de St Jean de la Croix, je préfère me tourner vers St François d'Assise et Claire d'Assise (en ce moment, c'est un peu cela, c'est pourquoi je vous bassine actuellement avec le fil du bien aimé acteur Michaël Lonsdale et son hymne aux oiseaux... etc).
La douceur de St François d'Assise me convient mieux actuellement que la "raideur" de St Jean de la Croix que j'aime beaucoup par ailleurs.
Ces saints qui nous enseignent par leurs écrits nous sont tellement bénéfique, Ils nous conduisent sur le Chemin aride, chemin de persévérance et de fidélité, Celui du Christ.
Que Dieu soit béni pour ces si grands saints qu'Il place sur nos Chemins de Vie... toujours au bon moment. Rendons grâce à Dieu pour tant de bienfaits.
Bonne et sainte première semaine de l'Avent à tous.
Merci encore @ Philippe pour le "dépouillement" de ton âme !
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Lun 30 Nov - 12:13
He bien @Françoise, d'où la raison pour laquelle j'écris. J'ai écouté ta vidéo sur les demeures de l'âme par sainte Thérèse d'Avila que tu donnes plus haut au début, et j'ai tout de suite eu l'impression que si j'étais une carmélite en train d'écouter cette grande sainte je pourrais trouver cela un peu ardu. Trop ardu pour moi pauvre petite âme que je suis, et qui pourtant n'a pas moins d'exigence. Dieu merci notre petite Thérèse de Lisieux est plus abordable.
Dernière édition par Philippe le Jeu 17 Déc - 12:28, édité 1 fois
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 1 Déc - 13:00
Quatrième demeure, topologie de l'âme.
Cinquième découverte : Le rayon de lumière. la ligne de singularité. Saint Jean de la Croix nous dit qu'à partir de cette demeure on a un rayon de lumière venant du ciel qui nous traverse de part en part, mais qu'on ne voit pas encore. Je n'ai pas l'intention de faire un copié-collé de ce saint ni de le paraphraser ; qu'on relise donc "La montée du Carmel" de cet auteur pour en savoir davantage sur le sujet.
Mais il semblerait bien qu'il y ait un rayon de lumière au centre de notre âme et qui tombe en plein dans notre faille. ce qu'on peut tous expérimenter, c'est que, dans ce rayon de lumière qu'on voit ou ne voit pas, il y a une ligne de singularité qui nous relie à l'infinitude de Dieu.
Une ligne de sacré plus forte que tout et qui l'emporte sur tout le reste.
Nous sommes tous un mystère pour nous même que Dieu seul peut comprendre et qui ne nous sera révélé qu'au Ciel. Mais on ressent malgré tout ce mystère par cette ligne de singularité. Et cette singularité qui nous relie au sacré de l'infinitude de Dieu s'exprime en chacun selon notre chemin qui nous est propre.
Pour l'un ce sera une vocation religieuse, pour l'autre le mariage, ou une mission, ou que sais-je encore ? La petite Thérèse nous parle d'un ascenseur qui nous fait monter très vite jusqu'au Seigneur ; et cet ascenseur, c'est notre ligne de singularité. Si cette ligne c'est une vocation c'est tant mieux car : "le frère soutenu par son frère est une forteresse imprenable". mais comme je l'ai dit ça peut être aussi la vocation au mariage ou une mission dans le monde, dans un chemin un peu moins évident ; quoique dans une vocation religieuse, si l'ordre est en crise ou si on se met à douter de sa vocation comme ce fut le cas pour sainte Thérèse d'Avila, ça ne sera pas sis évident que cela.
Au pire en entrant en quatrième demeure, on est tellement paumé qu'on ne voit plus rien pendant un certain temps ; ni sa vocation ni sa mission. On peut se retrouver sans vocation religieuse, sans mission, sans mariage en vue et sans métier, "no futur". Reste alors quand même la vocation de Saint Benoit Joseph Labre d'avoir la vocation de ne pas avoir de vocation sinon d'aimer le Seigneur et lui être fidèle. Mais courage. Peu à peu les yeux de l'âme vont s'habituer à la pénombre, et l'on discernera alors notre ligne de singularité.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mer 2 Déc - 10:52
Quatrième demeure, topologie de l'âme.
Sixième découverte : la petite lumière. Donc à cause de l'effet pénombre, en entrant dans la crypte nous sommes condamnés à être quelques temps dans le noir total ? Et ce noir sera d'autant plus grand qu'à cause de l'instabilité sociale et familiale qui sévit actuellement beaucoup d'entre nous se retrouvent dans un déséquilibre psychique ? Noir total, vie absurde, Dieu nous abandonne ? Non ! bien sûr. Le bon Dieu ne peut pas se résoudre à nous laisser dans cet abandon, même si la transformation de notre foi l'exige. Il va nous laisser un petit cierge, une petite lumière venant de ce grain de la lumière du ciel : et grain après grain que nous recevrons par la suite, cette lumière va subsister en nous. C'est comme la petite lumière qui brille nuit et jour auprès du tabernacle, ou encore comme l'étoile qui a guidé les rois mages, Ou encore comme nous dit saint Jean de la Croix :
"je n'avais pour toute lumière,
que cette flamme qui brûle dans mon cœur".
et cette petite lumière sera tout notre bonheur, si nous y sommes fidèle.
Mais il faut savoir l'apprivoiser et apprendre à la voir. Il ne faut pas se mentir à soi-même et s'inventer une fausse petite lumière, non, car quand les rois mages ne voyaient plus leur étoile, hé ! bien ils s'arrêtaient et attendaient son retour dans la confiance. Et puis il ne faut pas s'imaginer non plus qu'elle va nous parler, car son langage et celui des anges, la langue du silence, que nous entendons tous au fond de notre cœur. Au début on aura un peu de mal à la reconnaître et la voir, et puis avec le temps et l'expérience, ça deviendra de plus en plus facile. voilà ! vous voyez donc qu'il y a bien des choses à voir dans cette demeure, qui ne va pas sans la nuit des sens dont on va parler bientôt, avec des épreuves assez lourdes, mais que bizarrement on désire et réclame, car le Seigneur fait toujours désirer ce qu'il demande.
Et comme j'aime ce couplet du chant des Veilleurs qui illustre si bien la petite lumière vécue dans l'espérance :
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 4 Déc - 9:43
Quatrième demeure, La nuit des sens.
L'état de victime d'holocauste à la miséricorde Divine.
L'entrée en quatrième demeure est distincte de la nuit des sens mais concomitante. Si le Seigneur a voulu que les fiançailles se fassent dans l'alégresse, ces fiançailles consistent aussi à répondre à l'appel de Jésus : "que celui qui veut être parfait, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive". la jeune fiancée du Seigneur s'offre donc comme "victime", pour le salut de ses frères et ceux qu'elle aime. Elle s'offre donc, selon la formule de la petite Thérèse, comme : "victime d'holocauste à la miséricorde Divine" ; et croyez bien que notre Seigneur va agréer sur-le-champs ce don que l'âme fait d'elle-même. La damnation éternelle de ceux qu'on aime ??? Non mais vous imaginez la scène : le jour du jugement dernier, nous on serait sauvé, et l'on verrait s'éloigner pour toujours vers l'enfer son fils, son épouse, dans un désespoir extrême, parce qu'il aurait refusé Jésus ? Alors pourquoi ne pas lui signer un chèque en blanc pour leur salut ? Jusqu'à maintenant on avait peut-être tendance à voir notre Seigneur comme un distributeur à bonbon comme il y en a dans les gares : "Seigneur la joie, Seigneur le bonheur, la richesse, la santé" etc... Mais c'est les confitures de Dieu que l'on aime ou le Dieu des confitures ? Pourquoi ne pas lire aussi l'Evangile à l'envers et lui dire : "Seigneur je suis triste mais je t'offre ma tristesse pour soutenir et consoler la tienne, toi qui a été triste jusqu'à la mort. Seigneur je ne suis pas très heureux, mais je t'offre mon manque de bonheur pour te soutenir toi qui n'a pas eu une heure de bonheur dans ta vie". Pourquoi ne pas être Simon le cyrénéen du Seigneur sur son propre chemin de croix ? En un mot, pourquoi ne pas s'offrir en victime et accueillir toutes les croix que le Seigneur daignera nous envoyer, d'abord pour nous purifier par amour de Jésus, mais ce faisant pour sa joie, pour éviter la damnation de ceux qu'on aime et pour la libération des âmes du purgatoire ? J'oubliai l'Eglise et les prêtres en ces temps d'apostasie qui ont tant besoin de nos prières.
Donc passé la joie de l'entrée en quatrième demeure, qui sont un peu comme le dimanche de rameaux, l'âme va très vit entrer dans la nuit des sens. Elle devient holocauste, mais c'est l'Esprit Saint qui allume ce feu en elle ; pas elle. Comment expliquer les choses ?
je l'ai déjà dit : la lumière du monde se retire d'elle peu à peu pour laisser place aux petits grain de lumière du ciel, mais cela produit un effet pénombre tant que ces petits grains ne sont pas excédentaires. Comme un verre d'eau où l'on jetterait un par un des petit cailloux, et les petits cailloux finirait par éliminer toute l'eau du verre. Ou encore des grains de feu qui tombent sur du charbon et y met le feu jusqu'à ce que ce charbon devienne feu à son tour et soit consumé. Ce charbon, c'est nous, jusqu'à ce qu'on soit suffisamment purifiés au goût du Seigneur.
Notre Maman du ciel nous l'a bien dit à San Damiano : "attendez-vous à tout perdre". Tout, absolument tout.... La nuit des sens, c'est le temps des grâces noires où l'on va tout perdre, jusqu'à nos biens les plus sacrés. Pendant son agonie qui commençait le jeudi soir, on entendait Marthe Robin qui murmurait : "Non ! Seigneur, pas ceci pas ceci..." puis enfin elle disait "que ta volonté se fasse Seigneur" Mais que dis-je ? c'est l'âme qui désire ce sacrifice absolu ; et ce sacrifice est donné par Jésus à cause de ce désir.
Pour conclure, les conseillers spirituels devraient bien préparer leurs enfants entrant en quatrième demeure à ce temps de grâces noires, arrivant inéluctablement sous peine d'être dans l'illusion. On voit en effet trop de nos frères et sœurs ne pas comprendre, tomber dans la dépression ou la mélancolie, et parfois même perdre l'espérance et abandonner le chemin alors qu'en fait, ces grâces noires sont plutôt une promotion. Si on leur avait bien expliqué auparavant, elles auraient gardé leur équilibre et même leur bonheur, et ne serait pas tombé dans le désespoir, comme c'est hélas parfois le cas. Comme dit le prophète Osée : "le peuple périt faute de connaissance".
Toujours Marthe Robin que j'avais été voir vers vingt quatre ans de son vivant, dans sa chambre, pour lui dire : "Marthe ça ne va plus du tout dans ma vie spirituelle : tout s'effondre". Et elle de me répondre : "Quand on est bébé on est nourri avec du lait et on nous promène en landau, mais une fois plus grand, on nous donne alors une nourriture plus forte, et il faut apprendre à marcher debout" ?
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Dim 6 Déc - 9:35
Quatrième demeure, la nuit des sens.
La "petite" nuit de l'esprit. Ce n'est pas systématique, Mais du fait de l'effet "pénombre" venant parfois brusquement. Certains, s'il n'y a pas eu une assez bonne préparation, peuvent se retrouver dans le noir total, une dépression, voir une sorte de catatonie. Ce fut sans doute l'explication de la maladie nerveuse de la petite Thérèse encore enfant, guérie miraculeusement par la Sainte Vierge. Pire encore, certains s'imaginent même alors être irrémédiablement réprouvés et voués à l'enfer éternel : ce fut je crois le cas de saint François de salles.
