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 La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou

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MessageSujet: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 9 Mai - 22:12

Rappel du premier message :

La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou-Lagrange

PREMIÈRE PARTIE 
La Maternité divine et la plénitude de la grâce


CHAPITRE PREMIER
L'éminente dignité de la Maternité divine


Dans la doctrine révélée sur la Vierge Marie, les deux grandes vérités qui dominent tout comme deux sommets et d'où dérivent toutes les autres sont la maternité divine et la plénitude de grâce, affirmées l'une et l'autre dans l'Evangile et les Conciles.

Pour bien voir leur importance, il est bon de les com­parer, en cherchant quelle est la première des deux, celle dont tout découle dans la mariologie. C'est ainsi que les théologiens se sont demandé : Qu'est-ce qu'il y a de plus grand en Marie ? Est-ce sa maternité divine, son titre de Mère de Dieu ou bien est-ce la plénitude de grâce ? 

Position du problème

Quelques-uns ont répondu : c'est la plénitude de grâce. Ils ont incliné vers cette manière de voir parce que l'Evangile rapporte que Jésus, passant au milieu du peu­ple, une femme dit (Luc, XI, 27) : « Bienheureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui l'ont nourri » : et Jésus répondit ; « Heureux surtout ceux qui écoutent la parole de Dieu et la conservent dans leur cœur. » 

Il a semblé à quelques-uns, d'après cette réponse du Sauveur, que la plénitude de grâce et de charité, principe des actes surnaturels et méritoires de Marie, est supérieure à la ma­ternité divine, qui par elle-même serait d'ordre corporel.

Selon beaucoup d'autres théologiens, cette raison n'est pas concluante, pour plusieurs motifs, d'abord parce que cette femme du peuple ne parlait pas précisément de la maternité divine ; elle ne considérait pas encore Jésus comme Dieu, mais plutôt comme un prophète écouté, admiré et acclamé, et elle parlait surtout de la maternité corporelle selon la chair et le sang : « Bienheureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui t'ont nourri. »

Elle ne pensait pas à ce que la maternité divine comporte spirituellement comme consentement surnaturel et méri­toire au mystère de l'Incarnation rédemptrice. D'où la réponse de Notre-Seigneur : « Heureux surtout ceux qui écoutent la parole de Dieu et la conservent dans leur cœur. » 

Mais précisément Marie est devenue Mère du Sauveur en écoutant la parole de Dieu, en y croyant, en disant généreusement avec une parfaite conformité de volonté au bon plaisir de Dieu et à tout ce qu'il entraîne­rait : « Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum », et elle n'a pas cessé de conserver les paroles divi­nes en son cœur, depuis le jour béni de l'Annonciation. 

Si bien que sainte Elisabeth lui dit (Luc, 1, 45) : « Beata quæ credidisti, quoniam perficientur ea quæ dicta sunt tibi a Domino. Bienheureuse vous êtes pour avoir cru aux paroles divines, car celles-ci seront réalisées en vous », tandis que Zacharie est devenu muet pour n'avoir pas cru aux paroles de l'ange Gabriel, « et ecce eris tacens... pro eo quod non credidisti verbis meis » (Luc, 1, 20).

La question reste donc entière : qu'est-ce qu'il y a de plus grand en Marie : la maternité divine telle qu'elle a été réalisée en elle ou la plénitude de grâce et de charité ?

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 21 Juin - 0:35

CHAPITRE III 

Article II 

- L'AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DE LA GRACE EN MARIE
A L'INSTANT DE L'INCARNATION

Le jour de l'Annonciation marque un très grand progrès de la grâce et de la charité en l'âme de Marie.

Convenance de l'Annonciation


Tel homme est peut-être et s'estime le plus grand poète de son époque, tel homme le plus grand philosophe ou le plus grand politique, ils mettent leur grandeur dans leur génie. La Sainte Vierge, qui est la plus élevée de toutes les créatures, s'est totalement oubliée elle-même, elle a mis sa grandeur en Dieu. Deus humilium celsitudo, Dieu, qui êtes la grandeur des humbles, révélez-nous l'humilité de Marie, proportionnée à l'élévation de sa charité.

Saint Thomas a noté qu'à l'instant de l'Incarnation il y eut en Marie, par la présence du Verbe de Dieu fait chair, une grande augmentation de la plénitude de grâce. Si elle n'avait été déjà confirmée en grâce, elle l'eut été à ce moment. 

Les raisons de cette grande augmentation de grâce et de charité 

On a donné trois raisons de cet accroissement de la vie divine en Marie, en considérant la finalité de la grâce en elle, puis la cause de cette grâce, et enfin le mutuel amour du Fils de Dieu et de sa sainte Mère.

Premièrement, par rapport au mystère même de l'In­carnation, cet accroissement convient hautement comme préparation prochaine et immédiate à la maternité di­vine.

Il doit en effet y avoir une proportion entre la disposi­tion immédiate à une perfection et celle-ci. Or la mater­nité divine est, par son terme d'ordre hypostatique, très supérieur; non seulement à celui de la nature, mais à celui de la grâce. 

Il faut donc qu'il y ait eu en Marie une augmentation de la plénitude de grâce et de charité qui la rendit immédiatement digne d'être la Mère de Dieu, et qui la proportionnât à sa mission exceptionnelle et uni­que à l'égard du Verbe fait chair.

Deuxièmement, le Fils de Dieu lui-même, en devenant présent en Marie par l'Incarnation, se doit de l'enrichir d'une plus grande grâce. Il est en effet par sa divinité la cause principale de la grâce; par son humanité, il la mérite et en est la cause instrumentale. 

Or la bienheu­reuse Vierge fut, de toutes les créatures la plus rappro­chée du Christ selon l'humanité, puisque c'est d'elle qu'il a reçu sa nature humaine. Marie a donc dû obtenir, à l'instant de l'Incarnation, une grande augmentation de la plénitude de grâce.

La venue du Verbe fait chair en elle dut réaliser tout ce que produit la plus fervente communion et davantage. Dans l'Eucharistie, Notre-Seigneur se donne tout entier sous les apparences du pain; par l'Incarnation, il s'est donné tout entier à Marie sous sa forme véritable et par un contact immédiat, qui produisait par lui-même, ex opere operato, plus et mieux que le plus parfait des sacre­ments, une augmentation de vie divine.

Tous les effets de la communion sacramentelle sont ici dépassés sans comparaison. Par la communion sacramen­telle, Jésus se donne à nous pour que nous vivions de lui; par l'Incarnation, il se donne à Marie, mais aussi il vit d'elle en sa nature humaine, car il tient d'elle sa nourri­ture et le développement de son corps qui se forme en son sein virginal; en retour, il nourrit spirituellement la sainte âme de Marie, en augmentant en elle la grâce sanctifiante et la charité.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 21 Juin - 22:44

CHAPITRE III 

Article II 

- L'AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DE LA GRACE EN MARIE
A L'INSTANT DE L'INCARNATION

Le jour de l'Annonciation marque un très grand progrès de la grâce et de la charité en l'âme de Marie.

Les raisons de cette grande augmentation de grâce et de charité


Troisièmement, l'amour réciproque du Fils pour sa Mère et de la Mère pour son Fils confirme ce que nous venons de dire. La grâce est en effet le fruit de l'amour actif de Dieu pour la créature qu'il appelle à participer ici-bas de plus en plus à sa vie intime avant de lui don­ner l'épanouissement de la vie éternelle. 

Or, si le Verbe fait chair aime tous les hommes pour lesquels il se dis­pose à donner son sang, s'il aime particulièrement les élus, et parmi eux les apôtres, qu'il va choisir comme ses ministres, et les saints, qu'il appellera au cours des âges à une grande intimité avec lui, il aime plus encore sa sainte Mère, qui va lui être plus intimement associée que personne dans l'œuvre de la régénération des âmes. 

Jésus, comme Dieu, aime Marie d'un amour très spécial, qui produit en elle une surabondance de vie divine capable de déborder sur les autres âmes. 

Il l'aime aussi, comme homme, et comme homme il mérite tous les effets de notre prédestination, et donc tous les effets de la pré­destination de Marie, notamment l'augmentation de la charité qui la conduit vers la plénitude finale de la vie du ciel.

Enfin ce double amour de Jésus, comme Dieu et comme homme, pour sa sainte Mère, loin de trouver en elle le moindre obstacle, y trouvait dès ici-bas la plus parfaite correspondance dans l'amour maternel qu'elle a pour lui. 

Dès lors il s'épanchait généreusement en elle en une mesure que nous ne saurions apprécier et qui dépassait considérablement celle dont jouissent sur la terre les plus grands saints arrivés au sommet de la vie unitive.

Si les mères sont souvent capables d'un amour héroïque et des plus grands sacrifices pour leurs enfants expo­sés à de grandes souffrances, combien plus Marie, pour son Fils unique qu'elle aimait avec un cœur de vierge ­mère, le plus tendre et le plus pur qui fut jamais, et qu'elle aimait aussi comme son Dieu. 

Elle avait pour lui, non seulement l'amour maternel d'ordre naturel, mais un amour essentiellement surnaturel, qui procédait en elle de sa charité infuse, à un degré des plus élevés, et qui ne cessait de grandir.

Comme le dit le P. E. Hugon, en parlant du temps où le corps du Sauveur s'est formé dans le sein virginal de Marie : « Un progrès sans arrêt a dû se faire en elle pendant les neuf mois, pour ainsi dire ex opere operato, par le contact permanent avec l'Auteur de la sainteté...

