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 Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

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MessageSujet: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptySam 2 Mar - 23:09

Rappel du premier message :

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

LIVRE PREMIER
CONTENANT UNE PRÉPARATION A TOUT LE TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Que pour la beauté de la nature humaine, Dieu a donné le gouvernement de toutes les facultés de l'âme à la volonté.


L'union établie en la distinction fait l'ordre; l'ordre produit la convenance et la proportion; et la convenance, ès choses entières et accomplies, fait la beauté. Une armée est belle quand elle est composée de toutes ses parties tellement rangées en leur ordre, que leur distinction est réduite au rapport quelles doivent avoir ensemble pour ne faire qu'une seule armée.

Afin qu'une musique soit belle, il ne faut pas seulement que les voix soient nettes, claires et bien distinguées ; mais qu'elles soient a!liées en telle sorte les unes aux autres, qu'il s'en fasse une juste consonance et harmonie, par le moyen de l'union qui est en la distinction, et la distinction qui est en lunion des voix, que non sans cause on appelle un accord discordant, ou plutôt une discorde accordante.

Or, comme dit excellemment l'angélique saint Thomas, après le grand saint Denis, la beauté et la bonté, bien qu'elles aient quelque convenance, ne sont pas néanmoins une même chose: car le bien est ce qui plait à l'appétit et volonté; le beau, ce qui plaît à l'entendement et à la connaissance; ou pour le dire autrement, le bon est ce dont la jouissance nous délecte; le beau, ce dont la connaissance nous agrée.

Et c'est pourquoi jamais, à proprement parler, nous n'attribuons la beauté corporelle, sinon aux objets des deux sens qui sont les plus connaissants et qui servent le plus à l'entendement, qui sont la vue et l'ouïe; si que nous ne disons pas: Voilà des belles odeurs ou des belles saveurs, mais nous disons bien: Voilà des belles voix et des belles couleurs.

Le beau donc étant appelé beau, parce que sa connaissance délecte, il faut que, outre l'union et distinction d'intégrité, l'ordre et la convenance de ses parties, il ait beaucoup de splendeur et clarté, afin qu'il soit connaissable et visible ; les voix, pour être belles, doivent être claires et nettes, les discours intelligibles, les couleurs éclatantes et resplendissantes.

L'obscurité, l'ombre, les ténèbres sont laides, et enlaidissent toutes choses; parce qu'en elles rien n'est connaissable, ni l'ordre, ni la distinction, ni l'union, ni la convenance: qui a fait dire à saint Denis « que Dieu, comme souveraine beauté, est auteur de la belle convenance, du beau lustre et de la bonne grâce, qui est en toutes choses, » faisant éclater, en forme de lumière, les distributions et départements de son rayon, par lesquels toutes choses sont rendues belles, voulant que pour établir la beauté, il y eût la convenance, la clarté, et la bonne grâce.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyMar 4 Juin - 22:22

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE III

Comme l'âme, étant en charité, fait progrès en icelle.


Le pasteur dont je suis guidé,
C'est Dieu qui gouverne le monde;
Je ne puis, ainsi commandé,
Que tout à souhait ne m'abonde
Quand il voit mon âme en langueur,
Et que quelque mal l'endommage,
Il la remet en sa vigueur,
Et me restaure le courage.

Si que nous devons souvent répéter cette exclamation et prière:

Ta bonté me suive en tout lieu,
Ta faveur me garde à toute heure;
Afin qu'en ton ciel, ô mon Dieu !
Pour jamais je fasse demeure.

CHAPITRE IV

De la sainte persévérance en l'amour sacré.


Tout ainsi donc qu'une douce mère menant son petit enfant avec elle, l'aide et suppose selon qu'elle voit la nécessité, lui laissant faire quelques pas de lui-même ès lieux moins dangereux et bien plains (plans, unis); tantôt le prenant par la main et l'affermissant, tantôt le mettant entre ses bras et le portant:

de même notre Seigneur a un soin continuel de la conduite de ses enfants, c'est-à-dire de ceux qui ont la charité; les faisant marcher devant lui, leur tendant la main ès difficultés, et les portant lui-même ès peines quil voit leur être autrement insupportables.

Ce qu'il a déclaré en Isaïe, disant : Je suis ton Dieu, prenant ta main et te disant: Ne crains point, je t'ai aidé. Si que nous devons d'un grand courage avoir une très ferme confiance en Dieu et en son secours.

Car, si nous ne manquons à sa grâce, il parachèvera en nous le bon oeuvre de notre salut , ainsi qu'il la commencé, coopérant en nous le vouloir et le parfaire, comme le très saint concile de Trente nous admoneste.

En cette conduite que la douceur de Dieu fait de nos âmes dès leur introduction à la charité jusquà la finale perfection d'icelle qui ne se fait qu'à l'heure de la mort, consiste le grand don de la persévérance, auquel notre Seigneur attache le très grand don de la gloire éternelle, selon qu'il a dit:

Qui persévérera jusquà la fin, il sera sauvé . Car ce don n'est autre chose que l'assemblage et la suite de divers appuis, soulagements et secours par le moyen desquels nous continuons en l'amour de Dieu jusqu'à la fin; comme l'éducation, élèvement ou nourrissage d'un enfant n'est autre chose qu'une multitude de sollicitudes, aides, secours, et autres tels offices nécessaires à un enfant, exercés et continués envers icelui jusqu'à lâge auquel il n'en a plus besoin.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyMer 5 Juin - 23:28

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE IV

De la sainte persévérance en l'amour sacré.


Mais la suite des secours et assistances n'est pas égale en tous ceux qui persévèrent : car ès uns elle est fort courte, comme en ceux qui se convertissent à Dieu peu avant leur mort, ainsi qu'il advint au bon larron; au sergent qui, voyant la constance de saint Jacques, fit sur-le-champ profession de foi, et fut rendu compagnon du martyre de ce grand apôtre; au portier bienheureux qui gardait les quarante martyrs en Sébaste, lequel voyant l'un d'iceux perdre courage et quitter la palme du martyre, se mit en sa place, et en un moment se rendit chrétien, martyr et glorieux tout ensemble.

Au notaire duquel il est parlé en la vie de saint Antoine de Padoue, qui, ayant toute sa vie été un faux vilain (notaire libertin, du Puy en Velay, auquel saint Antoine de Padoue prédit qu'il mourrait martyr; ce qui lui arriva en Palestine, où il était allé accompagner un évêque et où il prêcha l'Évangile aux Sarrasins.), fut néanmoins martyr en sa mort; et à mille autres que nous avons vus et sus avoir été si heureux que de mourir bons, ayant vécu mauvais.

Et quant à ceux-ci, ils n'ont pas besoin de grande variété de secours : ains si quelque grande tentation ne leur survient, ils peuvent faire une si courte persévérance avec la seule charité qui leur est donnée, et les assistances par lesquelles ils se sont convertis; car ils arrivent au port sans navigation, et font leur pèlerinage en un seul saut que la puissante Miséricorde de Dieu leur fait faire si à propos, que leurs ennemis les voient triompher avant que de les sentir combattre :

de sorte que leur conversion et leur persévérance n'est presque qu'une même chose; et qui voudrait parler exactement selon la propriété des mots, la grâce qu'ils reçoivent de Dieu d'avoir aussitôt l'issue que le commencement de leur prétention, ne saurait être bonnement appelée persévérance :

bien que toutefois, parce que, quant à l'effet, elle tient lieu de persévérance en ce quelle donne le salut, nous ne laissons pas aussi de la comprendre sous le nom de persévérance.

En plusieurs, au contraire, la persévérance est plus longue, comme en sainte Anne la prophétesse, en saint Jean l'Évangéliste, saint Paul premier ermite, saint Hilarion, saint Romuald, saint François de Paule :

et ceux-ci ont eu besoin de mille sortes de diverses assistances, selon la variété des aventures de leur pèlerinage et de la durée d'icelui.

Toujours néanmoins la persévérance est le don le plus désirable que nous puissions espérer en cette vie, et lequel, comme parle le sacré concile, nous ne pouvons avoir d'ailleurs que de Dieu, qui seul peut affermir celui qui est debout, et relever celui qui tombe.

C'est pourquoi il le faut continuellement demander, employant les moyens que Dieu nous a enseignés pour l'obtenir, l'oraison, le jeûne, l'aumône, l'usage des sacrements, la hantise (fréquentation) des bons, l'ouïe et la lecture des saintes paroles.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyJeu 6 Juin - 23:32

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE IV

De la sainte persévérance en l'amour sacré.


Or, parce que le don de l'oraison et de la dévotion est libéralement accordé à tous ceux qui de bon coeur veulent consentir aux inspirations célestes, il est par conséquent eu notre pouvoir de persévérer.

Non certes, que je veuille dire que la persévérance ait son origine de notre pouvoir; car, au contraire, je sais qu'elle procède de la Miséricorde Divine, de laquelle elle est un don très précieux.

Mais je veux dire qu'encore qu'elle ne provient pas de notre pouvoir, elle vient néanmoins en notre pouvoir par le moyen de notre vouloir, que nous ne saurions nier être en notre pouvoir.

Car bien que la grâce divine nous soit nécessaire pour vouloir persévérer; si est-ce que ce vouloir est en notre pouvoir, parce que la grâce céleste ne manque jamais à notre vouloir, tandis que notre vouloir ne défaut pas à notre pouvoir.

Et de fait, selon l'opinion du grand saint Bernard, nous pouvons tous dire en vérité, après l'Apôtre, que ni la mort, ni la vie, ni tes forces, ni les Anges, ni la profondeur, ni la hauteur ne nous pourra jamais séparer de la charité de Dieu, qui est en Jésus-Christ.

Oui, car nulle créature ne nous peut arracher de ce saint amour; mais nous pouvons nous-mêmes seuls le quitter et l'abandonner par notre propre volonté, hors laquelle il n'y a rien à craindre pour ce regard.

Ainsi, très cher Théotime, nous devons, selon l'avis du saint concile, mettre toute notre espérance en Dieu, qui parachèvera notre salut qu'il a commencé en nous, pourvu que nous ne manquions pas à sa grâce.

Car il ne faut pas penser que celui qui dit au paralytique : Va et ne veuille plus pécher, ne lui donnât aussi le pouvoir d'éviter le vouloir qui lui défendait.

Et certes, il n'exhortait jamais les fidèles à persévérer s'il n'était prêt à leur en donner le pouvoir: Sois fidèle jusquà la mort, dit-il à l'évêque de Smyrne, et je te donnerai la couronne de vie.

Veillez, demeurez en la foi, travaillez courageusement, et confortez-vous; faites toutes vos affaires en charité. Courez en sorte que vous obteniez le prix. Nous devons donc avec le grand roi maintes fois demander à Dieu le sacré don de persévérance, et espérer qu'il nous l'accordera.

Seigneur Dieu mon unique espoir,
Ne me veuille laisser déchoir
Au temps de ma pauvre vieillesse.
Quand le temps lassé me rendra,
Et que ma vigueur défaudra,
Que ta main point ne me délaisse.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptySam 8 Juin - 9:06

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE V

Que le bonheur de mourir en la divine charité est un don spécial de Dieu.


Enfin le roi céleste ayant mené l'âme qu'il aime jusquà la fin de cette vie, il l'assiste encore en son bienheureux trépas, par lequel il la tire au lit nuptial de la gloire éternelle, qui est le fruit délicieux de la sainte persévérance.

Et alors, cher Théotime, cette âme toute ravie d'amour pour son bien-aimé, se représentant la multitude des faveurs et secours dont il l'a prévenue et assistée tandis qu'elle était en son pèlerinage, elle baise incessamment cette douce main secourable qui l'a conduite, tirée et portée en chemin, et confesse que c'est de ce divin Sauveur qu'elle tient tout son bonheur; puisqu'il a fait pour elle tout se que le grand patriarche Jacob souhaitait pour son voyage, lorsqu'il eut vu l'échelle du ciel.

O Seigneur, dit-elle donc alors, vous avez été avec moi, et mavez gardée en la voie par laquelle je suis venue; vous m'avez donné le pain de vos sacrements pour ma nourriture; vous m'avez revêtue de la robe nuptiale de charité; vous m'avez heureusement amenée en ce séjour de gloire qui est votre maison, ô mon Père éternel.

Eh! que reste-t-il, Seigneur, sinon que je proteste que vous êtes mon Dieu ès siècles des siècles ? Amen.

O mon Dieu, mon Seigneur, Dieu pour jamais aimable.
Tu m'as tenu la dextre; et ton très saint vouloir
M'a sûrement guidé jusqu'à me faire avoir
En ce divin séjour un rang tout honorable.

Tel donc est l'ordre de notre acheminement à la vie éternelle pour l'exécution duquel la divine Providence établit dès l'éternité la multitude, distinction et entresuite (ordre, plan) des grâces nécessaires à cela, avec la dépendance qu'elles ont les unes des autres.

Il voulut premièrement d'une vraie volonté qu'encore après le péché dAdam tous les hommes fussent sauvés, mais en une façon et par un moyen convenables à la condition de leur nature douée du franc arbitre.

C'est-à-dire, il voulut le salut de tous ceux qui voudraient contribuer leur consentement aux grâces et faveurs qu'il leur préparerait, offrirait et départirait à cette intention.

Or, entre ces faveurs, il voulut que la vocation fût la première, et qu'elle fût tellement attrempée (trempée dans, mêlée à notre liberté) à notre liberté, que nous la pussions accepter ou rejeter à notre gré et; à ceux desquels il prévit quelle serait acceptée.

Il voulut fournir les sacrés mouvements de la pénitence, et à ceux qui seconderaient ces mouvements, il disposa de donner la sainte charité.

Et à ceux qui auraient la charité, il délibéra de donner les secours requis pour persévérer; et à ceux qu' emploieraient ces divins secours, il résolut de leur donner la finale persévérance, et glorieuse félicité de son amour éternel.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyDim 9 Juin - 20:28

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE V

Que le bonheur de mourir en la divine charité est un don spécial de Dieu.


Nous pouvons donc rendre raison de l'ordre des effets de la providence qui regarde notre salut, en descendant du premier jusques au dernier c'est-à-dire, depuis le fruit qui est la gloire, jusques à la racine de ce bel arbre qui est la rédemption du Sauveur; car la divine bonté donne la gloire ensuite (en conséquence, en raison des mérites) des mérites, les mérites ensuite de la charité, la charité ensuite de la pénitence, la pénitence ensuite de l'obéissance à la vocation, l'obéissance à la vocation ensuite de la vocation, et la vocation ensuite de la rédemption du Sauveur sur laquelle est appuyée cette échelle mystique du grand Jacob, tant du côté du ciel, puisqu'elle aboutit au sein amoureux de ce Père éternel, dans lequel il reçoit les élus en les glorifiant, comme aussi du côté de la terre, puisqu'elle est plantée sur le sein et le flanc percé du Sauveur, mort pour cette occasion sur le mont Calvaire.

Et que cette suite des effets de la providence ait été ainsi ordonnée avec la même dépendance qu'ils ont les uns des autres en l'éternelle volonté de Dieu, la sainte Église le témoigne quand elle fait la préface d'une de ses solennelles prières (dernières oraisons des litanies des saints) en cette sorte :

O Dieu éternel et tout-puissant, qui êtes le Seigneur des vivants et des morts, et qui usez de Miséricorde envers tous ceux que vous prévoyez devoir être à l'avenir vôtres par foi et par oeuvre !

comme si elle avouait que la gloire, qui est le comble et le fruit de la Miséricorde Divine envers les hommes, n'est destinée que pour ceux que la divine sapience a prévu qu'à l'avenir obéissants à la vocation, ils viendraient à la foi vive qui opère par la charité.

En somme, tous ces effets dépendent absolument de la rédemption du Sauveur, qui les a mérités pour nous, à toute rigueur de justice, par l'amoureuse obéissance qu'il a pratiquée jusques à la mort, et la mort de la croix laquelle est la racine de toutes les grâces que nous recevons, nous qui sommes greffes spirituels (aujourd'hui on écrirait greffes spirituelles), entés sur sa tige.

Que si, ayant été entés, nous demeurons en lui, nous porterons sans doute, par la vie de la grâce qu'il nous communiquera, le fruit de la gloire qui nous est préparée ; que si nous sommes comme jetons (jets, pousses) et greffes rompus sur cet arbre, c'est-à-dire, que par notre résistance nous rompions le progrès et l'entresuite des effets de sa débonnaireté, ce ne sera pas merveille si enfin on nous retranche du tout, et qu'on nous mette dans le feu éternel comme branches inutiles.

Dieu sans doute n'a préparé le paradis que pour ceux desquels il a prévu, qu'ils seraient siens. Soyons donc siens par foi et par oeuvre, Théotime, et il sera nôtre par gloire.

Or,il est en nous d'être siens; car bien que ce soit un don de Dieu d'être à Dieu, c'est toutefois un don que Dieu ne refuse jamais à personne, ains offre à tous pour le donner à ceux qui de bon coeur consentiront de le recevoir.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyDim 9 Juin - 22:56

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE V
Que le bonheur de mourir en la divine charité est un don spécial de Dieu.


Mais voyez, je vous prie, Théotime, de quelle ardeur Dieu désire que nous soyons siens, puisque à cette intention il s'est rendu tout nôtre, nous donnant sa mort et sa vie: sa vie, afin que nous fussions exempts de l'éternelle mort; et sa mort, afin que nous pussions jouir de l'éternelle vie. Demeurons donc en paix, et servons Dieu pour être siens en cette vie mortelle, et encore plus en l'éternelle.

CHAPITRE VI
Que nous ne saurions parvenir à la parfaite union d'amour avec Dieu en cette vie mortelle.


Les fleuves coulent incessamment; et comme dit le Sage, ils retournent au lieu duquel ils sont issus. La mer, qui est le lieu de leur naissance, est aussi le lieu de leur dernier repos: tout leur mouvement ne tend qu'à les unir avec leur origine. 

O Dieu, dit saint Augustin, vous avez créé mon coeur pour vous, et jamais il n'aura repos qu'il ne soit en vous : mais qu'ai-je au ciel sinon vous, ô mon Dieu ! et quelle autre chose veux-je sur la terre? Oui, Seigneur, car vous êtes le Dieu de mon coeur, mon lot, et mon partage éternellement.$Néanmoins cette union à laquelle notre coeur aspire, ne peut arriver à sa perfection en cette vie mortelle. Nous pouvons commencer à aimer Dieu dans ce monde: mais nous ne l'aimerons parfaitement que dans l'autre.

La céleste amante l'exprime délicatement: Je l'ai enfin trouvé, dit-elle, celui que mon âme chérit, je le tiens, et ne le quitterai point jusqu'à ce que je l'introduise dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m'a donné la vie. Elle le trouve donc ce bien-aimé; car il lui fait sentir sa présence par mille consolations : elle le tient, car ce sentiment produit des fortes affections par lesquelles elle le serre et l'embrasse; elle proteste de ne le quitter jamais. Oh! non ; car ces affections passent en résolutions éternelles, et toutefois elle ne pense pas le baiser du baiser nuptial jusques à ce qu'elle soit avec lui en la maison de sa mère, qui est la Jérusalem céleste, comme dit saint Paul. 

Mais voyez, Théotime, qu'elle ne pense rien moins, cette épouse, que de tenir son bien-aimé à sa merci comme un esclave d'amour, dont elle s'imagine que c'est à elle de le mener à son gré, et l'introduire au bienheureux séjour de sa mère, où néanmoins elle sera elle-même introduite par lui, comme fut Rebecca en la chambre de Sara par son cher Isaac. 

L'esprit pressé de passion amoureuse se donne toujours un peu davantage sur ce qu'il aime; et l'époux même confesse que sa bien-aimée lui a ravi le coeur, l'ayant lié par un seul cheveu de sa tête, savouant son prisonnier d'amour.

Cette parfaite conjonction de l'âme à Dieu ne se fera donc point qu'au ciel, où, comme dit l'Apocalypse, se fera le festin des noces de lAgneau. Ici en cette vie caduque, l'âme est voirement épouse et fiancée de l'Agneau immaculé, mais non pas encore mariée avec lui. La foi et les promesses se donnent, mais l'exécution du mariage est différée; c'est pourquoi il y a toujours lieu de nous en dédire, quoique jamais nous n'en ayons aucune raison, puisque notre époux ne nous abandonne jamais, que nous ne l'obligions à cela par notre déloyauté et perfidie. Mais étant au ciel, les noces de cette divine union étant célébrées, le lien de nos coeurs à leur souverain principe sera éternellement indissoluble.

 Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyMar 11 Juin - 0:50

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CHAPITRE VI
Que nous ne saurions parvenir à la parfaite union d'amour avec Dieu en cette vie mortelle.


Il est vrai, Théotime, qu'en attendant ce grand baiser d'indissoluble union que nous recevrons de l'époux là-haut en la gloire, il nous en donne quelques-uns par mille ressentiments de son agréable présence; car si l'âme n'était pas caressée, elle ne serait pas tirée, ni ne courrait pas et l'odeur des parfums du bien-aimé. Pour cela selon la naïveté du texte hébreu et selon la traduction des septante interprètes, elle souhaite plusieurs baisers:

Qu'il me baise, dit-elle, des baisers de sa bouche! Mais d'autant que ces menus baisers de la vie présente se rapportent tout au baiser éternel de la vie future, comme essais, préparatifs et gages d'icelui, la sacrée vulgaire édition a saintement réduit les baisers de la grâce à celui de la gloire, exprimant le souhait de l'amante céleste en cette sorte: Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche, comme si elle disait :

Entre tous les baisers, entre toutes les faveurs que l'ami de mon coeur ou le coeur de mon ami m'a préparées, eh! je ne soupire ni n'aspire qu'à ce grand et solennel baiser nuptial qui doit durer éternellement, et en comparaison duquel les autres caresses ne méritent pas le nom de caresses, puisqu'elles sont plutôt signes de l'union future entre mon bien-aimé et moi, quelles ne sont l'union même.

CHAPITRE VII
Que la charité des Saints en cette vie mortelle égale, voire surpasse quelquefois celle des bienheureux.


Quand, après les travaux et hasards de cette vie mortelle, les bonnes âmes arrivent au port de l'éternelle, elles montent au plus haut degré d'amour auquel elles puissent parvenir; et cet accroissement final leur étant conféré pour récompense de leurs mérites, il leur est départi, non seulement à bonne mesure, mais encore à mesure pressée, entassée, et qui répand de toutes parts par-dessus, comme dit notre Seigneur; de sorte que l'amour qui est donné pour salaire, est toujours plus grand en un chacun que celui lequel lui avait été donné pour mériter.

Or, non seulement chacun en particulier aura plus d'amour au ciel qu'il n'en eut jamais en terre, mais l'exercice de la moindre charité qui soit en la vie céleste, sera de beaucoup plus heureux et excellent, à parler généralement, que celui de la plus grande charité qui soit, ou qui ait été, ou qui sera en cette vie caduque.

Car là-haut tous les Saints pratiquent leur amour incessamment, sans remise quelconque; tandis qu'ici-bas les plus grands serviteurs de Dieu, tirés et tyrannisés des nécessités de cette vie mourante, sont contraints de souffrir mille et mille distractions qui les ôtent souvent de l'exercice du saint amour.

Au ciel, Théotime, l'attention amoureuse des bienheureux est ferme, constante, inviolable, qui ne peut ni périr, ni diminuer. Leur intention est toujours pure, exempte du mélange de toute autre intention inférieure. En somme, ce bonheur de voir Dieu clairement et de l'aimer invariablement est incomparable.

Et qui pourrait jamais égaler le bien, s'il y en a quelqu'un, de vivre entre les périls, les tourmentes continuelles, agitations et vicissitudes perpétuelles qu'on souffre sur mer, au contentement qu'il y a d'être en un palais royal, où toutes choses sont à souhait, ains où les délices surpassent incomparablement tout souhait ?

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyMer 12 Juin - 5:17

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CHAPITRE VII

Que la charité des Saints en cette vie mortelle égale, voire surpasse quelquefois celle des bienheureux.


Il y a donc plus de contentement, de suavité et de perfection en l'exercice de l'amour sacré parmi les habitants du ciel, qu'en celui des pèlerins de cette misérable terre. Mais il y a bien eu pourtant des gens si heureux en leur pèlerinage, que leur charité y a été plus grande que celle de plusieurs saints déjà jouissants de la patrie éternelle. Certes, il n'y a pas de l'apparence que la charité du grand saint Jean, des apôtres et hommes apostoliques, n'ait été plus grande, tandis même qu'ils vivaient ici-bas, que celle des petits enfants qui, mourant en la seule grâce baptismale, jouissent de la gloire immortelle.

Ce n'est pas l'ordinaire que les bergers soient plus vaillants que les soldats; et toutefois David, petit berger, venant en l'armée d'Israël, trouva que tous étaient plus habiles aux exercices des armes que lui, qui néanmoins se trouva plus vaillant que tous. Ce n'est pas l'ordinaire non plus que les hommes mortels aient plus de charité que les immortels; et toutefois il y en a eu de mortels qui, étant inférieurs en l'exercice de l'amour aux immortels, les ont néanmoins devancés en la charité et habitude amoureuse.

Et comme mettant en comparaison un fer ardent avec une lampe allumée, nous disons que le fer plus de feu et de chaleur, et la lampe plus de flamme et de clarté: aussi mettant un enfant glorieux en parangon (parallèle, comparaison) avec saint Jean encore prisonnier, ou saint Paul encore captif, nous dirons que l'enfant au ciel a plus de clarté et de lumière en l'entendement, plus de flamme et d'exercice d'amour en la volonté; mais que saint Jean ou saint Paul ont eu en terre plus de feu de charité et plus de chaleur de dilection.

CHAPITRE VIII

De l'incomparable amour de la Mère de Dieu Notre-Dame.


Mais en tout et partout, quand je fais des comparaisons, je n'entends point parler de la très sainte Vierge mère, Notre-Dame. O Dieu! nenni; car elle est la fille d'incomparable dilection, la toute unique colombe, la toute parfaite épouse. De cette reine céleste je prononce de tout mon coeur cette amoureuse, mais véritable pensée, qu'au moins sur la fin de ses jours mortels sa charité surpassa celle des Séraphins. Car si plusieurs filles ont assemblé des richesses, celle-ci les a toutes surpassées. Tous les Saints et les Anges ne sont comparés qu'aux étoiles, et le premier d'entre eux à la plus belle d'entre elles: mais celle-ci est belle comme la lune, aisée d'être choisie et discernée entre tous les Saints, comme le soleil entre les astres.

Et passant plus outre, je pense encore que comme la charité de cette mère d'amour surpasse celle de tous les Saints du ciel en perfection, aussi l'a-t-elle exercée plus excellemment, je dis même en cette vie mortelle. Elle ne pécha jamais véniellement, ainsi que lEglise l'estime. Elle n'eut donc point de vicissitude, ni de retardement au progrès de son amour, ains monta d'amour en amour par un perpétuel avancement; elle ne sentit oncques aucune contradiction de l'appétit sensuel; et partant son amour, comme un vrai Salomon, régna paisiblement en son âme, et y fit tous ses exercices à souhait.