Quelques auteurs spirituels confondent cet épisode avec la nuit de l'esprit que l'on connaîtra en sixième demeure, mais en s'étonnant toutefois que cette nuit de l'esprit survienne si tôt et ne dure que si peu de temps, car cette petite nuit ne dure en général que peu de temps. Non ! En principe, si l'âme reste alors dans l'espérance et la prière, elle va vite sortir de cette dépression et retrouver son équilibre. Mais l'effet "nuit" va perdurer car la nuit des sens est la première nuit dans la monté du Carmel. Que dis-je ? L'âme elle-même désire cette nuit et ne voudrait être nulle part ailleurs, y trouvant sa joie. Je me répète, si l'on n'est pas bien accompagné, cette nuit sera d'autant plus cruelle que, outre notre propre purification, les temps sont très mauvais sur le plan social et familiale. Alors outre le chemin spirituel déjà éprouvant par lui-même, notre petite âme va devoir s'efforcer de conserver son équilibre psychique. Et que les religieux ne se croient pas à l'abri du monde. Les temps sont tellement mauvais que, si ça se peut, un jour ils devront quitter leurs monastères qui seront fermés, s'habiller en civile et se réfugier dans leurs famille ou des familles amis, tout en gardant intègre jusqu'au bout leurs vœux et leur discipline. Mais le Seigneur est bon et sa providence n'est jamais en panne. Ce n'est pas le pain du Seigneur qui manque, mais les mains pour le discerner et le recevoir. Donc, espérance, toujours. Et puis nous sommes dans les temps où Jésus nous envoie sa maman ; elle qui n'a pas su supporter que le vin vienne à manquer aux noce de Canna. Quand on se retourne sur son passé, avec un peu plus de maturité, il est vrai, on constate toujours que la providence du Bon Dieu était là lors même qu'on se croyait abandonné de lui, mais qu'on n'a pas su voir hélas ce que le notre Seigneur voulait nous donner.
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 8 Déc - 8:30
Quatrième demeure, la nuit des sens.
Vocation ? L'entrée dans la quatrième demeure est-elle liée à la vocation religieuse ? Oui et non. Forcément si cette entrée est liée au choix de devenir prêtre ou religieux c'est la voix royale ; Mais comme nous dit le Cantique des cantiques : "je t'ai prise par une mèche de tes cheveux". Saint François de Salles acceptait comme novices les jeunes fille voulant entrer au monastère à cause de l'habit, ou de la beauté des cantiques chantés par les sœurs. Il y a comme ça un homme politique connu qui est resté cinq ans à la trappe uniquement à cause de l'esthétisme de la vie conventuelle ; puis il a quitté l'ordre, puis il a constaté qu'il n'avait même pas la foi. Mais il y a aussi parfois de mauvaises motivations qui cache une authentique vocation : Saint Vincent de Paul est devenu prêtre à dix neuf ans uniquement afin de trouver une charge pour aider financièrement sa famille. Bref l'entrée en quatrième demeure peut être liée à une vocation et c'est la voie royale, mais pas forcément. Une vocation reste un mystère pour chacun que Dieu seul connait et l'entrée dans le palais du roi tout autant. Autant d'âmes et autant de chemins mystérieux. la petite Thérèse écrit elle-même : " Mon chemin reste un secret que nul ne connait et que l'on ne découvrira qu'au ciel". C'est bien dommage .......Donc la montée du Carmel sera lié pour certains à une vocation, mais pas toujours car le Seigneur n'appelle pas toujours à cela et il faut faire sa volonté, pour d'autre ce sera un mariage, ou une mission dans le monde, ou que sais-je encore, et Dieu est surprenant. Pour ma part je vais vous faire une confidence : j'ai suivi le chemin du roi David dont le franchissement de chaque demeure a été ponctué par un amour. Même si ma vie était très loin d'être parfaite par ailleurs, j'ai vécu ces amours dans la plus grande pureté et chasteté. Et par modestie je ne vous dirais pas à combien d'amour je suis, mais il semblerait que je part dans une amitié spirituelle avec une religieuse.....J'ai même connu un homme qui est devenu prêtre parce qu'il avait non pas un mais trois amours, et qu'il se sentait incapable de trahir l'une pour l'autre. Ça peut être ça aussi le chemin spirituel d'une vocation. Image confuse et imparfaite de la Sainte Trinité ? Dieu écrit droit avec des lignes courbes, mais il sait nous rejoindre dans notre cheminement : et n'allons pas trop vite dans nos jugement parfois trop sévère, car le Père émonde mais ne castre jamais. Une illusion ? Vers vingt ans j'ai eu un songe : j'étais dans une maison en contrebas à l'époque du Christ. il y avait là l'Esprit Saint sous la forme d'un jeune homme plein de joie et de jeunesse, et qui m'expliquait la recette du lièvre, mais en ajoutant : "avec un tout petit peu d'herbes amer". j'aime bien le : "un tout petit peu". Puis il me quittait en me disant comme me révélant un secret : "celui qui aime demeure éternellement dans son amour". et en me quittant il saluait trois vieillards venant vers moi: la chair le monde et Satan, se riant d'eux car ils étaient incapables de le reconnaître, lui l'Esprit Saint. Le message était claire : j'allais avoir besoin d'un lièvre pour me faire avancer sur le chemin spirituel, un amour, des amours. Dieu est surprenant ; on croit pouvoir le mettre en boite une fois pour toute, et puis vlan ! raté, il nous surprendra toujours. Alors n'allons pas trop vite en besogne pour juger du chemin d'un autre, nous ne savons pas.
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mer 9 Déc - 9:40
Quatrième demeure, la nuit des sens.
Le martyr. Mon amie entrée au Carmel depuis, m'avait téléphoné un jour pour me faire part de son angoisse face à l'éventualité du martyr. J'avoue que j'étais resté perplexe sur le coup ne sachant trop quoi lui répondre. En fait je pense maintenant que si Jésus prépare une âme au martyr, il en donne en même temps le désir. Bien sûr la nature résiste, mais l'âme alors aspire au martyr, dans la paix. Il y a même une angoisse de ne pas y parvenir, puisque Jésus nous dit dans l'Evangile : "Quelle n'est pas mon angoisse jusqu'à ce que mon heure soit venue". l'angoisse agit donc alors en sens contraire, et si l'éventualité du martyr angoisse, inquiète et fait perdre la paix, c'est que Jésus ne demande pas. Et même, sinon une invitation du Seigneur mais que l'on vit alors dans la paix et la joie, cela peut être un piège du démon pour nous faire reculer. Il nous est interdit d'imaginer par nous-même des situations douloureuses qui seraient au-dessus de nos forces.
la petite Thérèse a eu cette invitation dans la joie au martyr mais n'a pas cette invitation qui veut. Elle va même jusqu'à écrire avec beaucoup de réalisme : "dénudée comme saint Barthelemy". Mine de rien notre petite Thérèse avait son franc-parler ; et dire que certains la voient comme étant mièvre. Finalement elle aura son martyr, sous la forme de sa tuberculose très douloureuse. Elle vivra même le martyr de la pudeur, puisque le médecin la soignant exigera de pouvoir la traiter comme n'importe quelle autre malade sous peine de ne plus la soigner....et elle avait sans doute des escarres. Elle aura même sans doute le martyr de la pureté, parce que ce médecin était jeune, beau et intelligent, étant le seul à soulager sa souffrance ; et elle n'avait que vingt quatre ans, souvenons-nous en.
Pour revenir à nos mouton, le martyr ? Il peut se présenter dans n'importe quelle demeure y compris la première, où à peine le baptême reçu il sera demandé notre propre vie justement à cause du baptême. Il ne faut pas confondre sainteté et perfection, et il y a de grands saints de premières demeures. Et puis on fait surtout des aller-retours en zigzag entre les demeures, montant toujours un peu plus haut ; les demeures sont en synergie entres elles. Mais la question du martyr se pose clairement dans la nuit des sens, sinon pour la purification de l'intelligence, sinon afin d'éviter les pièges du démon qui cherche à nous décourager. Bref il y a trois formes de martyr ; J'ai piqué ça à un frère prêcheur des Béatitude, mais c'est génial : Le martyr rouge. Le martyr vert. Le martyr blanc. Demain si vous voulez bien on commencera à voir ces différentes formes de martyr de plus près.
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Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 10 Déc - 7:35
Quatrième demeure, la nuit des sens. Le martyr.
Le martyr rouge. C’est le martyr où l’on verse son sang jusqu’à parfois perdre sa vie et mourir par amour du Christ. J’en ai déjà parlé et je ne vais donc pas trop insister, mais être violée, outragée, démembré, éviscéré, ou être jeté dans une fausse à merde pendant une dizaine d’année comme c’est arrivé à certains missionnaire ? Sauf motion de l’Esprit Saint plus fort que nous mais où l’on vit cela alors dans la paix et la joie, il vaut mieux être prudent et ne pas envisager cette épreuve de nous-même, car cela peut être un piège du démon pour nous décourager. Et puis : prudence et humilité ; car on a connu trop d’exemples de personnes appelant au martyr sur leur tête, et une fois au pied du mur se sont dégonflées, alors que d’autres bien plus prudentes et semblant hésitantes ont su aller jusqu’au bout. Certains réclament la douleur et le martyr ? Mais moi je préfère faire comme notre Seigneur qui au jardin de l’agonie a murmuré : « Père, si c’est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ».
Le martyr vert. Le martyr vert est celui du témoignage. Peut-être celui d’une vie consacrée, mais avant tout témoigner de son Baptême : « France, fille aînée de l’Église, qu’as-tu fais de ton Baptême » (St Jean Paul II) ? Le martyr rouge reste une vocation particulière à laquelle nous sommes appelés ou pas, mais le martyr vert du témoignage est un précepte. Souvenons-nous des paroles de saint Jean Paul II en France à je ne sais plus quelle JMJ : « le martyr qui est demandé aux jeunes est de ramer à contre-courant ». Ramer à contre-courant de tous les formalismes, conformismes, politiquement correctes, et de toutes les idéologies qui sévicent actuellement dans le monde y compris et surtout celle du Nouvel Ordre Mondial qui annonce l’Antéchrist. Le diable est malin et propose toujours le meilleur, mais d’une façon galvaudée et perverse. Et pire encore, s’il ne s’agissait que de combattre contre l’esprit du monde, Jésus nous prévient : « L’heure vient où ceux-là même de votre propre maison vous mettront à mort croyant faire une louange agréable à Dieu. De plus le CEC nous dit que selon la doctrine, l’Église devra passer par une imposture spirituelle qui « ébranlera la foi de nombreux croyants » (art675). Un site catholique officieux pour ne pas dire officiel promu par les évêques a osé écrire : « je préfère être dans l’erreur avec le pape que dans la vérité mais contre lui ». Oui mais parfois l’Église louvoie, tâtonne, se trompe, et finalement reprend le chemin. Y compris saint Pierre si on lit bien l’Écriture. Sous saint Athanase quasiment toute l’Église, pape compris, était tombé dans l’hérésie de l’Arianisme. Alors, fallait-il être hérétique par loyauté ? la loyauté doit être fille de la fidélité et non le contraire ; et l’on ne peut pas être infidèle par loyauté car ça n’a plus aucun sens sinon obéir à un homme en tant que tel plutôt qu’à Dieu, alors que tel homme abuse de son pouvoir et de sa place pour faire valoir ses positions personnelles contre la Révélation, se plaçant plus haut que Dieu lui-même. Pourquoi l’Église Catholique d’Angleterre est tombée dans le schisme ? Par loyauté envers ses pasteurs qui eux-mêmes étaient dans l’apostasie ; et c’est un secret pour personne qu’en ce moment beaucoup de pasteurs on rejoint l’esprit du monde. Je crains pour les monastères contemplatifs, car les temps sont durs et plus mauvais encore que ceux de l’époque de Thérèse d’Avila, mais vous allez voir que de très grands saints vont se lever au Carmel…….. « C’est à vous, ma sœur, que je parle » (Molière, les femmes savantes).