Si la plénitude est, déjà incompréhensible au premier instant où le Verbe se fait chair, quel degré elle a dû atteindre à la naissance de l'Enfant-Dieu!... (Ensuite) chaque fois qu'elle lui donne à boire son lait virginal, elle reçoit en échange la nourriture des grâces... 

Quand elle le berce doucement et lui donne ses baisers de vierge et de mère, elle reçoit de lui le baiser de la divinité, qui la rend plus pure et plus sainte encore. » C'est ce que dit la sainte liturgie.

Lorsque ce contact physique cessera, la charité de Marie et son amour maternel surnaturel pour Jésus ne cessera pas de grandir en elle jusqu'à la mort. La grâce, loin de détruire la nature en ce qu'elle a de bon, la per­fectionne ici en une mesure qui reste pour nous inexpri­mable. 

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyLun 22 Juin - 22:51

CHAPITRE III 

- L'AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DE LA GRACE EN MARIE
A L'INSTANT DE L'INCARNATION

Article III 
- LA VISITATION ET LE « MAGNIFICAT »
1° La Visitation


Après l'Annonciation, la Sainte Vierge, selon saint Luc, I, 39, vint visiter sa cousine Élisabeth. Dès que celle-ci eut entendu la salutation de Mariè, l'enfant qu'elle portait tressaillit dans son sein et elle fut remplie du Saint-Esprit. Alors elle s'écria : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes et le fruit de vos entrailles est béni. Et d'où m'est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne à moi? Car votre voix, lorsque vous m'avez saluée, n'a pas plus tôt frappé mes oreilles, que mon enfant a tressailli de joie dans mon sein. Heureuse celle qui a cru ! car elles seront accomplies les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur. »

Elisabeth sous la lumière de la révélation divine, com­prend que le fruit des entrailles de Marie commence à répandre par elle sa bénédiction. Elle sent que c'est le Seigneur lui-même qui vient. De fait, le Fils de Dieu vient par sa Mère à son précurseur, et Jean-Baptiste le recon­nait par la sienne.

Saint Luc rapporte ici (I, 46) le cantique de Marie. L'autorité de l'immense majorité des manuscrits et des meilleurs, le témoignage unanime des Pères les plus anciens et les plus doctes (saint Irénée, Origène, Tertul­lien, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, etc.) et le contexte s'accordent à voir en Marie l'auteur inspi­rée du Magnificat.
Ce cantique est frappant surtout par sa simplicité et son élévation. C'est un chant d'action de grâces, qui rap­pelle que Dieu est la grandeur des humbles, qu'il les élève et qu'il rabaisse l'orgueil des puissants. Bossuet, dans ses Elévations sur les mystères, XIVe semaine, Ve élévation, résume ce qu'ont dit les Pères sur le Magnificat ; soulignons quelques-unes de ces réflexions. 

2° Dieu a fait de grandes, choses en Marie 

Elle dit : « Mon âme glorifie le Seigneur. » Elle sort d'elle-même pour ne glorifier que lui et mettre en lui toute sa joie. Elle est dans la paix parfaite, car personne ne peut lui ôter Celui qu'elle chante.

« Mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur. » Ce que Marie ne peut trouver en elle, elle le trouve en Celui qui est la souveraine richesse. Elle tressaille de joie « parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa ser­vante ». Elle ne croit pas pouvoir attirer ses regards : par elle-même elle n'est rien. Mais puisque de lui-même, par pure bonté, il a tourné vers elle ses regards, elle a un appui qu'elle ne peut perdre : la miséricorde divine par laquelle il l'a regardée.

Dès lors, elle ne craint point de reconnaître ce qu'elle a gratuitement reçu de lui ; la gratitude lui en fait un devoir : « Voici que désormais toutes les générations m'appelleront bienheureuse. » Cette prophétie ne cesse d'être vérifiée depuis bientôt deux mille ans, chaque fois qu'on récite l'Ave Maria. Puis elle voit que son bonheur sera celui de toute la terre ; de toutes les âmes de bonne volonté « Celui qui est puissant a fait en moi de grandes choses, et son nom est saint, et sa Miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. » Celui qui est puissant a fait en elle le plus grand ouvrage de sa puissance : le mystère de l'Incarnation rédemptrice ; par elle, en lui conservant miraculeusement sa virginité, il a donné au monde un Sauveur. 

Le nom du Très-Haut est saint, il est la sainteté même, qui doit nous sanctifier. Il le paraît davantage, lorsque son Fils, qui est aussi celui de Marie, répand la Misé­ricorde, la grâce, la sainteté d'âge en âge, parmi les dif­férents peuples, sur ceux qui ont la crainte filiale, com­mencement de la sagesse, et qui, par sa grâce, veulent obéir à ses préceptes. 

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMar 23 Juin - 22:25

CHAPITRE III 

- L'AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DE LA GRACE EN MARIE
A L'INSTANT DE L'INCARNATION

Article III 
- LA VISITATION ET LE « MAGNIFICAT »

3° Dieu élève les humbles


et par eux triomphe de l'orgueil des puissants
Pour expliquer de si grands effets, Marie en revient à la puissance de Dieu : « Il a déployé la force de son bras : il a dissipé ceux qui s'enorgueillissaient dans les pen­sées de leur cœur. Il a renversé de leurs trônes les poten­tats, et il a élevé les petits. »

Il a déjà virtuellement accompli ces merveilles en envoyant son Fils unique, qui confondra les superbes par la prédication de son Evangile, qui se servira de la faiblesse des apôtres, des confesseurs et des vierges pour anéantir la force du paganisme qui s'enorgueillit d'elle-­même ; il cachera l'élévation de ses mystères aux pru­dents et aux sages et la révélera aux petits (Matth., XI, 25).

Marie elle-même en est un exemple, il l'a élevée au­-dessus de tout parce qu'elle s'est déclarée la plus petite des créatures. Quand le Fils de Dieu est venu sur la terre, il n'a pas choisi la riche demeure des rois, mais celle de la pauvreté à Bethléem, et il a fait sentir sa divine puissance par la faiblesse même dans laquelle il a voulu se manifester pour élever les petits.

« Il a comblé de biens les affamés, et les riches i1 les a renvoyés les mains vides. » Jésus dira : « Heureux ceux qui ont faim, car ils seront rassasiés. Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim » (Luc, VI, 25).

C'est là, dit Bossuet, que l'âme trouve la paix, lorsqu'elle voit tomber toute la gloire du monde, et Dieu seul demeurer grand ; toute fausse grandeur est anéantie.
Le Magnificat s'achève comme il a commencé, par l'ac­tion de grâces : « Dieu a pris soin d'Israël son serviteur. Il s'est souvenu de sa Miséricorde et des promesses fai­tes à Abraham et à sa postérité pour toujours. » Si la promesse d'envoyer le Sauveur s'est accomplie tant de siècles après avoir été faite, nous ne devons pas douter que tout le reste des promesses divines s'accom­plira. Si nos pères, avant le Messie, ont cru en lui, com­bien plus nous devons croire maintenant que le Sauveur promis nous a été donné. 

Disons avec saint Ambroise : « Que l'âme de Marie soit en nous pour glorifier le Sei­gneur : que l'esprit de Marie soit en nous pour être ravis de joie en Dieu notre Sauveur[162] », pour que son règne arrive en nous par l'accomplissement de sa volonté. 

Article IV 

- DE LA PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE MARIE


L'Eglise catholique enseigne au sujet de la virginité de Marie trois vérités : qu'elle a été vierge en concevant Notre-Seigneur, en lui donnant le jour, et, qu'après, elle est restée perpétuellement vierge.

L'Eglise a défendu les deux premières de ces trois vérités contre les Cérihthiens et les Ebionites à la fin du Ier siècle; puis contre Celse, qui fut réfuté par Origène; au XVIe siècle, contre les Sociniens condamnés par Paul IV et Clément VIII; et récemment contre les rationalistes, en particulier contre Strauss, Renan et le pseudo Her­zog. La seconde vérité fut attaquée par Jovinien, condamné en 390. La troisième a été niée par Helvidius réfuté par saint Jérôme

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMer 24 Juin - 22:27

CHAPITRE III 

- L'AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DE LA GRACE EN MARIE
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Article IV 

- DE LA PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE MARIE

La conception virginale


La virginité dans la conception est déjà exprimée par Isaie, VII, 14 : « Une vierge concevra et enfantera un fils », c'est le sens littéral; autrement, comme le dit saint Justin contre les Juifs, il n'y aurait pas le signe annoncé par ce prophète au même endroit. 

C'est affirmé en outre à l'Annonciation par la réponse de l'ar­change Gabriel à Marie, lorsqu'elle lui demande : « Com­ment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'être saint qui naîtra de vous sera appelé Fils de Dieu » (Luc, 1, 34 ss.).

De même encore c'est affirmé par la réponse de l'ange à saint Joseph : « Joseph, fils de David, ne crains point de prendre avec toi Marie ton épouse, car ce qui est formé en elle, est l'ouvrage du Saint-Esprit » (Matth., 1, 20). L'Evangéliste saint Luc, III, 23, dit enfin au sujet de Jésus : « On le croyait fils de Joseph. »

Toute la Tradition confirme la conception virginale- du Christ par la voie de saint Ignace martyr, d'Aristide, de saint Justin, de Tertullien, de saint Irénée. 

