L'antechrist.

Voici une interprétation inattendue selon Saint Pie X d'après un article parue dans "The Remnant" ce 28 juillet 2023.

* L'antéchrist selon saint Pie X : une interprétation inattendue de l'"abomination de la désolation".

Citation :

Article de Robert Lazu Kmita paru le 28 juillet 2023 sur The Remnant et intitulé The Antichrist according to Saint Pius X: An Unexpected Interpretation of the “Abomination of Desolation”
(Traduit à l’aide de deepl.com ; les citations de saint Pie X sont extraites du site vatican.va)

Il y a 120 ans, le 4 août 1903, débutait le pontificat du pape saint Pie X. Deux mois plus tard, le 4 octobre 1903, sa première encyclique, E Supremi est publiée afin de décrire le programme pontifical représenté par la devise "Instaurera Omnia in Christo" (Restaurer toutes choses dans le Christ), utilisée comme sous-titre du texte. Autour du premier verset du deuxième psaume du roi David, le début du document est consacré à la situation de l'Église dans le monde moderne :

"Les nations ont frémi et les peuples ont médité des projets insensés" (Ps 2,1) contre leur Créateur, et presque commun est devenu ce cri de ses ennemis : "Retirez-vous de nous" (Job 21,14). De là, en la plupart, un rejet total de tout respect de Dieu. De là des habitudes de vie, tant privée que publique, où nul compte n'est tenu de Sa souveraineté. Bien plus, il n'est effort ni artifice que l'on ne mette en œuvre pour abolir entièrement Son souvenir et jusqu'à Sa notion".

Ce que l'on peut lire dans le paragraphe suivant est assez rare - voire unique - pour un texte pontifical. Le pape Pie X lui-même se demande si l'Antéchrist, le grand ennemi final de Jésus-Christ, n'était pas déjà présent dans l'histoire à son époque :

"Qui pèse ces choses a droit de craindre qu'une telle perversion des esprits ne soit le commencement des maux annoncés pour la fin des temps, et comme leur prise de contact avec la terre, et que véritablement "le Fils de Perdition" dont parle l'Apôtre (II Th 2,3) n'ait déjà fait son avènement parmi nous. Si grande est l'audace et si grande la rage avec lesquelles on se rue partout à l'attaque de la religion, on bat en brèche les dogmes de la foi, on tend d'un effort obstiné à anéantir tout rapport de l'homme avec la Divinité ! En revanche, et c'est là, au dire du même Apôtre, le caractère propre de l'Antéchrist, l'homme, avec une témérité sans nom, a usurpé la place du Créateur en s'élevant "au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu. C'est à tel point que, impuissant à éteindre complètement en soi la notion de Dieu, il secoue cependant le joug de Sa majesté, et se dédie à lui-même le monde visible en guise de temple, où il prétend recevoir les adorations de ses semblables. Il siège dans le temple de Dieu, où il se montre comme s'il était Dieu lui-même (II Th 2,2)".

Faisant écho aux enseignements de l'apôtre Paul, le Saint-Père nous rappelle ce que nous avons remarqué dans les écrits de sainte Hildegarde : l'activité principale du "Fils de la Perdition" est la diffusion de cette doctrine perverse (doctrinam perversam) qui oppose à l'Évangile chrétien une multitude d'hérésies qui contredisent à la fois les enseignements dogmatiques et, surtout, les enseignements moraux traditionnels (en particulier ceux liés à la sexualité). Mais ce qui a retenu mon attention, c'est l'interprétation d'une des prophéties du Sauveur Christ mentionnée au chapitre 24 de l'Évangile selon saint Matthieu (versets 15 à 20) :

"Quand donc vous verrez l'abomination de la désolation, annoncée par le prophète Daniel, établie en lieu saint — que celui qui lit, entende ! — alors que ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes ; et que celui qui est sur le toit ne descende pas pour prendre ce qu’il a dans sa maison ; et que celui qui est dans les champs ne revienne pas pour prendre son manteau. Malheur aux femmes qui sont enceintes et qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat".

Nous soulignerons tout d'abord l'énigme placée au cœur de la prophétie : au lieu de nous dire ce qu'est l'"abomination de la désolation" mentionnée dans le livre du prophète Daniel (Da 9,29 ; 11,31 ; 12,11), notre Seigneur la désigne et nous indique ensuite comment agir. Mais quand les chrétiens doivent-ils agir s'ils ne savent pas précisément ce qu'est "l'abomination de la désolation" ? Les rabbins qui ont interprété l'Ancien Testament et les saints Pères et docteurs de l'Église ont eu du mal à trouver la réponse à cette question. Une multitude d'explications tournent autour des actes sacrilèges commis à l'encontre du Temple de Jérusalem.