La virginité de son coeur et de sou corps fut plus digne et plus honorable que celle des Anges. C'est pourquoi son esprit, non divisé ni partagé, comme saint Paul parle, était tout occupé à penser aux choses divines, comme elle plairait à son Dieu. Et enfin, l'amour maternel, le plus pressant, le plus actif, le plus ardent de tous, amour infatigable et insatiable, que ne devait-il pas faire dans le coeur d'une telle mère et pour le coeur d'un tel fils?

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyVen 14 Juin - 9:15

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CHAPITRE VIII

De l'incomparable amour de la Mère de Dieu Notre-Dame.


Eh! n'alléguez pas, je vous prie, que cette sainte Vierge fut néanmoins sujette au dormir (au sommeil) : non, ne me dites pas cela, Théotime. Car ne voyez-vous pas que son sommeil est un sommeil d'amour? de sorte que son époux même veut qu'on la laisse dormir tant qu'il lui plaira.

Ah! gardez bien, je vous en conjure, dit-il, d'éveiller ma bien-aimée jusquà ce qu'elle le veuille. Oui, Théotime, cette reine céleste ne s'endormait jamais que d'amour, puisqu'elle ne donnait aucun repos à son précieux corps que pour le revigorer, afin qu'il servit mieux son Dieu par après : acte certes très excellent de charité. Car, comme dit le grand saint Augustin, elle nous oblige d'aimer nos corps convenablement, en tant qu'ils sont requis aux bonnes oeuvres, qu'ils font une partie de notre personne, et qu'ils seront participants de la félicité éternelle.

Certes, un chrétien doit aimer son corps comme une image vivante de celui du Sauveur incarné, comme issu, de même tige avec icelui, et par conséquent lui appartenant en partage et consanguinité, surtout après que nous avons renouvelé l'alliance par la réception réelle de ce divin corps du Rédempteur, au très adorable sacrement de l'Eucharistie, et que par le baptême, confirmation et autres sacrements, nous nous sommes dédiés et consacrés à la souveraine bonté.

Mais quant à la très sainte Vierge, ô Dieu, avec quelle dévotion devait-elle aimer son corps virginal, non seulement parce que c'était un corps doux, humble, pur, obéissant au saint amour, et qui était tout embaumé de mille sacrées suavités; mais aussi parce qu'il était la source vivante de celui du Sauveur, et lui appartenait si étroitement d'une appartenance incomparable.

C'est pourquoi quand elle mettait son corps angélique au repos du sommeil : Or sus, reposez, disait-elle, ô tabernacle de l'alliance, arche de la sainteté, trône de la Divinité ; allégez-vous un peu de votre lassitude, et réparez vos forces par cette douce tranquillité.

Et puis, mon. cher Théotime, ne savez-vous pas que les songes mauvais, procurés volontairement par les pensées dépravées du jour, tiennent en quelque sorte lieu de péché, parce que ce sont comme des dépendances et exécutions de la malice précédente?

Ainsi certes, les songes provenant des saintes affections de la veille sont estimés vertueux et sacrés. Mon Dieu, Théotime, quelle consolation d'ouïr saint Chrysostome racontant un jour à son peuple la véhémence de l'amour qu'il lui portait! « La nécessité du sommeil, dit-il, pressant nos paupières, la tyrannie de notre amour envers vous excite les yeux de notre esprit; et maintes fois emmi (dans) mon sommeil, il m'a été avis que je vous parlais: car l'âme a accoutumé de voir en songe par imagination ce qu'elle pense parmi la journée. Ainsi ne vous voyant pas des yeux de la chair, nous nous voyons des yeux de la charité. »

Eh! doux Jésus, qu'est-ce que devait songer votre très sainte Mère lorsqu'elle dormait, et que son coeur veillait? Ne songeait-elle point de vous voir encore plié dans ses entrailles, comme vous fûtes neuf mois, ou bien pendant à ses mamelles, et pressant doucement son sein virginal ? Hélas! que de douceur en cette âme! Peut-être songea-t-elle maintefois que, comme notre Seigneur avait jadis souvent dormi sur sa poitrine, ainsi qu'un petit agnelet sur le flanc mollet de sa mère: de même aussi elle dormait dans son côté percé, comme une blanche colombe dans le trou d'un rocher assuré.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyVen 14 Juin - 22:51

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CHAPITRE VIII

De l'incomparable amour de la Mère de Dieu Notre-Dame.


Si que son dormir (en sorte que son sommeil) était tout pareil à l'extase quant à l'opération de l'esprit, bien que quant au corps ce fait un doux et gracieux allégement et repos.

Mais si jamais elle songea, comme lancien Joseph, à sa grandeur future, quand au ciel elle serait revêtue du soleil, couronnée d'étoiles, et la lune à ses pieds, c'est-à-dire tout environnée de la gloire de son Fils, couronnée de celle des Saints et l'univers sous elle :

ou que, comme Jacob, elle vit le progrès et les fruits de la rédemption faite par son Fils en faveur des Anges et des hommes : Théotime, qui pourrait jamais s'imaginer limmensité de si grandes délices? Que de colloques avec son cher enfant! que de suavité de toutes parts!

Mais voyez, je vous prie, que ni je ne dis, ni je ne veux dire que cette âme tant privilégiée de la Mère de Dieu ait été privée de l'usage de raison en son sommeil.

Plusieurs ont estimé que Salomon en ce beau songe, quoique vrai songe, auquel il demanda et reçut le don de son incomparable sagesse, eut un véritable exercice de son franc arbitre à cause de l'éloquence judicieuse du discours qu'il y fit, du choix plein de discernement auquel il se détermina, et de la prière très excellente dont il usa.

Le tout sans aucun mélange d'impertinence, ou d'aucun détraquement d'esprit. Mais combien donc y a-t-il plus d'apparence que la mère du vrai Salomon ait eu l'usage de raison en son sommeil, comme Salomon même la fait parler, que son coeur ait veillé tandis quelle dormait ?

Certes, que saint Jean eût l'exercice de son esprit dans le ventre même de sa mère, ce fut une bien plus grande merveille. Et pourquoi donc en refuserions-nous une moindre à celle pour laquelle et à laquelle Dieu a fait plus de faveurs, qu'il ne fit ni ne fera jamais pour tout le reste des créatures?

En somme, comme labeston (substance minérale, filamenteuse, incombustible), pierre précieuse, conserve à jamais le feu qu'il a conçu par une propriété nonpareille; ainsi le coeur de la Vierge mère demeura perpétuellement enflammé du saint amour qu'elle reçut de son Fils, mais avec cette différence, que le feu de labeston, qui ne peut être éteint, ne peut non plus être agrandi, et les flammes sacrées de la Vierge ne pouvant ni périr, ni diminuer, ni demeurer en même état, ne cessèrent jamais de prendre des accroissements incroyables jusques au ciel, lieu de leur origine.

Tant il est vrai que cette mère est la mère de belle dilection, c'est-à-dire la plus aimable comme la plus amante, et la plus amante comme la bien aimée Mère de cet unique Fils, qui est aussi le plus aimable, le plus amant et le plus aimé Fils de cette unique mère.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyDim 16 Juin - 10:07

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CHAPITRE IX.

Préparation au discours de l'union des bienheureux avec Dieu.


L'amour triomphant que les bienheureux exercent au ciel, consiste en la finale, invariable et éternelle union de l'âme avec son Dieu. Mais qu'est-elle cette union?

A mesure que nos sens rencontrent des objets agréables et excellents, ils s'appliquent plus ardemment et avidement à la jouissance d'iceux. Plus les choses sont belles, agréables à la vue, et dûment éclairées, plus l'oeil les garde avidement et vivement; et plus la voix ou musique est douce et suave, plus elle attire l'attention de l'oreille :

si que chaque objet exerce une puissante, mais amiable violence sur le sens qui lui est destiné, violence qui prend plus ou moins de force, selon que l'excellence est moindre ou plus grande, pourvu qu'elle soit proportionnée à la capacité du sens qui en veut jouir; car l'oeil qui se plait tant en la lumière, n'en peut pourtant supporter l'extrémité, et ne saurait regarder fixement le soleil; et pour belle que soit une musique, si elle est forte et trop proche de nous, elle nous importune et offense nos oreilles.

La vérité est l'objet de notre entendement, qui a par conséquent tout son contentement à découvrir et connaître la vérité des choses, et selon que les vérités sont plus excellentes, notre entendement s'applique plus délicieusement et plus attentivement à les considérer. Quel plaisir pensez-vous, Théotime, qu'eussent ces anciens philosophes, qui connurent si excellemment tant de belles vérités en la nature?

Certes, toutes les voluptés ne leur étaient rien en comparaison de leur bien-aimée philosophie, pour laquelle quelques-uns d'entre eux quittèrent les honneurs, les antres des grandes richesses, d'autres leur pays, et s'en est trouvé tel qui de sens rassis s'est arraché les yeux, se privant pour jamais de la jouissance de la belle et agréable lumière corporelle, pour s'occuper plus librement à considérer la vérité des choses par la lumière spirituelle; car on lit cela de Démocrite(Démocrite, dAbdère philosophe grec, (49O av. J.-C.) expliquait le monde par les atomes tant la connaissance de la vérité est délicieuse ! dont Aristote a dit fort souvent, que la félicité et béatitude humaine consiste en la sapience (sagesse philosophie), qui est la connaissance des vérités éminentes.

Mais lorsque notre esprit élevé au-dessus de la lumière naturelle commence à voir les vérités sacrées de la foi, ô Dieu! Théotime, quelle allégresse! L'âme se fond de plaisir oyant la parole de son céleste époux quelle trouve plus douce et suave que Le miel de toutes les sciences humaines.

Dieu a empreint sa piste, ses allures et passées en toutes les choses créées; de sorte que la connaissance que nous avons de sa divine majesté par les créatures, ne semble être autre chose que la vue des pieds de Dieu, et qu'en comparaison de cela, la foi est une vue de la face même de sa divine majesté, laquelle nous ne voyons pas encore au plein jour de la gloire, mais nous la voyons pourtant comme en la prime aube du jour, ainsi qu'il advint à Jacob auprès du gué de Jabob; car bien qu'il n'eût vu l'ange avec lequel il lutta, sinon à la faible clarté du point du jour, si est-ce que, tout ravi de contentement, il ne laissa pas de s'écrier:

J'ai vu le Seigneur face à face, et mon âme a été sauvée. O combien délicieuse est la sainte lumière de la foi, par laquelle nous savons avec une certitude nonpareille, non seulement l'histoire de l'origine des créatures et de leur vrai usage, mais aussi celle de la naissance éternelle du grand et souverain Verbe divin, auquel et par lequel tout a été fait, et lequel avec le Père et le Saint-Esprit est un seul Dieu, très unique, très adorable, et béni ès siècles des siècles.

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CHAPITRE IX.

Préparation au discours de l'union des bienheureux avec Dieu.


O combien délicieuse est la sainte lumière de la foi, par laquelle nous savons avec une certitude nonpareille, non seulement l'histoire de l'origine des créatures et de leur vrai usage, mais aussi celle de la naissance éternelle du grand et souverain Verbe divin, auquel et par lequel tout a été fait, et lequel avec le Père et le Saint-Esprit est un seul Dieu, très unique, très adorable, et béni ès siècles des siècles. Amen.

Ah! dit saint Jérôme à son Paulin ( ?), le docte Platon ne sut oncques ceci, l'éloquent Démosthènes l'a ignoré. O que vos paroles, dit le grand roi, sont douces, Seigneur, à mon palais, plus douces que le miel à ma bouche!

Notre coeur n'était-il pas tout ardent, tandis qu'il nous parlait en chemin disent ces heureux pèlerins d'Emmaüs, parlant des flammes amoureuses dont ils étaient touchés par la parole de la foi.

Que si les vérités divines sont de si grande suavité, étant proposées en la lumière obscure de la foi, ô Dieu, que sera-ce quand nous les contemplerons en la clarté du midi de la gloire ?

La reine de Saba, qui, à la grandeur de la renommée de Salomon, avait tout quitté pour le venir voir, étant arrivée en sa présence, et ayant écouté les merveilles de la sagesse qu'il répandait en ses propos, tout éperdue et comme pâmée d'admiration, s'écria que ce qu'elle avait appris par oui-dire de cette céleste sagesse, n'était pas la moitié de la connaissance que la vue et l'expérience lui en donnaient.

Ah ! que belles et amiables sont les vérités que la foi nous révèle par l'ouïe ! Mais quand, arrivés en la céleste Jérusalem, nous verrons le grand Salomon, roi de gloire, assis sur le trône de sa sapience, manifestant avec une clarté incompréhensible les merveilles et secrets éternels de sa vérité souveraine, avec tant de lumière que notre entendement verra en présence ce qu'il avait cru ici-bas:

oh! alors, très cher Théotime, quels ravissements! quelles extases! quelles admirations! quels amours! quelles douceurs! Non jamais, dirons-nous en cet excès de suavité, non jamais nous n'eussions su penser de voir des vérités si délectables.

Nous avons voirement cru tout ce qu'on nous avait annoncé de ta gloire, ô grande cité de Dieu; mais nous ne pouvions pas concevoir la grandeur infinie des abîmes de tes délices.

CHAPITRE X.

Que le désir précédent accroîtra grandement l'union des bienheureux avec Dieu.


Le désir qui précède la jouissance, aiguise et affine le ressentiment d'icelle, et pins le désir a été pressant et puissant, plus la possession de la chose désirée est agréable et délicieuse.

O Jésus! mon cher Théotime, quelle joie pour le coeur humain de voir la face de la Divinité, face tant désirée, ains face lunique désir de nos âmes ! Nos coeurs ont une soif qui ne peut être étanchée par les contentements de la vie mortelle, contentements desquels les plus estimés et pourchassés, s'ils sont modérés, ils ne nous désaltèrent pas; et s'ils sont extrêmes, ils nous étouffent.

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CHAPITRE X.

Que le désir précédent accroîtra grandement l'union des bienheureux avec Dieu.


On les désire néanmoins toujours extrêmes, et jamais ils ne le sont qu'ils ne soient excessifs, insupportableset dommageables; car on meurt de joie, comme on meurt de tristesse : ains la joie est plus active à nous ruiner que la tristesse.

Alexandre ayant englouti (absorbé par sa domination) tout ce bas monde, tant en effet qu'en espérance, ouït dire à un chétif homme du monde qu'il y avait encore plusieurs autres mondes. Et comme un petit enfant qui veut pleurer pour une pomme qu'on lui refuse, cet Alexandre, que les mondains appellent le Grand, plus fou néanmoins qu'un petit enfant, se prend à pleurer à chaudes larmes de quoi il n'y avait pas apparence qu'il pût conquérir les autres-mondes, puisqu'il n'avait pas encore l'entière possession de celui-ci.

Celui qui jouissant plus pleinement du monde que jamais nul ne fit, en est toutefois si peu content, qu'il pleure de tristesse, de quoi il n'en peut avoir d'autres que la folle persuasion d'un misérable cajoleur lui fait imaginer : dites-moi, je vous prie, Théotime, montre-t-il pas que la soif de son coeur ne peut être assouvie en cette vie, et que ce monde n'est pas suffisant pour le désaltérer ?

O admirable, mais aimable inquiétude du coeur humain! Soyez à jamais sans repos ni tranquillité quelconque en cette terre, mon âme, jusquà ce que vous ayez rencontré les fraîches eaux de la vie immortelle et la très sainte divinité, qui seules peuvent éteindre votre altération et accoiser votre désir.

Cependant, Théotime, imaginez-vous, avec le Psalmiste, ce cerf qui, mal mené par la meute, n'a plus ni haleine, ni jambes, comme il se fourre avidement dans leau qu'il va quêtant; avec quelle ardeur il se presse et serre dans cet élément : il semble qu'il se voudrait volontiers fondre et convertir en eau, pour jouir plus pleinement de cette fraîcheur. Hé! quelle union de notre coeur à Dieu là-haut au ciel, où, après ces désirs infinis du vrai bien, non jamais assouvis en ce monde, nous en trouverons la vivante et puissante source !

Alors certes, comme on voit un enfant affamé, si fort collé au flanc de sa mère et attaché à son sein, presser avidement cette douce fontaine de suave et désirée liqueur, de sorte qu'il est advis (on croirait) qu'il veuille ou se fourrer tout dans ce sein maternel, ou bien le tirer et sucer tout entier dans sa petite poitrine; ainsi notre âme toute haletante de la soif extrême du vrai bien, lorsqu'elle en rencontrera la source inépuisable en la Divinité: ô vrai Dieu, quelle sainte et suave ardeur à s'unir et joindre à ces mamelles fécondes de la toute bonté, ou pour être tout abîmés en elle, ou afin quelle vienne toute en nous !

CHAPITRE XI.

De l'union des esprits bienheureux avec Dieu en la vision de la Divinité.


Quand nous regardons quelque chose, quoiqu'elle nous soit présente, elle ne s'unit pas à nos yeux elle-même, ains seulement leur envoie une certaine représentation ou image d'elle-même, que l'on appelle espèce sensible, par le moyeu de laquelle nous voyons.

Et quand nous contemplons ou entendons quelque chose, ce que nous entendons ne s'unit pas non plus à notre entendement, sinon par le moyeu d'une autre représentation et image très délicate et spirituelle que l'on nomme espèce intelligible.

Mais encore ces espèces par combien de détours et de changements viennent-elles à notre entendement! Elles abordent au sens extérieur, et de là passent à l'intérieur, puis à la fantaisie, de là à l'entendement actif, et viennent enfin au passif; à ce que passant par tant d'étamines et sous tant de limes, elles soient par ce moyen purifiées, subtilisées et affinées, et que de sensibles elles soient rendues intelligibles.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyMer 19 Juin - 0:01

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CHAPITRE XI.

De l'union des esprits bienheureux avec Dieu en la vision de la Divinité.


Nous voyons et entendons ainsi, Théotime, tout ce que nous voyons ou entendons en cette vie mortelle, oui même les choses de la foi.

Car, comme le miroir ne contient pas la chose que l'on y voit, ains seulement la représentation et espèce (apparence) d'icelle, laquelle représentation, arrêtée par le miroir, en produit une autre en l'oeil qui regarde; de même la parole de la foi ne contient pas les choses quelle annonce, ains seulement elle les représente: et cette représentation des choses divines qui est en la parole de la foi, en produit une autre, laquelle notre entendement, moyennant la grâce de Dieu, accepte et reçoit comme représentation de la sainte vérité, et notre volonté s'y complaît et l'embrasse comme une vérité honorable, utile, aimable et très bonne:

de sorte que les vérités signifiées en la parole de Dieu sont par icelles représentées à l'entendement, comme les choses exprimées au miroir sont par le miroir représentées à l'oeil : si que croire, c'est voir comme par un miroir, dit le grand Apôtre.

Mais au ciel, Théotime, ah ! mon Dieu, quelles faveurs ! La Divinité s'unira elle-même à notre entendement, sans entremise d'espèce ni représentation quelconque ; ains elle s'appliquera et joindra elle-même à notre entendement, se rendant tellement présente à lui, que cette intime présence tiendra lieu de représentation et d'espèce.

O vrai Dieu, quelle suavité à l'entendement humain d'être à jamais uni à son souverain objet, recevant non sa représentation, mais sa présence ; non aucune image ou espèce, mais la propre essence de sa divine vérité et majesté?

Nous serons là comme des enfants très heureux de la divinité, ayant l'honneur d'être nourris de la propre substance divine, reçue en notre âme par la bouche de notre entendement; et, ce qui surpasse toute douceur, c'est que comme les mères ne se contentent pas de nourrir leurs poupons de leur lait, qui est leur propre substance, si elles-mêmes ne leur mettent le sein dans la bouche, afin qu'ils reçoivent leur substance, non on une cuiller ou autre instrument, ains en leur propre substance et par leur propre substance; en sorte que cette substance maternelle serve de tuyau, aussi bien que de nourriture, pour être reçue du bien-aimé petit enfançon (enfant, nourrisson).

Ainsi Dieu notre père ne se contente pas de faire recevoir sa propre substance en notre entendement, c'est-à-dire de nous faire voir sa divinité; mais par un abîme de sa douceur, il appliquera lui-même sa substance à notre esprit, afin que nous l'entendions, non plus en espèce ou représentation, mais en elle-même et par elle-même; en sorte que sa substance paternelle et éternelle serve d'espèce aussi bien que d'objet à notre entendement.

Et alors seront pratiquées en une façon excellente ces divines promesses : Je la mènerai en la solitude, et parlerai à son coeur et l'allaiterai. Esjouissez-vous (réjouissez-vous) avec Jérusalem en liesse, afin que vous vous allaitiez et soyez remplis de la mamelle de sa consolation, et que vous suciez, et que vous vous délectiez de la totale affluence de sa gloire. Vous serez portés à la mamelle; et on vous amadouera sur les genoux.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyJeu 20 Juin - 8:17

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CHAPITRE XI.

De l'union des esprits bienheureux avec Dieu en la vision de la Divinité
.

Bonheur infini, Théotime, et lequel ne nous a pas seulement été promis, mais nous en avons des arrhes au très saint sacrement de l'Eucharistie, festin perpétuel de la grâce divine; car en icelui nous recevons le sang du Sauveur en sa chair, et sa chair en son sang: son sang nous étant appliqué par sa chair, sa substance par sa substance à notre propre bouche corporelle, afin que nous sachions qu'ainsi nous appliquera-t-il son essence divine au festin éternel de la gloire il est vrai qu'ici cette faveur nous est faite réellement, mais à couvert sous les espèces et apparences sacramentelles; là où au ciel la Divinité se donnera à découvert, et nous la verrons face à face comme elle est.

CHAPITRE XII

De l'union éternelle des esprits bienheureux avec Dieu en la vision de la naissance éternelle du Fils de Dieu.



O saint et divin Esprit, amour éternel du Père et du Fils, soyez propice à mon enfance. Notre entendement verra donc Dieu, Théotime; mais je dis, il verra Dieu lui-même face à face, contemplant par une vue de vraie et réelle présence la propre essence divine, et en elle ses infinies beautés, la toute-puissance, la toute-bonté, toute sagesse, toute-justice, et le reste de cet abîme de perfections.

Il verra donc clairement cet entendement, la connaissance infinie que, de toute éternité, le Père a eue de sa propre beauté, et pour laquelle exprimer en soi-même il prononça et dit éternellement le mot, le verbe, ou parole et diction très unique et très infinie; laquelle comprenant et représentant toute la perfection du Père, ne peut être qu'un même Dieu très unique avec lui, sans division ni séparation.

Ainsi verrons-nous donc cette éternelle et admirable génération du Verbe et Fils divin, par laquelle il naquit éternellement à l'image et semblance (ressemblance) du Père, image et semblance vive et naturelle, qui ne représente aucuns accidents, ni aucun extérieur; puisqu'en Dieu tout est substance, et n'y peut avoir accident tout est intérieur, et n'y peut avoir aucun extérieur.

Mais image qui représente la propre substance du Père, si vivement, si naturellement, tant essentiellement et substantiellement, que pour cela elle ne peut être que le même Dieu avec lui, sans distinction ni différence quelconque d'essence ou substance, ans avec la seule distinction des personnes; car comme se pourrait-il faire que ce divin Fils fût la vraie, vraiment vive et vraiment naturelle image, semblance et figure de l'infinie beauté et substance du Père, si elle ne représentait infiniment au vif et au naturel les infinies perfections du Père?

et comme pourrait-elle représenter infiniment des perfections infinies, si elle-même nétait infiniment parfaite? et comme pourrait-elle être infiniment parfaite, si elle n'était Dieu? et comme pourrait-elle être Dieu, si elle n'était un même Dieu avec le Père?

Ce Fils donc, infinie image et figure de son Père infini, est un seul Dieu très unique et très infini avec son Père, sans qu'il y ait aucune différence de substance entre eux, ains seulement la distinction de personnes : laquelle distinction de personnes, comme elle est totalement requise, aussi est-elle très suffisante pour faire que le Père prononce, et que le Fils soit la parole prononcée; que le Père die (dise, parle, forme usitée au XVII° siècle.), et que le Fils soit le Verbe ou la diction que le Père exprime; et que le Fils soit l'image, semblance et figure exprimée; et qu'en somme le Père soit Père, et le Fils soit Fils, deux personnes distinctes, mais une seule essence et divinité.

Ainsi Dieu qui est seul, n'est pas pourtant solitaire: car il est seul en sa très unique et très simple divinité; mais il n'est pas solitaire, puisqu'il est Père et Fils en deux personnes. O Théotime, Théotime, quelle joie, quelle allégresse de célébrer cette éternelle naissance qui se fait en la splendeur des saints ; de la célébrer, dis-je, en la voyant, et de la voir en la célébrant!

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyVen 21 Juin - 19:52

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CHAPITRE XII

De l'union éternelle des esprits bienheureux avec Dieu en la vision de la naissance éternelle du Fils de Dieu.


Le très doux saint Bernard, étant encore jeune garçon à Châtillon-sur-Seine, la nuit de Noël, attendait en l'église que l'on commençât l'office sacré ; et. en cette attente, le pauvre enfant sendormit d'un sommeil fort léger, pendant lequel, Ô Dieu, quelle douceur! il vit en esprit, mais d'une vision fort distincte et fort claire, comme le Fils de Dieu ayant épousé la nature humaine, et s'étant rendu petit enfant dans les entrailles très pures de sa mère, naissait virginalement de son sein sacré avec une humble suavité mêlée d'une céleste majesté.
Comme l'époux qui, en maintien royal, sort tout joyeux de son lit nuptial.

Vision, Théotime, qui combla tellement le coeur amiable du petit Bernard d'aise, de jubilation et de délices spirituelles, qu'il en eut toute sa vie des ressentiments extrêmes, et partant, combien que (bien que, quoique.) depuis, comme une abeille sacrée, il recueillit toujours de tous. les divins mystères le miel de mille douces et divines consolations, si est-ce que la solennité de Noël lui apportait une particulière suavité, et parlait avec un goût nonpareil de cette nativité de son Maître.

Hélas ! mais de grâce, Théotime, si une vision mystique et imaginaire de la naissance temporelle et humaine du Fils de Dieu, par laquelle il procédait homme de la femme, vierge dune vierge, ravit et contente si fort le coeur dun enfant; hé! que sera-ce, quand nos esprits glorieusement illuminés de la clarté bienheureuse, verront cette éternelle naissance par laquelle le Fils procède Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu dun vrai Dieu, divinement et éternellement? Alors donc notre esprit se joindra par une complaisance incompréhensible à cet objet si délicieux, et par une invariable attention lui demeurera éternellement uni.