Tous les sym­boles enseignent que le Fils de Dieu fait chair « a été conçu par la Vierge Marie, par l'opération du Saint­Esprit ». 

C'est défini par le Concile de Latran sous Martin Ier en 649, et de nouveau affirmé par Paul IV contre les Sociniens.

Les raisons de convenance de la conception virginale sont données par saint Thomas (IIIa, q. 28, a. 1) : 1° Il convient que celui qui est Fils naturel de Dieu n'ait pas de père sur la terre, qu'il ait un unique Père au ciel; 2° Le Verbe, qui est conçu éternellement dans la plus parfaite pureté spirituelle, doit aussi être virginalement conçu lorsqu'il se fait chair; 3° pour que la nature humaine du Sauveur soit exempte du péché originel, il convenait qu'elle ne fût pas formée comme d'ordinaire par voie séminale, mais par conception virginale; 4° enfin en nais­sant selon la chair d'une vierge, le Christ montrait que ses membres doivent naître selon l'esprit de cette vierge, son Epouse spirituelle, qu'est l'Eglise. 

L'enfantement virginal

Saint Ambroise l'affirme en commentant le texte d'Isaïe (VII, 14) : « Une vierge concevra dans son sein et enfantera un fils », elle sera, dit-il, vierge dans la concep­tion et aussi dans l'enfantement. Avant lui parlent de même saint Ignace martyr , Aristide, Clément d'Alexandrie. - Au IV° siècle, saint Ephrem, et plus tard saint Augustin . Le Concile de Latran sous Martin Ier en 649 le proclame aussi.

Les raisons de convenance de l'enfantement virginal sont les suivantes selon saint Thomas (III a, q. 28, a. 2) : 1° Le Verbe qui est éternellement conçu et qui procède du Père sans aucune corruption, doit, s'il se fait chair, naître d'une mère vierge, en lui conservant sa virginité; 2° Celui qui vient pour enlever toute corruption, ne doit pas en naissant détruire la virginité de celle qui lui donne le jour; 3° Celui qui nous ordonne d'honorer nos parents, se devait à lui-même de ne pas diminuer, en naissant, l'honneur de sa sainte Mère. 

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyJeu 25 Juin - 21:51

CHAPITRE III 

- L'AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DE LA GRACE EN MARIE
A L'INSTANT DE L'INCARNATION

Article IV 

- DE LA PERPÉTUELLE VIRGINITÉ DE MARIE


La virginité perpétuelle de Marie après la naissance du Sauveur

Le Concile de Latran en 649 affirme ce point de doc­trine et de nouveau Paul IV contre les Sociniens.

Parmi les Pères, il faut citer, comme l'ayant explicite­ment affirmé, Origène, saint Grégoire le Thauma­turge; au IV° siècle, le titre semper virgo est commu­nément employé, surtout par saint Athanase et Didyme l'aveugle[ ainsi qu'au II° Concile de Constantinople en 533.

Chez les latins, il faut citer saint Ambroise, saint Augustin saint Jérôme contre Jovinien et Helvi­dius et dans l'église syriaque saint Ephrem.

Les raisons de convenance de cette perpétuelle virginité sont données par saint Thomas (IIIa, q. 28, a. 3): 1° L'erreur d'Helvidius, dit-il, porte atteinte à la dignité du Christ, car de même qu'il est de toute éternité le fils unique du Père, il convient qu'il soit dans le temps le fils unique de Marie ; 2° Cette erreur est une offense à I'Es­prit-Saint qui a sanctifié pour toujours le sein virginal de Marie; 3° C'est aussi gravement diminuer la dignité et la sainteté de la Mère de Dieu, qui paraitrait très ingrate, si elle ne s'était pas contentée d'un tel fils; 4° enfin, comme le dit aussi Bossue, saint Joseph était entré dans ce dessein, et y avoir manqué après un enfantement si miraculeux, c'eût été un sacrilège indigne d'eux, une profanation indigne de Jésus-Christ même. 

Les frères de Jésus, mentionnés dans l'Evangile, et saint Jacques qu'on appela frère du Seigneur constamment, ne l'étaient que par la parenté, comme on parlait en ce temps : et la sainte tradition ne l'a jamais entendu d'une autre sorte. »

Les travaux récents des exégètes catholiques contre les rationalistes contemporains ont confirmé ces témoigna­ges.

Saint Thomas (IIIa, q. 28, a. 4) explique la doctrine commune selon laquelle Marie a fait le vœu de virginité perpétuelle. Ses paroles en saint Luc (I, 34): « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme », indiquent déjà cette résolution. La Tradition se résume en cette parole de saint Augustin : « Virgo es, sancta es, votum vovisti. » Le mariage de la Sainte Vierge avec saint Joseph était pourtant un vrai mariage, mais uni à ce vœu émis d'un commun accord. 

Article V 

- DES PRINCIPAUX MYSTÈRES PAR LESQUELS AUGMENTA
LA PLÉNITUDE DE GRACE EN MARIE APRÈS L'INCARNATION

Ces mystères furent surtout ceux que le Rosaire nous invite à contempler, depuis celui de la naissance de Jésus.

La nativité du Sauveur


Marie a grandi dans l'humilité, la pauvreté et plus encore dans l'amour de Dieu, en donnant le jour à son Fils dans une étable. Il n'a eu qu'une crèche, une man­geoire, pour berceau. Mais au même instant, par un, divin contraste, les anges ont chanté : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » (Luc, II, 14). Si cette parole a été douce au cœur des bergers, et à celui de Joseph, plus encore au cœur de Marie. C'est le commencement du Gloria que l'Eglise ne cessera pas de chanter à la messe jusqu'à la fin du monde, et qui est le prélude du culte du ciel.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 27 Juin - 7:38

CHAPITRE III 

Article V 

- DES PRINCIPAUX MYSTÈRES PAR LESQUELS AUGMENTA
LA PLÉNITUDE DE GRACE EN MARIE APRÈS L'INCARNATION


Ces mystères furent surtout ceux que le Rosaire nous invite à contempler, depuis celui de la naissance de Jésus.

La nativité du Sauveur 

MIl est dit de Marie « qu'elle conservait toutes ces cho­ses, les repassant dans son cœur » (Luc, II, 19). Quelle joie n'a-t-elle pas senti à la naissance de son Fils, et pourtant elle a gardé le silence, elle ne s'est épanchée qu'avec sainte Elisabeth. Les plus grandes choses que Dieu fait dans les âmes dépassent toute expression. Que pourrait dire Marie qui pût égaler ce qu'elle sentait ?

La présentation de Jésus au temple haut

Au jour de l'Annonciation, la Sainte Vierge avait dit son Fiat dans la paix, dans une très sainte joie, et aussi dans la douleur en pressentant les souffrances du Sau­veur, annoncées par Isaïe. Le mystère de la Rédemption s'éclaire davantage, lors de la présentation de Jésus au temple, quand le saint vieillard Siméon, sous la lumière du Saint-Esprit, voit en l'enfant Jésus « le salut préparé pour tous les peuples, la lumière qui doit dissiper les té­nébres des nations » (Luc, II, 34). Marie reste muette d'ad­miration et de reconnaissance. Puis le saint vieillard ajoute : « Cet enfant est au monde pour la chute et la résurrection d'un grand nombre en Israël et pour être un signe en butte à la contradiction. » De fait Jésus, venu pour le salut de tous, sera une occasion de chute, une pierre d'achoppement (Isaie, VIII, 14) pour un grand nom­bre d'Israélites, qui, refusant de reconnaître en lui le Messie, tomberont dans l'infidélité et la ruine éternelle, comme le constate saint Paul (Rom., IX, 32; 1 Cor., I, 13). Jésus dira lui-même (Matth., XI, 6) ; « Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute. »

Bossuet[190] remarque à ce sujet : « C'est ce qu'opère tout ce qui est haut et ce qui est simple tout ensemble. On ne peut atteindre à sa hauteur; on dédaigne, sa sim­plicité, ou bien on le veut atteindre par soi-même, et on ne peut, et on se trouble, et on se perd dans son orgueil. Mais les humbles de cœur entrent dans les profondeurs de Dieu sans s'émouvoir ; et éloignés du monde et de ses pensées, ils trouvent la vie dans la hauteur des œuvres de Dieu. »

« Siméon est inspiré de parler à fond à Marie », de fait, le mystère de Jésus et de la prédestination des élus s'ou­vre de plus en plus devant elle.

Enfin le saint vieillard lui dit encore : « Vous-même, un glaive transpercera votre âme et ainsi seront révélées les pensées cachées dans le cœur d'un grand nombre. » Marie aura part aux contradictions que rencontrera le Sauveur, les souffrances de Jésus seront les siennes, elle en aura le coeur transpercé par la plus vive douleur ; si le Fils de Dieu n'était pas venu, on ne counaitrait pas la pro­fonde malice de l'orgueil qui se révolte contre la plus haute vérité. Les pensées cachées d'hypocrisie et de faux zèle seront révélées lorsque les pharisiens demanderont le crucifiement de Celui qui est la sainteté même.

La plénitude de grâce en Notre-Seigneur eut deux effets en apparence contraires : la paix la plus parfaite et l'in­clination à s'offrir par le sacrifice le plus douloureux comme victime rédemptrice, pour accomplir le mieux possible sa mission de Sauveur. De même, la plénitude de grâce en Marie eut deux effets en apparence contrai­res : d'une part, la joie la plus pure aux jours de l'An­nonciation et de la Nativité, et, d'autre part, le désir de s'unir le plus généreusement possible aux souffrances de son Fils pour notre salut.