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 11 Déc - 6:51
Quatrième demeure, la nuit des sens. Le martyr.
Le martyr blanc. Le martyr blanc est celui de la chasteté, qui lui aussi est un précepte de l’Église et du Seigneur. L’état religieux est en ce domaines radicale, mais que l’on soit marié ou célibataire dans le monde, de toute façon le Père va nous émonder car les désirs de l’homme sont insatiables ; et comme disait Paul Claudel : "Quand j'ai voulu j'ai pas pu, quand j'ai pu j'ai pas voulu". Nul en ce domaine ne peut jouer au petit soldat. Toujours ma petite religieuse avant son entrée au carmel qui m’avait téléphoné un jour pour me dire que le combat de la chasteté est bien rude. Décidément elle ne peut pas me fiche la paix celle-là ? Et je n’avais pas quoi lui répondre sur le moment. En fait et sans qu’elle s’en rende compte elle m’interpellait pour que je me pose des questions. Donc là je lui réponds : Le combat de la chasteté est rude ? ha ! bon ? He ! bien, bienvenue au club. Mais dis-moi donc : Tu voudrais être débarrassé de ce combat par soucis de pureté ou bien pour être tranquille ? Et si le Seigneur nous demandait ce combat incessant en réparation pour tous ceux qui s’adonnent à la débauche ? La chasteté est un holocauste, comme un bâton d’encens qui se consume et un combat qui n’est jamais gagné, mais laissant derrière elle la sainte odeur de la chasteté. Et le Seigneur nous veut dans le combat jour après jour, heure après heure et parfois même seconde après seconde. Le mieux bien sûr est de jeûner et de prier afin de ne pas entrer en tentation comme nous demande notre Seigneur. Mais il y a aussi quelques moyen pratico-pratiques et j’en vois deux : Avoir toujours une occupation de réserve pour nous distraire l’esprit. Et ça peut être même une bêtise, faire la cuisine, une course etc…. Si la tentation est trop forte et qu’on risque de trébucher, tout de suite aller en parler à quelqu’un de confiance avec un bon niveau spirituel, car le diable agit dans l’ombre et déteste la lumière. De plus aller en parler serait un acte d’humilité, et lui l’orgueilleux fuit devant les humbles. Mais le Père des Cieux est bon ; il ne va pas nous demander une privation et une frustration d’un désir, somme toute bien légitime selon notre nature, Sans nous rendre cela en retour au centuple ? C’est qu’il y a une autre faim du corps. Il y a la faim charnelle, mais aussi une autre faim bien mystérieuse. Pourquoi les apostats, les hérétiques et adultères ont tous cette faim du corps du Christ ? Après tout ça n’est qu’un morceau de pain azyme même pas assez consistant pour satisfaire notre appétit, alors pourquoi cette faim du corps du Christ ? Et puis, laisser moi vous faire part d’une expérience que j’ai faite il y a plusieurs années :
J'espère que je ne vais pas vous choquer en vous parlant encore d'amour. En fait ma croix a été un long chagrin d'amour. Mais en même temps, non, je ne renie pas mon chemin ; et je ne me dis pas : "tu n'as connu que chagrin, tu aurais dû devenir moine ou prêtre pour éviter cela. Non ! Sœur Lucie une des voyantes de Fatima a écrit : "le dernier combat de Satan portera sur le mariage et la famille". Et je sent dans la paix que le Seigneur a voulu ce chemin pour moi afin de réparer autant que possible la loi du mariage qui est tombé dans la boue. Et donc pourquoi avoir honte de mon chemin ? Au reste la vocation religieuse est au service du mariage comme le mariage est au service de la vocation. Seul Marie a connu l'état d'épouse et de religieuse tout à la fois, car elle n'était pas corrompue par le péché originel ; Sinon nous autre choisissons ou l'un ou l'autre, mais toujours dans un certain déchirement.
Donc je devais avoir dans les vingt ans, et j'étais amoureux d'une jeune fille d'une façon très pure que j'aimais comme la Sainte Vierge, et je lui proposais des fiançailles dans la plus stricte chasteté en attendant le mariage. Elle a refusé. Fiançailles, oui, mais amour libre ; et pour moi de mon coté c'était "niet". Puis je l'ai vu déprimée, triste, préoccupée et je me demandais pourquoi. Le couperet est venu d'une de ces amies, de celles qui sont là pour semer le trouble et la division. Et cette fameuse "amie" m'a sorti : "elle s'est fait violé par untel". Quand on a vingt ans on peut vivre de véritables situations d'enfer dans une douleur absolue. Pour la seule et unique fois de ma vie j'ai été tenté de tuer, oui de tuer. Mais peu à peu et après une bonne confession le doute m'est venu : souvent les femmes veulent et ne veulent pas......J'en étais là dans mes réflexions et je me promenais tristement quand j'ai pensé à Marie très sainte et très pure, à Marie reine des vierges. et j'ai eu cette pensée désastreuse qui allait tout faire basculer. J'ai pensé : "Marie reine des vierges, ma pauvre Marie elle n'est pas bien belle ta couronne". Immédiatement et sur-le-champs, Saint Michel Archange dans toute sa gloire. Non ! non ! j'ai rien dit j'ai rien dit. Trop tard. On peut s'imaginer Saint Michel Archange comme un gentil petit angelot galvaudé à souhait selon nos caprice, mais ce n'est pas rien de se retrouver face à lui pour de vrai et pour de bon. C'est le patron des anges et ce n'est pas rien, c'est l'effroi et quel effroi ? Puis très lentement il a levé son glaive vers le ciel en pointant son regard vers la pointe, et dans le même temps je me suis élevé haut, très haut et très haut encore. je ne sais pas comment dire les choses : je voyais, mais ni avec les yeux ni avec mon imagination mais je voyais. Je ne voyais pas mais je voyais très bien. Il y avait une paix qu'il ne faut même pas chercher à décrire et la paix de la terre fait figure de parodie en comparaison. C'était réel, d'une réalité dure comme un diamant et fluide comme l'azur. j'ais gardé conscience du monde, mais la réalité de la terre ne me semblait plus n'être qu'une légère vapeur cotonneuse en comparaison. Et Saint Michel Archange m'a élevé encore jusqu'à : "MARIE TRÔNE DE LA SAGESSE". C'est redoutable et redoutablement rassurant ; et si mon caté ne m'apprenait pas que la première prérogative de Marie est d'être mère de Dieu, je serais porté à penser que "Marie trône de la sagesse" est la plus grande puissance de l'Univers. Il n'y a rien au-dessus. Et je me suis élevé encore et encore jusqu'à la couronne de Marie trône de la sagesse. Et là j'ai vu que sa couronne est double : Marie reine des vierges et Marie reine des martyrs. Un conseiller intérieur m'a expliqué que ce sont les deux sommets de la sagesse : la virginité et le martyr, et que quand l'un manque, c'est immédiatement compensé par le deuxième. Par exemple quand la virginité manque, c'est immédiatement l'heure du martyr, et vice-versa. je n'ai pas vu sa couronne de reine des vierges mais je suis entré dans celle des martyrs. Il y avait là tous les martyrs, à commencé par les martyrs Romains encore chaud du sang versé dans l'arène trois minute auparavant, et ils chantaient un cantique d'une douceur infinie. C'était trop beau, j'aurais voulu rester là, ne plus revenir sur terre. Mais comme un conseiller intérieur m'a dit : "trop lourd, pas assez purifié pour l'instant, tu dois redescendre", et j'ai senti que porté par mon propre poids je commençais à redescendre. Saint Michel m'a porté de ses mains pour que la redescente ne soit pas trop brutale, et au cours de cette descente il m'a dit un peu comme hors-vision : "ce n'était pas un viol, mais toi essaye de ne pas te laisser mener du bout du nez par la première venue". J'aime bien le : "essaye".....
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En fait j'ai rejeté cette vision pendant vingt cinq ans. D'abord parce que je me sentais complètement indigne d'une telle grâce. Et aussi parce que, pour moi, c'était Jésus qui était trône de la sagesse. Et donc s'il y avait une erreur théologique ça ne pouvait pas être une vision venant du ciel. Mais en même temps je ne comprenais pas non plus comment le diable pouvait avoir un tel pouvoir d'illusion. Et c'est saint Jean Paul II qui va lever le voile; comme quoi une vision doit toujours être confirmé par l'Eglise. D'abord à un Angélus du mercredi, un jour il va parler de Marie comme : trône de la sagesse. Ha ! bon, donc c'est bien Marie qui est trône de la sagesse et Non Jésus ? Donc sur ce point là ma vision ne s'est pas trompé ? Mais il restait encore ce truc, ce "gadget" des deux couronnes qui se compensent mutuellement. Et là encore, Benko ! Quinze jour plus tard à une autre homélie, saint Jean Paul II nous apprend que, je le cite texto : " quand une société perd sa virginité, celle-ci devient ipso facto martyrogène". Et donc ma vision se retrouve donc complètement conforme à la doctrine de l'Eglise. Et donc elle venait bien du ciel et non du diable. Le message est très claire. Comme disait le père Finet confesseur de Marthe Robin, nous en sommes maintenant comme au temps de l'époque Romaine où il fallait franchir tout l'empire pour trouver une vestale encore vierge. La pureté n'existe quasiment plus et la loi du mariage est tombé dans la boue. En conséquence et qu'on le veuille ou non, nous tous en général et les jeunes générations en particulier, nous sommes tous appelé au martyr du cœur. Car dans ce désordre infame, les cœurs sont malheureux.
Quatrième demeure, la nuit des sens. le jeu de cahe cache.
Dernière édition par Philippe le Ven 18 Déc - 23:20, édité 3 fois
Françoise consacré
Messages : 4941 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 11 Déc - 9:12
ET
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe aime ce message
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 11 Déc - 16:36
... Mais dis donc, @ Philippe... Tu es drôlement inspiré en ouvrant et en développant ce sujet délicat.
En effet, lire St Jean de la Croix et s'imprégner de sa spiritualité (vers la montée du Carmel, les hauteurs quoi) n'est pas donné à tout le monde.
Perso, j'aime beaucoup mais parfois, parce que justement trop complexe et rigoureux l'enseignement de St Jean de la Croix, je préfère me tourner vers St François d'Assise et Claire d'Assise (en ce moment, c'est un peu cela, c'est pourquoi je vous bassine actuellement avec le fil du bien aimé acteur Michaël Lonsdale et son hymne aux oiseaux... etc).
La douceur de St François d'Assise me convient mieux actuellement que la "raideur" de St Jean de la Croix que j'aime beaucoup par ailleurs.
Ces saints qui nous enseignent par leurs écrits nous sont tellement bénéfique, Ils nous conduisent sur le Chemin aride, chemin de persévérance et de fidélité, Celui du Christ.
Que Dieu soit béni pour ces si grands saints qu'Il place sur nos Chemins de Vie... toujours au bon moment. Rendons grâce à Dieu pour tant de bienfaits.
Bonne et sainte première semaine de l'Avent à tous.
Merci encore @ Philippe pour le "dépouillement" de ton âme !