CHAPITRE XIII

De l'union des esprits bienheureux avec Dieu en la vision de la production du Saint-Esprit.


Le Père éternel voyant l'infinie bonté et beauté de son essence si vivement, essentiellement et substantiellement exprimée en son Fils, et le Fils voyant réciproquement que sa même essence, bonté et beauté est originairement en son Père comme en sa source ou fontaine; hé! se pourrait-il faire que ce divin Père et son Fils ne s'entraimassent pas d'un amour infini, puisque leur volonté par laquelle ils s'aiment, et leur bonté pour laquelle ils s'aiment, sont infinies en l'un et en l'autre ?

L'amour ne nous trouvant pas égaux, il nous égale; ne nous trouvant pas unis, il nous unit. Or, le Père et le Fils se trouvant non seulement égaux et unis, ains un même Dieu, une même essence et une même unité, quel amour doivent-ils avoir l'un à l'autre! Mais cet amour ne se passe pas comme l'amour que les créatures intellectuelles ont entre elles ou envers leur Créateur.

Car l'amour créé se fait par plusieurs et divers élans, soupirs, unions et liaisons qui s'entre-suivent, et font la continuation de l'amour avec une douce vicissitude de mouvements spirituels. Mais l'amour divin du Père éternel envers son Fils est pratiqué en un seul soupir élancé réciproquement par le Père et le Fils, qui en cette sorte demeurent unis et liés ensemble.

Oui, mon Théotime : car la bonté du Père et du Fils n'étant qu'une seule très uniquement unique bonté, commune à l'un et à l'autre, l'amour de cette bonté ne peut être qu'un seul amour; parce qu'encore qu'il y ait deux amants, à savoir le Père et le Fils, néanmoins il n'y a que leur seule très unique bonté qui leur est commune, laquelle est aimée, et leur très unique volonté qui aime; et partant il n'y a aussi qu'un seul amour exercé par un seul soupir amoureux.

Le Père soupire cet amour, le Fils le soupire aussi ; mais parce que le Père ne soupire cet amour que par la même volonté et pour la même bonté qui est également et uniquement en lui et en son Fils, et le Fils mutuellement (à son tour) ne soupire ce soupir amoureux que pour cette même bonté et par cette même volonté ; partant ce soupir amoureux n'est qu'un seul soupir, ou un seul esprit élancé par deux soupirants.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIII

De l'union des esprits bienheureux avec Dieu en la vision de la production du Saint-Esprit.


Et d'autant que le Père et le Fils qui soupirent, ont une essence et volonté infinie par laquelle ils soupirent, et que la bonté pour laquelle ils soupirent est infinie, il est impossible que le soupir ne soit infini.

Et d'autant qu'il ne peut être infini qu'il ne soit Dieu, partant cet esprit soupiré du Père et du Fils est vrai Dieu. Et parce qu'il n'y a, ni peut avoir qu'un seul Dieu, il est un seul vrai Dieu avec le Père et le Fils.

Mais de plus, parce que cet amour est un acte qui procède réciproquement du Père et du Fils, il ne peut être ni le Père ni le Fils desquels il est procédé, quoiqu'il ait la même bonté et substance du Père et du Fils; ains faut que ce soit une troisième personne divine, laquelle avec le Père et le Fils ne soit qu'un seul Dieu.

Et d'autant que cet amour est produit par manière de soupir ou d'inspiration, il est appelé Saint-Esprit.

Or sus, Théotime, le roi David, décrivant la suavité de l'amitié des serviteurs de Dieu, s'écrie :

O voici que c'est chose bonne
Qui mille suavités donne,
Quand les frères ensemblement
Habitent unanimement:
Car cette douceur amiable
Au très saint onguent est semblable,
Que dessus le chef on versa,
D'Aaron, quand on le consacra:
Onguent, dont ta tête sacrée
D'Aaron était toute trempée,
jusqu'à la robe s'écoulant,
Et tout son collet parfumant.

Mais, Ô Dieu ! si l'amitié humaine est tant agréablement aimable, et répand une odeur si délicieuse sur ceux qui la contemplent; que sera-ce, mon bien-aimé Théotime, de voir l'exercice sacré de l'amour réciproque du Père envers le Fils éternel ?

Saint Grégoire Nazianzène raconte que l'amitié incomparable qui était entre lui et son grand saint Basile, était célébrée par toute la Grèce , et Tertullien témoigne que les païens admiraient cet amour plus que fraternel qui régnait entre les premiers chrétiens.

O quelle fête ! quelle solennité! de quelles louanges et bénédictions doit être célébrée, de quelle admiration doit être honorée et aimée l'éternelle et souveraine amitié du Père et du Fils !

Qu'y a-t-il d'aimable et d'amiable, si l'amitié ne l'est pas? Et si l'amitié est aimable et amiable, quelle amitié le peut être en comparaison de cette infinie amitié qui est entre le Père et le Fils, et qui est un même Dieu très unique avec eux ?

Notre coeur, Théotime, s'abîmera d'amour en l'admiration de la beauté et suavité de l'amour que ce Père éternel et ce Fils incompréhensible pratiquent divinement et éternellement.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIV

Que la sainte lumière de la gloire servira à l'union des esprits bienheureux avec Dieu


L'entendement créé verra donc l'essence divine sans aucune entremise d'espèce ou représentation; mais il ne la verra pas néanmoins sans quelque excellente lumière qui le dispose, élève et renforce pour faire une vue si haute, et d'un objet si sublime et éclatant.

Car, comme la chouette a bien la vue assez forte pour voir la sombre lumière de la nuit sereine, mais non pas toutefois pour voir la clarté du midi qui est trop brillante pour être reçue par des yeux si troubles et imbéciles ainsi notre entendement qui a bien assez de force pour considérer les vérités naturelles par son discours, et même les choses surnaturelles de la grâce par la lumière de la foi, ne saurait pas néanmoins, ni par la lumière de la nature, ni par la lumière de la foi, atteindre jusqu'à la vue de la substance divine en elle-même.

C'est pourquoi la suavité de la sagesse éternelle a disposé de ne point appliquer son essence à notre entendement, qu'elle ne l'ait préparé, revigoré et habilité (disposé, instruit) pour recevoir une vue si éminente, et disproportionnée à sa condition naturelle, comme est la vue de la Divinité.

Car ainsi le soleil, souverain objet de nos yeux corporels entre les choses naturelles, ne se présente point à notre vue que premier il n'envoie ses rayons par le moyen desquels nous le puissions voir, de sorte que nous ne le voyons que par sa lumière.

Toutefois il y a de la différence entre les rayons que le soleil jette à nos yeux corporels, et la lumière que Dieu créera en nos entendements au ciel; car le rayon du soleil corporel ne fortifie point nos yeux quand ils sont faibles et impuissants à voir, ains plutôt il les aveugle, éblouissant et dissipant leur vue infirme :

ou au contraire cette sacrée lumière de gloire trouvant nos entendements inhabiles et incapables de voir la Divinité, elle les élève, renforce et perfectionne si excellemment, que par une merveille incompréhensible ils regardent et contemplent l'abîme de la clarté divine fixement et droitement en elle-même, sans être éblouis ni rebouchés (renfermés par) : de la grandeur infinie de son éclat.

Tout ainsi donc que Dieu nous a donné la lumière de la raison par laquelle nous le pouvons connaît comme auteur de la nature, et la lumière de la foi par laquelle nous le considérons comme source de la grâce:

de même il nous donnera la lumière de gloire par laquelle nous le contemplerons comme fontaine de la béatitude et vie éternelle, mais fontaine, Théotime, que nous ne contemplerons pas de loin, comme nous faisons maintenant par la foi, ains que nous verrons par la lumière de gloire, plongés et abîmés en icelle.

Les plongeons (plongeurs), dit Pline, qui pour pêcher les pierres précieuses s'enfoncent dans la mer, prennent de l'huile en leurs bouches, afin que la répandant ils aient plus de jour pour voir dedans les eaux entre lesquelles ils nagent.

Théotime, l'âme bienheureuse étant enfoncée et plongée dans l'océan de la divine Essence, Dieu répandra dans son entendement la sacrée lumière de gloire, qui lui fera jour dans cet abîme de lumière inaccessible, afin que par la clarté de la gloire nous voyions la clarté de la Divinité. En Dieu gît la fontaine même

De vie et de plaisir suprême
La clarté noua apparaîtra
Aux rais (rayons) de sa vive lumière.
Et notre liesse plénière
De son jour seulement naîtra.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XV

Que l'union des bienheureux avec Dieu aura des différents degrés.


Or ce sera cette lumière de gloire, Théotime, qui donnera la mesure à la vue et contemplation des bienheureux; et selon que nous aurons plus ou moins de cette sainte splendeur, nous verrons aussi plus ou moins clairement, et par conséquent plus ou moins heureusement la très sainte Divinité, qui regardée diversement nous rendra de même différemment glorieux.

Certes en ce paradis céleste tous les Esprits voient toute l'essence divine; mais nul d'entre eux, ni tous ensemble ne la voient, ni peuvent voir totalement.

Non, Théotime; car Dieu étant très uniquement un et très simplement indivisible, on ne le peut voir qu'on ne le voie tout, d'autant qu'il est infini, sans limite ni borne, ni mesure quelconque en sa perfection; il n'y a ni peut avoir aucune capacité hors de lui qui jamais puisse totalement comprendre ou pénétrer l'infinité de sa bonté infiniment essentielle et essentiellement infinie.

Cette lumière créée du soleil visible qui est limitée et finie, est tellement vue toute de tous ceux qui la regardent, qu'elle n'est pourtant jamais vue totalement de pas un, ni même de tous ensemble.

Il en est presque ainsi de tous nos sens, outre plusieurs qui oyent une excellente musique, quoique tous l'entendent toute, les uns pourtant ne l'oyent pas si bien, ni avec tant de plaisir que les autres, selon que les oreilles sont plus ou moins délicates.

La manne était savourée toute de quiconque la mangeait, niais différemment néanmoins, selon la diversité des appétits de ceux qui la prenaient, et aie fut jamais savourée totalement; car elle avait plus de différentes saveurs, qu'il n'y avait de variétés de goût ès Israélites.

Théotime, nous verrons et savourerons là-haut au ciel toute la Divinité; mais jamais nul des bienheureux, ni tous ensemble, ne la verront ou savoureront totalement. Cette infinité divine aura toujours infiniment plus d'excellences que nous ne saurions avoir de suffisance et de capacité :

et nous aurons un contentement indicible de connaître qu'après avoir assouvi tout le désir de notre coeur, et rempli pleinement sa capacité en la jouissance du bien infini qui est Dieu, néanmoins il restera encore en cette infinité des infinies perfections à voir, à jouir et posséder, que sa divine majesté comprend et voit elle seule, elle seule se comprenant soi-même.

Ainsi les poissons jouissent de la grandeur incroyable de l'Océan ; et jamais pourtant aucun poisson, ni même toute la multitude des poissons, ne vit toutes les plages, ni ne trempa ses écailles en toutes les eaux de la mer.

Et les oiseaux s'égayent à leur gré dans la vasteté de l'air; mais jamais aucun oiseau, ni mémo toute la race des oiseaux ensemble, n'a battu des ailes toutes les contrées de l'air, et n'est jamais parvenu à la suprême région d'icelui.

Ah ! Théotime, nos esprits, à leur gré et selon toute l'étendue de leurs souhaits, nageront en l'Océan, et voleront en l'air de la Divinité, et se réjouiront éternellement de voir que cet air est tant infini, cet Océan si vaste, qu'il aie peut être mesuré par leurs ailes; et que jouissant, sans réserve ni exception quelconque, de tout cet abîme infini de la Divinité, ils ne peuvent néanmoins jamais égaler leur jouissance à cette infinité, laquelle demeure toujours infiniment infinie au-dessus de leur capacité.

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CHAPITRE XV

Que l'union des bienheureux avec Dieu aura des différents degrés.


Et sur ce sujet les esprits bienheureux sont ravis de deux admirations : l'une pour l'infinie beauté qu'ils contemplent, et l'autre pour l'abîme de l'infinité qui reste à voir en cette même beauté. O Dieu! que ce qu'ils voient est admirable! mais, Ô Dieu! que ce qu'ils ne voient pas l'est beaucoup plus!

Et toutefois, Théotime, la très sainte beauté qu'ils voient étant infinie, elle les rend parfaitement satisfaits et assouvis; et se contenant d'en jouir, selon le rang qu'ils tiennent au ciel, à cause de la très aimable providence divine qui en a ainsi ordonné, ils convertissent la connaissance qu'ils ont de ne posséder pas, ni ne pouvoir posséder totalement leur objet, en une simple complaisance d'admiration, par laquelle ils ont une joie souveraine de voir que la beauté qu'ils aiment est tellement infinie, qu'elle ne peut être totalement connue que par elle-même. Car en cela consiste la divinité de cette beauté infinie, ou la beauté de cette infinie divinité.

FIN DU TROISIÈME LIVRE.


LIVRE QUATRIÈME
DE LA DÉCADENCE ET RUINE DE LA CHARITÉ.

CHAPITRE PREMIER

Que nous pouvons perdre l'amour de Dieu, tandis que nous sommes en cette vie mortelle.


Nous ne faisons pas ces discours pour ces grandes âmes d'élite que Dieu, par une très spéciale faveur, maintient et confirme tellement de son amour, qu'elles sont hors le hasard de jamais le perdre. Nous parlons pour le reste des mortels, auxquels le Saint-Esprit adresse ces avertissements : Qui est debout qu'il prenne garde à ne point tomber. Tiens ce que tu as.

Ayez soin et travaillez, afin d'assurer par bonnes oeuvres votre vocation. Ensuite de quoi il leur fait sentir cette prière: Ne me rejetez point de devant votre face et ne m'ôtez point votre Saint-Esprit.

Et ne nous induisez point en tentation ; afin qu'ils fassent leur salut avec un saint tremblement et une crainte sacrée ; sachant qu'ils ne sont plus invariables et fermes à conserver l'amour de Dieu, que le premier Ange avec ses sectateurs et Judas, qui l'ayant reçu le perdirent, et- en le perdant se perdirent éternellement eux-mêmes; ni que Salomon, qui l'ayant une fois quitté, tient tout le monde en doute de sa damnation; ni qu'Adam, Éve, David, saint Pierre, qui étant enfants de salut, ne laissèrent pas de déchoir pour un temps de l'amour sans lequel il n'y a point de salut. Hélas! ô Théotime, qui sera donc assuré de conserver l'amour sacré en cette navigation de la vie mortelle, puisqu'en la terre et au ciel tant de personnes d'incomparable dignité ont fait de si cruels naufrages?

Mais, Ô Dieu éternel! comme est-il possible, direz-vous, qu'une âme qui nie l'amour de Dieu, le puisse jamais perdre? car où l'amour est, il résiste au péché. Et, comme se peut-il donc faire que le péché y entre? puisque l'amour est fort comme la mort, âpre au combat comme l'enfer, comme peuvent les forces de la mort ou de l'enfer, c'est-à-dire, les péchés, vaincre l'amour qui pour le moins les égale en force, et les surmonte en assistance et en droit?

Mais comme peut-il être qu'une âme raisonnable, qui a une fois savouré une si grande douceur comme est celle de l'amour divin, puisse oncques volontairement avaler les eaux amères de l'offense ? Les enfants, tout enfants qu'ils sont, étant nourris au lait, au beurre et au miel, abhorrent l'amertume de l'absinthe et du chicotin (extrait fort amer de laloès ou de la coloquinte.), et pleurent jusques à pâmer, quand on leur en fait goûter. Hé! donc, Ô vrai Dieu, l'âme une fois jointe à la bonté du Créateur, comme le peut-elle quitter pour suivre la vanité de la créature ?

Source : Livres-mystiques.com

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LIVRE QUATRIÈME
DE LA DÉCADENCE ET RUINE DE LA CHARITÉ.

CHAPITRE PREMIER
Que nous pouvons perdre l'amour de Dieu, tandis que nous sommes en cette vie mortelle.


Mon cher Théotime, les cieux mêmes s'ébahissent, leurs portes se froissent de frayeur, et les anges de paix demeurent éperdus d'étonnement sur cette prodigieuse misère du coeur humain, qui abandonne un bien tant aimable, pour s'attacher à des choses si déplorables. Mais avez-vous jamais vu cette petite merveille que chacun sait, et de laquelle chacun ne sait pas la raison? quand on perce un tonneau bien plein, il ne répandra point son vin, qu'on ne lui donne de l'air par-dessus; ce qui narrive pas aux tonneaux esquels il y a déjà du vide; car on ne les a pas plus tôt ouverts que le vin en sort.

Certes, en cette vie mortelle, quoique nos âmes abondent en amour céleste, si est-ce que (toujours est-il) jamais elles ne'n sont si pleines, que par la tentation cet amour ne puisse sortir. Mais là-haut au ciel, quand les suavités de la beauté de Dieu occuperont tout notre entendement, et les délices de sa bonté assouviront toute notre volonté, en sorte qu'il n'y aura rien que la plénitude de son amour ne remplisse; nul objet, quoiqu'il pénètre jusqu'à nos coeurs, ne pourra jamais tirer, ni faire sortir une seule goutte de la précieuse liqueur de leur amour céleste. Et de penser donner du vent par-dessus, c'est-à-dire, décevoir ou surprendre l'entendement, il ne sera plus possible; car il sera immobile en l'appréhension de la vérité souveraine.

Ainsi le vin qui est bien épuré et séparé de sa lie, peut aisément être garanti de tourner et pousser (fermenter) ; mais celui qui est sur la lie, y est presque toujours sujet. Et quant à nous, tandis que nous sommes en ce monde, nos esprits sont sur la lie et le tartre de mille humeurs et misères, et par conséquent aisés à changer et tourner en leur amour.

Mais étant au ciel, où, comme en ce grand festin décrit par Isaïe, nous aurons le vin purifié de toute lie, nous ne serons plus sujets au change, ains demeurerons inséparablement unis par amour à notre souverain bien. Ici, parmi les crépuscules de l'aube du jour, nous craignons quen lieu de l'époux nous ne rencontrions quoiqu'autre objet qui nous amuse et déçoive; mais quand nous le trouverons là-haut où il repaît et repose au midi de sa gloire, il n'y aura plus moyen d'être trompé; car sa lumière sera trop claire, et sa douceur nous liera si serrés à sa bonté, que nous ne pourrons plus vouloir nous en déprendre.

Nous sommes comme le corail qui, dans l'océan, lieu de son origine, est un arbrisseau (Le corail est un arbrisseau... le corail est un polypier qui a la forme d'un arbrisseau couvert d'une membrane vasculaire qui relie entre eux les polypes et leur permet de profiter de la même nourriture.) pâle vert, faible, fléchissant et pliable; mais étant tiré hors du fond de la mer comme du sein.

De sa mère, il devient presque pierre, se rendant ferme et impliable, à mesure qu'il change son vert blafâtre en un vermeil fort vif; car ainsi étant encore emmi la mer de ce monde, lieu de notre naissance, nous sommes sujets à des vicissitudes extrêmes, et pliables à toutes les mains: à la droite de l'amour céleste par l'inspiration, à la gauche de l'amour terrestre par la tentation. Mais si une fois tirés hors de cette mortalité, nous avons changé le pâle vert de nos craintives espérances au vif vermeil de l'assurée jouissance, jamais plus nous ne serons muables (changeantes); ains demeurerons à toujours arrêtés en l'amour éternel.

Il est impossible de voir la Divinité et ne l'aimer pas. Mais ici-bas, où, sans la voir, noirs l'entrevoyons seulement ais travers des ombres de la foi, comme en un miroir, notre connaissance n'est pas si grande, qu'elle ne laisse encore l'entrée à la surprise des autres objets et biens apparents, lesquels, entre les obscurités qui se mêlent en la certitude et vérité de la foi, se glissent insensiblement comme petits renardeaux, et démolissent notre vigne fleurie. En somme, Théotime, quand nous avons la charité, notre franc arbitre est paré de la robe nuptiale, de laquelle comme il peut toujours demeurer vêtu, sil veut, en bien faisant, aussi s'en peut-il dépouiller, s'il lui plaît, en péchant.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyJeu 27 Juin - 1:18

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LIVRE QUATRIÈME

DE LA DÉCADENCE ET RUINE DE LA CHARITÉ.

CHAPITRE II

Du refroidissement de l'âme en l'amour sacré.



L'âme est maintes fois contristée et affligée dans le corps, jusque même à quitter plusieurs membres d'icelui, qui demeurent privés de mouvement et sentiment, encore qu'elle n'abandonne pas le coeur, où elle est toujours entière jusques à l'extrémité de la vie.

Ainsi, la charité est quelquefois tellement allangourie et abattue dans le coeur, qu'elle ne parait presque plus en aucun exercice, et néanmoins elle ne laisse pas d'être entière en la suprême région de l'âme, et c'est lorsque, sous la multitude des péchés véniels, comme sous des cendres, le feu du saint amour demeure couvert et sa lueur étouffée, quoique non pas amorti ni éteint; car tout ainsi que la présence du diamant empêche l'exercice et l'action de la propriété que l'aimant a d'attirer le fer, sans toutefois lui ôter la propriété, laquelle opère soudain que cet empêchement est éloigné.

De même la présence du péché véniel n'ôte pas voirement à la charité sa force et puissance d'opérer, mais elle l'engourdit en certaine façon, et la prive de l'usage de son activité, si qu'elle demeure sans action, stérile et inféconde.

Certes, le péché véniel, ni même l'affection au péché véniel, n'est pas contraire à l'essentielle résolution de la charité qui est de préférer Dieu à toutes choses, d'autant que par ce péché nous aimons quelque chose hors de la raison, mais non pas contre la raison; nous déférons un peu trop, et plus qu'il n'est convenable à la créature, mais non pas en la préférant au Créateur; nous nous amusons plus qu'il ne faut aux choses terrestres, mais nous ne quittons pas pour cela les célestes.

En somme, cette sorte de péché nous retarde au chemin de la charité, mais il ne nous en retire pas; et partant le péché véniel n'étant pas contraire à la charité, il ne la détruit jamais, ni en tout ni en partie.

Dieu fit savoir à l'évêque d'Éphèse qu'il avait délaissé sa première charité. Où il ne dit pas qu'il était sans charité, mais seulement qu'elle n'était plus telle qu'au commencement, c'est-à-dire, qu'elle n'était plus prompte, fervente, fleurissante et fructueuse; ainsi que nous avons accoutumé de dire d'un homme qui, de brave, joyeux et gaillard, est devenu chagrin, paresseux et maussade :

ce n'est pins celui d'autrefois, car nous ne voulons pas entendre que ce ne soit pas le même selon la substance, mais seulement selon les actions et exercices.

Et de même Notre-Seigneur a dit quès derniers jours la charité de plusieurs se refroidira, c'est-à-dire, elle ne sera pas si active et courageuse, à cause de la crainte et de l'ennui qui oppressera les coeurs.

Certes, la concupiscence ayant conçu, elle engendre le péché; mais ce péché, quoique péché, n'engendre pas toujours la mort de l'âme, ains seulement lorsqu'il est une malice entière, et qu'il est consommé et accompli, comme dit saint Jacques, qui en cela établit si clairement la différence entre le péché véniel et le péché mortel, que je ne sais comme il s'est trouvé des gens en notre siècle qui aient en la hardiesse de le nier (Luther et Calvin, Wicklef, et plus tard Baïus, ont nié la distinction entre les péchés sous le rapport de la gravité, les déclarant tous mortels.).

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyVen 28 Juin - 7:58

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LIVRE QUATRIÈME
DE LA DÉCADENCE ET RUINE DE LA CHARITÉ.

CHAPITRE II
Du refroidissement de l'âme en l'amour sacré.


Elle la rendait infructueuse. Aussi les affections au péché véniel n'abolissent pas la charité; mais elles la tiennent comme une esclave, liée pieds et mains, empêchant sa liberté et son action.

Cette affection nous attachant par trop à la jouissance des créatures, nous prive de la privauté spirituelle entre Dieu et nous, à laquelle la charité, comme vraie amitié, nous incite.

Et par conséquent, elle nous fait perdre les secours et assistances intérieurs, qui sont comme les esprits vitaux et animaux de l'âme, du défaut desquels provient une certaine paralysie spirituelle; laquelle enfin, si on n'y remédie, nous conduit à la mort.

Car en somme la charité étant une qualité active, ne peut être longtemps sans agir ou périr. Elle est, disent nos anciens, de l'humeur de Rachel :

Donne-moi des enfants, disait celle-ci à son mari, autrement je mourrai. Et la charité presse le coeur auquel elle est mariée, de la féconder en bonnes oeuvres; autrement elle périra.

Nous ne sommes guère en cette vie mortelle sans beaucoup de tentations. Or, ces esprits vils, paresseux et adonnés aux plaisirs extérieurs, n'étant pas duicts (instruits) aux combats, ni exercés aux armes spirituelles, ils ne gardent jamais guère la charité, ains se laissent ordinairement surprendre à la coulpe mortelle :

ce qui arrive d'autant plus aisément, que par le péché véniel l'âme se dispose au mortel. Car, comme cet ancien ayant continué à porter tous les jours un même veau, le porta enfin encore quil fût devenu un gros boeuf, la coutume ayant petit à petit rendu insensible à ses forces l'accroissement d'un si lourd fardeau: ainsi celui qui s'affectionne à jouer des testons (petite monnaie d'argent frappée à l'image de Louis XII, valant dix à douze sous.), jouerait enfin des écus, des pistoles, des chevaux, et, après ses chevaux, toute sa chevance (son bien, de chevir être maître de...).

Qui lâche la bride aux menues colères, se trouve enfin furieux et insupportable; qui s'adonne à mentir par raillerie, est grandement en danger de mentir avec calomnie.

Enfin, Théotime, nous disons de ceux qui ont la complexion fort faible, qu'ils n'ont point de vie, qu'ils n'en ont pas une once, où qu'ils n'en ont pas plein le poing; parce que ce qui doit bientôt finir, semble en effet n'être plus.

Et ces âmes fainéantes, adonnées aux plaisirs et affectionnées aux choses transitoires, peuvent bien dire qu'elles n'ont plus de charité, puisque, si elles en ont, elles sont en voie de la perdre bientôt.

CHAPITRE III
Comme ou quitte le divin amour pour celui des créatures.


Ce malheur de quitter Dieu pour la créature arrive ainsi. Nous n'aimons pas Dieu sans intermission (alternative, interruption.) ; d'autant qu'en cette vie mortelle la charité est en nous par manière de simple habitude, de laquelle, comme les philosophes ont remarqué, nous usons quand il nous plaît, et non jamais contre notre gré.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptySam 29 Juin - 0:58

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CHAPITRE III

Comme ou quitte le divin amour pour celui des créatures.