Aussi, en le présentant au temple, elle l'offre déjà pour nous ; la joie et la souffrance s'unissent très intimement dans le coeur de la Mère de Dieu, qui est déjà la Mère de tous ceux giti croiront aux paroles de son Fils.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 27 Juin - 22:51

CHAPITRE III 

Article V 
- DES PRINCIPAUX MYSTÈRES PAR LESQUELS AUGMENTA
LA PLÉNITUDE DE GRACE EN MARIE APRÈS L'INCARNATION

La fuite en Egypte


Saint Matthieu (II, 13) rapporte qu'après l'adoration des Mages, un ange du Seigneur apparut à Joseph pen­dant son sommeil et lui dit : « Lève-toi, prends l'Enfant et sa mère, fuis en Egypte, et restes-y jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'Enfant pour le faire périr. » De fait, Hérode ordonne le massacre des enfants de deux ans et au dessous qui étaient à Bethléem et aux environs.

L'enfant Jésus est la terreur de ce roi, qui craint là où il n'y a rien à craindre, et qui ne redoute pas les châti­ments de Dieu qu'il devrait redouter. Marie et Joseph ont part déjà aux persécutions qui s'élèvent contre Notre­-Seigneur. « Auparavant ils vivaient tranquilles et ga­gnaient doucement leur vie par le travail de leurs mains ; mais aussitôt que Jésus leur est donné, il n'y a point de repos pour eux... Il faut prendre part à ses croix[191].» Par là, ils grandissent beaucoup dans l'amour de Dieu. Les saints innocents participent aussi à la croix de Jésus ; leur massacre nous montre qu'ils étaient prédestinés de toute éternité à la gloire du martyre. Puis Hérode étant mort, un ange du Seigneur annonce en songe à Joseph que l'heure est venue d'aller à Nazareth en Galilée (Matth., II, 20-23).

La vie cachée de Nazareth

Marie reçoit incessamment une augmentation de grâce et de charité lorsqu'elle porte l'enfant Jésus dans ses bras, le nourrit, lorsqu'elle reçoit ses caresses, entend ses premières paroles, soutient ses premiers pas.

« Cependant, dit saint Luc (II, 40), l'Enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse et la grâce de Dieu était sur lui. » Quand il eut atteint sa douzième année, ayant suivi Marie et Joseph à Jérusalem pour la Pâque, au moment du retour, il resta dans la ville, sans que ses parents s'en fussent aperçus. Ce n'est qu'au bout de trois jours qu'ils le retrouvèrent dans le temple au milieu des docteurs. Et il leur dit : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je sois aux choses de mon Père. » « Mais, remarque saint Luc (III, 50), ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. »
Marie accepte dans l'obscurité de la foi ce qu'elle ne saurait encore comprendre ; le mystère de la Rédemption se révélera progressivement à elle dans toute sa profon­deur et toute son étendue. C'est une joie de retrouver Jésus, mais cette joie fait pressentir bien des souffrances.

Au sujet de la vie cachée de Nazareth, qui se prolonge jusqu'au ministère de Jésus, Bossue fait ces remar­ques : « Ceux qui s'ennuient pour Jésus-Christ, et rougis­sent de lui faire passer sa vie dans une si étrange obscu­rité, s'ennuient aussi pour la sainte Vierge, et voudraient lui attribuer de continuels miracles. Mais écoutons l'E­vangile : « Marie conservait toutes ces choses en son cœur » (Luc, II, 51). ... N'est-ce pas un assez digne emploi, que celui de conserver dans son cœur tout ce qu'elle avait vu de ce cher Fils ? Et si les mystères de son enfance lui furent un si doux entretien, combien trouva-t-elle à s'oc­cuper de tout le reste de sa vie ? Marie méditait Jésus..., elle demeurait en perpétuelle contemplation, se fondant, se liquéfiant, pour ainsi parler, en amour et en désir... Que dirons-nous donc à ceux qui inventent tant de belles choses pour la Sainte Vierge ? Que dirons-nous, si ce n'est que l'humble et parfaite contemplation ne leur suffit pas ? Mais si elle a suffi à Marie, à Jésus même, durant trente ans, n'est-ce pas assez à la Sainte Vierge de continuer cet exercice. Le silence de l'Écriture sur cette divine mère est plus grand et plus éloquent que tous les discours. O homme ! trop actif et inquiet par ta propre activité, ap­prends à te contenter en te souvenant de Jésus, en l'é­coutant au dedans, et en repassant ses paroles... Orgueil humain, de quoi te plains-tu avec tes inquiétudes, de n'être rien dans le monde ? Quel personnage y faisait Jé­sus ? Quelle figure y faisait Marie ! C'était la merveille du monde, le spectacle de Dieu et des anges : et que fai­saient-ils ? De quoi étaient-ils ? Quel nom avaient-ils sur la terre ? Et tu veux avoir un nom et une action qui éclate ? Tu ne connais pas Marie, ni Jésus. ... Et tu dis : Je n'ai rien à faire, quand l'ouvrage du salut des hommes est en partie entre tes mains : n'y a-t-il point d'ennemis à réconcilier, de différends à pacifier, de querelles à finir, où le Sauveur dit : « Vous aurez sauvé votre frère » (Matth., XVIII, 15). N'y a-t-il point de misérable qu'il faille empêcher de se livrer au murmure, au blasphème, au dé­sespoir ? Et quand tout cela te serait ôté, n'as-tu pas l'af­faire de ton salut, qui est pour chacun la véritable œuvre de Dieu ? »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 28 Juin - 23:06

CHAPITRE III 

Article V 

- DES PRINCIPAUX MYSTÈRES PAR LESQUELS AUGMENTA
LA PLÉNITUDE DE GRACE EN MARIE APRÈS L'INCARNATION

La vie cachée de Nazareth

Quand on réfléchit à la vie cachée de Nazareth, et, dans ce silence, au progrès spirituel de Marie, puis, par oppo­sition, à ce que le monde moderne a souvent appelé le progrès, on en vient à cette conclusion : on n'a jamais tant parlé de progrès que depuis qu'on a négligé celui qui est de tous le plus important, 1e progrès spirituel. Qu'est-il alors arrivé ? Ce qu'a souvent remarqué Le Play, que le progrès inférieur recherché pour lui-même s'est accompagné, en facilitant le plaisir, l'oisiveté et le chô­mage, d'un immense recul moral vers le matérialisme, l'athéisme et la barbarie, comme le montrent manifeste­ment les dernières guerres mondiales.

En Marie, au contraire, nous trouvons la réalisation toujours plus parfaite de la parole évangélique : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même » (Luc, X, 27).
Plus elle avance, plus elle doit aimer Dieu de toutes ses forces, en voyant, pendant le ministère de Jésus, la contradiction s'élever contre lui, jusqu'à la consomma­tion du mystère de la Rédemption.


La cause des douleurs de Marie au Calvaire et l'intensité de son amour de Dieu, de son Fils et des âmes


Quelle fut la cause profonde des douleurs de Marie au Calvaire ? Toute âme chrétienne, habituée à faire son chemin de croix, répondra : la cause profonde de ses souffrances comme de celles de Jésus fut le péché. Bien­heureux les cœurs simples pour qui cette formule exprime une vérité de vie, et qui éprouvent une vraie douleur de leurs fautes, bonne souffrance que seule la grâce peut produire en nous.

Nous comprenons peu les souffrances de Marie, parce que nous ne souffrons guère que de ce qu'éprouve notre corps et des blessures faites à notre amour-propre, à notre vanité, à notre orgueil. Nous souffrons aussi et tout natu­rellement de l'ingratitude des hommes, des injustices qui affligent notre famille et notre patrie. Mais nous souf­frons trop peu du péché, de nos propres fautes, en tant qu'elles sont une offense à Dieu.

Théoriquement, nous concevons que le péché est le plus grand des maux, puisqu'il atteint l'âme même et toutes ses facultés, comme une folie, un aveuglement, une lâcheté, une ingratitude, qui nous prive de nos meil­leures énergies et puisqu'il est la cause de tous les désor­dres que nous déplorons dans les familles et la société ; il est la cause évidente de la lutte parfois si âpre entre les classes et entre les peuples. Mais, malgré cette vue, nous n'éprouvons pas une bien grande douleur des fautes personnelles par lesquelles nous coopérons plus ou moins au désordre général. Notre légèreté et notre inconstance nous empêchent de prendre vivement conscience de ce final qu'est le péché, sa profondeur nous échappe, préci­sément parce qu'elle est très grave elle passe inaperçue pour les esprits superficiels. Le péché qui ravage les âmes et la société ressemble à ces maladies qui atteignent les organes les plus essentiels et que nous portons par­fois en nous sans les soupçonner, comme le cancer ; nous n'en souffrons pas encore, tandis que nous crions pour une piqûre sans gravité.

Pour ressentir très vivement la bonne souffrance, qu'est celle de la détestation du péché, il faudrait avoir un amour très profond de Dieu que le péché offense et des âmes que le péché détourne de leur fin.

Les saints souffrent du péché dans la mesure de leur amour de Dieu et du prochain. Sainte Catherine de Sienne reconnaissait les âmes en état de péché mortel à l'odeur insupportable qu'elle sentait en leur présence. Mais pour comprendre jusqu'où peut aller la souffrance causée par le péché, il faudrait demander ce secret au cœur imma­culé et douloureux de Marie.

