J'entend souvent dire, et par les prêtres les meilleurs, que Marie elle aussi a été miséricordiée. Qu'elle a même été la plus grande miséricordiée, plus même que Pierre après sa trahison etc...
Sincèrement, selon cette opinion, si Marie n'avait pas été miséricordiée, est-ce que vous voyez Marie aller voler une pomme sur la place du marché ou casser le nez d'une petite copine avec qui elle se serait disputée ?
En fait cette opinion repose sur l'adage : "tous ont été miséricordiés par Jésus et Marie n'échappe pas à la règle".
Oui mais il y a aussi l'adage : "tous on été soumis à la désobéissance afin que tous soit sauvés par la miséricorde du Seigneur" ? Or Marie a échappé à la désobéissance, et donc si elle a échappé à la désobéissance, elle peut échapper à la nécessité de la miséricorde pour son salut ?
En fait tout est dans la définition dogmatique : Immaculée conception et non conception immaculée. Son essence même est d'être immaculée. Et donc si elle avait dû naître dans une conception avec le péché originel, immédiatement son être serait tombé dans le néant, ou alors la conception n'était pas possible. Oui elle aurait pu être pardonné avant même de pécher et donc ne pas pécher, mais dans une essence immaculée même l'éventualité d'un péché n'est pas possible à envisager. ET DONC ELLE N'A PAS ÉTÉ MISÉRICORDIÉE.
Elle a été appelé à l'existence par bonté, oui, car rien n'oblige le Seigneur, et il a même fallu un grand miracle pour rendre cette conception immaculée possible, mais sans la nécessité de la miséricorde, et tout le reste est justice. Marie parle bien de sa propre bassesse, mais même sans péché,tout être est dans l'incomplétude ontologique face à l'absolu de Dieu. Elle a donc été "sauvée" de cette incomplétude, élevée, sanctifiée et glorifiée, mais que par justice. Car une fois appelée à l'existence, Dieu se devait par justice de l'élever.
Comment comprendre cela ?
Miséricorde et justice ne s'oppose pas mais se complète, et il fallait au Seigneur un socle de justice pour établir la miséricorde sur terre.
Et une fois dans l'existence, par solidarité Marie se devait d'en appeler à la miséricorde du Seigneur sur le genre humain. Car comment aurait-elle pu accepter la damnation de son père, sa mère et son époux, puis par extension tout le genre humain ? Le tour était joué.
Dernier argument mais il est de taille : Marie est invoquée sous le vocable de "mère de miséricorde". Or elle ne pourrait pas être la mère de miséricorde si elle avait dû garder une seule goutte du sang de son fils pour son propre salut. NON ! elle nous a donné TOUT le sang de son fils ne gardant rien pour elle.
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