Oui c'est vrai ; François d'assise pulvérise tous les autres saints par sa simplicité. Il donne l'impression d'avoir sauté à pieds-joints directement au mariage spirituel, alors forcément c'est fascinant. Mais ne pas oublier pour autant frère Van qui demandé à Jésus s'il a déjà mangé des bananes, ni la petite Thérèse, ni saint Joseph Curpino qui avait le don de voler dans les airs, et que penser d'Elie emporter au ciel dans un char de feu ? Tant de merveille qu'on ne sait plus où donner de la tête. Mais l'avantage et le don des saints du carmel, c'est qu'il sont un peu comme le guide Michelin indiquant clairement la route à suivre ; encore faut-il ensuite prendre sa voiture et partir, mais prière de ne pas oublier son guide Michelin ou son GPS.
Dernière édition par Philippe le Jeu 17 Déc - 11:55, édité 3 fois
Françoise consacré
Messages : 4941 Date d'inscription : 12/06/2016
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 11 Déc - 18:49
Tu en as de drôles d'idées parfois @ Philippe. Laisse-moi me ressourcer avec St François d'Assise ... et continue sur ta lancée avec St Jean de la Croix, non mais...
Pour en revenir à Sainte Thérèse d'Avila, sais-tu, cher Philippe, que pour décrire l'itinéraire de l'âme vers Dieu et en voulant exprimer le processus qui se déroulait à l'intérieur d'elle-même, Ste Thérèse prenait l'image d'un château :
"On peut considérer l'âme comme un château qui est composé tout entier d'un seul diamant ou d'un cristal très pur, et qui contient beaucoup d'appartements, ainsi que le ciel qui renferme beaucoup de demeures."
En dehors des murs d'enceinte s'étend le monde extérieur :
"Les habitants du château ont l'habitude de se laisser prendre par mille choses à l'extérieur ou de se cantonner aux murs d'enceinte, ils ne savent rien de l'intérieur du château, ainsi ils ne savent pas prier."
Au centre du Château = DIEU
Là se passe des choses très secrètes
Entre Dieu et l'âme.
"Dans ce palais habite ce grand Roi qui consent à être notre Père ; Il se tient sur un trône de très haut prix qui est notre coeur."
... C'est beau, hein ... Exprimée par la grande Sainte Thérèse, une femme... moins rude, plus en douceur et plus poétique !!! ... Et j'en déduis que ton amie devenue CARMELITE a bien fait de te bousculer un peu en te posant ses questions qui t'ont obligé à te fatiguer un peu les méninges pour y répondre !
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Dernière édition par Françoise le Jeu 17 Déc - 11:48, édité 1 fois
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 11 Déc - 22:00
Il y a une chose que je ne pardonne pas à saint Jean de la Croix : il a raison (bon! c'est une blague bien sûr). C'est vrai qu'il est un peu rude ; mais il faut bien que quelqu'un nous indique clairement la route. Maintenant, à nous petites âmes de rendre ce chemin plus accessible.
Et j'en déduis que ton amie devenue CARMELITE a bien fait de te bousculer un peu en te posant ses questions qui t'ont obligé à te fatiguer un peu les méninges pour y répondre !
Une fois Marthe robin avait dit au père Finet : " vous les hommes vous êtes trop mous ; il faut vous bousculer de temps en temps. et vous aussi mon père".
On peut considérer l'âme comme un château qui est composé tout entier d'un seul diamant ou d'un cristal très pur, et qui contient beaucoup d'appartements, ainsi que le ciel qui renferme beaucoup de demeures."
Oui ! Ça reste vrai ; l'âme est comme un château et même un château magnifique puisqu'à l'image de Dieu. Mais je ne pense pas que sainte Thérèse d'Avila m'en voudra d'enrichir l'image avec d'autres comparaisons. Donc pour moi l'âme est comme un royaume, celui du Seigneur, et Jésus lui-même parle du royaume en nous disant que "le royaume des Cieux est au dedans de vous". Donc pour moi l'âme spirituelle, dés lors qu'on veut bien y entrer, est comme un royaume. Dans ce royaume il y a les jardins du roi c'est à dire les première, deuxième et troisième demeures, puis au centre de ces jardins se trouve le palais du roi qui commence avec les quatrièmes demeures et aboutit au mariage spirituel des septième demeures.
Dernière édition par Philippe le Jeu 17 Déc - 17:38, édité 2 fois
Philippe consacré
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 17 Déc - 17:04
LES CINQUIEME DEMEURES, LE POINT DE BASCULE.
Le point de bascule. Bon nombre d'auteurs s'accordent à dire que cette demeure est le point de bascule. bascule de quoi ? Pour ma part, je prendrait volontiers l'image d'un verre rempli d'eau dans lequel on verserait des petits cailloux un à un. Au bout d'un moment la quantité de cailloux l'emporterait sur celle de l'eau. C'est ce qui se passe dans cette demeure : les petits grains de lumière finissent par l'emporter sur la lumière du monde, le Christ, qui peu à peu s'est retiré afin de laisser la place aux Saint Esprit, c'est à dire justement ces fameux petits grains de la lumière du ciel.
le phénomène d'étouffement. On parle aussi d'une sorte de crise d'étouffement qui surviendrait en sixième demeure pendant quelques semaine, mais sans vraiment expliquer pourquoi. En fait je pense que cette crise arrive en cinquième demeure, justement à cause du point de bascule. L'âme ne peut plus compter sur la lumière du monde, ce monde qu'elle ne touche plus que du bout des pieds, mais ne touche pas encore celle du ciel qu'elle ne touche que du bout des doigts. Elle a alors l'impression d'être suspendu en l'air, ne sachant sur quel pied danser. la petite Thérèse parle de cet état dans "Histoire d'une âme" quand elle dit qu'elle et ses sœurs ne touchaient plus la terre que du bout des pieds. Et c'est ressenti psychologiquement et physiologiquement comme quand, sortant du sommeil on se réveille. Mais on ne peut pas se réveiller puisqu'on n'est pas en train de dormir ; d'où une bonne crise de spasmophilie, qui heureusement ne durera pas trop longtemps, surtout si on sait comprendre ce qui se passe alors. Comprenons-nous bien : il n'y a pas vraiment de différence de discours entre la lumière du monde, le christ, et le Saint Esprit, mais une différence de substance où l'on est passé substantiellement de la personne du Christ à celle du Saint Esprit, et obscurément l'âme perçoit la différence, qui vient de se passer en elle. alors si vous avez ce phénomène d'étouffement au cours de votre vie spirituelle, c'est plutôt bon signe.
Attention. chez des âmes très élevés, des religieux etc...cet états peut être vécu d'une façon quasi absolue et quasi parfaite, le chemin des justes.... mais chez les petites âmes que nous sommes, ça ne sera ressenti que dans la partie spirituelle, notre vie humaine semblant continuer son cours avec mêmes ses défauts, d'où parfois une impression d'être coupé en deux, notre pauvre misère humaine ne gênant pas le Seigneur pour nous faire avancer malgré tout, tant que l'on fait tout de notre coté pour lui rester fidèle. Oui ! la très grandes sainteté est possible pour toi, pour toi et pour toi aussi, et pour la multitude. C'est là notre joie même si c'est dans la plus grande audace, mais qu'aucun rabat-joie ne cherche à nous voler cela. Moi petite âme j'ai l'audace de prétendre aller jusqu'au mariage spirituel des septième demeures, tout comme les aigles royaux de notre sainte mère Eglise. Et toi aussi.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 18 Déc - 9:52
CINQUIEME DEMEURES
Vertu recommandée : la docilité.
A ce niveau là, on peut espérer une certaine emprise de notre volonté par le Seigneur. Il y a encore bien sûr des chutes et des premiers mouvements mais ça ne gène pas le Seigneur pour nous faire avancer malgré tout. Des âmes très généreuses ont toujours dit "oui" au Seigneur, mais là il faut s'efforcer à un "oui" continuel instant après instant sans que la chaine de la docilité ne soit jamais rompue au cours de la journée et de notre nuit. Mais en même temps il faut éviter d'en faire trop car ça peut être un piège du démon pour ensuite nous décourager.
Non ! la volonté du Seigneur suffit mieux que tout acte héroïque mais qui peut venir de l'orgueil, et le plus grand héroïsme est encore d'obéir avant tout. Par exemple, on peut se couper les bras par sainteté et sacrifice (ne le faites pas), mais ça ne remplacera jamais le fait d'avoir manqué volontairement la messe du Dimanche. Le plus grand est d'atteindre le niveau de docilité voulu pour nous par Jésus, même si mon frère à coté a plus de docilité que moi, et c'est notre cœur qui nous dira si nous sommes dans la volonté du Seigneur ou pas.
Et sur le chemin de la docilité, mieux encore que la simple obéissance, s'ouvrir à la Divine Volonté : Laissez l'action du Père des Cieux se faire directement en nous. Dans l'obéissance, c'est nous qui conduisons la voiture et Jésus le copilote qui indique la route, mais dans la Divine Volonté c'est Jésus qui conduit directement. Et cet état n'est pas possible si on n'est pas, non plus seulement dans la petitesse, mais dans la toute petitesse, où l'on n'est plus qu'un germe en formation dans le sein de notre Maman du ciel.
Donc le point de bascule va nous demander d'entrer dans la passivité Divine, mais une passivité active demandant tous nos efforts impuissants pour y entrer, jusqu'à ce que le Seigneur rende ces efforts féconds, peu à peu.
Dernier point important.
Dernier point important car j'entends des murmures : Jésus nous a dit : "Sachez que je suis humble et doux et mon fardeau léger". Tu parles ! Il y a des moments terribles dans la vie et principalement dans la monté du Carmel ! Oui ! la douleur est entrée dans le monde par le péché originel et ce n'est pas notre Seigneur qui l'a voulu ; la croix est donc nécessaire et elle est devenue notre chemin pour notre salut. Mais je pense que Jésus voulait parler du but. Le curé d'Ars disait : "Souffrir avec Jésus ce n'est pas vraiment souffrir". Et Marthe Robin, qui selon une révélation de Jésus est celle qui a le plus souffert tout de suite après Marie, Marthe Robin nous disait : "le fruit mûr de toute souffrance est une béatitude". Mais pour cela il ne faut pas rester seul et aller vers Jésus qui, encore, nous dit : "Venez à moi vous tous qui ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai".
En cela, donc, tout fardeau demandé par Jésus deviendra léger. et puis.....On peut aussi demander l'aide de ses frères, Jésus lui-même a demandé l'aide de ses Apôtres. Ce serait une présomption de croire qu'on peut se tirer d'affaire tout seul dans son coin.
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 18 Déc - 21:36
Merci Philippe ! Tu sais qu'expliqué comme cela, cela parait plus simple que lire Saint Jean de la Croix et sa "Montée du Carmel".
L'itinéraire menant au Dieu Vivant est rude mais non impossible. Il devient possible de passer de la nuit obscure à la nuit plus aimable que l'aurore et puis finalement à la Lumière qui transforme tout mais il y faut du temps et de la persévérance.
A l'école de Saint Jean de la Croix et des âmes qui suivent sa voie - c'est sans doute pour cela que nous aimons tant la spiritualité du Carmel - nous apprenons rudement et en même temps suavement à gravir le sentier à pic de la pauvreté spirituelle.
Petits, petits... si petits devant la Grandeur de Dieu. Sachons rester humble, très humble, et rendons grâce pour tant de patience de la Part de Notre Dieu qui nous aime tant.
Belle et sainte nuit, belle avancée vers NOEL !
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 18 Déc - 23:10
Merci Philippe ! Tu sais qu'expliqué comme cela, cela parait plus simple que lire Saint Jean de la Croix et sa "Montée du Carmel".
Merci c'est pour ça que j'écrit. C'est bien que saint Jean de la Croix nous explique les choses brute de décoffrage comme ça on connait le chemin, mais nous ensuite les petites âmes on va apprivoiser tout ça. Et attention on va entamer la nuit de l'esprit, ça décoiffe.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Sam 19 Déc - 13:10
SIXIEME DEMEURE, LA GRANDE NUIT D'ORIENT.