La mesure de sa douleur fut celle de son amour pour Dieu offensé, pour son Fils crucifié, pour nos âmes â sau­ver.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyLun 29 Juin - 21:28

CHAPITRE III 

Article V 
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La cause des douleurs de Marie au Calvaire et l'intensité de son amour de Dieu, de son Fils et des âmes


Or cet amour de Marie dépassait la plus ardente cha­rité des grands saints, de saint Pierre, saint Paul, saint Jean. En elle, la plénitude initiale de charité dépassait déjà la grâce finale de tous les saints réunis, et depuis lors elle n'avait cessé de grandir, jamais la moindre faute vénielle n'avait ralenti l'élan de son amour, et chacun de ses actes méritoires, plus fervent que le précédent, avait multiplié l'intensité de sa charité selon une pro­gression que nous ne saurions imaginer.

Si telle était la ferveur de l'amour de Dieu dans l'âme de Marie, combien dut-elle souffrir du plus grave de tous les maux, dont notre légèreté et notre inconstance nous empêchent de nous affliger. Elle voyait incomparable­ment mieux que nous ce qui cause la perte éternelle de beaucoup d'âmes : la concupiscence de la chair, celle des yeux, l'orgueil de la vie. Elle en souffrait dans la mesure de son amour pour Dieu et pour nous. C'est la grande lumière qui se trouve ici dans ce clair-obscur.

La cause de ses douleurs, ce fut l'ensemble de tous les péchés réunis, de toutes les révoltes, de toutes les colères sacrilèges portées en un instant à leur paroxysme dans le péché du déicide, dans la haine acharnée contre Notre-­Seigneur, qui est la lumière divine libératrice et l'Auteur du salut.

La douleur de Marie est aussi profonde que son amour naturel et surnaturel pour son Fils, qu'elle aime avec un cœur de Vierge, le plus pur et le plus tendre, qu'elle aime comme son unique enfant miraculeusement conçu et comme son Dieu.

Pour se faire une idée vive des souffrances de Marie, il faudrait avoir reçu, comme les stigmatisés, l'impres­sion des plaies du Sauveur; il faudrait avoir participé à toutes ses souffrances physiques et morales, par les grâ­ces crucifiantes qui font faire le chemin de la croix en revivant les heures les plus douloureuses de la Passion. Nous y reviendrons plus loin, en parlant de Marie médiatrice et corédemptrice, ou de la réparation qu'elle a offerte avec son Fils par lui et en lui.

Notons seulement ici que ces très grands actes d'amour méritoires pour nous, l'étaient aussi pour elle, et augmen­tèrent considérablement sa charité et toutes les autres vertus de foi, de confiance, de religion, d'humilité, de force et de mansuétude ; car elle pratiqua alors toutes ces vertus au degré le plus difficile, le plus héroïque ; elle devint par là même la Reine des martyrs.

Sur le Calvaire du Cœur de Jésus la grâce et la charité surabondent sur le cœur de sa sainte Mère ; c'est lui qui la fortifie, comme elle-même soutient spirituellement saint Jean. Jésus offre son martyre à elle avec le sien, et elle s'offre avec son Fils qui lui est beaucoup plus cher que sa propre vie. Si le moindre des actes méritoires de Marie pendant la vie cachée de Nazareth augmentait l'intensité de sa charité, quel dut être l'effet de ses actes d'amour au pied de la croix !

La Pentecôte

La résurrection glorieuse du Sauveur, ses diverses apparitions marquent certainement de nouveaux progrès en l'âme de sa sainte Mère, qui y voit la réalisation de plusieurs prophéties de Jésus lui-même et sa victoire sur la mort, signe de celle qu'il remporta le Vendredi saint sur le démon et sur le péché.

Le mystère de l'Ascension élève de plus en plus les pensées de Marie vers le ciel. Au soir de ce jour, retirée avec les Apôtres au Cénacle (Act. Ap., I, 14), elle dut sen­tir comme eux que la terre était singulièrement vide de­puis le départ de Notre-Seigneur, et entrevoir toute la dif­ficulté de l'évangélisation du monde païen à convertir au milieu des persécutions prédites. Devant cette perspective, la présence de la Sainte Vierge dut être un grand ré­confort pour les Apôtres. En union avec Notre-Seigneur, elle leur mérita d'un mérite de convenance les grâces qu'ils allaient recevoir, en ce Cénacle où Jésus avait ins­titué l'Eucharistie, ou il les avait ordonnés prêtres, et où il était apparu après sa résurrection.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMar 30 Juin - 22:57

CHAPITRE III 
Article V 
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La Pentecôte


Le jour de la Pentecôte, le Saint-Esprit en descendant sur elle et sur les Apôtres, sous la forme de langues de feu, vint les éclairer définitivement sur les mystères du salut et les fortifier pour l'œuvre immense et si ardue à accomplir (Act. Ap., II). 

Si les Apôtres en ce jour sont confirmés en grâce, si saint Pierre manifeste alors par sa prédication qu'il a reçu la plénitude de la contemplation du mystère du Fils de Dieu, du Sauveur et de l'auteur de la vie ressuscité, si les Apôtres, loin de rester craintifs, s'en vont maintenant « joyeux d'avoir à souffrir pour Jésus-Christ », quelle ne doit pas être la nouvelle augmen­tation de grâce et de charité que reçoit Marie en ce jour, elle qui doit être ici-bas comme le cœur de l'Eglise nais­sante !

Personne autant qu'elle ne participera à l'amour pro­fond de Jésus pour son Père et pour les âmes ; elle doit aussi par sa prière, sa contemplation, sa générosité inces­sante, porter en quelque sorte l'âme des Douze, les sui­vre ainsi comme une Mère dans leurs travaux et toutes les difficultés de leur apostolat, qui s'achèvera par le mar­tyre. Ils sont ses fils. Elle sera appelée par l'Eglise Regina apostolorum, et elle a commencé dès ici-bas de veiller sur eux par sa prière et de féconder leur apostolat par l'obla­tion continue d'elle-même, unie au sacrifice de son Fils perpétué sur l'autel.

Marie modèle de dévotion eucharistique


Il convient particulièrement d'insister sur ce que dut être pour la Mère de Dieu le sacrifice de la messe et la sainte communion qu'elle recevait des mains de saint Jean.
Pourquoi au Calvaire fut-elle confiée par Notre-Seigneur à saint Jean plutôt qu'aux saintes femmes qui étaient au pied de la croix ? Parce que Jean était prêtre et qu'il avait un trésor qu'il pouvait communiquer à Marie, le trésor de l'Eucharistie.

Pourquoi parmi tous les Apôtres, saint Jean est-il choisi plutôt que Pierre ? Parce que Jean est le seul des Apôtres qui soit au pied de la croix, où il a été attiré par une grâce très forte et très douce, et parce qu'il est, dit saint Augustin, le modèle de la vie contemplative, de la vie intime et cachée, qui a toujours été celle de Marie et qui sera la sienne jusqu'à sa mort. 

La vie de Marie n'aura pas le même caractère que celle du prince des Apôtres, saint Pierre, elle n'interviendra point dans le gouverne­ment des fidèles. Sa mission sera de contempler et d'ai­mer Notre-Seigneur resté présent dans l'Eucharistie, d'obtenir par ses incessantes supplications la diffusion de la foi et le salut des âmes. Elle sera ainsi vraiment sur terre comme le cœur de l'Eglise naissante, car personne n'entrera comme elle dans l'intimité et la force de l'a­mour du Christ.

Suivons-la dans cette vie cachée, à l'heure surtout où saint Jean célébrait devant elle le sacrifice de la messe. Marie n'a pas le caractère sacerdotal, elle ne peut en exer­cer les fonctions, mais elle a reçu, comme le dit M. Olier, « la plénitude de l'esprit du sacerdoce » qui est l'esprit du Christ rédempteur, aussi pénétrait-elle bien plus pro­fondément que saint Jean le mystère de nos autels. Son titre de Mère de Dieu dépasse du reste le sacerdoce, des ministres du Sauveur, elle nous a donné le prêtre et la victime du sacrifice de la Croix et elle s'est offerte avec lui.  La sainte messe était pour elle à un degré que nous ne soupçonnons pas le mémorial et en substance la continua­tion du sacrifice de la Croix. C'est que sur le Calvaire, Marie avait eu le cœur transpercé par le glaive de la dou­leur ; la force et la tendresse de son amour pour son Fils lui avaient fait subir un véritable martyre. La souffrance avait été si profonde que le souvenir ne pourrait rien per­dre de sa vivacité, et il était rappelé par une lumière infuse.

Or, sur l'autel, lorsque saint Jean célèbre, Marie re­trouve la même victime que sur la croix. C'est le même Jésus, qui est là réellement présent ; ce n'est pas seule­ment une image, c'est la réalité substantielle du corps du Sauveur, avec son âme et sa divinité. Il n'y a plus, il est vrai, d'immolation sanglante, mais il y a l'immolation sacramentelle, réalisée par la consécration séparée du corps et du précieux sang ; le sang de Jésus est sacramen­tellement répandu sur l'autel. Et cette figure de la mort du Christ est des plus expressives pour celle qui ne peut oublier, qui a toujours au fond de son âme l'image de son très cher Fils maltraité, couvert de plaies, pour celle qui entend encore les injures et les blasphèmes.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMer 1 Juil - 22:38

CHAPITRE III 
Article V 
DES PRINCIPAUX MYSTÈRES PAR LESQUELS AUGMENTA
LA PLÉNITUDE DE GRACE EN MARIE APRÈS L'INCARNATION

Marie modèle de dévotion eucharistique


Cette messe célébrée par saint Jean, à laquelle assiste Marie est la reproduction la plus frappante du sacrifice de la croix perpétué en substance sur l'autel.