Quand donc nous n'usons pas de la charité qui est en nous, c'est-à-dire, quand nous n'employons pas notre esprit aux exercices de l'amour sacré, ains que le tenant diverti à quelque autre occupation, ou que, paresseux en soi-même, il se tient inutile et négligent, alors, Théotime, il peut dire touché de quelque objet mauvais, et surpris de quelque tentation.

Et bien que lhabitude de la charité en même temps soit au fond de notre âme et quelle fasse son office, nous inclinant à rejeter la suggestion mauvaise, si est-ce qu'elle ne nous presse pas, ni nous porte à l'action de la résistance qu'à mesure que nous la secondons, comme les habitudes ont coutume de faire; et partant nous laissant en notre liberté, il advient maintes fois que le mauvais objet ayant jeté bien avant ses attraits dans notre coeur, nous nous attachons à lui par une complaisance excessive, laquelle venant à croître, il nous est malaisé de nous en défaire ; et comme des épines, selon que dit notre Seigneur, elle suffoque enfin la semence de la grâce et dilection céleste.

Ainsi arriva-t-il à notre première mère Eve, de laquelle la perte commença par un certain amusement qu'elle prit à deviser avec le serpent; recevant de la complaisance d'ouïr parler de son agrandissement en science, et de voir la beauté du fruit défendu ; si que la complaisance grossissant en l'amusement, et l'amusement se nourrissant dans la complaisance, elle sy trouva enfin tellement engagée, que se laissant aller au consentement, elle commit le malheureux péché auquel par après elle attira son mari.

On voit que les pigeons touchés de vanité se pavanent quelquefois en l'air, et font des esplanades (planent).çà et là, se mirant en la variété de leur pennage (plumage); et lors les tiercelets et les faucons qui les épient, viennent fondre sur eux et les attrapent ; ce qu'ils ne feraient jamais, si les pigeons volaient leur droit vol, d'autant qu'ils ont l'aile plus raide que les oiseaux de proie.

Hélas ! Théotime, si nous ne nous amusions pas en la vanité des plaisirs caducs, et surtout en la complaisance de notre amour-propre, ains qu'ayant une fois la charité, nous fussions soigneux de voler droit là par où elle nous porte, jamais les suggestions et tentations ne nous attraperaient. Mais parce que, comme colombes séduites et déçues de notre propre estime, nous retournons sur nous-mêmes, et entretenons trop nos esprits parmi les créatures, nous nous trouvons souvent surpris entre les serres de nos ennemis, qui nous emportent et dévorent.

Dieu ne veut pas empêcher que nous ne soyons attaqués de tentations, afin que résistant, notre charité soit plus exercée, et puisse par le combat emporter la victoire, et par la victoire obtenir le triomphe. Mais que nous ayons quelque sorte dinclination à nous délecter en ta tentation, cela vient de la condition de notre nature, qui aime tant le bien, que pour cela elle est sujette d'être attachée partout ce qui a apparence de bien; et ce que la tentation nous présente pour amorce, est toujours de cette sorte.

Car, comme enseignent les saintes lettres, ou cest un bien honorable selon le monde, pour nous provoquer à l'orgueil de la vie mondaine, ou un bien délectable aux sens, pour nous porter à la convoitise charnelle, ou un bien utile à nous enrichir, pour nous inciter à la convoitise et avarice des yeux.

Que si nous tenions notre foi, laquelle sait discerner entre les vrais biens qu'il faut pourchasser, et les faux qu'il faut rejeter, vivement attentive à son devoir, certes elle servirait de sentinelle assurée à la charité, et lui donnerait avis du mal qui s'approche du coeur sous prétexte du bien, et la charité le repousserait soudain.

Mais parce que nous tenons ordinairement notre foi ou dormante, ou moins attentive qu'il ne serait requis pour la conservation de notre charité, nous sommes aussi souvent surpris de la tentation, laquelle séduisant nos sens, et nos sens incitant la partie inférieure de notre âme à la rébellion, il advient que maintes fois la partie supérieure de la raison cède à l'effort de cette révolte, et commettant le péché, elle perd la charité.

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CHAPITRE III
Comme ou quitte le divin amour pour celui des créatures.


Tel fut le progrès de la sédition que le déloyal Absalon excita contre son bon père David. Car il mit en avant des propositions bonnes en apparence, lesquelles étant une fois reçues par les pauvres Israélites, desquels la prudence était endormie et engourdie, il les sollicita tellement qu'il les réduisit à une entière rébellion, de sorte que David fut contraint de sortir tout éploré de Jérusalem avec tous ses plus fidèles amis, ne laissant en la ville de gens de marque, sinon Sadoc et Abiathar, prêtres de l'Éternel, avec leurs enfants; or Sadoc était voyant, c'est-à-dire, prophète.

Car de même, très cher Théotime, l'amour propre trouvant notre foi hors d'attention et sommeillante, il nous présente des biens vains, mais apparents; séduit nos sens, notre imagination et les facultés de nos âmes, et presse tellement nos francs arbitres, qu'il les conduit à l'entière révolte contre le saint amour de Dieu; lequel alors, comme un autre David, sort de notre coeur avec tout son train, c'est-à-dire, avec les dons du Saint-Esprit et les autres vertus célestes, qui sont compagnes inséparables de la charité, si elles ne sont ses propriétés et habilités (facultés , dispositions):

et ne reste plus en la Jérusalem de notre âme aucune vertu d'importance, sinon Sadoc le Voyant, c'est-à-dire, le don de la foi, qui nous peut faire voir les choses éternelles, avec son exercice, et encore Abiathar, c'est-à-dire, le don de l'espérance avec son action, qui tous d'eux demeurent bien affligés et tristes, maintenant toutefois en nous l'arche de l'alliance, c'est-à-dire, la qualité et le titre de chrétien qui nous est acquis par le baptême.

Hélas !Théotime, quel pitoyable spectacle aux anges de paix de voir ainsi sortir le Saint-Esprit et son amour de nos âmes pécheresses! Eh ! je crois certes que, s'ils pouvaient alors pleurer, ils verseraient des larmes infinies, et d'une voix lugubre, lamentant notre malheur, ils chanteraient le triste cantique que Jérémie entonna, quand, assis sur le seuil du temple désolé, il contempla la ruine de Jérusalem au temps de Sédécie

Ah ! combien vois-je désolée
Cette cité jadis comblée
De peuple, de bien et d'honneur,
Maintenant siège de l'horreur

CHAPITRE IV
Que l'amour se perd en un moment.


L'amour de Dieu qui nous porte jusqu'au mépris de nous-mêmes, nous rend citoyens de la Jérusalem céleste ; l'amour de nous-mêmes qui nous pousse jusquau mépris de Dieu, nous rend esclaves de la Babylone infernale. Or, nous allons certes petit à petit à ce mépris de Dieu ; mais nous n'y sommes pas plus tôt parvenus, que soudain, en un moment, la sainte charité, se sépare de nous, ou pour mieux dire, elle périt tout à fait.

Oui, Théotime, car en ce mépris de Bien consiste le péché mortel, et un seul péché mortel bannit la charité de l'âme, d'autant qu'il rompt le lien et l'union d'icelle avec Dieu, qui est l'obéissance et soumission à sa volonté.

Et comme le coeur humain ne peut être vivant et divisé, aussi la charité, qui est le coeur de l'âme et l'âme du coeur, ne peut jamais être blessée quelle ne soit tuée ; ainsi qu'on dit des perles, quiconque de la rosée céleste, périssent si une seule goutte de l'eau marine entre dedans leur écaille.

Notre esprit certes ne sort pas petit à petit de son corps, ains en un moment, lorsque l'indisposition du corps est si grande qu'il ne peut plus y faire des actions de vie; de même, à l'instant que le coeur est tellement détraqué en ses passions, que la charité n'y peut plus régner, elle le quitte et abandonne ; car elle est si généreuse, qu'elle ne peut cesser de régner sans cesser d'être.

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CHAPITRE V

Que l'amour se perd en un moment.


Les habitudes que nous acquérons par nos seules actions humaines, ne périssent pas par un seul acte contraire; car nul ne dira qu'un homme soit intempérant pour un seul acte d'intempérance, ni qu'un peintre ne soit pas bon maître pour avoir une fois manqué à l'art.

Ains comme toutes telles habitudes nous arrivent par la suite et impression de plusieurs actes, ainsi nous les perdons par une longue cessation de leurs actes, ou par multitude d'actes contraires.

Mais la charité, Théotime, que le Saint-Esprit répand en un moment dans nos coeurs, lorsque les conditions requises à cette infusion se rencontrent en nous, certes aussi en un instant elle nous est ôtée sitôt que détournant notre volonté de l'obéissance que nous devons à Dieu, nous avons achevé de consentir à la rébellion et déloyauté à laquelle la tentation nous incite.

Il est vrai que la charité s'agrandit par accroissement de degré à degré, et de perfection à perfection, selon que par nos oeuvres ou la réception des sacrements nous lui faisons place; mais toutefois elle ne diminue pas par amoindrissement de sa perfection; car jamais ou n'en perd un seul bien qu'on ne la perde toute; en quoi elle ressemble au chef-doeuvre de Phidias, tant célébré par les anciens; car on dit que ce grand sculpteur fit en Athènes une statue de Minerve toute d'ivoire, hauts de vingt-six coudées

Et au bouclier d'icelle, auquel il avait relevé les batailles des Amazones et des géants, il grava avec tant d'art son visage de lui-même, qu'on ne pouvait ôter un seul brin de son image, dit Aristote, que toute la statue ne tombât défaite.

Si que cette besogne ayant été perfectionnée par assemblage de pièce à pièce, en un moment néanmoins elle périssait, si on eût ôté une seule petite partie de la semblance de l'ouvrier.

Et de même, Théotime, encore que le Saint-Esprit, ayant mis la charité en une âme, lui donne sa croissance par addition de degré à degré, et de perfection à perfection d'amour, si est-ce toutefois que la résolution de préférer la volonté de Dieu à toutes choses étant le point essentiel de l'amour sacré, et auquel l'image de l'amour éternel, c'est-à-dire, du Saint-Esprit, est représentée on ne saurait en ôter une seule pièce, que soudain toute la charité ne périsse.

Cette préférence de Dieu à toute chose est le cher enfant de la charité. Que si Agar, qui n'était qu'une Égyptienne, voyant son fils en danger de mourir, n'eut pas te courage de demeurer auprès de lui, aine le voulut quitter, disant :

Ah! je ne saurais voir mourir cet enfant, quelle merveille y a-t-il que la charité, fille de douceur et suavité céleste, ne puisse voir mourir son enfant, qui est le propos de ne jamais offenser Dieu?

Si qu'à mesure que notre franc arbitre se résout de consentir au péché, donnant par même moyen la mort à ce sacré propos ; la charité meurt avec icelui, et dit en son dernier soupir :

Hé! non jamais je ne verrai mourir cet enfant. En somme, Théotime, comme la pierre précieuse nommée prassius (prasius,prase, variété de quartz, agate) perd sa lueur en la présence de quel venin que ce soit, ainsi l'âme perd en un instant sa splendeur, sa grâce et sa beauté qui consiste au saint amour, à l'entrée et présence de quel péché mortel que ce soit, dont il est écrit que l'âme qui péchera mourra.

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CHAPITRE V.

Que la seule cause du manquement et refroidissement de la charité
est en la volonté des créatures.


Comme ce serait une effronterie impie de vouloir attribuer aux forces de notre volonté les oeuvres de l'amour sacré que le Saint-Esprit fait en nous et avec nous, aussi serait-ce une impiété effrontée de vouloir rejeter le défaut d'amour qui est en l'homme ingrat sur le manquement de l'assistance et grâce céleste, car le Saint-Esprit crie partout, au contraire, que notre perte vient de nous; que le Sauveur a apporté le feu du saint amour, et ne désire rien plus sinon qu'il brûle nos coeurs; que le salut est préparé devant la face de toutes nations, lumière pour éclairer les Gentils et pour la gloire d'Israël ; que la divine bonté ne veut point qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la connaissance de la vérité; veut que tous hommes soient sauvés le Sauveur d'iceux étant venu au monde afin que tous reçussent l'adoption des enfants, et le Sage nous avertit clairement:

Ne dis point: Il tient à Dieu. Ainsi le sacré concile de Trente inculque divinement à tous les enfants de l'Eglise sainte, que la grâce divine ne manque jamais à ceux qui font ce qu'ils peuvent, invoquant le secours céleste; que Dieu n'abandonne jamais ceux qu'il a une fois justifiée, sinon qu'eux-mêmes les premiers l'abandonnent; de sorte que s'ils ne manquent à la grâce, ils obtiendront, la gloire.

En somme, Théotime, le Sauveur est une lumière qui éclaire tout homme qui vient en ce monde.

Plusieurs voyageurs, environ l'heure de midi, un jour d'été, se mirent à dormir à l'ombre d'un arbre; mais tandis que leur lassitude et la fraîcheur de l'ombrage les tient en sommeil, le soleil s'avançant sur eux, leur porta droit aux yeux sa plus forte lumière, laquelle par l'éclat de sa clarté faisait des transparences, comme par des petits éclairs, autour de la prunelle des yeux de ces dormants, et par la chaleur qui perçait leurs paupières, les força d'une douce violence de s'éveiller; mais les uns éveillés se lèvent, et gagnant pays (gagnant du terrain, avançant), allèrent heureusement au gîte; les autres, nuit seulement ne se lovèrent pas, mais tournant le dos au soleil et enfonçant leurs chapeaux sur leurs yeux, passèrent là leur journée à dormir, jusquà ce que surpris de la nuit, et voulant néanmoins aller au louis, ils ségarent, qui çà qui là, dans une forêt à la merci des loups, sangliers et autres bêtes sauvages.

Or dites, de grâce, Théotime, ceux qui sont arrivés ne devaient-ils pas savoir tout le gré de leur contentement au soleil, ou, pour parler plus chrétiennement, au créateur du soleil?

Oui certes; car ils ne pensaient nullement à s'éveiller quand il en était temps; le soleil leur fit ce bon office, et par une agréable semonce de sa clarté et de sa chaleur, les vint amiablement réveiller.

Il est vrai qu'ils ne firent pas résistance au soleil, mais il les aida aussi beaucoup à ne point résister; car il vint doucement répandre sa lumière sur eux, se faisant entrevoir au travers de leurs paupières, et par sa chaleur, comme par son amour, il alla dessiller leurs yeux et les pressa de voir son jour.

Au contraire, ces pauvres errants n'avaient-ils pas tort de crier dans ce buis: Eh ! qu'avons-nous fait au soleil, pourquoi il ne nous a pas fait voir sa lumière comme à nos compagnons, alla que nous fussions arrivés au logis, sans demeurer en ces effroyables ténèbres?

Car qui ne prendrait la cause du soleil, ou plutôt de Dieu en main, mon cher Théotime, pour dire à ces chétifs malencontreux : Qu'est-ce, misérables, que le soleil pouvait bonnement faire pour vous, quil ne l'ait fait? Ses faveurs étaient égales envers tous vous autres qui dormiez; il vous aborda tous avec une même lumière, il vous toucha des mêmes rayons, il répandit sur vous une chaleur pareille, et malheureux que vous êtes, quoique vous vissiez vos compagnons levés prendre le bourdon pour tirer chemin (cheminer), Vous tournâtes le dos au soleil, et ne voulûtes pas employer sa clarté ni vous laisser vaincre à sa chaleur.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyVen 5 Juil - 0:36

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CHAPITRE V

Que la seule cause du manquement et refroidissement de la charité
est en la volonté des créatures.


Tenez, voilà maintenant, Théotime, ce que je veux dire. Tous les hommes sont voyageurs en cette vie mortelle: presque tous nous nous sommes volontairement endormis en l'iniquité; et Dieu, soleil de justice, darde sur tons très suffisamment, aine abondamment, les rayons de ses inspirations; il échauffe nos coeurs de ses bénédictions, touchant un chacun des attraits de son amour.

Eh! que veut dire donc que ces attraits en attirent si peu, et en tirent encore moins? Ah t certes, ceux qui étant attirés, puis tirés, suivent l'inspiration, ont grande occasion de s'en réjouir, mais non pas de s'en glorifier. Qu'ils se réjouissent, parce qu'ils jouissent d'un grand bien; ruais qu'ils ne s'en glorifient pas, puisque c'est par la pure bonté de Dieu, qui, leur laissant l'utilité de son bienfait, s'en est réservé la gloire.

Mais quant à ceux qui demeurent au sommeil de péché, ô Dieu, qu'ils ont une grande raison de lamenter, gémir, pleurer et regretter! car ils sont au malheur le plus lamentable de tous; ruais ils n'ont pas raison de se douloir et plaindre, sinon deux-mêmes, qui ont méprisé, ains ont été rebelles à la lumière, revêches aux attraits, et se sont obstinés contre l'inspiration; de sorte qu'à leur malice seule doit être à jamais malédiction et confusion, puisqu'ils sont seuls auteurs de leur perte, seuls ouvriers de leur damnation.

Ainsi les Japonais se plaignant au B. François Xavier, leur apôtre, de quoi Dieu, qui avait eu tant de soin des autres nations, semblait avoir oublié leurs prédécesseurs, ne leur ayant point fait avoir sa connaissance par le manquement de laquelle ils auraient été perdus, l'homme de Dieu leur répondit que la divine loi naturelle était plantée en l'esprit de tous les mortels, laquelle si leurs devanciers pussent observée, la céleste lumière les eût sans doute éclairés; comme au contraire l'ayant violée, ils méritèrent d'être damnés.

Réponse apostolique d'un homme, apostolique, et toute pareille à la raison que le grand Apôtre rend de la perte des anciens Gentils, qu'il dit être inexcusables d'autant qu'ayant connu le bien, ils suivirent le mal; car c'est en un mot ce qu'il inculque au premier chapitre aux Romains. Malheur sur malheur à ceux qui ne reconnaissent pas que leur malheur provient de leur malice!

CHAPITRE VI

Que nous devons reconnaître de Dieu tout l'amour que nous lui portons.


L'amour des hommes envers Dieu tient son origine, son progrès et sa perfection de l'amour éternel de Dieu envers les hommes. C'est le sentiment universel de l'Église notre mère, laquelle, avec une ardente jalousie, veut que nous reconnaissions notre salut et les moyens pour y parvenir de la seule Miséricorde du Sauveur, afin qu'en la terre comme au ciel à lui seul soit honneur et gloire.

Qu'as-tu que tu n'aies reçu? dit le divin Apôtre parlant des dons de science, éloquence, et autres telles qualités des pasteurs ecclésiastiques, et si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu ne l'avais pas reçu ? Il est vrai, nous avons tout reçu de Dieu; mais par-dessus tout, nous avons reçu les biens surnaturels du saint amour. Que si nous les avons reçus, pourquoi en prendrons-nous de la gloire?

Certes, si quelqu'un se voulait rehausser, pour avoir fait quelque progrès en l'amour de Dieu, hélas! chétif homme, lui dirions-nous, tu étais pâmé en ton iniquité, sans qu'il te fût resté ni de vie, ni de force pour te relever (comme il advint à la princesse de notre parabole, liv. III, chap. 3.), et Dieu, par son infinie bonté, accourut à ton aide, et criant à haute voix :

Ouvre la bouche de ton attention, et je la remplirai ; il mit lui-même ses doigts entre tes lèvres et desserra tes dents, jetant dedans ton coeur sa sainte inspiration, et tu l'as reçue; puis, étant remis en sentiment, il continua par divers mouvements par différents moyens de revigorer ton esprit, jusques à ce qu'il répand en icelui sa charité, comme ta vitale et parfaite santé.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI

Que nous devons reconnaître de Dieu tout l'amour que nous lui portons.


Or, dis-moi donc maintenant, misérable, qu'as-tu fait en tout cela de quoi tu te puisses vanter? Tu as consenti, je le sais bien : le mouvement de ta volonté a librement suivi celui de la grâce céleste; mais tout cela qu'est-ce autre chose, sinon recevoir l'opération divine et n'y résister pas? et qu'y a-t-il en cela que tu n'aies reçu?

Oui même, pauvre homme que tu es, tu as reçu la réception de laquelle tu te glorifies, et le consentement duquel tu te vantes; car, dis-moi, je te prie, ne m'avoueras-tu pas que si Dieu ne t'eût prévenu, tu n'eusses jamais senti sa bonté, ni par conséquent consenti à son amour?

Non, ni même tu n'eusses pas fait une seule bonne pensée pour lui. Son mouvement a donné l'être et la vie au tien, et si sa libéralité n'eût animé, excité et provoqué ta liberté par les puissants attraits de sa suavité, ta liberté fût toujours demeurée inutile à ton salut.

Je confesse que tu as coopéré à l'inspiration en consentant; mais si tu ne le sais pas, je t'apprends que ta coopération a pris naissance de l'opération de la grâce et de ta franche volonté tout ensemble, mais en telle sorte néanmoins que, si la grâce n'eût prévenu et rempli ton coeur de son opération, jamais il n'eût eu ni le pouvoir ni de vouloir de faire aucune coopération.

Mais, dis-moi derechef, je te prie, homme vil et abject, es-tu pas ridicule, quand tu penses avoir part en la gloire de ta conversion parce que tu n'as pas repoussé l'inspiration?

N'est-ce pas la fantaisie des voleurs et tyrans de penser donner la vie à ceux auxquels ils ne l'ôtent pas? et n'est-ce pas une forcenée impiété de penser que tu aies donné la sainte, efficace et vive activité à l'inspiration divine parce que tu ne la lui as pas ôtée par ta résistance?

Nous pouvons empêcher les effets de l'inspiration, mais nous ne les lui pouvons pas donner : elle tire sa force et vertu de la bonté divine, qui cet le lieu de son origine, et non de la volonté humaine, qui est le lieu de son abord.

S'indignerait-on pas de la princesse de notre parabole, si elle se vantait d'avoir donné la vertu et propriété aux eaux cordiales et autres médicaments, ou de s'être guérie elle-même; parce que, si elle n'eût reçu les remèdes que le roi lui donna et versa dans sa bouche, lorsqu'à moitié morte elle n'avait presque plus de sentiment, ils n'eussent point eu d'opération?

Oui, lui dirait-on, ingrate que vous êtes, vous pouviez vous opiniâtrer à ne point recevoir les remèdes, et même, les ayant reçus en votre bouche, vous les pouviez rejeter; mais il n'est pas vrai pourtant que vous leur ayez donné la vigueur ou vertu, car ils l'avaient par leur propriété naturelle.

Seulement vous avez consenti de les recevoir et qu'ils fissent leur action, et encore n'eussiez-vous jamais consenti, si le roi ne vous eût premièrement revigorée et puis sollicitée à les prendre : oncques vous ne les eussiez reçus, s'il ne vous eût aidée à les recevoir, ouvrant votre bouche avec ses doigts, et répandant la potion dedans icelle.

N'êtes-vous pas donc un monstre d'ingratitude de vous vouloir attribuer un bien que vous devez en tant de façons à votre cher époux?

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI

Que nous devons reconnaître de Dieu tout l'amour que nous lui portons.


Le petit admirable poisson que l'on nomme échinéis, remore ou arrête-nef (écheneis, échène ou remora, petit poisson de mer auquel les anciens attribuaient le pouvoir d'arrêter les vaisseaux), a bien le pouvoir d'arrêter ou de ne point arrêter le navire cinglant en haute mer à pleines voiles; mais il n'a pas le pouvoir de le faire ni voguer, ni cingler ou surgir; il peut empêcher le mouvement, mais il ne le peut pas donner.

Notre franc arbitre peut arrêter et empêcher la course de l'inspiration, et quand le vent favorable de la grâce céleste enfle les voiles de notre esprit, il est en notre liberté de refuser notre consentement, et empêcher par ce moyen l'effet de la faveur du vent; mais quand notre esprit cingle et fait heureusement sa navigation, ce n'est pas nous qui faisons venir le vent de l'inspiration, ni qui en remplissons nos voiles, ni qui donnons le mouvement au navire de notre coeur; ains seulement nous recevons le vent qui vient du ciel, consentons à son mouvement, et laissons aller le navire sous le vent sans l'empêcher par le remore de notre résistance.

C'est donc l'inspiration qui imprime en notre franc arbitre l'heureuse et suave influence par laquelle non seulement elle lui fait voir la beauté du bien, mais elle l'échauffe, laide, le renforce et l'émeut si doucement, que par ce moyen il se plait et écoule librement au parti du bien.

Le ciel prépare les gouttes de la fraîche rosée au printemps, et les espluye (verse en pluie) sur la face de la mer, et les mères-perles qui ouvrent leurs écailles, reçoivent ces gouttes, lesquelles se convertissent en perles (voir plus loin).

Mais au contraire les mères perles qui tiennent leurs écailles fermées, n'empêchent pas que les gouttes ne tombent sur elles; elles empêchent néanmoins qu'elles ne tombent pas dans elles.

Or, le ciel a-t-il pas envoyé sa rosée et son influence sur l'une et l'autre mère perle? Pourquoi donc l'une a-t-elle par effet produit sa perle, et l'autre non?

Le ciel avait été libéral pour celle qui est demeurée stérile, autant qu'il était requis pour la rendre fertile, mais elle a empêché l'effet de son bénéfice, se tenant fermée et couverte.

Et quant à celle qui a conçu la perle, elle n'a rien en cela quel sac tienne du ciel, non pas même son ouverture par laquelle elle a reçu la rosée; car sans le ressentiment des rayons de l'aurore qui l'ont doucement excitée, elle ne fût pas venue en la surface de la mer, ni n'eût pas ouvert son écaille.

Théotime, si nous avons quelque amour envers Dieu, à lui en soit l'honneur et la gloire qui a tout fait en nous, et sans lequel rien n'a été fait; à nous eu soit l'utilité et l'obligation. Car c'est le partage de sa divine bonté avec nous, il nous laisse le fruit de ses bienfaits et s'en réserve l'honneur et la louange: et certes, puisque nous ne sommes tous rien que par sa grâce, nous ne devons rien être que pour sa gloire.

CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.


L'esprit humain est si faible, que quand il veut trop curieusement rechercher les causes et raisons de la volonté divine, il s'embarrasse et entortille dans des filets de mille difficultés, desquelles par après il ne se peut déprendre. Il ressemble à la fumée; car en montant il se subtilise, et en se subtilisant il se dissipe. A force de vouloir relever nos discours ès choses divines par curiosité, nous nous évanouissons en nos pensées; et au lieu de parvenir à la science de la vérité, nous tombons en la folie de notre vanité.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyLun 8 Juil - 0:19

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CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.


Mais surtout nous sommes bizarres en ce qui regarde la Providence divine, touchant la diversité des moyens qu'elle nous distribue pour nous tirer à son saint amour, et par son saint amour à la gloire.