Pendant que j'y pense et sans doute hors propos : parvenir au mariage spirituel des septièmes demeures doit, est, devrait, être l'état normal de tous baptisés, s'il a eu le temps de franchir le chemin de la perfection. Mais l'on peut vivre cela sans présomption ni orgueil, car un novice qui, lui, n'a pas eu encore le temps de la maturité spirituelle, peut être déjà dix mille fois plus saint que vous parce que dix mille fois plus généreux. A chacun donc selon son don de foi et de générosité. Et pour ma part, s'il fallait comparer, je suis une petite personne sans beaucoup de vices ni beaucoup de vertus, et je suis ébahi devant la sainteté de pas mal de personnes de ma paroisse, plus jeune que moi.
Quand mon âme s'étire en hurlement féérique,
pareille aux flots ardents des sources vagabondes,
et que mon cœur s'emplit de joie mélancolique,
je me sens comme alangui par les rumeurs de l'ombre.
Et là, mille léviathans d'or me livrent leur mépris :
Père devant qui fils maudit,
fils devant qui mère renie,
rumeurs et religion acariâtre.
Mais là mille léviathans d'or me hurlent leur mépris.
Que les entrailles de la terre se brisent de ténèbres
pour hurler ma douleur.
Mais ne pleure pas o ! toi mon âme,
d'avoir voulu tant aimer.
Ne pleure pas o ! toi mon âme,
car sans l'amour,
ta vie ne serait que fumée.
quand la terre semble s'arrêter,
quand, tout semble s'envoler,
quand mon cœur se met à bruler,
quand la nuit tombe,
je cri vers toi, je crie vers toi.
et quand, je brule,
je crie vers toi, je crie vers toi.
je crie vers toi.
Oui je sais mon poème n'est pas tout à fait Chrétien, mais c'est un peu l'état dans lequel on peut alors se retrouver, dans un grand combat entre le diable et le Divin. Pourquoi ?
On tombe en enfer.
Littéralement on tombe en enfer, dans son propre enfer ; pas au purgatoire mais en enfer. Une fois j'étais en train de faire la vaisselle, quand brusquement l'espace s'est déchiré devant moi dans un autre espace noir comme de l'encre, et sortant de cet espace il y avait comme des arcs électriques noirs qui m'ont d'abord touché au front.
C'était comme la quintessence de la mort et du lugubre. Immédiatement j'ai perdu toutes mes forces physiques, et je me suis rapidement précipité en arrière pour ne pas me noyer dans mon eau de vaisselle. Puis cet espèce d'arc m'a touché au cœur, et il quand il m'a touché en même temps au front et au cœur, je me suis retrouvé comme enfermé dans un cercueil à cent mètres de profondeur sous la terre. Je me souviens qu'à ce moment-là j'ai pensé : "pourvu qu'il me reste un bout de doigt de libre que je puisse continuer à respirer Dieu". On ne s'en rend pas compte parce que ça ne nous manque jamais, mais on respire Dieu constamment. Tout respire Dieu dans l'Univers, même les cailloux. Bref le fameux feu de glace de l'enfer qui nous prive de Dieu ? Et quand ce fut terminé j'étais en sueur comme si j'étais passé sous une douche. Mais ça n'a duré que une minute tout au plus. Chez des saints mille fois plus saints que moi comme Josepha Menendez cela a duré plusieurs heures et plusieurs fois de suite. Brrrr! Mais ce genre d'expérience reste particulier, sans doute pour nous mettre les points sur les "i" idiots que nous sommes, et pour nous faire comprendre qu'ontologiquement on est en enfer. Et là il faut se souvenir du conseil d'Evagre le Ponticre qui nous dit : "reste en enfer et patiente". Oui, il n'y a que ça à faire, patienter, et supplier notre maman du ciel de ne pas nous laisser tomber, même si on l'a mérité.
Mais j'avais été prévenu auparavant par un songe. Dans ce songe il y avait un désert, et dans son centre un escalier invisible que je devais gagner. Je m'approchais donc de ce désert, mais à son seuil il y avait deux statues de dragons qui gardaient l'entrée. Deux statues antiques vieilles comme le monde toutes fissurées par le temps ; et dès que je franchirais le seuil de ce désert, elles reprendraient vie et me poursuivraient. Je m'approchais, et déjà leurs yeux reprenaient vie me suivant du regard, avec une méchanceté inouïe dans ce regard. je parvins tout de même à me faufiler et entrer dans ce désert, mais dés qu'elles s'aperçurent de ma présence dans celui-ci, j'entendis un hurlement et me poursuivirent. Vite, il fallait que je coure pour ne pas être rattraper et que j'atteigne cet escalier invisible ; mais à peine avais-je posé le pied sur la première marche que les deux dragons tombèrent en poussière.
A l'époque je ne connaissais pas la doctrine de saint Jean de la Croix sur l'escalier invisible, constitué de la foi, de l'espérance et de la charité. Invisible au yeux du démon car il n'y connait rien à ces trois vertus, et le désarme car elle sont bien plus forte que celle du démon. les deux dragons pour nous faire reculer ou nous détruire, je suppose que ce sont l'épouvante et la désolation. Car oui ! la nuit de l'esprit, c'est la désolation. En quatrième demeure nous avons eu la nuit des sens et la petite nuit de l'esprit, mais là nous avons la grande nuit des sens.
Mais nous n'avons pas encore répondu à cette question toute simple : pourquoi nous tombons en enfer ? pourquoi ?
Une seule explication : le feu Divin et La lumière de gloire.
Dernière édition par Philippe le Dim 20 Déc - 19:12, édité 7 fois
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Dim 20 Déc - 9:41
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
Le feu Divin et la lumière de gloire. J'aime ce tableau où l'on voit un séraphin s'approcher du trône de l'Eternel. Face à cette gloire insupportable, il protège ses yeux de ses ailes, et celles-ci commencent à bruler. Lui, la créature la plus pure de la création, l'infini pureté du Seigneur y trouve encore des imperfections. Notre culture impie a complètement galvaudé l'idée que l'on se fait de Dieu et malheureusement il reste quelques traces de cette image dans notre esprit. On a fait de Dieu une sorte d'ectoplasme inconsistant un peu idiot et inefficace ; une vague singularité du néant parmi d'autre, ou quelque chose de ce genre. Mais, sinon son infini bonté qui veut nous prendre comme un papa et sa patience pour nous laisser le temps de le choisir, il est en lui-même le redoutable parmi le redoutable. "je suis l'Eternel". Le seul existant ; nous autres ici-bas nous n'avons encore qu'une préexistence pour le choisir librement. Et pour un temps en vue de notre formation le seigneur remet les pendules à l'heure. Dans la nuit de l'esprit les petits grains de lumière du Saint Esprit l'on emporté sur la lumière du monde de notre bon Jésus, qui pour un temps se retire complètement car "il est bon pour vous que je m'en aille". Mais pour nous les petites âmes, plutôt que de nuit de l'esprit il vaudrait mieux parler de nuit du cœur, de la grande nuit d'Orient. Pour l'heure et puisque désormais les petits grains de lumière l'ont emporté, le feu Divin s'empare de nous et nous prend à la gorge. Il va peu à peu nous révéler notre fond d'horreur infini, du moins autant que le Père des Cieux veut nous le révéler. Donc tout comme le séraphin on commence à bruler. c'est donc l'enfer, notre enfer. Mais de plus et outre le feu Divin de sa gloire Divine proprement dite, l'Esprit Saint est entouré de la lumière de gloire, qui elle aussi et de manière bien concrète va nous consumer, car on tombe aussi dans la lumière de gloire. Feu Divin et lumière de gloire sont deux choses bien distinctes, mais pour bien comprendre en quoi elle consiste, il va falloir que je vous parle un peu de la création du monde.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Lun 21 Déc - 8:04
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
La création du monde.
L'avantage d'une expérience de l'enfer, c'est qu'ensuite on comprend la création des fondements du monde ; il faut peut-être descendre au plus bas pour comprendre ? Reprenons la Bible, et que nous dit-elle sur le monde avant la création ? Au commencement était le Tohu-bohu, les eaux, et "l'Esprit planait au-dessus des eaux". Explication, mais selon moi : L'Esprit Saint est tel que sa simple présence suffit pour que les particules élémentaires jaillissent spontanément du néant et s'élancent vers lui à l'infini. C'est la lumière de gloire. L'humanité conserve dans ses cultures une trace très galvaudée de cette connaissance ; c'est le poudroiement d'or du poète, ou encore les étincelles de la baguette magique des fées, ou encore la lumière supramentale des Indouistes ou que sais-je encore. Mais pour nous ça sera le Tohu-bohu, les eaux de l'origine, la lumière de gloire. Les physiciens sont tous unanimement d'accord ; une particule avec une énergie ou une vitesse infinie ne serait pas matérielle ; sans partir dans trop d'explications que je suis d'ailleurs incapable de donner sa masse serait ce que les mathématiciens appellent : imaginaire, complexe. Elle ne pourrait pas avoir une relation d'ordre ni entrer dans une causalité physique. Par contre ces particules, cette lumière de gloire, possède deux propriétés : elle possède une énergie incroyable qui fait d'elle un feu, et de plus si elle n'obéit pas aux causes physiques elle obéit à l'Esprit et tout ce qui peut ressembler même de très loin à l'Esprit, à tout esprit. L'Esprit Saint pourrait à partir de cette lumière de gloire construire un univers de splendeur, mais l'inconvénient est que justement cet univers serait splendeur, et une splendeur telle que nul ne pourrait alors la refuser, il n'y aurait alors plus de possibilité de le refuser, et donc plus de liberté possible ni pour l'homme ni pour les anges. L'Esprit Saint va donc opérer ce que l'on appelle une Kénose, il va se retirer partiellement au profit de la Sagesse Eternel, du Verbe fils du Père. Et par ce retrait, cette kénose, l'Esprit Saint constitue une puissance obscure qui sera le deuxième fondement de l'Univers futur. Et avec ses deux éléments, la lumière de gloire mais moindre et la puissance obscure, la Sagesse Eternelle va créer un monde, et gravé par ce monde un chemin de ténèbre, mais chemin vers le Père des Cieux. Ce monde est vide, creux, mais en même temps il est bon, reflète la splendeur Divine et chemin vers le Père. Et ainsi la liberté de l'homme et des anges est indemne, ils pourront choisir librement.
Nous avons là les deux feux de l'enfer: la lumière de gloire et la puissance obscure deviennent le feu proprement dit et le feu de glace. Comme on le sait Lucifer et les mauvais anges ont refusé le chemin gravé par le Verbe ; mais le Père des Cieux est bon et leur a laissé une chance de créer un monde à eux. Peine perdue car seule la Sagesse Eternel peut composer harmonieusement la lumière de gloire et la puissance obscure. La lumière de gloire fait que les démons ont concrétisé sous son effet toutes leurs contradictions créant ainsi un cahot inextricable outre que cette lumière les brule, mais en plus et incapable de composer harmonieusement lumière de gloire et puissance obscure, ils tombent dans le feu de glace. "Au commencement était le Verbe". Voilà le vrai début du monde.
Mais que va t'il se passer dans l'Avenir ? Saint Pierre nous l'apprend dans une épitre : Le Seigneur retient les eaux de l'origine, pour le jour de la fin. A la fin du monde, la lumière de gloire va tomber sur le monde de toute sa puissance et le submerger. Tout ce qui n'est pas feu avec le feu Divin s'embraser et tout ce qui est impureté, désordre et contradiction va s'autodétruire dans un cahot inextricable. C'est le fameux étang de feu où seront jetés les réprouvés. En fait sinon l'univers qui serait une bulle froide....pour l'instant, on serait dans un océan infini d'énergie infinie, la lumière de gloire.