Marie voyait aussi dans le sacrifice de la messe le point de conjonction du culte de la terre et de celui du ciel 

C'est en effet la même victime qui est offerte à la messe et qui, au ciel, présente pour nous ses plaies glorieuses au Père céleste. Le corps du Christ ne cesse pas d'être au ciel, il ne descend pas du ciel à proprement parler, mais, sans être multiplié, il est rendu réellement présent sur l'autel par la transsubstantiation de la substance du pain en lui.

C'est aussi au ciel et sur la terre, le même prêtre prin­cipal « toujours vivant pour intercéder pour nous » (Hébr., VII, 25) ; le célébrant n'est en effet que le ministre qui parle au nom de Jésus en disant : ceci est mon corps; c'est Jésus qui parle par lui.

C'est Jésus, comme Dieu, qui donne à ces paroles la puissance transsubstantiatrice. C'est Jésus, comme homme, par un acte de sa sainte âme qui transmet cette influence divine, et qui continue de s'offrir ainsi pour nous, comme prêtre principal. Si le ministre est quelque peu distrait par quelque détail du culte qui peut man­quer, le prêtre principal n'est pas distrait, et Jésus, comme homme, en continuant de s'offrir ainsi sacramen­tellement pour nous, voit ce qui nous échappe, tout le rayonnement spirituel de chaque messe sur les fidèles présents ou éloignés et sur les âmes du purgatoire.

Il agit actuellement par son ministre, c'est lui qui con­tinue de s'offrir par ces paroles sacramentelles ; l'âme du sacrifice de nos autels est l'oblation intérieure qui est tou­jours vivante au cœur du Christ, par elle il continue de nous appliquer les mérites et la satisfaction du Calvaire au moment opportun. Les saints, en assistant à la messe, ont parfois vu, au moment de là consécration, à la place du célébrant, Jésus qui offrait le saint Sacrifice. 

Marie l'a saisi plus que tous les saints; plus qu'eux tous elle a compris que l'âme du sacrifice de la messe est l'oblation toujours vivante au cœur de son Fils. Elle entrevoyait que lorsqu'à la fin du monde la dernière messe sera ache­vée, cette oblation intérieure durera éternellement au coeur du Sauveur, non plus comme supplication, mais comme adoration et action de grâces, ce sera le culte de l'éternité exprimé déjà à la messe par le Sanctus en l'hon­neur du Dieu trois fois saint.

Comment Marie s'unissait-elle à cette oblation de Jésus prêtre principal ? Elle s'y unissait, nous le dirons plus loin, comme médiatrice universelle et corédemptrice. Elle continuait de s'y unir comme à la croix, en esprit d'a­doration réparatrice, de supplication et d'action de grâces. Modèle des âmes hosties, elle continuait d'offrir les peines très vives qu'elle éprouvait devant la néga­tion de la divinité de Jésus, pour la réfutation de la­quelle saint Jean écrivait le quatrième évangile.

 Elle ren­dait grâces pour l'institution de l'Eucharistie, pour tous les bienfaits dont elle est la source. Elle suppliait pour obtenir la conversion des pécheurs, pour le progrès des bons, pour soutenir les Apôtres dans leurs travaux et leurs souffrances jusqu'au martyre.

En tout cela Marie est notre modèle, pour nous appren­dre à devenir « des adorateurs en esprit et en vérité ».

Que dire enfin de la communion de la Sainte Vierge ? La condition principale d'une fervente communion est d'avoir faim de l'Eucharistie; de même le pain ordinaire ne renouvelle vraiment nos forces physiques que si nous le mangeons avec appétit. 

Les saints ont faim de l'Eucha­ristie; on refuse à sainte Catherine de Sienne la sainte communion, mais son désir est si fort qu'une parcelle de la grande hostie se détache et à l'insu du célébrant est portée miraculeusement à la sainte. Or la faim de l'Eucharistie était incomparablement plus grande, plus intense en Marie que dans les âmes les plus saintes. Pen­sons à la force de l'attrait qui porte vers Jésus l'âme de sa sainte Mère.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyJeu 2 Juil - 22:43

CHAPITRE III 

Article V 
DES PRINCIPAUX MYSTÈRES PAR LESQUELS AUGMENTA
LA PLÉNITUDE DE GRACE EN MARIE APRÈS L'INCARNATION


Toute âme est attirée vers Dieu, puisqu'il est le souve­rain Bien pour lequel nous sommes faits. Mais les suites du péché originel, le péché actuel et mille imperfections diminuent l'admirable convenance entre Dieu et les âmes, affaiblissent en nous le désir de l'union divine. 

L'âme de Marie n'a subi l'atteinte ni du péché originel, ni du péché actuel; aucune infidélité, aucune imperfection ne vient diminuer l'ardeur de sa charité qui l'emporte sur celle de tous les saints réunis. S'oubliant elle-même, Marie s'é­lance vers Dieu d'un élan irrésistible, qui grandit chaque jour avec ses mérites. 

C'est le Saint-Esprit, agissant en elle, qui la porte infailliblement à se donner librement à Dieu et à le recevoir; cet amour, comme la soif ardente, s'accompagne d'une souffrance qui ne cessera que par la mort d'amour et l'union de l'éternité. Telle était la faim de l'Eucharistie en la Sainte Vierge.

Jésus de son côté avait le plus grand désir de la sancti­fication définitive de Marie. Il ne demande qu'à commu­niquer les trésors de grâces dont son cœur déborde. S'il pouvait souffrir dans sa gloire, il souffrirait de trouver tant d'obstacles en nous à cette divine communication. Or, en Marie, il n'y avait aucun obstacle. 

Cette commu­nion était comme la fusion aussi intime que possible ici­-bas de leurs deux vies spirituelles, comme le reflet de la communion de la sainte âme du Christ au Verbe auquel elle est personnellement unie, ou encore, c'était comme l'image de la communion des trois personnes divines à la même vérité infinie et à la même bonté sans limites.

Marie an moment de la communion redevenait le taber­nacle vivant et très pur de Notre-Seigneur, tabernacle doué de connaissance et d'amour, mille fois plus précieux qu'un ciboire d'or; elle était vraiment tour d'ivoire, arche d'alliance, maison d'or.

Quels étaient les effets de la communion de Marie ? Ils dépassaient de beaucoup ce que sainte Thérèse dit de l'u­nion transformante dans la VII° demeure du Château intérieur.

On a comparé cette union qui transforme en quelque sorte l'âme en Dieu par la connaissance et l'a­mour, à l'union du fer et du feu, ou à celle de l'air et de la lumière qui le pénètre. Ici en Marie les rayons de lu­mière et de chaleur surnaturelles partis de l'âme de Jésus éclairaient de plus en plus son intelligence et enflammaient sa volonté. 

Ces biens spirituels, cette sagesse et cette bonté, l'humble vierge ne les pouvait en aucune façon rapporter à elle-même, elle en faisait hommage à celui qui est son principe et sa fin : « Qui manducat me, ipse vivet propter me » (Joan., VI, 58); celui qui mange ma chair, vit par moi et pour moi, comme je vis par mon Père et pour lui.

Chacune des communions de Marie était plus fervente que la précédente, et, produisant en elle une plus grande augmentation de charité, la disposait à une communion plus fructueuse encore. 

Si la pierre tombe d'autant plus vite qu'elle se rapproche de la terre qui l'attire, l'âme de Marie se portait d'autant plus généreusement et promp­tement vers Dieu, qu'elle. se rapprochait de lui et qu'elle était plus attirée par lui. 

Elle était comme un miroir très pur, qui réfléchissait vers Jésus la lumière et la chaleur qu'elle recevait de lui, qui condensait aussi cette lumière et cette chaleur pour la répandre sur nos âmes.

En cela elle était le plus parfait modèle de dévotion eucharistique. C'est pourquoi elle peut nous apprendre sans bruit de paroles, si nous nous adressons à elle, ce qu'est l'esprit d'adoration réparatrice ou de sacrifice dans l'acceptation généreuse des peines qui se présentent, ce que doit être notre désir de l'Eucharistie, la ferveur de notre supplication pour les grandes intentions de l'E­glise, et ce que doit être aussi notre action de grâces pour tant de bienfaits.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 4 Juil - 0:14

CHAPITRE III 

Article VI
LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE


Pour mieux voir ce qu'a été la plénitude de grâce en la Sainte Vierge, surtout vers la fin de sa vie, il convient de considérer quelle fut la perfection de son intelligence, spécialement ce que fut sa foi éclairée par les dons de sa­gesse, d'intelligence, de science, quelle fut aussi l'élévation de ses principales vertus, qui, étant connexes avec la cha­rité, se trouvaient en elle comme celle-ci à un degré pro­portionné à celui de la grâce sanctifiante. Pour compléter cette synthèse, nous parlerons brièvement aussi des grâ­ces gratuites d'ordre intellectuel qu'elle reçut, notamment de la prophétie et du discernement des esprits.

La foi éclairée par les dons en Marie

Si l'on pense à la perfection naturelle de l'âme de la Sainte Vierge, la plus parfaite de toutes après celle du Sauveur, il faut admettre que son intelligence naturelle était déjà douée d'une grande pénétration, d'une non moins grande rectitude, et que ces qualités naturelles ne cessèrent de se développer au cours de sa vie.