Car notre témérité nous presse toujours de rechercher pourquoi Dieu donne plus de moyens aux uns qu'aux autres; pourquoi il ne fit entre les Tyriens et Sidoniens les merveilles qu'il fit en Corozaïn et Bethsaïda, puisqu'ils en eussent si bien fait leur profit; et en somme pourquoi il tire à son amour plutôt l'un que l'autre.

O Théotime! mon ami, jamais, non jamais nous ne devons laisser emporter notre esprit à ce tourbillon de vent follet, ni penser de trouver une meilleure raison de la volonté de Dieu, que sa volonté même, laquelle est souverainement raisonnable, ains la raison de toutes les raisons, la règle de toute bonté, la loi de toute équité.

Et bien que le très saint Esprit parlant en l'Ecriture sainte rende raison en plusieurs endroits de presque tout ce que nous ne saurions désirer, touchant ce que sa providence fait en la conduite des hommes au saint amour et au salut éternel, si est-ce néanmoins qu'en plusieurs occasions il déclare quil ne faut nullement se départir du respect qui est dû à sa volonté, de laquelle nous devons adorer le propos, le décret, le bon plaisir et l'arrêt au bout duquel, comme souverain juge et souverainement équitable, il n'est pas raisonnable qu'elle manifeste ses motifs; ains suffit qu'elle die (parle, ordonne) simplement (et pour cause).

Que si nous devons charitablement, porter tant d'honneur aux décrets des cours souveraines, composées de juges corruptibles de la terre et de terre, que de croire qu'ils n'ont pas été faits sans motifs, quoique nous ne les sachions pas; eh, Seigneur Dieu ! avec quelle révérence amoureuse devons-nous adorer l'équité de votre providence suprême, laquelle est infinie en justice et bonté !

Ainsi, en mille lieux de la sacrée parole nous trouvons la raison pour laquelle Dieu a réprouvé le peuple juif. Parce, disent saint Paul et saint Barnabas, que vous repoussez la parole de Dieu, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle; voici nous nous tournons devers les Gentils.

Et qui considérera en tranquillité d'esprit le IX e, X e et XI e chapitre de l'épître aux Romains, verra clairement que la volonté de Dieu n'a point rejeté le peuple juif sans raison; mais néanmoins cette raison ne doit point être recherchée par l'esprit humain, qui au contraire est obligé de s'arrêter purement et simplement à révérer le décret divin, l'admirant avec amour comme infiniment juste et équitable, et l'aimant avec admiration comme impénétrable et incompréhensible.

C'est pourquoi ce divin apôtre conclut en cette sorte le long discours qu'il en avait fait : O profondité (profondeur) des richesses de la sagesse et science de Dieu!

Que ses jugements sont incompréhensibles, et ses voies imperceptibles! Qui connaît les pensées du Seigneur? ou qui es été son conseiller ?

Exclamation par laquelle il témoigne que Dieu fait toutes choses avec une grande sagesse, science et raison; mais en telle sorte néanmoins que l'homme n'étant pas entré au divin conseil, duquel les jugements et projets sont infiniment élevés au-dessus de notre capacité, nous devons dévotement adorer ses décrets, comme très équitables, sans en rechercher les motifs, qu'il retient en secret par devers soi afin de tenir notre entendement en respect et humilité par devers nous.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.

Saint Augustin en cent endroits enseigne cette même pratique : « Personne, dit-il, ne vient au Sauveur, sinon étant tiré. Qui c'est qu'il tire, et qu'il c'est qu'il ne tire pas; pourquoi il tire celui-ci, et non pas celui-là, n'en veuille pas juger, si tu ne veux errer.

Écoute une fois et entends. N'es-tu pas tiré? prie afin que tu sois tiré. Certes, c'est assez au chrétien vivant encore de la foi, et ne voyant pas ce qui est parfait, mais sachant seulement en partie, de savoir et croire que Dieu ne délivre personne de la damnation, sinon par Miséricorde gratuite, par Jésus-Christ notre Seigneur, et qu'il ne damne personne, sinon par sa très équitable vérité, par le même Jésus-Christ notre Seigneur.

Mais de savoir pourquoi il délivre celui-ci plutôt que celui-là, recherche qui pourra une si grande profondité de ses jugements, mais qu'il se garde du précipice, car ses décrets ne sont pas pour cela injustes, encore qu'ils soient secrets. Mais pourquoi délivre-t-il donc ceux-ci plutôt-que ceux-là? Nous disons derechef : « O homme! qui es-tu qui répondes à Dieu !

Ses jugements sont incompréhensibles. Et ajoutons ceci : Ne t'enquiers pas des choses qui sont au-dessus de toi, et ne recherche pas ce qui est au delà de tes forces. Or, il ne fait pas Miséricorde à ceux auxquels, par une vérité très secrète et très éloignée des pensées humaines, il juge qu'il ne doit pas départir sa faveur ou Miséricorde. »

Nous voyons quelquefois des enfants jumeaux dont l'un naît plein de vie, et revoit le baptême; l'autre, en naissant, perd la vie temporelle avant que de renaître à l'éternelle; l'un par conséquent est héritier du ciel, l'autre privé de l'héritage.

Or, pourquoi la divine Providence donne-t-elle des événements si divers à une si pareille naissance? Certes, on peut dire que la providence de Dieu ne viole pas ordinairement les lois de la nature; si que l'un. de ces bessons (jumeaux) étant vigoureux, et l'autre trop faible pour supporter l'effort de la sortie du sein maternel, celui-ci est mort avant que de pouvoir être baptisé, et l'autre a vécu.

La Providence n'ayant pas voulu empêcher le cours des causes naturelles, lesquelles, en cette occurrence auront été la raison de la privation du baptême en celui qui ne l'a pas eu. Et certes, cette réponse est bien solide.

Mais, suivant l'avis du divin saint Paul et de saint Augustin, nous ne devons pas nous amuser à cette considération, laquelle, quoique bonne, n'est pas toutefois comparable à plusieurs autres que Dieu s'est réservées, et qu'il nous fera connaître en paradis.

« Alors, dit saint Augustin, ce ne sera plus chose secrète pourquoi l'un plutôt que l'autre est élevé, la cause étant égale de l'un et de l'autre, ni pourquoi des miracles n'ont pas été faits parmi ceux entre lesquels, s'ils eussent été faits, ils eussent fait pénitence, et ont été faits parmi ceux qui n'étaient pas pour croire . »

Et ailleurs, ce même saint, parlant des pécheurs dont Dieu laisse l'un en son iniquité, et en relève l'autre « Or, pourquoi il retient l'un, dit-il, et ne retient pas l'autre, il n'est pas possible de le comprendre, ni loisible de s'en enquérir, puisqu'il suffit de savoir qu'il dépend de lui qu'on demeure debout, et ne vient pas de lui qu'on tombe; et derechef cela est caché et très éloigné de l'esprit humain, au moins du mien.»

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CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.


Voilà, Théotime, la plus sainte façon de philosopher en ce sujet. C'est pourquoi j'ai toujours trouvé admirable et aimable la savante modestie et très sage humilité du docteur séraphique saint Bonaventure, au discours qu'il fait de la raison pour laquelle la Providence divine destine les élus à la vie éternelle.

«Peut-être, dit-il, que c'est par la prévision des biens qui se feront par celui qui est tiré, en tant qu'ils proviennent aucunement de la volonté ; mais de savoir dire quels biens sont ceux la prévision desquels sert de motif à la divine volonté, ni je ne le sais pas distinctement, ni je ne m'en veux pas enquérir; et il n'y a point de raison, que de quelque sorte de convenance; de manière que nous en pourrions dire quelqu'une et c'en serait une autre.

C'est pourquoi nous ne saurions avec certitude marquer la vraie raison ni le vrai motif de la volonté de Dieu pour ce regard; car, comme dit saint Augustin, bien que la vérité en soit très certaine, elle est néanmoins très éloignée de nos pensées; de sorte que nous n'en saurions rien dire d'assuré, sinon par la révélation de celui auquel toutes choses sont connues.

Et d'autant qu'il n'était pas expédient pour notre salut que nous eussions connaissance de ces secrets, ains nous était plus utile de les ignorer, pour nous tenir en humilité; pour cela Dieu ne les a pas voulu révéler, et même le saint Apôtre n'a pas osé s'en enquérir, ains a témoigné l'insuffisance de notre entendement pour ce sujet, lorsqu'il s'est écrié :

O profondité des richesses de la sapience et science de Dieu ! » Pourrait-on parler plus saintement, Théotime, d'un si saint mystère? Aussi ce sont les paroles d'un très saint et judicieux docteur de l'Église.

CHAPITRE VIII

Exhortation à l'amoureuse soumission que nous devons aux décrets de la Providence divine.


Aimons donc et adorons en esprit d'humilité cette profondité des jugements de Dieu, Théotime, laquelle, comme dit saint Augustin, le saint Apôtre ne découvre pas, ains l'admire, quand il exclame : « O profondité des jugements de Dieu!

Qui pourrait compter le sable de la mer, les gouttes de la pluie, et mesurer la largeur de l'abîme ? dit cet excellent esprit de saint Grégoire de Nazianze.

Et qui pourra sonder la profondité de la divine sagesse, par laquelle elle a créé toutes choses, et les modère comme elle veut et entend? Car, de vrai, il suffit qu'à l'exemple de l'Apôtre, sans nous arrêter à la difficulté et obscurité d'icelle, nous l'admirions.

O profondité des richesses et de la sagesse et de la science de Dieu! O que ses jugements sont inscrutables, et ses voies inaccessibles! qui a connu le sentiment du Seigneur, et qui a été son conseiller ? »

Théotime, les raisons de la volonté divine ne peuvent être pénétrées par notre esprit, jusqu'à ce que nous voyions la face de celui qui atteint de bout en bout fortement, et dispose toutes choses suavement, faisant tout ce qu'il fait en nombre, poids et mesure, et auquel le Psalmiste dit: Seigneur, vous avez tout fait en sagesse.

Combien de fois nous arrive-t-il d'ignorer comment et pourquoi les oeuvres mêmes des hommes se font, «et dont, dit le même saint évêque de Nazianze, l'artisan n'est pas ignorant, encore que nous ignorions son artifice! Ni de même, certes, les choses de ce monde ne sont pas témérairement et imprudemment faites, encore que nous ne sachions pas leurs raisons. »

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyJeu 11 Juil - 8:05

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CHAPITRE VIII

Exhortation à l'amoureuse soumission que nous devons aux décrets de la Providence divine


Si nous entrons en la boutique d'un horloger, nous trouverons quelquefois un horologe (une horloge) qui ne sera pas plus gros qu'une orange, auquel il y aura néanmoins cent ou deux cents pièces, desquelles les unes serviront à la montre, les autres à la sonnerie des heures et du réveille-matin; nous y verrons des petites roues, dont les unes vont à droite, les autres à gauche.

Les unes tournent pardessus, les autres par bas; et le balancier qui, à coups mesurés, va balançant son mouvement de part et d'autre; et nous admirons comme l'art a su joindre une telle quantité de si petites pièces les unes aux autres, avec une correspondance si juste, ne sachant ni à quoi chaque pièce sert, ni à quel effet elle est faite ainsi, si le maître ne nous le dit; et seulement en général nous savons que toutes servent pour la montre ou pour la sonnerie.

On dit que les bons Indois (Indiens) s'amuseront des jours entiers auprès d'une horologe, pour ouïr sonner les heures à point nommé; et ne pouvant deviner comme cela se fait, ils ne disent pas pourtant que c'est sans art et raison, ains demeurent ravis d'amour et d'honneur envers ceux qui gouvernent les horologes, les admirant comme gens plus qu'humains (supérieurs à l'humanité).

Théotime, nous voyons ainsi cet univers, et surtout la nature humaine, comme un horologe, composé d'une si grande variété d'actions et de mouvements, que nous ne saurions nous empêcher de l'étonnement.

Et nous savons bien en général que ces pièces diversifiées en tant de sortes servent toutes, ou pour faire paraître, comme en une montre, la très sainte justice de Dieu, ou pour manifester la triomphante Miséricorde de sa bonté, comme par une sonnerie de louange.

Mais de connaître en particulier l'usage de chaque pièce, ou comme elle est ordonnée à la fin générale, ou pourquoi elle est faite ainsi, nous ne le pouvons pas entendre, sinon que le souverain ouvrier nous l'enseigne. Or, il ne nous manifeste pas son art, afin que nous l'admirions avec plus de révérence; jusquà ce qu'étant au ciel, il nous ravisse en la suavité de sa sagesse, lorsqu'en l'abondance de son amour il nous découvrira les raisons, moyens et motifs de tout ce qui se sera passé en ce monde au profit de notre salut éternel.

« Nous ressemblons, dit derechef le grand Nazianzène, à ceux qui sont affligés du vertigo ou tournoiement de tête. Il leur est advis que tout tourne sens dessus dessous autour deux, bien que ce soit leur cervelle et imagination qui tournent, et non pas les choses.

Car, ainsi rencontrant quelques événements desquels les causes nous sont inconnues, il nous semble que les choses du monde sont administrées sans raison, parce que nous ne la savons pas.

Croyons donc, que comme Dieu est le facteur et père de toutes choses, aussi en a-t-il le soin par sa providence, qui serre et embrasse toute la machine des créatures; et surtout croyons qu'il préside à nos affaires, de nous autres qui le connaissons, encore que notre vie soit agitée de tant de contrariétés, d'accidents, dont la raison nous est inconnue, afin peut-être que, ne pouvant pas arriver à cette connaissance, nous admirions la raison souveraine de Dieu, qui surpasse toutes choses; car, envers nous, la chose est aisément méprisée qui est aisément connue; mais ce qui surpasse la pointe de notre esprit, plus il est difficile d'être entendus plus aussi il nous excite à une grande admiration.

Certes les raisons de la Providence céleste seraient bien basses, si nos petits esprits y pouvaient atteindre; elles seraient moins aimables en leur suavité, et moins admirables en leur majesté, si elles étaient moins éloignées de notre capacité. »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyVen 12 Juil - 5:17

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CHAPITRE VIII

Exhortation à l'amoureuse soumission que nous devons aux décrets de la Providence divine.


Exclamons donc, Théotime, en toutes occurrences, mais exclamons d'un coeur tout amoureux envers la Providence toute sage, toute puissante et toute douce de notre Père éternel :

O profondeur des richesses, de la sagesse et de la science de Dieu ! O Seigneur Jésus, Théotime, que les richesses de la bonté divine sont excessives! Son amour envers nous est un abîme incompréhensible: c'est pourquoi il nous a préparé une riche suffisance, ou plutôt une riche affluence de moyens propres pour nous sauver, et pour nous les appliquer suavement, il use d'une sagesse souveraine, ayant par son infinie science prévu et connu tout ce qui était requis à cet effet.

Eh! que pouvons-nous craindre? ains que ne devons-nous pas espérer, étant enfants d'un Père si riche en bonté, pour nous aimer et vouloir sauver, si savant pour préparer les moyens convenables à cela, et si sage pour les appliquer, si bon pour vouloir, si clairvoyant pour ordonner, si prudent pour exécuter?

Ne permettons jamais à nos esprits de voleter par curiosité autour des jugements divins; car, comme petits papillons, nous y brûlerons nos ailes, et périrons dans ce feu sacré.

Ces jugements sont incompréhensibles, ou, comme dit saint Grégoire Nazianzène, ils sont inscrutables c'est-à-dire, nous n'en saurions reconnaître et pénétrer les motifs. Les voies et moyens par lesquels il les exécute et conduit à chef (à leur fin), ne peuvent être discernés et reconnus ; et pour bon sentiment que nous ayons, nous demeurons en défaut à chaque bout de champ, et en perdons la trace.

Car qui peut pénétrer le sens, lintelligence et l'intention de Dieu ? Qui a été son conseiller pour savoir ses projets et leurs motifs? ou qui l'a jamais prévenu par quelque service? N'est-ce pas lui au contraire qui nous prévient ès bénédictions de sa grâce, pour nous couronner en la félicité de sa gloire?

Ah! Théotime, toutes choses sont de lui, qui en est le créateur; toutes choses sont par lui, qui en est le gouverneur; toutes choses sont en lui, qui en est le protecteur.

A lui soit honneur et gloire ès siècles des siècles. Amen. Allons en paix, Théotime, au chemin du très saint amour; car qui aura le divin amour en la mort, après la mort il jouira éternellement de l'amour.

CHAPITRE IX.

D'un certain reste damour, lequel demeure maintes fois en l'âme qui a perdu la sainte charité.


Certes la vie d'un homme qui, tout alangouri, va petit à petit mourant dans un lit, ne mérite presque plus que l'on l'appelle vie: puisqu'encore qu'elle soit vie, elle est toutefois tellement mêlée avec la mort, qu'on ne saurait dire si c'est une mort encore vivante, ou une vie mourante.

Hélas ! que c'est un piteux spectacle, Théotime! mais rien plus lamentable est l'état d'une âme, laquelle, ingrate à son Sauveur, va de moment en moment en arrière, se retirant de l'amour divin par certains degrés d'indévotion et de déloyauté, jusqu'à tant que l'ayant du tout quitté, elle demeure en l'horrible obscurité de perdition; et cet amour qui est en son déclin, et qui va périssant et défaillant, est appelé amour imparfait; parce qu'encore qu'il soit entier en l'âme, il n'y est pas, ce semble, entièrement, c'est-à-dire, il ne tient quasi plus à l'âme, et est sur le point de l'abandonner.

Or, la charité étant séparée de l'âme par le péché, il y reste maintes fois une certaine ressemblance de charité, qui nous peut décevoir et amuser vainement; et je vous dirai ce que c'est.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptySam 13 Juil - 8:42

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CHAPITRE IX.

D'un certain reste d'amour, lequel demeure maintes fois en l'âme qui a perdu la sainte charité.

La charité, tandis qu''elle est en nous, produit force actions d'amour envers Dieu, par le fréquent exercice desquelles notre âme prend une certaine habitude et coutume d'aimer Dieu, qui n'est pas la charité, ains seulement un pli et inclination, que la multitude des actions a donné à notre coeur.

Après avoir fait une longue habitude de prêcher ou dire la messe par élection, il nous arrive maintes fois en songe de parler et de dire les mêmes choses que nous dirions en prêchant ou célébrant, si que la coutume ou habitude acquise par élection et vertu, est en quelque sorte pratiquée par après sans élection et sans vertu, puisque les actions faites en dormant n'ont de la vertu, à parler généralement, qu'une apparente image, et en sont seulement des simulacres et représentations. Ainsi la charité, par la multitude des actes qu'elle produit, imprime en nous une certaine facilité d'aimer, laquelle elle nous laisse, après même que nous sommes privés de sa présence.

J'ai vu, étant jeune écolier, qu'en un village proche de Paris, dans un certain puits il y avait un écho (ce serait l'origine de la rue du Puits-qui-parle, quartier du Panthéon.), lequel répétait les paroles que nous prononcions là auprès, plusieurs fois. Que quelque idiot sans expérience eût ouï ces répétitions de paroles, il eût cru qu'il y eut eu quelque homme au fond du puits qui les eût faites.

Mais nous savions déjà, par la philosophie, quil n'y avait personne dans le puits qui redit nos paroles, ains que seulement il y avait quelques concavités, en lune desquelles nos voix étant ramassées, et ne pouvant passer outre, pour ne point périr du tout, et employer les forces qui leur restaient, elles produisaient des secondes voix, et ces secondes voix ramassées dans une autre concavité en produisaient des troisièmes, et ces troisièmes en pareille façon des quatrièmes, et ainsi consécutivement jusques à onze : si que ces voix-là. faites dans le puits n'étaient plus nos voix, ains des ressemblances et images d'icelles.

Et de fait, il y avait beaucoup à dire entre nos voix et celles-là; car, quand nous disions une grande suite de mots, elles n'en redisaient que quelques-uns, raccourcissaient la prononciation des syllabes qu'elles passaient fort vitement, et avec des tons et accents tout différents des nôtres, et si (en sorte que) elles ne commençaient à former ces mots q'uaprès que nous les avions achevés de prononcer.

En somme ce n'étaient point des paroles d'un homme vivant, mais, par manière de dire, des paroles d'un rocher, d'un rocher creux et vain, lesquelles toutefois représentaient si bien la voix humaine, de laquelle elles avaient pris leur origine, qu'un ignorant s'y fût amusé et mépris.

Or je veux maintenant dire ainsi. Quand le saint amour de charité rencontre une âme maniable, et qu'il fait quelque long séjour en icelle, il y produit un second amour qui n'est pas un amour de charité, quoiqu'il provienne de la charité; ains c'est un amour humain, lequel néanmoins ressemble tellement à la charité, qu'encore que par après elle périsse en l'âme, il est d'avis qu'elle y soit toujours, d'autant qu'elle y a laissé après soi cette sienne image et ressemblance qui la représente; en sorte qu'un ignorant s'y tromperait, ainsi que les oiseaux firent en la peinture des raisins de Zeuxis, qu'ils cuidèrent être de vrais raisins, tant l'art avait proprement imité la nature.

Et néanmoins il y a bien de la différence entre la charité et l'amour humain qu'elle produit en nous; car la voix de la charité prononce, intime et opère tous les commandements de Dieu dedans nos coeurs; l'amour humain qui reste après elle, les dit voirement et intime quelquefois tous, mais il ne les opère jamais tous, ains quelques-uns seulement : la charité prononce et assemble toutes les syllabes, c'est-à-dire, toutes les circonstances des commandements de Dieu; cet amour humain en laisse toujours quelqu'une en arrière, et surtout celle de la droite et pure intention.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptySam 13 Juil - 22:46

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CHAPITRE IX.

D'un certain reste d'amour, lequel demeure maintes fois en l'âme qui a perdu la sainte charité.


Et quant au ton, la charité l'a fort égal, doux et gracieux; mais cet amour humain va toujours ou trop haut ès choses terrestres, ou trop bas ès célestes, et ne commence jamais sa besogne qu'après que la charité a cessé de faire la sienne.

Car tandis que la charité est en l'âme, elle se sert de cet amour humain, qui est sa créature, et J'emploie pour faciliter ses opérations; si que, pendant ce temps-là, les oeuvres de cet amour, comme d'un serviteur, appartiennent à la charité, qui en est la dame.

Mais la charité étant éloignée, alors les actions de cet amour sont tout à lui, et n'ont plus l'estime et valeur de la charité; car comme le bâton d'Élisée, en l'absence d'icelui, quoiqu'en la main du serviteur Giezi, qui l'avait reçu de celle d'Élisée, ne faisait nul miracle; aussi les actions faites en l'absence de la charité, par la seule habitude de l'amour humain, ne sont d'aucun mérite ni d'aucune valeur pour la vie éternelle, quoique cet amour humain ait appris à les faire de la charité, et ne soit que son serviteur.

Et cela se fait de la sorte, parce que cet amour humain, en l'absence de la charité, n'a plus aucune force surnaturelle pour porter l'âme à l'excellente action de l'amour de Dieu sur toutes choses.

CHAPITRE X

Combien cet amour imparfait est dangereux.


Hélas ! mon Théotime, voyez, je vous prie, le pauvre Judas, après qu'il eut trahi son Maître, comme il va rapporter l'argent aux Juifs, comme il reconnaît son péché, comme il parle honorablement du sang de cet Agneau immaculé. C'étaient des effets de l'amour imparfait, que la précédente charité passée lui avait laissés dans le coeur.

On descend à l'impiété par certains degrés, et nul presque ne parvient à l'extrémité de la malice en un instant.

Les parfumiers (parfumeurs), quoi qu'ils ne soient plus en leurs boutiques, portent longtemps l'odeur des parfums qu'ils ont maniés. Ainsi ceux qui ont été ès cabinets des onguents célestes, c'est-à-dire, en la très sainte charité, ils en gardent encore quelque temps après la senteur.

Quand le cerf a passé la nuit en quelque lieu, la matinée même l'assentiment (fumet, odeur) et le vent en est encore frais : le soir il est plus malaisé à prendre mais à même que ses allures sont vieilles et dures les chiens vont aussi perdant connaissance.

Quand la charité a régné quelque temps en une âme, en y trouve ses passées, sa piste, ses allures, son vent pour quelque temps, après qu'elle la quittée; mais petit à petit enfin tout cela s'évanouit, et on perd toute sorte de connaissance que jamais la charité y ait été.

Nous avons vu des jeunes gens bien nourris en amour de Dieu, qui, se détraquant, ont demeuré quelque temps au milieu de leur malheureuse décadence, qu'on ne laissait pas de voir en eux des grandes marques de leur vertu, passée; et que l'habitude acquise du temps de la charité répugnant au vice présent, on avait peine durant quelques mois de discerner s'ils étaient hors de la charité eu non, et s'ils étaient vertueux ou vicieux, jusques à ce que le progrès faisait clairement connaître que ces exercices vertueux ne prenaient pas leur origine de la charité présente, mais de la charité passée; non de l'amour parfait, mais de l'imparfait, que la charité avait laissé après soi, comme marque du logement qu'elle avait fait en ces âmes-là.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyDim 14 Juil - 23:53

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CHAPITRE X
Combien cet amour imparfait est dangereux.


Or, cet amour imparfait est bon en soi-même, Théotime, car étant créature de la sainte charité, et comme, de son train, il ne se peut qu'il ne soit bon, et d'effet à servir fidèlement la charité, tandis qu'elle a séjourné dedans l'âme, et est toujours prêt à la servir si elle y retournait; que s'il ne peut faire les actions de l'amour parfait, il n'en est pourtant pas à mépriser; car la condition de sa nature est telle.

Ainsi les étoiles, qui, en comparaison du soleil, sent fort imparfaites, sont néanmoins extrêmement bulles, regardées en particulier; et ne tenant point de rang en la présence du soleil, elles en tiennent en son absence.

Toutefois, quoique cet amour imparfait soit bon en soi, il nous est néanmoins périlleux, pour autant que (en ce que, parce que.) souvent-nous nous contentons de l'avoir lui seul; parce qu'ayant plusieurs traits extérieurs et intérieurs de la charité, pensant que ce soit elle-même que nous avons, nous nous amusons, et estimons d'être saints; tandis qu'en cette vaine persuasion les péchés qui nous ont privés de la charité, croissent, grossissent et multiplient si fort, qu'enfin ils se rendent maîtres de notre coeur.

Si Jacob n'eût point abandonné sa parfaite Rachel, et se fût toujours tenu près d'elle au jour de ses noces, il n'eût pas été trompé comme il fut; mais parce qu'il la laissa aller sans lui à la chambre, il fut tout étonné, le jour suivant, de trouver qu'en son lieu il n'avait que l'imparfaite Lia, qu'il croyait néanmoins être sa chère Rachel; mais Laban l'avait ainsi trompé.