Par exemple, l'une des interprétations rabbiniques les plus significatives considère qu'il s'agit de l'intronisation par Antiochus IV Épiphane (vers 215 av. J.-C. - 164 av. J.-C.) d'une statue de Zeus dans le Saint des Saints. D'autres érudits juifs ont vu dans "l'abomination de la désolation" l'introduction d'images sculptées dans le temple par le roi Manassé (v. 709 - 643 av. J.-C.). Saint Jérôme mentionne également une interprétation similaire, en se référant au placement de la statue équestre de l'empereur romain Hadrien (76 - 138 ap. J.-C.) dans le temple, tandis que saint Ambroise mentionne une tête de porc utilisée par les Romains pour souiller le lieu saint de la tradition juive. Les saints Augustin et Jean Chrysostome identifient "l'abomination de la désolation" à l'encerclement de Jérusalem par les armées romaines de Titus Caesar Vespasianus (39 - 81 ap. J.-C.) en l'an 70 ap. J.-C. - un événement dramatique décrit avec une précision extraordinaire par Josèphe Flavius dans son chef-d'œuvre, les Livres de l'histoire de la guerre des Juifs contre les Romains. Comme on peut le constater, toutes ces interprétations ont un caractère historique prononcé, notamment en ce qui concerne la profanation ou la destruction du Temple de Salomon.

La deuxième catégorie d'interprétations de l'"abomination de la désolation" ouvre des horizons beaucoup plus proches des visions de sainte Hildegarde de Bingen. De nature symbolico-allégorique, toutes ces interprétations sont d'un grand intérêt car l'interprétation du Pape Pie X elle-même n'est pas principalement historique mais spirituelle.

L'un des principaux maîtres de l'herméneutique sacrée est Origène d'Alexandrie (vers 185 - vers 253 après J.-C.). Malgré les controverses suscitées par certaines de ses spéculations théologiques et métaphysiques, les interprétations qu'il a proposées pour les passages difficiles de l'Écriture Sainte ont été appréciées, entre autres, par les Pères cappadociens - les saints Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze - ainsi que par saint Thomas d'Aquin. Ce dernier a minutieusement repris les commentaires de l'Alexandrin dans sa compilation monumentale intitulée Catena Aurea. Le fragment où il commente la signification mystique de l'"abomination de la désolation" nous apprend qu'il pourrait s'agir de la fausse parole qui habite "dans le lieu saint des Écritures, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament". Conduit par l'esprit même du mensonge, l'Antéchrist est celui qui pervertit les significations de l'Écriture Sainte, conduisant à la damnation de ceux qui ne suivent pas la seule solution salvatrice : la fuite vers les "montagnes de la vérité" accessibles par l'interprétation de l'Écriture Sainte lue à travers les "lentilles" de la Tradition Apostolique.

Le même chemin d'interprétation spirituelle et mystique des textes sacrés est suivi par l'un des plus brillants commentateurs de la Bible : saint Bède le Vénérable (v. 673 - 735 ap. J.-C.). Pour lui, "l'abomination de la désolation" se manifestera en même temps que l'apparition de l'Antéchrist. Elle signifie l'ensemble des hérésies et des péchés qui domineront de manière flagrante parmi les chrétiens. À l'instar des visions de sainte Hildegarde de Bingen, saint Bède prévoit que la période précédant la seconde venue du Sauveur sera marquée par une propagation sans précédent d'hérésies qui mineront la foi d'un grand nombre de baptisés.

En considérant ces interprétations, il est clair que leur pluralité souligne implicitement la difficulté d'identifier sans équivoque l'"abomination de la désolation" du livre du prophète Daniel. Sur cette base, nous pouvons déduire que Notre Seigneur Jésus-Christ souhaite nous enseigner quelque chose d'important en nous confrontant à ce défi biblique. Pourquoi a-t-il transmis la mystérieuse déclaration du prophète Daniel sans la clarifier pour nous ? Tout d'abord, il veut nous obliger à examiner avec insistance les textes sacrés. Deuxièmement, il indique l'importance extraordinaire du livre du prophète Daniel. Troisièmement, Il suggère que "l'abomination de la désolation" ne sera pas facilement visible aux yeux de tous, mais seulement à ceux qui, guidés par la Sagesse du Saint-Esprit, ont suffisamment purifié les yeux de leur esprit pour pouvoir l'identifier. Cela implique une vie chrétienne pleinement assumée et une grande persévérance dans l'apprentissage et l'approfondissement des règles de l'herméneutique sacrée (telles qu'elles ont été suivies par les Pères et les Docteurs de l'Église). Nous arrivons maintenant à la dernière des raisons expliquant la nature énigmatique des prophéties divines. En fait, c'est peut-être la plus importante de toutes.

Si nous contemplons attentivement les interprétations proposées, une à une, nous constaterons que le point clé auquel se réfère "l'abomination de la désolation" n'est pas "à l'extérieur" mais "à l'intérieur". En fait, elle réside dans le cœur et l'esprit de ceux qui ont commis les abominations mentionnées par les rabbins ou les Pères de l'Église. C'est la ligne suivie par le pape Pie X dans son interprétation appliquée à notre époque.