Sa foi infuse était à plus forte raison très profonde du côté de l'objet par la révélation qui lui fut faite immédia­tement, au jour de l'Annonciation, des mystères de l'In­carnation et de la Rédemption, par sa sainte familiarité de tous les jours avec le Verbe fait chair.

Subjectivement sa foi était en, outre très ferme, très certaine et très prompte dans son adhésion, car ces qualités de la foi infuse sont d'autant plus grandes que celle-ci est plus élevée. Or Marie reçut la foi infuse la plus haute qui ait jamais existé, il faut en dire autant de son espérance, car Jésus, qui eut la vision béatifique dès le premier instant de sa conception, n'avait pas la foi ni l'espérance, mais la pleine lumière et la possession des biens éternels qui nous sont promis.

Nous ne saurions donc nous faire une idée de l'élévation de la foi de Marie. A l'Annonciation, dès que la vérité di­vine sur le mystère de l'Incarnation rédemptrice lui a été suffisamment proposée, elle y a cru. Aussi sainte Élisa­beth lui dit-elle peu après (Luc, I, 45) : « Heureuse celle qui a cru, car elles seront accomplies les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur. » 

A Noël, elle voit son Fils naitre dans l'étable, et elle croit qu'il est le créateur de l'univers ; elle voit toute la fragilité de son corps d'en­fant, et elle croit à sa toute-puissance ; lorsqu'il com­mence à balbutier, elle croit qu'il est la sagesse même ; lorsqu'elle doit fuir avec lui devant la colère du roi Hérode, elle croit pourtant qu'il est le roi des rois, le sei­gneur des seigneurs, comme le dira saint Jean. 

Au jour de la Circoncision et à la présentation au temple, sa foi s'ouvre de plus en plus sur le mystère de la Rédemption. Marie vit ici-bas dans un clair-obscur perpétuel, distin­guant nettement les ténèbres d'en bas, qui proviennent de l'erreur et du mal, et l'obscurité d'en haut, celle qui dé­passe la lumière divine accessible sur terre, et qui fait pressentir ce qu'il y a de plus élevé dans les mystères di­vins que contemplent à découvert au ciel les bienheureux.

Pendant la Passion, quand les Apôtres, à l'exception de Jean, s'éloignent, elle est au pied de la croix, debout, sans s'évanouir ; elle ne cesse pas un instant de croire que son Fils est vraiment le Fils de Dieu, Dieu même, qu'il est, comme l'a-dit le Précurseur, « l'Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde », qu'en apparence vaincu, c'est lui qui est vainqueur du démon et du péché et que dans trois jours il sera vainqueur de la mort par sa résurrection, comme il l'a annoncé. 

Cet acte de foi de Marie au Calvaire, à cette heure la plus obscure, fut le plus grand acte de foi qui ait jamais existé : celui dont l'objet était le plus difficile : que Jésus remportait la plus grande victoire par la plus complète immolation.

Cette foi était admirablement éclairée par les dons qu'elle avait à un degré proportionné à celui de sa charité. Le don d'intelligence lui faisait pénétrer les mystères ré­vélés, leur sens intime, leur convenance, leur harmonie, leurs conséquences ; il lui faisait mieux voir leur crédibi­lité ; en particulier pour les mystères auxquels elle parti­cipa plus que personne, comme celui de la conception vir­ginale du Christ et de l'Incarnation du Fils de Dieu, par suite pour les mystères de la Sainte Trinité et l'économie de la rédemption.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 5 Juil - 8:08

CHAPITRE III
 
Article VI

LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
 
La foi éclairée par les dons en Marie


Le don de sagesse, sous l'inspiration du Saint-Esprit, lui faisait juger des choses divines par cette sympathie ou connaturalité qui est fondée sur la charité[194]. Elle connaissait ainsi expérimentalement combien ces mystè­res correspondent à nos aspirations les plus hautes et en suscitent toujours de nouvelles pour les combler. Elle les goûtait à proportion de sa charité, qui ne cessait de gran­dir, de son humilité et de sa pureté. En Marie se réalisè­rent éminemment les paroles : « C'est aux humbles que Dieu donne sa grâce », « bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu », ils l'entrevoient dès ici-bas.

Le don de science, par un instinct spécial de l'Esprit­-Saint, lui faisait juger des choses créées, soit comme symboles des choses divines au sens où les cieux racon­tent la gloire de Dieu, soit pour en voir le vide, la fragi­lité et mieux apprécier par contraste la vie éternelle.

 
Privilèges particuliers de son intelligence

 
A sa foi et à ces dons du Saint-Esprit, qui se trouvent à des degrés divers en tous les justes, comme fonctions de l'organisme spirituel, s'ajoutaient en Marie, comme chez beaucoup de saints, les grâces gratuites (gratis datae), ou charismes accordés surtout pour l'utilité du prochain. Ce sont plutôt des signes extérieurs pour confirmer la révé­lation et la sainteté, que des formes de la vie surnatu­relle, c'est pourquoi on les distingue.
 
A ce sujet les théologiens admettent généralement ce principe : plus que tous les autres saints Marie reçut tous les privilèges que de hautes convenances réclament pour elle, et qui n'avaient rien d'incompatible avec son état. En d'autres termes, elle ne saurait être à ce titre dans une condition d'infériorité par rapport aux autres saints, qu'elle dépassait de beaucoup par le degré selon lequel elle avait la grâce habituelle, les vertus infuses et les sept dons.
 
Encore faut-il bien entendre ce principe et non pas d'une façon trop matérielle. Si, par exemple, des saints ont vécu de longs mois sans nourriture, ou s'ils ont marché sur les eaux pour venir au secours de quelqu'un, il ne s'ensuit pas que la Sainte Vierge l'ait fait aussi; il suffit que de tels dons soient contenus dans des grâces d'ordre supérieur.
Mais en vertu du principe énoncé, on doit lui attribuer plusieurs charismes, soit d'une façon certaine, soit avec une grande probabilité.
 
Tout d'abord on doit admettre qu'elle a eu par privi­lège, mieux que les autres saints, la connaissance profonde de l'Ecriture, surtout de ce qui se rapporte au Messie, à l'Incarnation rédemptrice, à la Sainte Trinité, à la vie de la grâce et des vertus, à la vie éternelle.
 
Bien qu'il n'appartint.pas à Marie d'exercer le minis­tère officiel, elle dut éclairer saint Jean et saint Luc sur bien des choses relatives à la vie d'enfance et à la vie ca­chée de Jésus.
 
Quant aux objets d'ordre naturel, elle dut en avoir la connaissance claire et profonde qui était de quelque uti­lité; il n'est pas nécessaire de savoir que le sel ordinaire est du chlorure de sodium, ou que l'eau est composée (l'hydrogène et d'oxygène, pour bien connaître leurs pro­priétés naturelles, et même leur symbolisme supérieur.
 
Marie avait des choses naturelles la connaissance qui sert à mieux pénétrer les vérités morales et religieuses, ce qui manifeste l'existence de Dieu, de sa Providence univer­selle s'étendant au moindre détail, ce qui manifeste aussi la spiritualité et l'immortalité de l'âme, notre libre arbi­tre, notre responsabilité, les principes et les conclusions de la loi morale, les rapports de la nature et de la grâce.
 
Elle voyait admirablement la finalité de la nature, l'ordre de la création, la subordination de toute cause créée à la cause suprême; elle ne confondait pas cette subordination avec ce qui ne serait que coordination de l'action de la créature à celle du Créateur. Elle voyait que tout bien vient de Dieu, jusqu'à la libre détermination de nos actes salutaires et méritoires, et que nul ne serait meilleur qu'un autre, s'il n'était plus aimé par Dieu, ce qui est le fondement mérite de l'humilité et de l'action de grâces.
 
Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 5 Juil - 22:20

CHAPITRE III

Article VI

LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
 
Privilèges particuliers de son intelligence

 
La connaissance de Marie sur terre avait des bornes, surtout à l'origine; c'est ainsi qu'elle ne comprit pas d'a­bord toute la portée des paroles de Jésus enfant touchant les affaires de son Père (Luc,II, 48). Mais, comme on l'a dit souvent, c'étaient là des limites plutôt que des lacu­nes; ce n'était pas de l'ignorance, car ce n'était pas la privation d'une connaissance qu'il aurait convenu qu'elle possédât à ce moment. La Mère de Dieu, aux différentes époques de sa vie, savait ce qu'il convenait qu'elle sût.

A plus forte raison, ne fut-elle jamais sujette à l'er­reur; elle évitait toute précipitation dans le jugement, et suspendait celui-ci tant qu'elle n'avait pas la lumière suf­fisante; et, si elle n'était pas certaine, elle se contentait de considérer la chose comme vraisemblable ou probable, sans affirmer même intérieurement qu'elle fût vraie. Par exemple, il est dit en saint Luc (II, 44) que lorsque Jésus âgé de douze ans était resté à Jérusalem, elle estimait ou supposait qu'il était dans le cortège des parents et amis. C'était une supposition vraisemblable, vraiment probable, en cela elle ne se trompait pas.