Or, l'amour-propre nous déçoit de même façon. Pour peu que nous quittions la charité, il fourre en notre estime cette habitude imparfaite ; et nous prenons notre contentement en elle, comme si c'était la vraie charité, jusques à ce que quelque claire lumière nous fasse voir que nous sommes abusés.

Hé Dieu! n'est-ce pas une grande pitié de voir une âme qui se flatte en cette imagination d'être sainte, demeurant en repos, comme si elle avait la charité, se trouver toutefois enfin que sa sainteté est feinte, et que son repos n'est qu'une léthargie, et sa joie une manie?

CHAPITRE XI
Moyen de reconnaître cet amour imparfait.


Mais quel moyen, me direz-vous, de discerner si c'est Rachel ou Lia, la charité ou l'amour imparfait, qui me donne les sentiments de dévotion dont je suis touché? Si, examinant en particulier les objets des désirs, des affections et des desseins que vous avez présentement, vous en trouvez quelqu'un pour lequel vous voulussiez contrevenir à la volonté et au bon plaisir de Dieu, péchant mortellement, c'est hors de doute que tout le sentiment, toute la facilité et promptitude que vous avez à servir Dieu, n'a point d'autre source que de l'amour humain et imparfait; car si l'amour parfait régnait en vous, û Seigneur Dieu! il romprait toute affection, tout désir, tout dessein duquel l'objet serait si pernicieux, et ne pourrait souffrir que votre coeur le regardât.

Mais remarquez que j'ai dit cet examen devoir être fait des affections que vous avez présentement; car il n'est pas besoin de vous imaginer celles qui pourraient naître par après, puisqu'il suffit que nous soyons fidèles ès occurrences présentes, selon la diversité des temps, et que chaque saison a bien assez de son travail et de sa peine.

Que si toutefois vous vouliez exercer votre coeur à la vaillance spirituelle, par la représentation de diverses rencontres et de divers assauts, vous le pourriez utilement faire, pourvu qu'après les actes de cette vaillance imaginaire que votre coeur aurait faits, vous ne vous estimassiez point plus vaillant. Car les enfants d'Éphraïm, qui faisaient merveilles à bien décocher leurs arcs ès essais de guerre qu'ils faisaient entre eux, quand ce vint au fait et au prendre, au jour de la bataille, ils tournèrent le dos, et n'eurent seulement pas l'assurance de mettre leurs flèches au trait, ni de regarder la pointe de celles de leurs ennemis.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyLun 15 Juil - 23:25

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CHAPITRE XI
Moyen de reconnaître cet amour imparfait.


Quand donc on fait la pratique de cette vaillance pour les occurrences futures ou seulement possibles, si on a un sentiment bon et fidèle, on en remercie Dieu; car ce sentiment est toujours bon; mais pourtant on demeure avec humilité entre la confiance et défiance, espérant que moyennant l'assistance divine on ferait en l'occasion ce qu'on simagine, et craignant toutefois que, selon notre misère ordinaire, peut-être nen ferions-nous rien, et perdrions courage.

Mais si la défiance se rendait si démesurée, quil nous semblât de n'avoir ni force, ni courage, et que partant il nous arrivât du désespoir sur le sujet des tentations imaginées, comme si nous n'étions pas en la charité et grâce de Dieu, il nous faut alors faire résolution, malgré notre sentiment et découragement, de bien être fidèles en tout ce qui nous arrivera jusqu'à la tentation qui nous met en peine, et espérer que, lorsquelle arrivera, Dieu multipliera sa grâce, redoublera son secours, et nous fera toute l'assistance requise.

Et que, ne nous donnant pas la force pour une guerre imaginaire, et non nécessaire, il la nous donnera quand ce viendra au besoin. Car comme plusieurs ont perdu le coeur en l'assaut, plusieurs aussi y ont perdu la crainte, et ont pris du courage et résolution en la présence du péril et de la nécessité, qui ne l'eussent jamais su prendre en son absence.

Et ainsi plusieurs serviteurs de Dieu, se représentant les tentations absentes, s'en sont effrayés jusque presque à perdre courage, qui les voyant présentes se sont comportés fort courageusement.

Enfin ces épouvantements pris pour la représentation des assauts futurs, lorsqu'il nous semble que le coeur nous manque, il suffit de désirer du courage, et se confier en Dieu qu'il nous en donnera quand il sera temps.

Samson n'avait certes pas toujours son courage : ains il est marqué en l'Écriture que le lion des vignes de Tamnatha, venant à lui furieusement et rugissant, l'esprit de Dieu le saisit c'est-à-dire, Dieu lui donna le mouvement d'une nouvelle force et d'un nouveau courage, et il mit en pièces le lion, comme il eût fait un chevreau, et tout de même quand il défit les mille Philistins qui le voulaient défaire en la campagne de Lechi.

Ainsi, mon cher Théotime, il n'est pas nécessaire que nous ayons toujours le sentiment et mouvement du courage requis à surmonter le lion rugissant qui va ça et là rôdant pour nous dévorer ; cela nous pourrait donner de la vanité et présomption.

Il suffit bien que nous ayons bon désir de combattre vaillamment, et une parfaite confiance que l'Esprit divin nous assistera de son secours lorsque l'occasion de remployer se présentera.

LIVRE CINQUIÈME
DES DEUX PRINCIPAUX EXERCICES DE L'AMOUR SACRÉ QUI SE FONT PAR COMPLAISANCE ET BIENVEILLANCE.

CHAPITRE PREMIER

De la sacrée complaisance de l'amour; et premièrement en quoi elle consiste.


L'amour n'est autre chose, ainsi que nous l'avons dit, sinon le mouvement et écoulement du coeur qui se fait envers le bien, par le moyen de la complaisance que l'on a en icelui; de sorte que la complaisance est le grand motif de l'amour, comme l'amour est le grand motif de la complaisance.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyMar 16 Juil - 22:05

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LIVRE CINQUIÈME
DES DEUX PRINCIPAUX EXERCICES DE L'AMOUR SACRÉ QUI SE FONT PAR COMPLAISANCE ET BIENVEILLANCE.

CHAPITRE PREMIER

De la sacrée complaisance de l'amour; et premièrement en quoi elle consiste.


Or, ce mouvement se pratique ainsi envers Dieu. Nous savons par la foi que la Divinité est un abîme incompréhensible de toute perfection, souverainement infini en excellence, infiniment souverain en bonté.

Et cette vérité que la foi nous enseigne, nous la considérons attentivement par la méditation; regardant cette immensité de biens qui sont en Dieu, ou tous ensemble, par manière d'assemblage de toutes perfections, ou distinctement, considérant ses excellences l'une après l'autre; comme, par exemple, sa toute-puissance, sa toute-sagesse, sa toute-bonté, son éternité, son infinité.

Or, quand nous avons rendu notre entendement fort attentif à la grandeur des biens qui sont en ce divin objet, il est impossible que notre volonté ne soit touchée de complaisance en ce bien; et lors nous usons de notre liberté, et de l'autorité que nous avons sur nous-mêmes, provoquant notre propre coeur à répliquer et renforcer sa première complaisance par des actes d'approbation et réjouissance.

O! dit alors l'âme dévote, que vous êtes beau, mon bien-aimé, que vous êtes beau! vous êtes tout désirable; ains vous êtes le désir même. Tel est mon bien-aimé, et il est l'ami de mon coeur, ô filles de Jérusalem. O! que béni soit à jamais mon Dieu, de quoi il est si bon:

hé! que je meure, ou que je vive, je suis trop heureuse de savoir que mon Dieu est si riche en tous biens, que sa bonté est infinie, et son infinité si bonne.

Ainsi approuvant le bien que nous voyons en Dieu, et nous réjouissant d'icelui, nous faisons l'acte d'amour que l'on appelle complaisance.

Car nous nous plaisons du plaisir divin infiniment plus que du nôtre propre; et c'est cet amour qui donnait tant de contentement aux saints, quand ils pouvaient raconter les perfections de leur bien-aimé, et qui leur faisait prononcer avec tant de suavité que Dieu était Dieu.

Or, sachez, disaient-ils, que le Seigneur est Dieu. 0 Dieu! mon Dieu, vous êtes mon Dieu : J'ai dit au Seigneur: Vous êtes mon Dieu, Dieu de mon coeur; et mon Dieu est le lot de mon héritage éternellement.

Il est Dieu de notre coeur par cette complaisance, d'autant que par icelle notre coeur l'embrasse et le rend sien.

Il est notre héritage, d'autant que par cet acte nous jouissons des biens qui sont en Dieu, et comme d'un héritage, nous en tirons toute sorte de plaisir et de contentement. Par cette complaisance nous buvons et mangeons spirituellement les perfections de la Divinité; car nous nous les rendons propres et les tirons dedans notre coeur.

Les brebis de Jacob attirèrent dans leurs entrailles la variété de couleurs qu'elles voyaient en la fontaine en laquelle on les abreuvait; car en effet leurs petits agneaux s'en trouvèrent par après tachetés. Ainsi une âme éprise de l'amoureuse complaisance qu'elle prend à considérer la Divinité, et en icelle une infinité d'excellences, en attire aussi dans son coeur les couleurs, c'est-à-dire, la multitude des merveilles et perfections qu'elle contemple, et les rend siennes par le contentement qu'elle y prend.

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LIVRE CINQUIÈME
DES DEUX PRINCIPAUX EXERCICES DE L'AMOUR SACRÉ QUI SE FONT PAR COMPLAISANCE ET BIENVEILLANCE.

CHAPITRE PREMIER

De la sacrée complaisance de l'amour; et premièrement en quoi elle consiste.


O Dieu! quelle joie aurons-nous au ciel, Théotime, lorsque nous verrons le bien-aimé de nos coeurs, comme une mer infinie, de laquelle les eaux ne sont que perfection et bonté !

Alors, comme des cerfs, qui longuement pourchassés et malmenés, s'abouchant à une claire et fraîche fontaine, tirent à eux la fraîcheur de ses belles eaux; ainsi nos coeurs, après tant de langueurs et de désirs, arrivant à la source forte et vivante de la Divinité, tireront par leur complaisance toutes les perfections de ce bien-aimé, et en auront la parfaite jouissance, par la réjouissance qu'ils y prendront, se remplissant de ses délices immortelles; et en cette sorte le cher époux entrera dedans nous, comme dans son lit nuptial, pour communiquer sa joie éternelle à notre âme, selon qu'il dit lui-même, que si nous gardons la sainte loi de son amour, il viendra et fera son séjour en nous.

Tel est le doux et noble larcin de l'amour qui sans décolorer le bien-aimé, se colore de ses couleurs; sans le dépouiller, se revêt de sa robe; sans lui rien ôter, prend tout ce qu'il a, et, sans l'appauvrir, s'enrichit de ses biens; comme l'air prend la lumière sans amoindrir la splendeur originaire du soleil, et le miroir, la grâce du visage, sans diminuer celle de l'homme qui se mire.

Ils ont été faits abominables, comme les choses qu'ils ont aimées, dit le Prophète parlant des méchants et on peut de même dire des bons qu'ils se sont faits aimables comme les choses qu'ils ont aimées. Voyez, je vous prie, le coeur de sainte Claire de Montefalcoz (Sainte Claire de Monte-Falcone, 1275-1308, abbesse du monastère de Sainte-Catherine de l'ordre de Saint-Augustin, remarquable par son amour pour la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont elle ressentit toutes les douleurs).

Il prit tant de plaisir en la Passion du Sauveur et à méditer la très sainte Trinité, qu'aussi tira-t-il dedans soi toutes les marques de la Passion, et une représentation admirable de la Trinité, s'étant fait comme les choses qu'il aimait.

L'amour que le grand apôtre saint Paul portait à la vie, mort et Passion de notre Seigneur, fut si grand, qu'il tira la vie même, la mort et la Passion de ce divin Sauveur dans le coeur de son amoureux serviteur, duquel la volonté en était remplie par dilection, sa mémoire par méditation, et son entendement par contemplation.

Mais par quel canal et conduit était venu le doux Jésus dans le coeur de saint Paul ? Par le canal de la complaisance, comme il le déclare lui-même disant : Jà (Vieux mot employé par les auteurs du XVII e siècle.) n'advienne que je me glorifie, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ .

Car si vous y prenez bien garde, entre se glorifier en une personne, et se complaire en icelle, prendre à gloire et prendre à plaisir une chose, il n'y a pas antre différence, sinon que celui qui prend une chose à gloire, outre le plaisir, il ajoute l'honneur, l'honneur n'étant pas sans plaisir, bien que le plaisir puisse être sans honneur; cette âme donc avait une telle complaisance, et se sentait tant honorée en la bonté divine qui reluit en la vie, mort et Passion du Sauveur, qu'il ne prenait aucun plaisir qu'en cet honneur, et c'est cela qui lui fait dire là n'advienne que je me glorifie, sinon en la croix de mon Sauveur comme il dit aussi qu'il ne vivait pas lui-même, ains Jésus-Christ vivait en lui.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE II

Que par la Sainte complaisance nous sommes rendus
comme petits enfants aux mamelles de notre Seigneur.


O Dieu que l'âme est heureuse, qui prend son plaisir à savoir et connaître que Dieu est Dieu, et que sa bonté est une infinie bonté !

Car ce céleste époux, par cette porte de la complaisance, entre en elle et soupe avec nous, comme nous avec lui.

Nous nous paissons avec lui de sa douceur, par le plaisir que nous y prenons, et rassasions notre coeur ès perfections divines, par l'aise que nous en avons.

Et ce repas est un souper, à cause du repos qui le suit, la complaisance nous faisant doucement reposer en la suavité du bien qui nous délecte, et duquel nous repaissons notre coeur; car, comme vous savez, Théotime, le coeur se paît des choses esquelles il se plaît; si qu'en notre langue française on dit que l'un se paît de l'honneur, l'autre des richesses, comme le Sage avait dit que la bouche des fous se paît d'ignorance; et la souveraine Sagesse proteste que sa viande, c'est-à-dire son plaisir, n'est autre chose que de taire ta volonté de son Père.

En somme, l'aphorisme des médecins est vrai, que ce qui est savouré, nourrit; et celui des philosophes, ce qui plaît, paît.

Que mon bien-aimé vienne en son jardin, dit l'épouse sacrée, et qu'il y mange le fruit de ses pommes.

Or, le divin époux vient en son jardin quand il vient en l'âme dévote; car puisqu'il se plaît d'être avec les enfants des hommes, où peut-il mieux loger qu'en la contrée de l'esprit qu'il a fait à son image et ressemblance ?

En ce jardin, lui-même y plante la complaisance amoureuse que nous avons en sa bonté, et de laquelle nous nous paissons; comme de même sa bonté se plaît et se paît en notre complaisance, ainsi que derechef notre complaisance s'augmente de quoi Dieu se plait de nous voir plaire en lui; de sorte que ces réciproques plaisirs font l'amour d'une incomparable complaisance, par laquelle notre âme, faite jardin de son époux, et ayant de sa bonté les pommiers des délices, elle lui en rend le fruit, puisqu'il se plaît de la complaisance qu'elle a en lui.

Ainsi tirons-nous le coeur de Dieu dedans le nôtre, et il y répand son baume précieux.

Et ainsi se pratique ce que la sainte épouse dit avec tant d'allégresse :

Le roi de mon coeur m'a menée dans ses cabinets (coffres, buffets); nous tressaillerons et nous réjouirons en vous, nous ramentevant (souvenant) de vos mamelles plus aimables que le vin; les bons vous aiment.

Car, je vous prie, Théotime, qui sont les cabinets de ce roi d'amour, sinon ses mamelles qui abondent en variété de douceurs et suavités ?

La poitrine et les mamelles de la mère sont les cabinets des trésors du petit enfant; il n'a point d'autres richesses que celles-là, qui lui sont plus précieuses que l'or et le (la topaze, mot masculin en grec et en latin) topase, plus aimables que le reste du monde.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE II

Que par la Sainte complaisance nous sommes rendus comme petits enfants aux mamelles de notre Seigneur.


L'âme donc qui contemple les trésors infinis de perfections divines en son bien-aimé, se tient pour trop heureuse et riche, d'autant que l'amour rend sien par complaisance tout le bien et contentement de ce cher époux.

Et tout ainsi que l'enfançon fait de petits élans du côté du sein de sa mère, et trépigne d'aise de le voir découvert, comme la mère aussi, de son côté, le lui présente avec un amour toujours un peu empressé; de même l'âme dévote ressent des tressaillements et élans de joie non pareille pour le plaisir qu'elle a de regarder les trésors des perfections du roi de son saint amour, et surtout quand elle voit que lui-même les lui montre par amour, et qu'entre ces perfections celle de son amour infini reluit excellemment.

Eh! n'a-t-elle pas raison, cette belle âme, de s'écrier : O mon roi, que vos richesses sont aimables, et que vos amours sont riches! Eh! qui en a plus de joie, ou vous qui en jouissez, ou moi qui me'n réjouis?

Nous tressaillerons d'allégresse en la souvenance de votre sein si fécond en toute excellence de suavité moi, parce que mon bien-aimé en jouit; vous, parce que votre bien-aimé s'en réjouit: car ainsi nous nous en réjouissons tous deux, puisque votre bonté vous fait jouir de ma réjouissance, et mon amour me fait réjouir de votre jouissance.

Ah ! les justes et bons vous aiment. Et comment pourrait-on être bon et s'aimer par une si grande bonté? Les princes terrestres ont leurs trésors ès cabinets de leurs palais, leurs armes en leurs arsenaux; mais le prince céleste, il a son trésor en son sein, ses armes en sa poitrine, et parce que son trésor et sa bonté, comme ses armes, sont ses amours, son sein ressemble à celui d'une douce mère, dont les mamelles sont comme deux cabinets riches en douceur de bon lait, armés d'autant de traits pour assujettir le cher petit poupon comme il en peut faire de traites (Opposition de traits et traites, concession aux habitudes d'antithèse de l'époque) en tétant.

Certes, la nature a logé les mamelles en la poitrine, afin que la chaleur du coeur y faisant la concoction (digestion dans l'ancienne physiologie) du lait, comme la mère est la nourrice de l'enfant, le coeur d'icelle en fût aussi le nourricier, et que le lait fût une viande toute d'amour, meilleure cent fois que le vin.

Notez cependant, Théotime, que la comparaison du lait et du vin semble si propre à l'épouse sacrée, qu'elle ne se contente pas de dire une fois que les mamelles de son époux surpassent le vin; mais elle le répète par trois fois.

Le vin, Théotime, est le lait des raisins, et le lait est le vin des mamelles; aussi l'épouse sacrée dit que son bien-aimé est raisin pour elle, mais raisin (cyprin parfumé par les fleurs), c'est-à-dire, d'une odeur excellente.

Moïse dit que les Israélites pouvaient boire le sang très pur et très bon du raisin; et Jacob décrivant à son fils Judas la fertilité du lot qu'il aurait en la terre promise, prophétisa sous cette figure la véritable félicité des chrétiens, disant que le Sauveur laverait sa robe, c'est-à-dire, la sainte Eglise, au sang du raisin, c'est-à-dire, en son propre sang.

Or, le sang et le lait ne sont non plus différents l'un de l'autre que le verjus et le vin; car comme le verjus mûrissant par la chaleur du soleil change de couleur, devient vin agréable, et se rend propre à nourrir; aussi le sang assaisonné par la chaleur du coeur prend la belle couleur blanche, et devient une nourriture grandement convenable aux enfants.

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CHAPITRE II
Que par la Sainte complaisance nous sommes rendus

comme petits enfants aux mamelles de notre Seigneur.


Le lait, qui est une viande cordiale toute d'amour, représente la science et théologie mystique, c'est-à-dire, le doux savourement provenant de la complaisance amoureuse que l'esprit reçoit, lors. qu'il médite les perfections de la bonté divine; mais le vin signifie la science ordinaire et acquise qui se tire à force de spéculations sous le pressoir de plusieurs arguments et disputes.

Or, le lait que nos âmes sucent ès mamelles de la charité de notre Seigneur vaut mieux incomparablement que le vin que nous tirons des discours humains; car le lait prend son origine de l'amour céleste qui le prépare à ses enfants avant même qu'ils y aient pensé; il a un goût amiable et suave, son odeur surpasse tous les parfums, il rend l'haleine fraîche et douce comme d'un enfant de lait, il donne une joie sans insolence, il enivre sans hébéter, il ne lève pas le sens mais il le relève.

Quand le saint homme Isaac embrassa et baisa son cher enfant Jacob, il sentit la bonne odeur de ses vêtements, et soudain parfumé d'un plaisir extrême : O ! dit-il, voici que l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ fleuri que Dieu a béni.

L'habit et le parfum étaient en Jacob, mais lsaac en eut la complaisance et réjouissance. Hélas! l'âme qui tient par amour son Sauveur entre les bras de ses affections, combien délicieusement sent-elle les parfums des perfections infinies qui se retrouvent en lui! et avec quelle complaisance dit-elle en soi-même : Ah! voici que la senteur de mon Dieu est comme la senteur d'un jardin fleurissant!

Eh! que ses mamelles sont précieuses, répandant des parfums souverains ! Ainsi l'esprit du grand saint Augustin, balançant entre les sacrés contentements qu'il avait à considérer, d'un côté ce mystère de la naissance de son Maître, et de l'autre part le mystère de la Passion, s'écriait tout ravi en cette complaisance

Entre l'un et l'autre mystère,
Auquel dois-je mon coeur ranger.
D'un côté, le sein de la mère
M'offre son lait pour en manger;
De l'autre, la plaie salutaire
Jette son sang pour m'abreuver.

CHAPITRE III
Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu, et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


L'amour que nous portons à Dieu prend son origine de la première complaisance que notre coeur sent, soudain qu'il aperçoit la bonté divine, lorsqu'il commence à tendre vers icelle.

Or, quand nous accroissons et renforçons cette première complaisance par le moyen de d'exercice de l'amour, ainsi que nous avons déclaré ès chapitres précédents, alors nous attirons dedans notre coeur les perfections divines, et jouissons de la divine bonté par la réjouissance que nous y prenons, pratiquant cette première partie du contentement amoureux que l'épouse sacrée exprime, disant: Mon bien-aimé est à moi.

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CHAPITRE III

Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu, et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


Mais parce que cette complaisance amoureuse étant en nous qui l'avons, ne laisse pas d'être en Dieu en qui nous la prenons, elle nous donne réciproquement à la divine bonté; si que par ce saint amour de complaisance nous jouissons des biens qui sont en Dieu, comme s'ils étaient nôtres. Mais parce que des perfections divines sont plus fortes que notre esprit, entrant en icelui, elles le possèdent réciproquement; de sorte que nous ne disons pas seulement que Dieu est nôtre par cette complaisance, mais aussi que nous sommes à lui.

L'herbe aproxis (Aporoxis, fraxinelle. Cette plante secrète une huile volatile formant durant la nuit comme une vapeur qui l'environne. Si l'on approche une bougie, l'atmosphère jette une lueur et brûle rapidement, sans endommager la plante), ainsi que nous avons dit ailleurs, a une si grande correspondance avec le feu, qu'encore qu'elle en soit éloignée, soudain néanmoins qu'elle est à son aspect, elle attire la flamme et commence à brûler, concevant son feu non tant à la chaleur qu'à la lueur de celui qu'on lui présente.

Quand donc par cette attraction elle s'est unie au feu, si elle savait parler, ne pourrait-elle pas dire : Mon bien-aimé feu est mien, puisque je l'ai attiré à moi, et que je jouis de ses flammes ; mais moi je suis aussi à lui, car si je l'ai attiré à moi, il me réduit en lui, comme plus fort (...): il est mon feu, et je suis son herbe; je l'attire, et il me brûle.

Ainsi notre coeur s'étant mis en la présence de la divine bonté, et ayant attiré les perfections d'icelle par la complaisance qu'il y prend, peut dire en vérité: La bonté de Dieu est toute mienne, puisque je jouis de ses excellences, et moi je suis tout sien, puisque ses contentements me possèdent.

Par la complaisance, notre âme, comme une toison de Gédéon, se remplit toute de la rosée céleste et cette rosée est à la toison, parce qu'elle est descendue en icelle; mais réciproquement la toison est à la rosée, parce qu'elle est détrempée par icelle et en reçoit le prix.

Qui est plus l'une à l'autre, ou la perle à l'huître, ou l'huître à la perle? La perle est à l'huître qui la attirée à soi; mais l'huître est à la perle, laquelle lui donne la valeur et l'estime. La complaisance nous rend possesseurs de Dieu, tirant en nous les perfections d'icelui, et nous rend possédés de Dieu, nous attachant et appliquant aux perfections d'icelui.

Or, en cette complaisance nous assouvissons tellement notre âme de contentement, que nous ne laissons pas de désirer de l'assouvir encore, et savourant la bonté divine, nous la voudrions encore savourer; en nous rassasiant nous voudrions toujours manger, comme en mangeant nous nous sentons rassasier.

Le chef des apôtres ayant dit dans sa première épître que les anciens prophètes avaient manifesté les grâces qui devaient abonder parmi les chrétiens, et entre autres choses la Passion de notre Seigneur et la gloire qui la devait suivre, tant par la résurrection de son corps que par l'exaltation de son nom ; enfin il conclut que les anges mêmes désirent de regarder les mystères de la rédemption en ce divin Sauveur, auquel, dit-il, les anges désirent regarder.

Mais comme donc se peut-il entendre que les anges qui voient le Rédempteur, et en icelui tous les mystères de notre salut, désirent encore néanmoins de le voir ? Théotime, ils le voient certes toujours, mais d'une vue si agréable et délicieuse, que la complaisance qu'ils en ont les assouvit sans leur ôter le désir, et les fait désirer sans leur ôter l'assouvissement: la jouissance n'est pas diminuée par le désir, ains en est perfectionnée; comme leur désir n'est pas étouffé, ains affiné (aiguisé) par la jouissance.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyLun 22 Juil - 23:55

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CHAPITRE III

Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu,
et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


La jouissance d'un bien qui contente toujours, ne flétrit jamais, ains se renouvelle et fleurit sans cesse; elle est toujours aimable, toujours désirable. Le continuel contentement des célestes amoureux produit un désir perpétuellement content, comme leur continuel désir fait naît en eux un contentement perpétuellement désiré. Le bien qui est fini termine le désir quand il donne la jouissance, et ôte la jouissance quand il donne le désir, ne pouvant être possédé et désiré tout ensemble.

Mais le bien infini fait régner le désir dans la possession, et la possession dans le désir, ayant de quoi assouvir le désir par sa sainte présence, et de quoi le faire toujours vivre par la grandeur de son excellence, laquelle nourrit, en tous ceux qui la possèdent, un désir toujours content et un contentement toujours désireux (Ce passage rempli d'antithèses est encore un tribut payé au goût douteux de la littérature de l'époque.).