Considérant que nous nous trouvons peut-être dans la période précédant immédiatement le second avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ, le Saint-Père révèle la raison principale d'une hypothèse aussi inquiétante : la propagation sans précédent des hérésies - la "fausse parole" mentionnée par Origène - qui contredisent ouvertement et publiquement la Foi révélée de manière surnaturelle. Ne se contentant pas de constater cette situation dévastatrice, le pape Pie X a dénoncé systématiquement le MODERNISME, cette "somme de toutes les hérésies", en s'efforçant d'en contrer les effets. La puissance spirituelle à l'origine de la diffusion sans précédent d'enseignements erronés ne peut être, bien sûr, que le diable et son principal acolyte, l'Antéchrist. Cependant, la présence de ce dernier dans l'histoire n'a pas été affirmée par le pape Pie X comme une certitude absolue, mais seulement comme une hypothèse sérieuse. Mais comment expliquer l'ampleur de la diffusion des hérésies et l'apostasie croissante de tant de chrétiens ? Aucune question n'est plus importante et, en même temps, plus difficile que celle-ci. La réponse proposée dans l'encyclique E Supremi est vraiment magistrale : c'est l'autolâtrie (l'idolâtrie du moi, c'est-à-dire l'auto-idolâtrie). Ce n'est rien d'autre que la pseudo-religion de l'homme qui s'idolâtre lui-même, désirant que tous l'adorent. Cet homme ne respecte plus l'autorité divine, ni la religion surnaturelle établie par elle, ni la tradition qui la transmet de génération en génération. Car il s'est mis à la place de Dieu, se proclamant seul maître de lui-même et de toute la création. Comme le Faust de Goethe, il est prêt à pactiser avec les forces des ténèbres pour préserver l'illusion d'un monde sans Dieu et sans valeurs morales absolues. En bref, il s'agit d'un individu qui se prend littéralement pour Dieu. C'est la forme ultime et la plus perverse de l'idolâtrie, la plus insidieuse de toutes. Elle est au cœur de toute erreur dogmatique et de toute déviation morale.

Une pléthore de manifestations d'autolâtrie est aujourd'hui répandue à l'échelle mondiale. Les faux enseignements qui les renforcent sont si persuasifs qu'ils ont asservi l'esprit d'un nombre important de chrétiens et de hiérarques de l'Église. En conséquence, nous pouvons assister à des manifestations de "l'abomination de la désolation" dans de nombreux lieux sacrés à travers le monde. Il s'agit d'un règne éhonté de serviteurs indignes, semblable à celui d'une prostituée s'exposant dans le lieu saint. Les scandales sexuels impliquant des prêtres ne sont que la partie émergée de l'iceberg.

Si, comme l'affirme le pape Pie X, l'homme en est venu à "faire de l'univers un temple où il se fait adorer", ce n'est rien d'autre qu'une extension du fait qu'une personne touchée par cette "pandémie" s'adore, pleine d'orgueil, dans le temple de son propre corps et de sa propre âme. Cependant, il ne s'agit pas seulement de ceux qui sont en dehors de l'Église catholique, mais aussi de ceux qui sont baptisés. Au lieu de devenir des temples du Saint-Esprit, à l'exemple de Jésus-Christ, ils deviennent des temples de l'esprit de méchanceté, qui non seulement lutte constamment contre Dieu, mais cherche aussi à le remplacer en prenant sa place et en changeant les dogmes et les enseignements moraux. Il s'agit sans aucun doute de la plus grande abomination possible et de la plus grande perversion imaginable : aller à l'église non pas pour adorer Dieu, le Créateur de tout ce qui existe, mais pour s'adorer soi-même, en justifiant et en rationalisant ses propres péchés à travers une doctrine pervertie (doctrinam perversam).

 
Dans l'encyclique on retrouve aussi ces paroles : 

Citation :

Mais pour que ce zèle à enseigner produise les fruits qu'on en espère et serve à former en tous le Christ, rien n'est plus efficace que la charité; gravons cela fortement dans notre mémoire, ô Vénérables Frères, "car le Seigneur n'est pas dans la commotion". En vain espérerait-on attirer les âmes à Dieu par un zèle empreint d'amertume ; reprocher durement les erreurs et reprendre les vices avec âpreté cause très souvent plus de dommage que de profit. Il est vrai que l'Apôtre, exhortant Timothée, lui disait : "Accuse, supplie, reprends, mais il ajoutait : en toute patience". Rien de plus conforme aux exemples que Jésus-Christ nous a laissés.

Je verse ici la dernière vidéo de Fabienne, elle date d'avant hier 8/10/2023. Fabienne nous enseigne sur la guerre, la confusion spirituelle et nous dit que ce n'est que le début.

Elle parle de l'Antéchrist aussi. 

Ecoutons ce qu'elle a à nous dire !

* Urgent - les Tribulations d'Octobre ont commencé : Guerre, confusion spirituelle. Ce n'est que le début.