Demain si vous le voulez bien, nous verrons que dans la grande nuit d'Orient, le Seigneur veut reproduire pour chaque âme ce qu'il a fait pour le monde. Car chaque âme est un monde, et en sixième demeure, l'âme participe à la création du monde. On apprendra peut-être au ciel que c'est telle petite âme qui a créé sans même le savoir les violettes des champs, ou les torrents des montagnes.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 22 Déc - 17:12
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
La création du monde dans la petite âme. Maintenant on comprend mieux ce qui se passe à notre petite âme dans la grande nuit d'Orient : elle tombe dans la lumière de gloire et celle-ci la prend à la gorge. Sauf quelques grands mystiques qui voient les choses, elle ne s'en rend même pas compte, mais c'est la tempête, le Tohu-bohu. C'est la tempête, et comme un jour de tempête, les lourds nuages sombres lui cachent le déchaînement des éléments. Elle est dans la démesure Divine avant l'heure mais la démesure, et quand bien même la puissance obscure serait à l'autre bout de l'Univers, celle-ci se précipite pour gommer cette démesure. Bref notre petite âme dans la grande nuit d'Orient tombe dans les deux feux de l'enfer : la lumière de gloire et le feu de glace ; ontologiquement elle est donc en enfer. Ajouté à cela que la lumière du monde, le christ, l'a complétement quitté. Et sinon notre maman du ciel qui nous garde dans ses bras surtout en ces heures redoutables, c'est la nuit et le brouillard. Le ciel est de plomb, la prière est d'étain, les cantiques la fatiguent. Et pour un temps, donc, Dieu se montre à elle pour ce qu'il est en lui-même : redoutable. L'Esprit Saint est une hauteur inatteignable, Dieu le Père, c'est l'amour rugissant jaillissant du désert que seul le Verbe peut supporter, mais pas nous etc...C'est alors le Dieu des armées, l'Eternel, Yahwe, qui interdisait à quiconque de toucher l'Arche d'alliance sous peine de mort immédiate. Et comme je l'ai déjà dit, le Bon Dieu permet cela quelque temps histoire de remettre les pendules à l'heure, et après tout ce fut bien le chemin pris au début par les Hébreux ? Sauf qu'il manque encore le troisième élément pour harmoniser le feu divin et la puissance obscure : le Rédempteur, le Christ ; et ça va être le grand retour du Jésus, du moins d'une manière intermédiaire, c'est à dire encore caché aux yeux du monde. Je m'explique très mal. Oui ! Jésus veut nous donner l'Esprit Saint, mais il faut passer par le Christ et selon son bon vouloir, à la manière et à l'heure qui lui conviendra. On tombe dans la souffrance parce qu'alors on veut s'emparer de l'Esprit Saint sans passer par le Christ, et c'est un déséquilibre. Et puis concrètement c'est l'heure de Marie. C'est elle qui enfantera en nos cœurs son bon Jésus doux et humble de cœur, qui nous donnera avec Jésus Maman Esprit Saint dont elle est l'image, et qui nous donnera Dieu le Père, non plus comme un Dieu terrible ou absent, mais comme un bon papa. Mais il faut accepter Marie comme mère. Ceux qui la refuse n'iront pas plus loin et feront marche-arrière.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mar 22 Déc - 17:36
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
Le cœur est blessé.
"Ainsi parle l'Eternel: Ta blessure est grave, Ta plaie est douloureuse." Jérémie 30
Dans cette demeure le cœur est blessé. Vous voyez je suis franc. Alors un foyer brisé, un grand chagrin d'amour, un deuil, l'Eglise ou son ordre religieux qui nous a terriblement déçu ? le cœur se retrouve brisé. Il faut aller jusqu'à là pour notre parfaite configuration avec le Christ, qui a eu le cœur brisé par son peuple qui l'a rejeté. Marie a dit à San Damiano à mama Rosa : " il y a les ambitieux que rien n'arrête, les cœurs brisés, le reste indifférents s'amusent". Alors attendez-vous à ce qu'il n'y ait pas un centimètre de votre cœur qui ne soit pas déchiré. Et sainte Thérèse d'Avila nous dit, je la cite : "ma consolation est de ne pas en avoir".
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mer 23 Déc - 9:37
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
La feuille de route. Elle m'a été donné par une jeune martyr du Liban morte dans les années 85, et je crois que c'est elle qui m'a inspiré le terme : "grande nuit d'Orient". Je ne connais pas son nom mais je la nomme "Myriam". Ho ! il faut que je vous raconte d'abord son histoire car elle est très significative de ce que l'on vit en ce moment :
Elle avait dix huit ans et vivait au Liban, à Beyrouth sans doute. Elle était la nourrice de deux enfants d'une famille aisée, et elle jouait avc eux plus qu'autre chose, et elle était fiancé au jeune homme de la maison qui avait trente deux ans. la mère des deux enfants, la sœur du jeune homme, avait un caractère et une beauté dure, burinée, avec deux grandes nattes noires et raides qui tombaient de chaque coté. Mais elle s'aperçu que la mère des deux enfants semblait lui faire la tête, et elle finit par lui demander pourquoi. Celle-ci lui répondit : "je n'ai pas besoin d'une nourrice mais d'une sainte". Voilà ce qui se passait, lui expliqua t'elle : son frère, le fiancé de cette jeune fille, était dans la haine des musulmans et voulait les tuer tous, et il préparait un attentat contre un car de jeunes enfants musulmans. C'était inadmissible et intolérable et il ne reviendrait pas sur sa décision. Il fallait donc le sacrifier tant pour sauver son âme de l'éternité que pour sauver ces jeunes enfants musulmans qui avaient le droit de vivre. Immédiatement l'amour conjugale de Myriam se changea en amour oblatif. Un matin, elle appela son fiancé dans un garage. La sœur bloqua alors l'entrée avec un camion. Elle n'eut que le temps de lui dire : "Mon chéri je t'aime, je t'aime, je ne t'ai jamais autant aimé". Et la bombe explosa tuant net la sœur, le jeune homme, et Myriam.
Son histoire est étrange mais elle est monté au ciel droit comme une flèche. J'ai l'impression qu'elle est devenue la grande copine de la petite Thérèse et elle font les quatre cents coup au ciel toutes les deux. Pour moi elle mérite de devenir la copatronne du Liban. Si un jour on lui construisait une basilique, celle-ci aurait le don unique et nul part ailleurs sur terre de faire sentir à quiconque le bonheur du ciel à tous ceux qui y entreraient ; et de plus, Chrétiens et musulmans se jetteraient en pleur dans les bras l'un de l'autre, premier pas vers leurs conversion. De son corps disloqué renaîtra le Liban déchiré. Souvenons-nous de la prophétie dans la Bible mais je ne sais où : "la lumière viendra du Liban".
Vers trois heures du Matin elle est venue me voir. je la voyais très nettement à deux mètres de moi mais sa voix me parvenait comme à travers un long tunnel dans le brouillard. Et elle n'a fait que me chanter une chanson que je vous donne ici :
Il t'est demandé de renoncer,
Jusqu'à tes biens les plus sacrés,
Il t'est demandé de tout sacrifier,
Jusqu'à ton amour le plus cher.
C'est l'heure de tourner la page,
D'avancer, sans plus te retourner,
C'est l'heure, de regarder le soleil,
Face à face, sans plus aucun regret.
Ça n'entrait pas du tout dans mes plans persos tout ça. Alors je l'ai repoussé, et je lui criais : "vas t'en, t'es une hallucination, t'es le diable, vas t'en vas t'en !
Mais plus je lui criais ça plus je l'entendais, et je ne pouvais pas m'empêcher de sentir un bonheur incroyable qui me gonflait le cœur : son bonheur au ciel, à elle Myriam, un bonheur concret précis et bien personnalisé. Son bonheur à elle et pas un bonheur global ou général.
le message est claire, il n'y a pas photo : l'oblation. Jésus mon seul amour. C'est raide, mais c'est comme ça. Le bonheur, c'est l'oblation.
Dernière édition par Philippe le Jeu 24 Déc - 8:26, édité 1 fois
Philippe consacré
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 24 Déc - 8:01
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
Les deux chambres des sixième demeures. Maintenant qu'on a la feuille de route on comprend mieux ce qui va se passer. Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a deux chambres en sixième demeure : la chambre de tempête et la chambre de paix. En fait notre petite âme va vivre son agonie : mourir à elle-même et renaître dans le sein de sa mère, notre maman du ciel. Ce qui se passe alors s'explique psychologiquement tout simplement. L'âme vit les différentes étapes de l'agonie que les psychiatres connaissent bien : sidération, colère et révolte, compromis, et enfin résignation. Donc on commence par la sidération, la révolte et le compromis ; c'est alors la chambre de tempête. En principe dans cette étape, les religieux rompus à la discipline et bien dirigés vivent cela pas trop mal ; bien qu'hélas on entend trop souvent des témoignages de religieux et même de fondateurs qui ont donné de graves coups de canif à la chasteté. mais ne jugeons pas trop vite. Pour les laïcs ça va être encore plus difficile car moins encadré. C'est le temps des coups de colère, d'écarts de langage et trop souvent hélas de rechute dans des péchés anciens. Ce n'est pas systématique mais ça peut arriver ; et quand bien même on ne tombe pas, une question se pose : tu as tenu le coup par orgueil d'être parfait ou par amour ? Le risque est très grand alors de s'égarer, voir de quitter le chemin par désespoir, et hélas ça arrive. Non ! le saint n'est pas celui qui ne tombe pas mais celui qui à chaque fois se relève dans l'amour du Seigneur et dans l'humilité ; et jusqu'à notre dernier jour quand bien même on atteindrait le dernier degré du mariage spirituel il faudra se repentir et se confesser. D'autre part et à cause de la tension extrême de la chambre de tempête, toute les maladies psychiques se révèlent : Mélancolie, dépression, bipolarité etc... et certains écarts sont dû non à une faute morale mais un état psychiatrique ; je le répète Dieu seul juge. On raconte que le père Ollier était tombé dans une telle dépression qu'il ne pouvait même plus satisfaire ses besoins naturelles de lui-même, et que saint Benoit Joseph Labre s'est retrouvé SDF. Mais le Bon Dieu ne veut pas qu'on tombe dans des états pareilles ; ça arrive parce qu'on ne connait pas assez bien la science spirituelle qui est boudé dans l'Eglise, et le mot "mystique" en est même devenu péjoratif. Et puis si on est vraiment dans les bras de Marie, il ne peut rien nous arriver de grave, elle nous protégera. Marie est comme la merveilleuse synthèse entre Jésus et l'Esprit Saint, et dans la tempête comme dans la paix, elle sera toujours là pour nous protéger. Ne dit-on pas que quand un enfant à peur il appelle sa mère, mais quand il est vraiment en danger celle-ci accourt ?