Imaginez-vous, Théotime, ceux qui tiennent-en leur bouche l'herbe scitique (Herbe scitique, ou scythique, qui rassasie et désaltère, peut-être du nom des Scythes, qui s'enivraient aisément.); car, à ce qu'on dit, ils n'ont jamais ni faim ni soif, tant elle les rassasie, et jamais pourtant ils ne perdent l'appétit, tant elle les sustente délicieusement.

Quand notre volonté a rencontré Dieu, elle se repose en lui, y prenant une souveraine complaisance, et néanmoins elle ne laisse pas de faire le mouvement de son désir; car comme elle désire d'aimer, elle aime aussi de désirer; elle a le désir de l'amour et l'amour du désir.

Le repos du coeur ne consiste pas à demeurer immobile, mais à n'avoir besoin de rien; il ne gît pas à n'avoir point de mouvement, mais à n'avoir point d'indigence de se mouvoir.

Les esprits perdus ont un mouvement éternel sans nul mélange de tranquillité : nous autres mortels, qui sommes encore en ce pèlerinage, avons tantôt du repos, tantôt du mouvement en nos affections; les esprits bienheureux ont ton jour le repos en leurs mouvements et le mouvement en leur repos, n'y ayant que Dieu seul qui ait le repos sans mouvement, parce qu'il est souverainement un acte pur et substantiel.

Or, bien que, selon la condition ordinaire de cette vie mortelle, nous n'ayons pas le repos en notre mouvement, si est-ce toutefois que lorsque nous faisons les essais des exercices de la Vie immortelle, c'est-à-dire, que nous pratiquons les actes du saint amour, nous trouvons du repos dans le mouvement de nos affections : et du mouvement au repos de la complaisance que nous avons en notre bien-aimé, recevant par ce moyen des avant-goûts de la future félicité à laquelle nous aspirons.

S'il est vrai que le caméléon vive de l'air (Le caméléon se nourrit d'insectes, mais peut rester des mois entiers sans manger.), partout où il va dans l'air, il a de quoi se repaître; que s'il se remue d'un lieu à l'autre, ce n'est pas pour chercher de quoi se rassasier, mais pour s'exercer dedans son aliment, comme les poissons dans la mer.

Qui désire Dieu en le possédant, ne le désire pas pour le chercher, mais pour exercer cette affection dedans le bien même duquel il jouit; car le coeur ne fait pas ce mouvement de désir comme prétendant à la jouissance pour l'avoir, puisqu'il l'a déjà, mais comme s'étendant en la jouissance laquelle il a non pour obtenir le bien, mais pour s'y récréer et entretenir; non pour en jouir, mais pour s'y esjouir (savourer), ainsi que nous marchons et nous émouvons pour aller en quelque délicieux jardin, auquel étant arrivés, nous ne laissons pas de marcher et nous remuer derechef, non plus pour y venir, mais pour nous promener et passer le temps en icelui; nous avons marché pour aller jouir de l'aménité du jardin: y étant, nous marchons pour nous esjouir en la jouissance d'icelui.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyMar 23 Juil - 23:10

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CHAPITRE III

Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu, et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


Requérez l'Éternel avec un grand courage,
Sans cesser de toujours rechercher son visage.

On cherche toujours celui qu'on aime toujours, dit le grand saint Augustin; l'amour cherche ce qu'il a trouvé, non afin de l'avoir, mais pour toujours l'avoir. En somme, Théotime, l'âme qui est en l'exercice de l'amour de complaisance, crie perpétuellement en son sacré silence : Il me suffit que Dieu soit Dieu, que sa bonté soit infinie, que sa perfection soit immense; que je meure ou que je vive, il importe peu pour moi, puisque mon cher bien-aimé vit éternellement d'une vie toute triomphante. La mort même ne peut attrister le coeur qui sait que son souverain amour est vivant.

C'est assez pour l'âme qui aime que celui qu'elle aime plus que soi-même, soit comblé de biens éternels, puisqu'elle vit plus en celui qu'elle aime qu'en celui qu'elle anime; ains qu'elle ne vit pas elle-même, mais son bien-aimé vit en elle.

CHAPITRE IV

De l'amoureuse condoléance par laquelle la complaisance de l'amour est encore mieux déclarée.

La compassion, condoléance, commisération ou Miséricorde, n'est autre chose qu'une affection qui nous fait participer à la passion et douleur de celui que nous aimons, tirant la misère qu'il souffre dans notre coeur, dont elle est appelée Miséricorde, comme qui dirait une misère de coeur:

comme la complaisance tire dedans le coeur de l'amant le plaisir et contentement de la chose aimée. Or, c'est l'amour qui fait l'un et l'autre effet par la vertu qu'il a d'unir le coeur qui aime à ce qui est aimé, rendant par ce moyen les biens et les maux des amis communs, et ce qui se passe en la compassion donne beaucoup de clarté à ce qui regarde la complaisance.

La compassion tire sa grandeur de celle de l'amour qui la produit. Ainsi sont grandes les condoléances des mères sur les afflictions de leurs enfants uniques, comme l'Écriture témoigne souvent. Quelle condoléance dans le coeur d'Agar sur la douleur de son Ismaël, qu'elle voyait presque périr de soif au désert! Quelle commisération en l'âme de David sur la mort de son Absalon!

Eh! ne voyez-vous pas le coeur maternel du grand Apôtre : malade avec les malades, brûlent de zèle pour les scandalisés, avec une douleur continuelle pour la perte des Juifs, et mourant tous les jours pour ses chers enfants spirituels ? Mais surtout considérez comme l'amour tire toutes les peines, tous les tourments, les travaux, les souffrances, les douleurs, les blessures, la passion, la croix, et la mort même de notre Rédempteur, dans le coeur de sa très sacrée mère.

Hélas! les mêmes clous qui crucifièrent le corps de ce divin enfant, crucifièrent aussi le coeur de la mère; les mêmes épinés qui percèrent son chef, outrepercèrent (traversèrent) l'âme de cette mère toute douce; elle eut les mêmes misères de son fils par commisération; les mêmes douleurs, par condoléance ; les mêmes passions, par compassion; et en somme l'épée de la mort qui transperça le corps de ce très aimé fils, outreperça de même.

Je(?) de cette très amante mère : dont elle pouvait bien dire qu'il lui était un bouquet de myrrhe au milieu de ses mamelles, c'est-à-dire, en sa poitrine et au milieu de son coeur. Jacob oyant la triste quoique fausse nouvelle de la mort de son cher Joseph. vous voyez quelle affliction il en sent : Ah ! dit-il, je descendrai en regret aux enfers; c'est-à-dire, aux limbes, dans le sein dAbraham, vers cet enfant.

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CHAPITRE IV

De l'amoureuse condoléance par laquelle la complaisance de l'amour est encore mieux déclarée.


La condoléance tire aussi sa grandeur de celle des douleurs que l'on voit souffrir à ceux que l'on aime; car, pour petite que soit lamitié, si les maux qu'on voit endurer sont extrêmes, ils nous font une grande pitié. On voit pour cela César pleurer sur Pompée, et les filles de Jérusalem ne surent jamais s'empêcher de pleurer sur notre Seigneur, bien que la plupart d'entre elles ne lui fussent pas grandement affectionnées, comme aussi les amis de Job, quoique mauvais amis, firent de grands gémissements, voyant l'effroyable spectacle de son incomparable misère.

Et quel grand cour de douleur au coeur de Jacob de penser que son cher enfant était trépassé d'une mort si cruelle, comme est celle d'être dévoré d'une bête sauvage! Mais la commisération, outre tout cela, se renforce merveilleusement par la présence de l'objet misérable. Pour cela, la pauvre Agar s'éloignait de son fils languissant, afin d'alléger en quelque sorte la douleur de compassion qu'elle sentait, disant : Je ne verrai pas mourir l'enfant; comme au contraire notre Seigneur pleure voyant le sépulcre de son bien-aimé Lazare, et regardant sa chère Jérusalem ; et notre bonhomme Jacob est outré de douleur quand il voit la robe ensanglantée de son pauvre petit Joseph.

Or, autant de causes agrandissent la complaisance. A mesure que l'ami nous est plus cher, nous avons plus de plaisir en son contentement, et son bien entre plus avant en notre âme; que si le bien est excellent, notre joie en est aussi plus grande. Mais si nous voyons l'ami en la jouissance d'icelui, notre réjouissance en devient extrême. Quand le bon Jacob sut que son fils vivait, ô Dieu, quelle joie! son esprit revint en lui, il revécut, et, par manière de dire, il ressuscita. Mais qu'est-ce à dire, il revécut ou il ressuscita?

Théotime, les esprits ne meurent de leur propre mort que par le péché qui les sépare de Dieu, lequel est leur vraie vie surnaturelle; mais ils meurent quelquefois de la mort dautrui, et cela arriva an bon Jacob duquel nous parlons, car l'amour qui tire dans le coeur de l'amant le bien et le mal de la chose aimée, l'un par complaisance, l'autre par commisération, tira la mort de l'aimable Joseph dans le coeur de l'amant Jacob, et, par un miracle impossible à toute autre puissance quà celle de l'amour, l'esprit de ce bon père était plein de la mort de celui qui était vivant et régnant, d'autant que l'affection ayant été trompée devança l'effet.

Or, quand au contraire il sut qu'en vérité son fils était en vie, l'amour, qui avait si longuement tenu le trépas présupposé du fils dans l'esprit de ce bon père, voyant qu'il avait été déçu, rejeta promptement cette feinte mort, et en sa place fit entrer la véritable vie de ce même enfant.

Ainsi donc il revécut d'une nouvelle vie, parce que la vie de son fils entra dans son esprit par complaisance, et l'anima d'un contentement nonpareil, duquel se trouvant assouvi, et ne tenant plus compte d'aucun autre plaisir en comparaison d'icelui : Il me suffit, dit-il, si mon enfant Joseph est en vie. Mais quand de ses propres yeux il vit par expérience la vérité des grandeurs de ce cher enfant en Gessen, penché sur lui, et pleurant assez longtemps sur le cou d'icelui :

Eh ! dit-il, maintenant je mourrai joyeux, mon cher fils, puisque l'ai vu votre face, et que vous vivez encore. O Dieu, Théotime, quelle joie! et que ce vieillard l'exprime excellemment! Car que vent-il dire par ces paroles: Maintenant je mourrai content, puisque j'ai vu ta face; sinon que son allégresse est si grande qu'elle est capable de rendre joyeuse et agréable la mort même, qui est la plus triste et horrible chose du monde?

Dites-moi, je vous prie, Théotime, qui ressent plus le bien de Joseph, ou lui qui en jouit, ou Jacob qui s'en réjouit? Certes, si le bien n'est bien que pour le contentement quil nous donne, le père en a autant et plus que le fils; car le fils, avec la dignité de vice-roi quil possède, a par conséquent beaucoup de soins et d'affaires, mais le père jouit par complaisance, et possède purement ce qui est de bon en cette grandeur et dignité de son fils, sans charge, sans soin et sans peine. Je mourrai joyeux, dit-il. Hélas! qui ne voit son contentement?

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IV

De l'amoureuse condoléance par laquelle la complaisance de l'amour est encore mieux déclarée.


Si la mort même ne peut troubler sa joie, qui la pourra donc jamais altérer? Si son aise vit emmi les détresses de la mort, qui la pourra jamais éteindre? L'amour est fort comme la mort, et les allégresses de l'amour surmontent les tristesses de la mort; car la mort ne les peut faire mourir, ains les avive; si que comme il y a un feu qui par merveille se nourrit en une fontaine proche de Grenoble (La Fontaine ardente, une des merveilles du Dauphiné. Émanation de gaz combustibles qui donnent une flamme de 30 à 40 centimètres d'élévation), ainsi que nous savons fort assurément, et que même le grand saint Augustin atteste, aussi la sainte charité est si forte qu'elle nourrit ses flammes et ses consolations emmi les plus tristes angoisses de la mort, et les eaux des tribulations ne peuvent éteindre son feu.

CHAPITRE V

De la condoléance et complaisance de l'amour en la Passion de notre Seigneur.


Quand je vois mon Sauveur sur le mont des Olives, avec son âme triste jusquà la mort, hé! Seigneur Jésus, ce dis-je, qui a pu porter ces tristesses de la mort dans l'âme de la vie, sinon l'amour, qui excitant la commisération, attira par icelle nos misères dans votre coeur souverain ? Or, une âme dévote voyant cet abîme d'ennuis et de détresses en ce divin amant, comme peut-elle demeurer sans une douleur saintement
amoureuse?

Mais considérant d'ailleurs que toutes les afflictions de son bien-aimé ne procèdent pas d'aucune imperfection ni manquement de force, ains de la grandeur de sa chère dilection, elle ne peut qu'elle ne se fonde toute d'un amour saintement douloureux. Si qu'elle s'écrie, je suis noire de douleur par compassion, mais je suis belle d'amour par complaisance; les angoisses de mon bien-aimé m'ont toute décolorée. Car comme pourrait une fidèle amante voir tant de tourments en celui qu'elle aime plus que sa vie, sans en devenir toute transie, (...) et desséchée de douleur?

Les pavillons des nomades perpétuellement exposés aux injures de l'air et de la guerre sont presque toujours fripés et couverts de poussière; et moi tout exposée aux regrets que par condoléance je reçois des travaux non pareils de mon divin Sauveur, je suis toute couverte de détresse et transpercée de douleur; mais parce que les douleurs de celui que j'aime proviennent de son amour, è mesure quelles m'affligent par compassion, elles me délectent par complaisance.

Car comme pourrait une fidèle amante n'avoir pas un extrême contentement de se voir tant aimée de son céleste époux? Pour cela donc la beauté de l'amour est en la laideur de la douleur. Que si je porte le deuil sur la passion et la mort de mon Roi, toute halée et noire de regret, je ne laisse pas d'avoir une douceur incomparable de voir l'excès de son amour emmi les travaux de ses douleurs; et les tentes de Salomon toutes brodées et recamées (brodées) en une admirable diversité d'ouvrages ne furent jamais si belles que je suis contente, et par conséquent douce, amiable et agréable eu la variété des sentiments d'amour que j'ai parmi ces douleurs.

L'amour égale les amants. Hé ! je le vois, ce cher amant, qu'il est an (eu d'amour, brûlant dans un buisson épineux de douleur, et j'en suis toute de même; je suis tout enflammée d'amour dedans les halliers de mes douleurs, je suis un lis environné d'épines. Hé ! ne veuillez pas regarder seulement les horreurs de mes poignantes douleurs, mais voyez la beauté de mes agréables amours.

Hélas ! il souffre des douleurs insupportables, ce divin amant bien-aimé; c'est cela qui m'attriste et me fait pâmer d'angoisses; mais il prend plaisir à souffrir, il aime ses tourments et meurt d'aise de mourir de douleur pour moi. C'est pourquoi comme ,je suis dolente de ses douleurs, je suis aussi toute ravie d'aise de son amour; non seulement je m'attriste avec lui, mais je me glorifie en lui.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE V

De la condoléance et complaisance de l'amour en la Passion de notre Seigneur.


Ce fut cet amour, Théotime, qui attira sur l'amoureux séraphique saint François les stigmates, et sur l'amoureuse angélique sainte Catherine de Sienne les ardentes blessures du Sauveur, la complaisance amoureuse ayant aiguisé les pointes de la compassion douloureuse, ainsi que le miel rend plus pénétrante et sensible l'amertume de l'absinthe: comme au contraire la suave odeur des roses est affinée par le voisinage des aulx qui sont plantés près des rosiers.

Car de même l'amoureuse complaisance que nous avons prise en l'amour de notre Seigneur, rend infiniment plus forte la compassion que nous avons de ses douleurs, comme réciproquement, repassant de la compassion des douleurs à la complaisance des amours, le plaisir en est bien plus ardent et relevé.

Alors se pratique la douleur de l'amour, et l'amour de la douleur: alors la condoléance amoureuse, et la complaisance douloureuse, comme d'autres Esaü et Jacoh, débattant à qui fera plus d'efforts, mettent l'âme en des convulsions et agonies incroyables, et se fait une extase amoureusement douloureuse, et douloureusement amoureuse.

Aussi ces grandes âmes de saint François et sainte Catherine sentirent des amours nonpareils en leurs douleurs, et des douleurs incomparables eu leurs amours, lorsqu'elles furent stigmatisées; savourant l'amour joyeux d'endurer pour l'ami, que leur Sauveur exerça au suprême degré sur l'arbre de la croix. Ainsi naît l'union précieuse de notre coeur avec son Dieu, laquelle comme un Benjamin mystique est enfant de douleur et de joie tout ensemble.

Il ne se peut dire, Théotime, combien le Sauveur désire d'entrer dans nos âmes par cet amour de complaisance douloureuse. Hélas ! dit-il, ouvre-moi, ma chère soeur, mon amie, ma colombe, ma toute pure, car ma tête est toute pleine de rosée, et mes cheveux des gouttes de la nuit. Qui est cette rosée, et qui sont ces gouttes de la nuit, sinon les afflictions et peines de sa Passion ?

Les perles, certes comme nous avons dit assez souvent, ne sont autre chose que gouttes de la rosée, que la fraîcheur de la nuit éploie sur la face de la mer, reçues dans les écailles des huîtres ou mères perles ( Inutile de dire que cette opinion populaire sur l'origine des perles n'est pas conforme aux données scientifiques .

Hé ! veut dire le divin amour de l'âme, je suis chargé des peines et sueurs de ma Passion qui se passa presque toute, ou ès ténèbres de la nuit, ou en la nuit des ténèbres que le soleil s'obscurcissant fit au plus fort de son midi. Ouvre donc ton coeur devers moi, comme les mères perles leurs écailles du côté du soleil, et je répandrai sur toi la rosée de ma Passion qui se convertira en perles de consolation.

CHAPITRE VI

De l'amour de bienveillance que nous exerçons envers notre Seigneur par manière de désir.


En l'amour que Dieu exerce envers nous, il commence toujours par la bienveillance, voulant et faisant en nous tout le bien qui y est; auquel par après il se complaît. Il fit David selon son coeur par bienveillance, puis il le trouva selon son coeur par complaisance.

Il créa premièrement l'univers pour l'homme, et l'homme en l'univers, donnant à chaque chose le degré de bonté qui lui était convenable, par sa pure bienveillance; puis il approuva tout ce quil avait lait, trouvant que tout était tels bon, et il se reposa par complaisance en son ouvrage.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI

De l'amour de bienveillance que nous exerçons envers notre Seigneur par manière de désir.


Mais notre amour envers Dieu commence au contraire par la complaisance que nous avons en la souveraine bonté et infinie perfection que nous savons être eu la Divinité; puis nous venons à l'exercice de la bienveillance. Et comme la complaisance que Dieu prend en ses créatures, n'est autre chose qu'une continuation de sa bienveillance envers elles, aussi la bienveillance que nous portons à Dieu, n'est autre chose qu'une approbation et persévérance de la complaisance que nous avons en lui.

Or, cet amour de bienveillance envers Dieu se pratique ainsi. Nous ne pouvons désirer d'un vrai désir aucun bien à Dieu, parce que sa bonté est infiniment plus parfaite que nous ne saurions ni désirer ni penser. Le désir n'est que d'un bien futur, et nul bien n'est futur en Dieu, puisque tout bien lui est tellement présent, que la présence du bien en sa divine Majesté n'est autre chose que la Divinité même. Ne pouvant donc point faire aucun désir absolu pour Dieu, nous en faisons des imaginaires et conditionnels en cette sorte :

Je vous ai dit, Seigneur, vous êtes mon Dieu, qui, tout plein de votre infinie bonté, ne pouvez avoir indigence, ni de mes biens, ni des choses quelconques; mais si, par imagination de chose impossible, je pouvais penser que vous eussiez besoin de quelque bien, je ne cesserais jamais de vous le souhaiter, au prix de ma vie, de mon être, et de tout ce qui est au monde.

Que si étant ce que vous êtes, et que vous ne pouvez jamais cesser d'être, il était possible que vous reçussiez quelque accroissement de bien, ô mon Dieu, quel désir aurais-je que vous l'eussiez ! alors, ô Seigneur éternel, je voudrais voir convertir mon coeur cil souhait, et sa vie en soupir, pour vous désirer ce bien-là.

Ah! mais pourtant, ô le sacré bien-aimé de mon âme, je ne désire pas de pouvoir désirer aucun bien à votre Majesté; ains je me complais de tout mon coeur en ce suprême degré de bonté que vous avez, auquel, ni par désir, ni même par pensée, on ne peut rien ajouter. Mais si ce désir était possible, ô Divinité infinie, ô Infinité divine ! mon âme voudrait être ce désir, et n'être rien autre que cela, tant elle désirerait de désirer pour vous ce qu'elle se comptait infiniment de ne pouvoir pas désirer, puisque l'impuissance de faire ce désir provient de l'infinie infinité de votre perfection, qui surpasse tout souhait et toute pensée.

Hé ! que j'aime chèrement l'impossibilité de vous pouvoir désirer aucun bien, ô mon Dieu, puisqu'elle provient de l'incompréhensible immensité de votre abondance, laquelle est si souverainement infinie, que s'il se trouvait un désir infini, il serait infiniment assouvi par l'infinité de votre bonté qui le convertirait en une infinie complaisance. Ce désir donc, par imagination de choses impossibles, peut être quelquefois utilement pratiqué emmi les grands sentiments de ferveurs extraordinaires. Aussi dit-on que le grand saint Augustin en faisait souvent de pareille sorte.

C'est encore une sorte de bienveillance envers Dieu, quand considérant que nous ne pouvons l'agrandir en lui-même, nous désirons de l'agrandir en nous, c'est-à-dire, de rendre de plus en plus et toujours plus grande la complaisance que nous avons en sa bonté. Et alors, mon Théotime, nous ne désirons pas la complaisance pour le plaisir qu'elle nous donne, mais par ce seulement que ce plaisir est en Dieu.

Car comme nous ne désirons pas la condoléance pour la douleur qu'elle met en nos coeurs, mais parce que cette douleur nous unit et associe à notre bien-aimé douloureux; ainsi n'aimons-nous pas la complaisance, parce qu'elle nous rend du plaisir, mais d'autant que ce plaisir se prend en l'union du plaisir et bien qui est en Dieu, auquel pour nous unir davantage nous voudrions nous complaire d'une complaisance infiniment plus grande, à l'imitation de la très sainte reine et mère d'amour, de laquelle l'urne sacrée magnifiait et agrandissait perpétuellement Dieu.

Et afin que l'on sût que cet agrandissement se faisait par la complaisance qu'elle avait en la divine bonté, elle déclare que son esprit avait tressailli de contentement en Dieu son Sauveur.

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CHAPITRE VII

Comme le désir dexalter et magnifier Dieu nous sépare des plaisirs inférieurs,et nous rend attentifs aux perfections divines.


Donc l'amour de bienveillance nous fait désirer d'agrandir en nous de plus en plus la complaisance que nous prenons en la bonté divine; et pour faire cet agrandissement, l'âme se prive soigneusement de tout autre plaisir, pour s'exercer plus fort à se plaire en Dieu. Un religieux demanda au dévot frère Gilles, l'un des premiers et
plus saints compagnons de saint François, ce qu'il pourrait faire pour être plus agréable à Dieu; et il lui répondit en chantant: L'une à l'un, l'une à l'un.

Ce que par après expliquant, donnez toujours, dit-il, toute votre âme qui est une à Dieu seul qui est un. L'âme s'écoule par les plaisirs, et la diversité d'iceux la dissipe et l'empêche de se pouvoir appliquer attentivement à celui qu'elle doit prendre en Dieu. Le vrai amant n'a presque point de plaisir, sinon en la chose aimée. Ainsi toutes choses semblaient ordure et boue au glorieux saint Paul, en comparaison de son Sauveur.

Et l'Épouse sacrée n'est toute que pour son bien-aimé: Mon cher ami est tout à moi, et moi je suis toute à lui. Que si l'âme qui est en cette sainte affection rencontre les créatures, pour excellentes (...) voire même quand ce seraient les anges, elle ne s'arrête point avec icelles sinon autant qu'il faut pour être aidée et secourue en son désir.

Dites-moi donc, leur fait-elle, dites-moi, je vous en conjure, avez-vous point vu celui qui est l'ami de mon âme ? La glorieuse amante Magdeleine rencontra les anges au sépulcre, qui lui parlèrent sans doute angéliquement, c'est-à-dire, bien suavement, voulant apaiser l'ennui auquel elle était.

Mais au contraire toute éplorée, elle ne sut prendre aucune complaisance ni en leur douce parole, ni en la splendeur de leurs habits, ni en la grâce toute céleste de leur maintien, ni en la beauté tout aimable de leurs visages, ains toute couverte de larmes, ils m'ont enlevé mon Seigneur disait-elle, et je ne sais où ils lont mis: et se tournant, elle voit son doux Sauveur, mais en forme de jardinier, dont son coeur ne se peut contenter; car toute pleine de l'amour de la mort de son Maître, elle ne vent point de fleurs, ni par conséquent de jardinier.

Elle a dedans son coeur la croix, les clous, les épines; elle cherche son crucifié. Hé! mon cher maître jardinier, dit-elle, si vous aviez peut-être point planté mon bien-aimé Seigneur trépassé comme un lis froissé et fané entre vos fleurs, dites-le-moi vitement, et moi je l'emporterai. Mais il ne l'appelle pas plus tôt par son nom, que toute fondue en plaisir, hé! Dieu, dit-elle, mon Maître! Rien, certes, ne la peut assouvir, elle ne saurait se plaire avec les anges, non pas même avec son Sauveur, s'il ne parait en la forme en laquelle il lui avait ravi son coeur.

Les Mages ne peuvent se complaire ni en la beauté de la ville de Jérusalem, ni en la magnificence de la cour d'Hérodes, ni en la clarté de l'étoile ; leur coeur cherche la petite spélonque (grotte, en latin Spelunca.) et le petit enfant de Bethléem. La mère de belle dilection et l'époux de très saint amour ne se peuvent arrêter entre les parents et amis, ils vont toujours en douleur cherchant l'unique objet de leur complaisance.

Le désir d'agrandir la complaisance retranche tout autre plaisir pour plus fortement pratiquer celui auquel la divine bienveillance lexcite. Or, pour encore mieux magnifier ce souverain bien-aimé, l'âme va toujours cherchant la face d'icelui; c'est-à-dire, avec une attention toujours plus soigneuse et ardente, elle va remarquant toutes les particularités des beautés et perfections qui sont eu lui, faisant un progrès continuel en cette douce recherche de motifs qui la paissent perpétuellement presser de se plaire de plus en plus en l'incompréhensible bonté quelle aune.

Ainsi David cote par le menu les oeuvres et merveilles de Dieu en plusieurs de ses psaumes célestes et l'amante sacrée arrange ès cantiques divins, comme une armée bien ordonnée, toutes les perfections de son époux, l'une après l'autre, pour provoquer son âme à la très sainte complaisance, afin de magnifier plus hautement son excellence, et d'assujettir encore tous les autres esprits à l'amour de son ami tant aimable.