La transformation : Luc 22,14 à 23,56 : Si l'on traite ainsi le bois vert, qu'en sera-t-il du bois sec ? Jésus parlait ici du sarment bien vivant dans la plénitude d'amitié avec le Père, donc bien vert, et de ceux qui sont hors de cette amitié donc comme un bois mort. Mais si Jésus le permet je vais prendre l'Evangile à l'envers, et comparer ceux encore dans le monde comme du bois vert, vert de toute la vie du monde. arrivé ici notre petite âme est en effet comme un bois vert pas encore morte à elle-même et au monde. Sous l'effet du feu Divin, cette branche verte va commencer à cracher sa sève, sa bave. Puis le bois va noircir, puis enfin il va prendre feu. Dans cette demeure notre petite âme est encore pleine de péchés, de préjugé et que sais-je encore, dont le seigneur veut la purifier. A cette étape là elle peut être imbuvable pour son entourage. Tous ses défauts ressortent. Et ensuite c'est pire, elle parait carrément noire, et c'est peut-être ce qu'est en train de vivre l'Eglise. Et c'est ensuite seulement qu'elle prend feu, du bon feu du Saint Esprit sous notre maman du ciel. Ne jugeons pas trop vite. Une fois je jugeais avec beaucoup de sévérité une jeune fille ayant des écarts de conduite, et c'est carrément une âme du purgatoire qui est venu me dire qu'elle avait été délivré d'une épreuve du purgatoire grâce à cette jeune fille, parce qu'elle faisait des efforts de chasteté seconde après seconde. Ne jugeons pas, ou alors avec bienveillance.
la chambre de paix. Dieu merci la chambre de paix est beaucoup plus "cool". Dés lors que notre petite âme constate que même les compromis ne marchent pas, elle se résigne. C'est l'heure de la mort à soi-même. L'âme ou le cœur tombe alors dans une nuit noire et profonde. Saint Jean de la croix a des mots merveilleux comme : "appuyé sans appui", mais surtout :
"O ! nuit qui m'éclaire, plus surement que le jour".
Pour que les étoiles et la lune apparaissent il faut la nuit profonde, et c'est le cas. Mais surtout la lune : c'est l'heure de Marie qui comme un tout petit, comme un germe, par l'Esprit Saint va former Jésus en nous, va nous former dans son sein. Beaucoup de péché reste en nous car nous sommes un fond d'horreur infini, mais si nous sommes dans le perpétuel repentir, cela ne gène pas la miséricorde du bon Jésus.
Et déjà notre petite âme retrouve la joie et le bonheur qui s'étaient quel que peu éclipsés auparavant. Le vrai bonheur. D'abord parce qu'elle est dans la joie de s'être vaincu, et ensuite parce que maintenant elle comprend que le vrai bonheur ici-bas sur terre, C'est la croix et l'oblation. Elle est désormais fondée dans la vraie joie et le vrai bonheur, son âme se climatise, et désormais ce bonheur ne la quittera plus.
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 25 Déc - 9:07
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
Le chemin hésychaste de la grande nuit d'Orient. J'ai trouvé ça chez Evagre l Pontique dans la prière du cœur, et comme je l'ai dit la grande nuit d'Orient et plus une nuit du cœur qu'une nuit de l'esprit. Pour Evagre le Pontique, donc, avant l'illumination du cœur, il y a une barrière à franchir : d'abord une fausse lumière (o! mon Eglise....), et le mur de la passion. Notre petite âme risque de connaître une passion humaine.
Explication: Seul des grands mystiques peuvent prendre conscience de la lumière de gloire, du feu Divin du Saint Esprit suscitant cette lumière de gloire, et vivre directement ce grand mystère. Mais chez les petites âmes elles n'en prendront pas conscience et ne verront pas ce qui se passe en elles. Les choses seront donc vécus plutôt sur le plan psychique et sous forme de figure, d'abord par une erreur d'interprétation de ce qui se passe, et pour la la plupart sous la forme d'une passion humaine, porteuse de cette lumière de gloire et de ce feu Divin.
Une erreur d'interprétation. Car la petite âme va freiner des quatre fers, s'inventer une mission à sa convenance, au lieu de lâcher prise et s'abandonner complètement au Seigneur, dans les bras de notre maman du Ciel. C'est le fameux temps du compromis.
Une passion humaine parce que, ne voyant pas encore la splendeur Divine, sous l'effet du feu Divin et de la lumière de gloire elle s'invente une passion humaine, porteur pour elle de Dieu, de son chemin vers lui. Mais parfois aussi, ça peut être non pas un mais trois amours ; ce qui est très douloureux pour une âme fidèle. Image de la sainte Trinité avant l'heure ? je connais comme ça un homme qui est devenu prêtre parce qu'il était amoureux de trois jeunes filles, et qu'il était hors de question qu'il en trahisse l'une ou l'autre au profit d'une troisième. Honni soit qui mal y pense.
Jésus veut-il de cette passion ? Oui et non ! Oui parce qu'il sait que c'est le chemin que doit prendre cette petite âme ; qu'il lui faut une relation qui soit pour elle sacrement de la présence de Dieu. Et de son coté, la petite âme se sent bloqué, et sait en son âme et conscience qu'il lui faut consentir aimer une sœur, un frère, pour continuer à avancer. Jésus va donc lui-même susciter une grande affection. Mais une une affection commune, partagée, une affection qui nous donne notre vrai nom et notre vrai visage. les confesseurs mal avisés qui tuent ce genre d'affection font des ravages épouvantables, et ceci avec la meilleur bonne conscience ; et il y aura toujours une grenouille à bénitier pour semer la pagaille. Le formalisme est le péché des meilleurs. Pour ma part, une fois deux fois trois fois j'ai refusé l'amitié d'une amie partant au couvent ; J'ai même arrêté de prier la petite Thérèse parce que je commençais à tomber amoureux d'elle. J'ai même été voir une fois Marthe Robin de son vivant pour lui dire texto : " je veux bien faire la volonté du Père des cieux en toute chose. Mais va dire au Père des cieux que je REFUSE de faire sa volonté en aimant unetelle, c'est trop douloureux". Douloureux......non pas manque de vertu bien au contraire, mais douloureux ; je ne voulais pas offrir cette croix au Seigneur.....Et j'ai eu une éclipse où j'ai eu la tranquillité, mais ma vie spirituelle s'est éteinte pendant presque quinze ans jusqu'à ve que je dise "oui" au Seigneur. Mais peine perdu, Dieu est patient, et si on doit passer par un chemin, il nous représentera toujours le même plat, quand bien même ce serait à quatre vingt dix neuf ans. Attention ces affections peuvent parfois paraître surprenante, mais Jésus nous connait et sait où il faut viser. Et Dieu est surprenant. Mais il faut surtout, surtout, rester dans la confiance.
Mais non Jésus ne veut pas si cette affection devait tourner au péché ou à l'idolâtrie. D'ailleurs le meilleur critère de discernement est que ce genre d'amitiés nous mettent spontanément dans l'obéissance à la loi du seigneur. et puis toutes les passions ne sont pas Charismatiques et il ne faut pas prendre les vessie pour des lanternes. Trop de personnes d'un niveau jusqu'à là élevé se permettent l'acte de chair hors mariage, en expliquant qu'arrivé à leur niveau elle peuvent spiritualiser l'acte charnel. Ben voyons et puis quoi encore ? Non ! ces personnes ont une passion diabolique pour les faire tomber, et comme nous dit saint Paul ce sont des hommes mal affermis dans la foi qui tombent entre les mains d'une famelette. Ou alors si c'était vraiment un charisme, ils l'ont complètement perverti. Mais si on prie bien, la Sainte Vierge veille au grain.
Toutefois ne pas oublier tout de même que le but c'est : "Jésus mon seul amour". Mais c'est un paradoxe qu'on ne comprend que plus tard. Jésus n'est pas un ogre égocentrique dévoreur des affections, et c'est en n'aimant que lui qu'on commence à aimer vraiment les autres.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Lun 28 Déc - 8:45
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
Le chemin hésychaste de la grande nuit d'Orient.
La purification du cœur. Nous allons donc vivre un amour qui soit sur notre ligne de singularité en vue de rejoindre le Seigneur et nos frères. Mais attention : le but n'est pas de vivre cet amour, mais par lui d'atteindre l'Agapè, l'amour total, le "Jésus mon seul amour". Non pas dans un amour exclusif de sa personne car ce serait une forme d'idolâtrie, mais l'aimer comme il veut être aimé. Jésus dans son humanité avait par la force des choses une nature un genre, une personnalité, mais dans sa personne et sa nature divine il contient tous les hommes, dans son corps mystique, le Christ total. C'est une vérité qu'on ne peut pas vraiment comprendre intellectuellement mais que l'Esprit Saint nous fera découvrir. Apôtre Jean a bien écrit : "celui qui dit aimer Dieu et n'aime pas son frère est un menteur". Et Jésus lui-même nous dit : "je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé". Toutefois aimer un frère, une sœur ; les païens n'en font-ils pas de même ? Un bon moyen de discernement est qu'un amour particulier voulu par le Seigneur a toujours un coté oblatif, en vue de nous faire parvenir à la perfection de l'Agapè ; et je n'aime pas trop le mot "charité" car il a fini par prendre un sens galvaudé. Il va donc y avoir deux formes d'oblation : Ceux qui psychologiquement ont directement un amour particulier pour Jésus, et ceux qui passent par un amour humain d'un frère ou d'une sœur. Ceux qui ont directement un amour particulier pour Jésus vont être purifiés pour l'aimer d'une façon toute surnaturelle et apprendre à aimer aussi leurs frères, et ceux qui passent par un amour humain particulier vont aussi être purifié en vue de s'élever jusqu'à l'amour de Jésus et de tous leurs frères. Je vais vous donner des exemples, mais voyons d'abord la Sainte famille qui est l'exemple de l'amour parfait.
La sainte famille. Marie et Joseph ont été le plus bel amour conjugal qui soit. Ils s'aimaient comme deux enfants d'une façon pure er azurée, pas encore pris par le goût de la bidoche. Marie disait à Joseph : "mon ami" et Joseph lui disait : "mon amie". Et ils se tenaient par la main. On ne le voit pas mais Marie tiendra éternellement Joseph par la main et ne fait jamais rien sans lui. J'ai aussi beaucoup d'affection pour Joseph et il m'aide beaucoup d'une façon concrète et efficace dans mon combat pour la chasteté ; la pureté de Marie j'ai du mal à la comprendre, trop grande pour moi. Parfois je dis à Marie : "excuse-moi Marie mais j'ai un truc à demander à Joseph entre homme". Et je sens qu'elle s'éloigne alors, le sourire aux lèvres, les mains dans le dos en se dandinant. Bon ! Ce que je dis là n'est pas très théologique ? Et bien tant pis et je ne prétends pas être déjà parfait. La sainte famille est l'image du ciel sur la terre. J'imagine celle-ci le soir tombant : Marie au fourneau préparant le repas, Joseph près du feu dans un fauteuil après une dure journée de travail et Jésus assis en train de lire la bible, l'apprendre et réfléchir, ou alors en train de bricoler je ne sais quoi avec Joseph. Je vis dans la solitude et je m'invite dans la sainte famille, et je sens qu'ils m'accueillent avec plaisir ; et c'est un délice. Joseph et Marie s'aimaient beaucoup, mais tout naturellement leur amour mutuel fusionnait en l'amour unique de Jésus ; toutes leurs pensées allaient constamment vers Jésus. Plus ils s'aimaient plus ils aimaient Jésus, et plus ils aimaient Jésus plus ils s'aimaient, c'était tout un. Bien sûr c'est le Père Eternel qui engendre son fils, mais par la Divine Volonté cet engendrement du Père passait aussi par le cœur de Marie et de Joseph, qui engendraient Jésus de leur amour mutuel, et Jésus avait besoin de cet amour mutuel pour grandir. Voilà le modèle parfait pour tous les parents, mais aussi pour toutes nos formes amitiés.
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 31 Déc - 12:38
Ceux qui psychologiquement passe directement par l'amour de Jésus. Je compte parmi cela Marie Madeleine et Saint Jean l'Evangéliste. Marie Madeleine je ne sais pas. Mais pour saint Jean l'Evangéliste, "celui que Jésus aimait", je crois avoir compris deux trois trucs. Déjà il a perdu la présence humaine de Jésus, puisque Jésus est mort, ressuscité et monté au ciel ; il a reçu en retour Marie, il est devenu le chantre de la dévotion à Marie, et ce fut quand même une oblation. Mais surtout, surtout….on comprend les choses en lisant Maria Valtorta. A un moment Jean demande à Jésus : "mais que faudrait-il faire pour sauver Judas de la damnation" ? Et Jésus de lui répondre : "Il faudrait lui donner ton âme, mais ça le Père Eternel n'y consentira jamais". Gros appel du pied de la part de Jésus, et Jean a fait semblant de ne pas comprendre. On peut donner ses biens sa vie son corps, mais donner son cœur ? Jésus, lui, était prêt à sacrifier son amitié privilégiée avec Jean pour sauver Judas ; Mais Jean, non ; il voulait garder Jésus comme son amour. Et pourtant cela aurait été aimer Jésus encore davantage en lui sauvant l'âme de Judas, mais cela, Jean l'a compris plus tard. Et ce fut sans doute un crève-cœur terrible pour lui qui l'a poursuivi le reste de sa vie : Il aurait pu offrir à son bien aimé le bonheur de sauver Judas et il ne l'a pas fait. Sans doute a-t-il confié sa peine à Marie, mais on ne sait pas ce qu'elle lui a répondu. Toujours est-il que saint Jean a compris que pour aimer Jésus il fallait aimer aussi son frère jusqu'au bout fut-ce dans la plus grande des oblations, et il est devenu l'Evangéliste de l'amour fraternel.
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Jeu 31 Déc - 18:11
C'est chouette, @ Philippe, ce que tu écris. C'est un peu "romancé", mais c'est ton histoire. Je connais quelques bribes de ta vie et je sais que ce que tu racontes est vrai. Merci Philippe, d'être là, à dévoiler ta vie en Dieu.
Je te souhaite de bien terminer cette année 2020, et de nous retrouver sur ce forum et ailleurs, si Dieu le veut, en 2021.
Bien amicalement et fraternellement.
==================================================================================== Seigneur, aide-nous maintenant à être vraiment catholique et à rester dans la grande vérité, en ton Dieu, et ainsi vivre et mourir.
Philippe consacré
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Ven 1 Jan - 23:10
Merci de ton encouragement j'en ai besoin. J'ai mes moments de doutes où je ne sens plus ce que je dois écrire ; mais alors je fais comme les rois mages, j'attends que mon étoile revienne. Cette étoile c'est comme une huile lumineuse où tout s'éclaire. Non pas que je me prenne pour un grand docteur, mais justement : je crois que le Seigneur veut qu'une petite âme témoigne pour encourager les autres petites âmes sur un chemin réservé jusqu'à là aux justes et aux parfaits.
Messages : 1583 Date d'inscription : 03/08/2010 Age : 72 Localisation : Maisons Laffitte
Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Sam 2 Jan - 17:14
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
Le chemin hésychaste de la grande nuit d'Orient. La purification du cœur.
Ceux qui passent par un amour humain. On pourrait citer sainte Gemma Galgani dont le seigneur lui a confié qu'elle avait reçu le plus grand don de pureté après Marie. Et elle a même reçu les stigmates. Et pourtant Jésus l'a fait passer par un amour humain tout spirituel pour le rejoindre. Jésus lui a donné comme ami un jeune Jésuite monté très tôt au ciel qui l'appelait : "ma petite sœur". A un moment toutes ses pensées allaient vers lui ; pas Jésus, mais vers lui ce jeune jésuite. Et notre petite Gemma est une mystique de haut vol.
Mais je veux surtout vous parler de ces deux martyrs de l'époque Romaine. J'ai lu leur histoire dans le livre des heures et malheureusement je n'arrive plus à retrouver la page, et j'ai même oublié leur nom ; on les appellera donc provisoirement : Ane et Proquius. Anne était une jeune chrétienne très pieuse et Proquius un jeune païen libertin et débauché. Manifestement ils avaient une attirance l'un vers l'autre, mais pour Anne, hors de question d'épouser un jeune païen, qui plus est liberin et débauché. Qu'à cela ne tienne, Proquius alla voir les vestales de Vénus dans leur temple pour lui jeter un sort. Peine perdue l'envoutement ne fonctionna pas, et pour toute réponse, Anne se fit religieuse, afin de bien mettre les points sur les "i". Les femmes sont têtues à un point qui dépasse les capacités de l'homme. Résultat de l'opération : Proquius qui n'était pas si mauvais diable que ça se convertit au Christianisme et demanda le baptême, puis devint prêtre. Voyant cela Anne serait bien revenue sur ces vœux mais hors de question d'être infidèle, et surtout hors de question de détourner un prêtre de sa vocation ; et pour Proquius hors de question de détourner une religieuse de ses vœux. Finalement et par leur amour ils se sont enfantés mutuellement à la vocation religieuse. Un peu plus tard, Proquius devint évêque et Anne Abbesse. Leur histoire commençait à se faire savoir dans tout Rome, jusqu'au jour où le consul les convoqua tous les deux, les mettant en demeure d'abjurer la foi chrétienne et de sacrifier à Cesar. Ce que, bien sûr, ils refusèrent, et ils partirent tous deux, main dans la main vers le martyr. Ce que je vais dire n'est sans doute pas très théologique, mais en la circonstance, le martyr leur a tenu lieu de sacrement éternel de mariage ? N'importe qui leur aurait conseillé vivement de s'oublier, mais Dieu est surprenant et ses pensées ne sont pas les nôtres, et il a suscité un amour dans la folie pour mener deux belles âmes dans l'amour de Dieu et de tous les frères, de façon toute spirituelle. Que voulez-vous ? Dieu nous veut une vie pleine d'amour, d'aventure, de drame, de joie et de douleur. La dernière fois que j'ai vu Marthe robin de son vivant elle m'a dit au revoir en s'écriant : "mais vivez bon sang de bon soir, Jésus est là où est la vie". Et je soupçonne même le Père des cieux d'être un tantinet romantique.
O! Toi, cœur de mon cœur,
Entre nous le christ a planté son épée.
O! Toi, âme de mon âme,
Toi par qui je me suis révélé.
Si tu tombes, sur les pierres du chemin,
Sûrement moi-même je vais trébucher,
Mais si tu t'élèves en pureté,
Alors c'est sûr, je vais rayonner.
Mise en garde.
Attention toutefois à ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Il y a des affections données par le seigneur, et d'autres qui viennent du vieil homme. Il ne faut donc pas tout prendre pour monnaie contente. Jésus sait bien que parfois nous avons besoin d'une amitié humaine, car nous sommes fragiles et cette amitié nous évitera justement de vagabonder. Par exemple le seigneur peut envoyer une grande affection très chaste à un homosexuel pour justement sortir de son homosexualité ; mais il y a aussi des affections venant uniquement du vieil homme et conduisant au péché. Et au début ça peut être assez dur à discerner car l'affection du vieil homme peut paraître toute spirituelle…la pureté peut être un grand enjeu érotique. Au contraire une affection dans le Seigneur peut sembler au début charnel. Prenons une femme et un homme, ils sont libres de tout lien et ont une attirance physique mutuelle indéniable. Où est l'erreur, où est le péché, et cette affection peut les conduire au mariage ? Et puis on ne me fera jamais croire qu'au début du moins, Marie Madeleine n'avait pas une attirance physique légitime pour Jésus et qu'elle n'a pas rêvé de l'épouser ; Mais où est le mal ? Sinon que Jésus d'un mariage purement humain a transformé ça en un mariage total, éternel, spirituel et religieux. Donc en général la véritable pureté porte sabot et tricot de laine. Les véritables amitiés spirituelles ont toujours un projet, même s'il n'est pas donné tout de suite au début, et elles sont virile. En revenant de cinq mois hôpital par suite d'un accident le père finet avait dit à Marthe :
- Oh! Ma pauvre Marthe, mais comment as-tu fait cinq mois sans moi ?
Et Marthe de lui répondre :
- Mais vous êtes bien orgueilleux mon père. Moi j'étais très bien, la Sainte Vierge venait me voir et m'apportait des fleurs ; ce que vous ne faites jamais.
Conclusion : douche froide pour le père Finet. Et pourtant Jésus avait dit à Marthe au sujet de son amitié entre elle et le père : "je veux pouvoir vous confondre".
Dernière édition par Philippe le Mar 5 Jan - 15:02, édité 1 fois
Philippe consacré
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mer 13 Jan - 14:46
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient.
Alors, amour de la créature ou amour du frère ?
On a parfois peut-être eu tendance à décrier toute affection humaine comme étant l'amour de la créature ; affection formellement proscrite er à rejeter pour n'aimer que Dieu ; Dieu devenant un Dieu-Moloch dévoreur des affections. On ira ainsi reprocher à sainte Thérèse de Lisieux de pleurer à la mort de son père, ou à saint Padre Pio à la mort de sa mère. Mais à mon avis ce n'est pas comme ça que Jésus voit les choses, puisqu'il a dit : "aimez-vous ls uns les autres". Paradoxe : "Jésus mon seul amour" et s'aimer, c'est tout un. Et seul l'Esprit Saint peut bien nous faire comprendre la chose. Oui ! Pendant un certain temps Jésus peut éloigner de nous à perte de vue toute affection, mais c'est seulement pour nous émonder de tout égoïsme où l'on voit l'autre comme un objet. Alors du coup on comprend mieux l'adage : "tout amour pour Dieu et toute charité pour son frère". Ça veut seulement dire qu'il faut lutter contre tout égoïsme, mais ça n'exclut pas ou ça n'interdit pas pour autant les sentiments ; au contraire même, car c'est la charité qui engendre l'affection. Bref, Marthe Robin a bien résumé la question en nous disant :
"Ne séparez jamais deux âmes que le Seigneur veut rapprocher sans une raison très sérieuse".
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Sujet: Re: Le Château intérieur ou livre des Demeures - Sainte Thérèse d'Avila - Mer 13 Jan - 14:51
Sixième demeure, la grande nuit d'Orient. La garde du cœur.
Le chemin hésychaste de la grande nuit d'Orient. La garde du cœur. Au cœur de la nuit profonde l'huile lumineuse commence à couler et très haut dans notre ciel la lumière Eternelle tombe de cascades en cascades brisant nos ténèbres dans un chant de gloire. Mais on doit toujours garder son cœur, car il y entre parfois ce qui ne vient pas de Dieu ; parfois ça vient du seigneur, mais parfois aussi du viel homme, et même du diable. Bientôt la grande nuit d'Orient va cesser. Dieu ne sera plus un Dieu terrible mais un ami qui nous sourit. Dieu le Père sera Papa, L'Esprit Saint enrobé du feu divin et de la lumière de gloire sera maman Esprit saint et qui voit Marie voit l'Esprit saint, et Jésus sera notre frère. Ça va être bientôt pour nous le grand retour de Jésus, cette fois-ci dans l'Esprit Saint c'est à dire non plus seulement dans son humanité mais aussi sa Divinité. Ce sera d'abord un retour intermédiaire dans le secret des cœurs, en attendant son grand retour à la fin du monde. C'est bientôt l'aube éternelle qui va se lever pour nous et qui va succéder tout naturellement à la nuit profonde de la nuit d'Orient. Mais la nuit n'est jamais aussi profonde et cruelle que celle qui annonce les premières lueurs de l'aube. Prudence donc. Souvenez-vous, je vous ai parlé de deux démons qui garde le seuil du désert : l'épouvante et la désolation ? Ce sont d'une façon spécifique à la grande nuit d'Orient les deux choses où la garde du cœur va devoir être particulièrement vigilante : l'épouvante et la désolation. Le diable nous a vendu la mèche, tant pis pour lui.