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CHAPITRE VIII

Comment la sainte bienveillance produit la louange du divin Bien-Aimé.


L'honneur, mon cher Théotime, n'est pas en celui que l'on honore, mais en celui qui honore. Car combien de fois arrive-t-il que celui que nous honorons n'en sait rien, et n'y a seulement pas pensé ! Combien de fois louons-nous ceux qui ne nous connaissent pas ou qui dorment !

Et toutefois, selon l'estime commune des hommes et leur ordinaire façon de concevoir, il semble que c'est faire du bien à quelqu'un quand on lui fait de l'honneur, et qu'on lui donne beaucoup quand on lui donne des titres et des louanges; et nous ne faisons pas difficulté de dire qu'une personne est riche d'honneur, de gloire, de réputation, de louange, encore qu'en vérité nous sachions bien que tout cela est hors de la personne honorée, et que bien souvent elle n'en reçoit aucune sorte de profit, suivant ce mot attribué au grand saint Augustin:

O pauvre Aristote; tu es loué où tu es absent, et tu es brûlé où tu es présent ! Quel bien revient-il, je vous prie, à César et Alexandre le Grand de tant de vaines paroles que plusieurs vaines âmes emploient à leur louange?

Dieu, comblé d'une bonté qui surmonte toute louange et tout honneur, ne reçoit aucun avantage ni surcroît de bien pour toutes les bénédictions que nous lui donnons; il n'en est ni plus riche, ni plus grand, ni plus content, ni plus heureux : car son heur, son contentement, sa grandeur et ses richesses ne sont ni ne peuvent être que la divine infinité de sa bonté.

Toutefois parce que, selon notre appréhension ordinaire, l'honneur est estimé l'un des plus grands effets de notre bienveillance envers les autres, et que par icelui, non seulement nous ne présupposons point d'indigence en ceux que nous honorons, mais plutôt nous protestons qu'ils abondent en excellence; partant nous employons cette sorte de bienveillance envers Dieu, qui non seulement l'agrée, mais la requiert comme conforme à notre condition, et si propre pour témoigner l'amour respectueux que nous lui devons, que même il nous a ordonné de lui rendre et rapporter tout honneur et gloire.

Ainsi donc l'âme qui a pris une grande complaisance en l'infinie perfection de Dieu, voyant qu'elle ne peut lui souhaiter aucun agrandissement de bonté, parce qu'il en a infiniment plus qu'elle ne peut désirer ni même penser, elle désire au moins que son nom soit béni, exalté, loué, honoré et adoré de plus en plus, et commençant par son propre coeur, elle ne cesse point de le provoquer à ce saint exercice :

et, comme une avette (abeille) sacrée, elle va voletant çà et là sur les fleurs des oeuvres et excellences divines, recueillant d'icelle une douce variété de complaisances; desquelles elle fait naître et compose le miel céleste de bénédictions, louanges et confessions honorables, par lesquelles, autant qu'elle peut, elle magnifie et glorifie le nom de son bien-aimé, à l'imitation du grand Psalmiste, qui ayant environné et comme parcouru en esprit les merveilles de la divine bonté, immolait sur l'autel de son coeur l'hostie mystique des élans de sa voix par cantiques et psaumes d'admiration et bénédiction : Mon coeur volant çà et là

Des ailes de sa pensée,
Ravi d'admiration,
D'une voix haut élancée.
Un sacrifice immola,
Sur la harpe bien sonnée
Chantant bénédiction
Au Seigneur Dieu de Sion.

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CHAPITRE VIII

Comment la sainte bienveillance produit la louange du divin Bien-Aimé.


Mais ce désir de louer Dieu que la sainte bienveillance excite en nos coeurs, Théotime, est insatiable; car l'âme qui en est touchée, voudrait avoir des louanges infinies pour les donner à son bien-aimé, parce qu'elle voit que ses perfections sont plus qu'infinies, si que se trouvant bien éloignée de pouvoir satisfaire son souhait, elle fait des extrêmes efforts d'affection pour en quelque sorte louer cette bonté toute louable, et ces efforts de bienveillance s'agrandissent admirablement par la complaisance car à mesure que l'âme trouve Dieu bon, savourant de plus en plus la suavité d'icelui, et se complaisant en son infinie beauté, elle voudrait aussi relever plus hautement les louanges et bénédictions qu'elle lui donne.

Or, à mesure aussi que l'âme s'échauffe à louer la douceur incompréhensible de Dieu, elle agrandit et dilate la complaisance qu'elle prend en icelle, et par cet agrandissement elle s'anime de plus fort à la louange. De sorte que l'affection de complaisance et celle de louange, par ces réciproques poussements (poussées, efforts) et mutuelles inclinations qu'elles font l'une à lautre, s'entre-donnent des grands et continuels accroissements.

Ainsi les rossignols se complaisent tant en leur chant, au rapport de Pline, que pour cette complaisance quinze jours et quinze nuits durant ils ne cessent jamais de gazouiller, s'efforçant de toujours mieux chanter à l'envi les uns des autres; de sorte que lorsqu'ils se dégoisent (tirent des sons du gosier, gazouillent) le mieux, ils y ont plus de complaisance, et cet accroissement de complaisance les porte à faire de plus grands efforts de mieux gringotter (fredonner), augmentant tellement leur complaisance par leur chant, et leur chant par leur complaisance, que maintes fois on les voit mourir, et leur gosier éclater à force de chanter; oiseaux dignes du beau nom de Philomèle, puisqu'ils meurent ainsi en l'amour et pour l'amour de la mélodie.

O Dieu ! mon Théotime, que le coeur ardemment pressé de l'affection de louer son Dieu reçoit une douleur grandement délicieuse et une douceur grandement douloureuse, quand après mille efforts de louange il se trouve si court! Hélas! il voudrait, ce pauvre rossignol, toujours plus hautement lancer ses accents et perfectionner sa mélodie, pour mieux chanter les bénédictions de son cher bien-aimé.

A mesure qu'il loue, il se plaît à louer, et à mesure qu'il se plaît à louer, il se déplaît de ne pouvoir encore mieux louer; et pour se contenter au mieux qu'il peut en cette passion, il fait toute sorte d'efforts entre lesquels il tombe en langueur, comme il advenait au très glorieux saint François, qui emmi les plaisirs qu'il prenait à louer Dieu et chanter ses cantiques d'amour, jetait une grande affluence de larmes, et laissait souvent tomber de faiblesse ce que pour lors il tenait eu main, demeurant comme un sacré Philomèle à coeur failli (en défaillance, évanoui), et perdant souvent le respirer à force d'aspirer aux louanges de celui quil ne pouvait jamais assez louer.

Mais oyez une similitude agréable sur ce sujet, tirée du nom que ce saint amoureux donnait à ses religieux, car il les appelait cigales, à raison des louanges qu'ils rendaient à Dieu emmi la nuit. Les cigales, Théotime, ont leurs poitrines pleines de tuyaux, comme si elles étaient des orgues naturelles, et pour mieux chanter elles ne vivent que de la rosée, laquelle elles ne tirent pas par la bouche, car elles n'en ont point, ains la sucent par une petite languette qu'elles ont au milieu de lestomac, par laquelle elles jettent aussi tous leurs sons avec tant de bruit qu'elles semblent n'être que voix.

Or, l'amant sacré est comme cela, car toutes les facultés de son âme sont autant de tuyaux qu'il y a eu sa poitrine pour résonner ( et plus bas: retentisse les louanges, sont pris pour: faire résonner, retentir.) les cantiques et louanges du bien-aimé:

sa dévotion au milieu de toutes est la langue de son coeur, selon saint Bernard, par laquelle il reçoit la rosée des perfections divines, les suçant et attirant à soi comme son aliment par la très sainte complaisance qu'il y prend, et par cette même langue de dévotion il fait toutes ses voix d'oraison, de louange, de cantiques, de psaumes, de bénédiction, selon le témoignage d'une des plus insignes cigales spirituelles qui ait jamais été ouïe, laquelle chantait ainsi:

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CHAPITRE VIII

Comment la sainte bienveillance produit la louange du divin Bien-Aimé.


Bénis Dieu, saintement poussée,
mon âme ! et vous, mes esprits,
Que je n'aie aucune pensée
Ni force au dedans ramassée,
Qui du Seigneur taise le prix.

Car n'est-ce pas comme s'il eût dit: je suis une cigale mystique? Mon âme, mes esprits, mes pensées et toutes les facultés qui sont ramassées au dedans de moi sont orgues.

O qu'à jamais tout cela bénisse le nom et retentisse les louanges de mon Dieu!

Ma bouche à jamais sera pleine
Du bruit de sa gloire hautaine,
Et n'aura bien qu'à le chanter;
La troupe d'ennuis oppressée.
Humble de coeur et de pensée
Prendra plaisir à m'écouler.

CHAPITRE IX

Comme la bienveillance nous fait appeler toutes les créatures à la louange de Dieu.


Le coeur atteint et pressé de désir de louer plus qu'il ne peut la divine bonté, après divers efforts, sort maintes fois de soi-même pour convier toutes les créatures à le secourir en son dessein. Comme nous voyons avoir fait les trois enfants en la fournaise, en cet admirable cantique de bénédictions, par lequel ils excitent tout ce qui est au ciel, en la terre et sous terre, à rendre grâce à Dieu éternel en le louant et bénissant souverainement.

Ainsi le glorieux Psalmiste, tout ému de la passion saintement déréglée qui le portait à louer Dieu, va sans ordre sautant du ciel à la terre et de la terre au ciel, appelant pêle-mêle les anges, les poissons, les monts, les eaux, les dragons, les oiseaux, les serpents, le feu, la grêle, les brouillards, assemblant par ses souhaits toutes les créatures, afin que toutes ensemble s'accordent à magnifier pieusement leur Créateur, les unes célébrant elles-mêmes les divines louanges, et les autres donnant le sujet de le louer par les merveilles de leurs différentes propriétés, lesquelles manifestent la grandeur de leur facteur, si que ce divin psalmiste royal ayant composé une grande quantité de psaumes avec cette inscription:

Louez Dieu; après avoir discouru parmi toutes les créatures pour leur faire les saintes semonces de bénir la majesté céleste, et parcouru une grande variété de moyens et instruments propres à la célébration des louanges de cette éternelle bonté; enfin, comme tombant en défaillance d'haleine, il conclut toute sa sacrée psalmodie par cet élan :

Tout esprit loue le Seigneur, c'est-à-dire, tout ce qui a vie ne vive ni ne respire que pour le Créateur, selon l'encouragement qu'il avait donné ailleurs:

Sus donc, d'une bouche animée,
Célébrons tous la renommée
De l'Eternel, à qui mieux, mieux:
Notre voix ensemble mêlée,
Bien haut sur la voûte étoilée,
Elève son nom glorieux.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE IX

Comme la bienveillance nous fait appeler toutes les créatures à la louange de Dieu.


Ainsi le grand saint François chanta le cantique dix soleil et cent autres excellentes bénédictions, pour invoquer les créatures à venir aider son coeur tant alangouri, de quoi il ne pouvait à son gré louer Je cher Sauveur de son âme. Ainsi la céleste épouse se sentant presque évanouie entre les violents essais qu'elle faisait de bénir et magnifier le bien-aimé roi de son coeur :

Eh! criait-elle à ses compagnes, ce divin époux m'a menée par la contemplation en ses celliers à vin, me faisant savourer les délices incomparables des perfections de son excellence, et je me suis tellement détrempée et saintement enivrée par la complaisance que j'ai prise en cet abîme de beauté, que mon âme va languissante, blessée d'un désir amoureusement mortel, qui nie presse de louer à jamais une si éminente bonté.

Hélas! venez, je vous supplie, au secours de mon pauvre coeur qui va tout maintenant définir (finir), soutenez-le de grâce, et l'appuyez de toutes fleurs; confortez-le, et l'environnez de pommes; autrement il tombe pâmé.

La complaisance tire les suavités divines dedans le coeur, lequel se remplit si ardemment qu'il en est tout éperdu. Mais l'amour de la bienveillance fait sortir notre coeur de soi-même, et le fait exhaler en vapeurs de parfums délicieux, c'est-à-dire, en toutes sortes de saintes louanges, et n'en pouvant néanmoins tant pousser comme il désirerait :

O, dit-il, que toutes les créatures viennent contribuer les fleurs de leurs bénédictions, les pommes de leurs actions de grâces, de leurs honneurs et de leurs adorations, afin que de toutes parts on sente les odeurs répandues à la gloire de Celui duquel linfinie douceur surpasse tout honneur, et que nous ne pouvons jamais bien dignement magnifier.

C'est cette divine passion qui fait tant faire de prédications, qui fait passer entre tant de hasards les Xavier, les Berzée, les Antoine ( saint François Xavier, Berzée, Antoine Possevin, jésuites prédicateurs et auteurs des premiers temps de l'institut.), cette multitude de jésuites, de capucins, et de religieux et autres ecclésiastiques de toutes sortes, ès Indes, au Japon, en Maragnan (partie du fleuve des Amazones. (Amérique méridionale.)), afin de faire connaît, reconnaît et adorer le nom sacré de Jésus emmi ces grands peuples.

C'est cette passion sainte qui fait tant écrire de livres de piété, tant fonder d'églises, d'autels, de maisons pieuses, et en somme qui fait veiller, travailler et mourir tant de serviteurs de Dieu entre les flammes du zèle qui les consume et dévore.

CHAPITRE X

Comme le désir de louer Dieu nous fait aspirer au ciel.

L'âme amoureuse voyant qu'elle ne peut assouvir le désir qu'elle a de louer son bien-aimé, tandis qu'elle vit entre les misères de ce monde, et sachant que les louanges qu'on rend au ciel à la divine bonté se chantent d'un air incomparablement plus agréable

O Dieu! dit-elle, que les louanges répandues par ces bienheureux esprits devant le trône de mon Roi céleste sont louables! que leurs bénédictions sont dignes d'être bénites!

O que de bonheur d'ouïr cette mélodie de la très sainte éternité, en laquelle par une très souefve (suave) rencontre de voix dissemblables et de tons dispareils, se font ces admirables accords esquels toutes les parties avançant les unes sur les autres par une suite continuelle et incompréhensible liaison de chasses (poursuites, reprises), on entend de toutes parts retentir les perpétuels alleluia!

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 3 EmptyVen 2 Aoû - 23:37

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CHAPITRE X

Comme le désir de louer Dieu nous fait aspirer au ciel.

 
Voix, pour leur éclat, comparées aux tonnerres, aux trompettes, au bruit des vagues de la mer agitée; mais voix qui aussi, pour leur incomparable douceur et suavité, sont comparées à la mélodie des harpes délicatement et délicieusement sonnées par la main des plus excellents joueurs; et voix qui toutes s'accordent à dire le joyeux cantique pascal alleluia, louez Dieu, amen, louez Dieu. Car sachez Théotime, qu'une voix sort du trône divin, qui ne cesse de crier aux heureux habitants de la glorieuse Jérusalem céleste : Dites à Dieu louange, ô vous qui êtes ses serviteurs et qui le craignez, grands et petits; à quoi toute cette multitude innombrable des saints, les choeurs des anges et les choeurs des hommes assemblés, répond chantant de toute sa force, alleluia, louez Dieu.
 
Mais quelle est cette voix admirable qui sortant du trône divin, annonce les alleluia aux élus, sinon la très sainte complaisance, laquelle étant reçue dedans l'esprit, leur fait ressentir la douceur des perfections divines, ensuite de laquelle naît en eux l'amoureuse bienveillance, source vive des louanges sacrées? Ainsi, par effet (en réalité), la complaisance procédant du trône, vient intimer les grandeurs de Dieu aux bienheureux, et la bienveillance les excite à répandre réciproquement devant le trône les parfums de louange. C'est pourquoi, par manière de réponse, ils chantent éternellement alleluia, c'est-à-dire: louez Dieu. La complaisance vient du trône dans le coeur, et la bienveillance va du coeur au trône.
 
O que ce temple est aimable où tout retentit en louange! Que de douceur à ceux qui vivent en ce sacré séjour où tant de philomèles et rossignols célestes chantent avec cette sainte contention d'amour les cantiques d'éternelle suavité !
 
Le coeur donc qui ne peut en ce monde ni chanter, ni ouïr les louanges divines à son gré, entre en des désirs non pareils d'être délivré des liens de cette vie pour aller en l'antre où on loue si parfaitement le bien-aimé céleste, et ces désirs s'étant emparés du coeur, se rendent quelquefois si puissants et pressants dans la poitrine des amants sacrés, que bannissant tous autres désirs, ils mettent en dégoût toutes choses terrestres, et rendent l'âme tout alangourie et malade d'amour, voire même cette sainte passion passe aucunes fois si avant, que, si Dieu le permet, on en meurt.
 
Ainsi ce glorieux et séraphique amant saint François ayant longuement été travaillé de cette forte affection de louer Dieu, enfin en ses dernières années, après qu'il eut assurance, par une très spéciale révélation, de son salut éternel, il ne pouvait contenir sa joie, et. s'allait de jour en jour consumant, comme si sa vie et son âme se fût évaporée, ainsi que l'encens, sur le feu des ardents désirs qu'il avait de voir son maître pour le louer incessamment; en sorte que ces  ardeurs prenant tous les jours de nouveaux accroissements, son âme sortit de son corps par un élan qu'elle fit vers le ciel : car la divine Providence voulut qu'il mourût en prononçant ces sacrées paroles Hé ! tirez hors de cette prison mon âme, ô Seigneur, afin que je bénisse votre nom; !es justes m'attendent jusqu'à ce que vous me rendiez la tranquillité désirée.
 
Théotime, voyez de grâce cet esprit, qui comme un céleste rossignol enfermé dans la cage de son corps, dans laquelle il ne peut chanter à souhait les bénédictions de son éternel amour, sait qu'il gazouillerait et pratiquerait mieux son beau ramage s'il pouvait gagner l'air pour jouir de sa liberté et de la société des autres philomèles entre les gaies et florissantes collines de la contrée bienheureuse.
 
C'est pourquoi il exclame hélas! ô Seigneur de ma vie, hé! par votre bonté toute douce, délivrez-moi, pauvre que je suis, de la cage de mon corps, retirez-moi de cette petite prison, afin qu'affranchi de cet esclavage, je puisse voler où mes chers compagnons m'attendent là-haut au ciel, pour me joindre à leurs choeurs et m'environner de leur joie. Là, Seigneur, alliant ma voix aux leurs, je ferai avec eux une douce harmonie d'air et d'accents délicieux, chantant, louant et bénissant votre Miséricorde. Cet admirable saint, comme un orateur qui veut finir et conclure tout ce qu'il a dit par quelque courte sentence, mit cette heureuse fin à tous ses souhaits et désirs, desquels ces dernières paroles furent l'abrégé, paroles auxquelles il attacha si fortement son âme, qu'il expira en les soupirant. Mon Dieu! Théotime, quelle douce et chère mort fut celle-ci, mort heureusement amoureuse, amour saintement mortel!

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CHAPITRE XI

Comme nous pratiquons l'amour de bienveillance ès louanges que notre Rédempteur et sa Mère donnent à Dieu.


Nous allons donc montant en ce saint exercice de degré en degré, par les créatures que nous invitons à louer Dieu, passant des insensibles aux raisonnables et intellectuelles, et de l'Église militante à la triomphante, en laquelle nous nous relevons entre les anges et les saints, jusqu'à ce qu'au-dessus de toits nous ayons rencontré la très sainte Vierge, laquelle d'un air incomparable loue et magnifie la Divinité plus hautement, plus saintement et plus délicieusement que tout le reste des créatures ensemble ne saurait jamais faire.

Étant, il y a deux ans (1614), à Milan, où la vénération des récentes mémoires du grand archevêque saint Charles m'avait attiré avec quelques-uns de nos ecclésiastiques, nous ouïmes en diverses églises plusieurs sortes de musique.

Mais en un monastère de filles nous ouïmes une religieuse de laquelle la voix était si admirablement délicieuse, qu'elle seule répandait incomparablement plus de suavité dans nos esprits que ne fit tout le reste ensemble, qui, quoique excellent, semblait néanmoins n'être fait que pour donner le lustre et rehausser la perfection et l'éclat de cette voix unique.

Ainsi, Théotime, entre tous les coeurs des hommes et tous les coeurs des anges on entend cette voix hautaine de la très sainte Vierge, qui, relevée au-dessus de tout, rend plus de louange à Dieu que tout le reste des créatures. Aussi le Roi céleste la convie tout particulièrement à chanter :

Montre-moi ta face, dit-il, ô ma bien-aimée : que ta voix sonne à mes oreilles; car ta voix est toute douce, et ta face toute belle.

Mais ces louanges que cette Mère dhonneur et de belle dilection, avec toutes les créatures ensemble, donne à la Divinité, quoique excellentes et admirables, sont néanmoins si infiniment inférieures au mérite infini de la bonté de Dieu, qu'elles n'ont aucune proportion avec icelui; et partant, quoiqu'elles contentent grandement la sacrée bienveillance que le coeur amant a pour son bien-aimé, si est-ce quelles ne l'assouvissent pas.

Il passe donc plus avant, et invite le Sauveur de louer et glorifier son Père éternel de toutes les bénédictions que son amour filial lui peut fournir.

Et lors, Théotime, l'esprit arrive en un lieu de silence; car nous ne savons plus faire autre chose qu'admirer. O quel cantique du Fils pour le Père ! ô que ce cher bien-aimé est beau entre tous les enfants des hommes!

Ô que sa voix est douce, comme procédante des lèvres sur lesquelles la plénitude de la grâce est répandue. Tous les autres sont parfumés, mais lui il est le parfum même; les autres sont embaumés, mais lui il est le baume répandu. Le Père éternel reçoit les louanges des autres comme senteurs de fleurs particulières; mais au sentir des bénédictions que le Sauveur lui donne, il s'écrie sans doute :

O voici l'odeur des louanges de mon Fils comme l'odeur d'un champ plein de fleurs que j'ai bénit. Oui, mon cher Théotime, toutes les bénédictions que l'Église militante et triomphante donne à Dieu, sont bénédictions angéliques et humaines: car si bien elles s'adressent au Créateur, toutefois elles procèdent de la créature; niais celles du Fils, elles sont divines, car elles ne regardent pas seulement Dieu comme les autres, ains elles proviennent de Dieu.

Le Rédempteur est vrai Dieu; elles sont divines, non seulement quant à leur fin, mais quant à leur origine; divines, parce qu'elles tendent à Dieu; divines, parce qu'elles procèdent de Dieu, Dieu provoque l'âme, et donne la grâce requise pour la production des autres louanges mais celles du Rédempteur, lui qui est Dieu, les produit lui-même, c'est pourquoi elles sont infinies.

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CHAPITRE XI

Comme nous pratiquons l'amour de bienveillance ès louanges que notre Rédempteur et sa Mère donnent à Dieu.


Celui qui le matin ayant ouï assez longuement entre les bocages voisins un gazouillement agréable d'une grande quantité de serins, linottes, chardonnerets et autres tels menus oiseaux, entendrait enfin un maître rossignol, qui en parfaite mélodie remplirait l'air et l'oreille de son admirable voix, sans doute qu'il préférerait ce seul chantre bocager à toute la troupe des autres.

Ainsi, après avoir ouï toutes les louanges que tant de différentes créatures, à l'envi les unes des autres, rendent unaniment à leur créateur; quand enfin on écoute celle du Sauveur, on y trouve une certaine infinité de mérites de valeur, de suavité qui surmonte toute espérance et attente du coeur; et l'âme alors, comme réveillée d'un profond sommeil, est tout à coup ravie par l'extrémité de la douceur de telle mélodie.

Eh ! je l'entends, ô la voix, la voix de mon bien-aimé ! voix reine de toutes les voix, voix au prix de laquelle les autres voix ne sont qu'un muet et morne silence. Voyez comme ce cher ami s'élance, le voici qui vient tressaillant ès plus hautes montagnes, outrepassant les collines.

Sa voix retentit au-dessus des séraphins et de toute créature; il a la vue de chevreuil pour pénétrer plus avant que nul autre en la beauté de l'objet sacré qu'il veut louer; il aime la mélodie de la gloire et louange de son Père plus que tous; c'est pourquoi il fait des tressaillements, des louanges et bénédictions au-dessus de tous. Tenez, le voilà ce divin amour du bien-aimé, comme il est derrière le paroi de son humanité; voyez qu'il se fait entrevoir par les plaies de son corps et l'ouverture de son flanc, comme par des fenêtres et comme par un treillis au travers duquel il nous regarde.

Oui, certes, Théotime, l'amour divin assis sur le coeur du Sauveur comme sur son trône royal, regarde par la fente de son côté percé tous les coeurs des enfants des hommes. Car ce coeur étant le roi des coeurs, tient toujours ses yeux sur les coeurs. Mais comme ceux qui regardent au travers des treillis voient et ne sont qu'entrevus, ainsi le divin amour de ce coeur, ou plutôt ce coeur du divin amour voit toujours clairement les nôtres et les regarde des yeux de sa dilection, mais nous ne le voyons pas pourtant, seulement nous l'entrevoyons.

Car, ô Dieu ! si nous le voyions ainsi qu'il est, nous mourrions d'amour pour lui, puisque nous sommes mortels, comme lui-même mourut pour nous, tandis qu'il était mortel, et comme il en mourrait encore, si maintenant il n'était immortel.

O si nous oyions ce divin coeur comme il chante d'une voix d'infinie douceur le cantique de louange à la divinité ! Quelle joie, Théotime, quels efforts de nos coeurs pour se lancer afin de le toujours ouïr ! Il nous y semond (excite), certes, ce cher ami de nos âmes : Sus, lève-toi, dit-il, sors de toi-même, prends le vol devers moi, ma colombe, ma trés belle, en ce céleste séjour où toutes choses sont joie, et ne respirent que louanges et bénédictions.

Tout y fleurit, tout y répand de la douceur et du parfum: les tourterelles, qui sont les plus sombres de tous les oiseaux, y résonnent néanmoins leur ramage: viens, ma bien-aimée toute chère; et pour me voir plus clairement, viens ès mêmes fenêtres par lesquelles je te regarde :

viens considérer mon coeur en la caverne de l'ouverture de mon flanc, qui fut faite lorsque mon corps, comme une maison réduite en masure, fut si piteusement démoli sur l'arbre de la croix, viens et me montre ta face. Eh! je la vois maintenant sans que tu me la montres; mais alors et je la verrai et tu me la montreras, car tu verras que je te vois: fais que j'écoute ta voix, car je la veux allier avec la mienne, ainsi ta face sera belle, et ta voix très agréable. O quelle suavité à nos coeurs, quand nos voix unies et mêlées avec celle du Sauveur participeront à l'infinie douceur des louanges que ce Fils bien-aimé rend à son Père éternel!

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