Nous avons vu plus haut qu'elle eut très probable­ment, selon beaucoup de théologiens, au moins de façon transitoire, dès le sein de sa mère, la science infuse pour avoir l'usage du libre arbitre, le mérite qui faisait fructifier la plénitude initiale de grâce. Si cette science infuse lui fut ainsi très probablement accordée, il est bien diffi­cile de dire qu'elle en fut privée ensuite, car elle serait devenue moins parfaite au lieu de progresser incessam­ment dans cette voie du mérite. 

La même raison de con­venance, nous l'avons vu, ibidem, a porté beaucoup de théologiens à affirmer avec saint François de Sales et saint Alphonse qu'elle gardait l'usage de cette science infuse pendant son sommeil pour continuer de mériter.

Parmi les grâces gratuites, on ne saurait non plus refu­ser à Marie la prophétie, qui est du reste manifestée par le Magnificat, en particulier par ces paroles : « Voici que désormais toutes les générations m'appelleront bienheu­reuse » (Luc, I, 48). La réalisation de cette prédiction est aussi évidente et constante depuis des siècles que l'é­noncé en est précis. Ce ne fut pas sans doute la seule prophétie dans la vie de la Sainte Vierge, puisque ce don est très fréquent chez bien des saints, comme on le voit par la vie du Curé d'Ars et de saint Jean Bosco.

Enfin, comme beaucoup de saints, elle dut avoir le don du discernement des esprits, pour reconnaître l'esprit de Dieu, le distinguer de toute illusion diabolique ou de l'exaltation naturelle, polir pénétrer aussi les secrets des cœurs, surtout lorsqu'on lui demandait conseil, pour ré­pondre toujours de façon juste, opportune et immédiate­ment applicable, comme le faisait si souvent le saint Curé d'Ars et beaucoup d'autres serviteurs de Dieu.
Plusieurs théologiens reconnaissent encore à Marie le don des langues, lorsqu'elle eut à voyager en des pays étrangers, en Egypte et à Ephèse.

 A plus forte raison, depuis l'Assomption, Marie a-t-elle la plénitude de ce don, c'est ainsi que, dans les apparitions de Lourdes, de la Salette et d'autres endroits, elle a parlé le dialecte de la région où elle apparaissait, dialecte qui était du reste la seule langue connue des enfants auxquels elle apportait un message du ciel.

On s'est demandé si Marie avait eu sur terre, ne serait­-ce que quelques instants, la vision immédiate de l'essence divine, dont jouissent au ciel les bienheureux.
Les théologiens enseignent communément contre Chr. Véga et François-Guerra, que certainement elle ne l'a pas eue de façon permanente, en quoi elle diffère de Notre­Seigneur, car, si elle l'avait eue ainsi, elle n'aurait pas eu la foi.

A-t-elle eu cette faveur, vers la fin de sa vie, de façon transitoire ? Il est difficile de répondre avec certitude. Elle a dit avoir une vision intellectuelle de la Sainte Trinité supérieure à celle que reçut sainte Thérèse et bien d'au­tres saints parvenus à l'union dite transformante (VII° de­meure de sainte Thérèse); mais cette vision intellectuelle, si élevée soit-elle, reste de l'ordre de la foi, elle est infé­rieure à la vision immédiate de l'essence divine, et se fait par idée infuse.
 
Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE III

Article VI

LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
 
Privilèges particuliers de son intelligence

On sait que, selon saint Augustin et saint Thomas, il est probable que saint Paul a eu un moment la vision béatifique, lorsque, dit-il (II Cor., XII, 2), « il fut ravi jus­qu'au troisième ciel (dans son corps ou sans son corps, il ne sait) enlevé dans le paradis et qu'il entendit des paro­les ineffables qu'il n'est pas permis à un homme de révé­ler ».

Saint Augustin et saint Thomas remarquent que le troisième ciel, selon les Hébreux, n'est pas celui de l'air, ni celui des astres, mais le ciel spirituel où Dieu habite et est vu par les anges, le paradis, comme dit saint Paul lui-même dans le texte cité. Aussi ces deux grands doc­teurs considèrent comme probable que saint Paul a eu un moment la vision béatifique, car il était appelé à être le Docteur des Gentils, celui de la grâce, et qu'on ne peut pleinement connaître le prix de la grâce, germe de la gloire, sans avoir joui un instant de celle-ci. Il y a là une sérieuse probabilité qui se recommande de l'autorité des deux plus grands théologiens de l'Eglise, qui reçurent eux-mêmes de très grandes grâces mystiques, et qui pou­vaient juger beaucoup mieux que nous de la réponse à faire à une pareille question.

Cette opinion de saint Augustin et de saint Thomas n'est pourtant pas acceptée par Estius, par Corneille de la Pierre. Des exégètes modernes, comme le P. B. Allo, O.P., dans son commentaire de la II° Ep. aux Corinthiens, se contentent de dire que « saint Paul fut alors élevé sur les hauts sommets de la contemplation divine, il dut chanter les chants indicibles des bienheureux autour du trône de Dieu ».

Pour revenir à la Sainte Vierge, il faut remarquer avec le P. Hugon, que, s'il reste probable que saint Paul a reçu un moment ce privilège, il est bien difficile de le refuser à la Mère de Dieu, car sa maternité divine, la plé­nitude de grâce, et l'absence de toute faute la disposaient plus que personne à la béatitude de l'éternité. Si l'on ne peut affirmer avec certitude qu'elle a eu ici-bas pendant quelques instants la vision béatifique, la chose reste très probable.

Ce simple aperçu suffit pour donner une idée de ce que furent pendant sa vie terrestre les dons intellectuels de la Sainte Vierge.

Les principales vertus de Marie


Nous avons parlé un peu plus haut de sa foi; il convient de dire brièvement ce que furent en elle l'espérance, la charité, les quatre vertus cardinales; puis l'humilité et la douceur.
L'espérance par laquelle elle tendait à posséder Dieu qu'elle ne voyait pas encore, était une parfaite confiance, qui s'appuyait, non pas sur elle-même, mais sur la Misé­ricorde Divine et la toute-puissance auxiliatrice. 

Ce fon­dement lui donnait une certitude très ferme, « certitude de tendance », dit saint Thomas qui fait penser à celle qu'a le navigateur, après avoir pris le bon chemin, de tendre effectivement vers le but de son voyage, et qui augmente dans la mesure où il s'en rapproche. En Marie cette certitude augmentait aussi par les inspirations du don de piété par lesquelles, en suscitant en nous une affection toute filiale pour lui, « le Saint-Esprit rend té­moignage à notre esprit, que nous sommes les enfants de Dieu » (Rom., VII, 16), et que nous pouvons compter sur son secours.

Cette certitude de l'espérance était d'autant plus grande en Marie, qu'elle était confirmée en grâce, préservée de toute faute, et donc de toute déviation, aussi bien du côté de la présomption que de celui de la dépression et du manque de confiance en Dieu. 

Cette espérance parfaite, elle l'a exercée lorsque dans sa jeunesse elle avait le désir ardent de la venue du Mes­sie, lorsqu'elle la demandait pour le salut des peuples, ensuite quand elle attendait que le secret de la conception virginale du Sauveur fut manifesté à Joseph son époux; quand elle dut fuir en Egypte; plus tard au Calvaire, lors­que tout paraissait désespéré et qu'elle espéra la parfaite et prochaine victoire du Christ sur la mort, comme lui­-même l'avait annoncée. Sa confiance soutint enfin celle des Apôtres au milieu de leurs luttes incessantes pour la diffusion de l'Evangile et la conversion du monde païen.
 
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CHAPITRE III

Article VI
LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
 
Les principales vertus de Marie


Sa charité, son amour de Dieu pour lui-même et des âmes en Dieu, dépassait dès le début la charité finale de tous les saints réunis, puisqu'elle était au même degré que la plénitude de grâce, et que Marie était toujours plus intimement unie au Père, comme sa fille de prédilection, au Fils comme sa Mère Vierge, étroitement associée à sa mission, au Saint-Esprit par un mariage spirituel qui dépassait de beaucoup celui qu'ont connu les plus grands mystiques. Elle était, à un degré que nous ne pouvons entrevoir, le temple vivant de la Sainte Trinité. Dieu l'ai­mait déjà plus que toutes les autres créatures ensemble, et elle répondait parfaitement à cet amour, après s'être consacrée pleinement à lui dès le premier instant de sa conception, et en vivant toujours dans la plus complète conformité de volonté à son bon plaisir.

Aucune passion désordonnée, aucune vaine inquiétude, aucune distraction ne venaient ralentir l'élan de son amour pour Dieu, et son zèle pour la régénération des âmes était proportionné à cet élan; elle s'offrait incessamment et offrait son Fils pour notre salut.
Cette charité éminente, elle l'a exercée d'une façon con­tinuelle et plus spécialement lorsqu'elle s'est consacrée totalement à Dieu, puis lorsqu'elle fut présentée au tem­ple et fit le vœu de virginité, s'en remettant à la Provi­dence pour le lui faire observer parfaitement; ensuite quand à l'Annonciation elle donna son consentement avec une parfaite conformité à la volonté de Dieu et par amour pour toutes les âmes à sauver, de même en concevant son Fils, en lui donnant le jour; en le présentant au temple, en le retrouvant plus tard au milieu des docteurs, enfin en l'offrant au Calvaire, en participant à toutes ses souf­frances pour la gloire de Dieu, en esprit de réparation et pour le salut de tous. Au moment même où elle entendit les cris : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants », elle s'unit à la prière du Sauveur pour ses bourreaux : « Père; pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font » (Luc, XXIII, 34).

Aussi l'Eglise lui applique-t-elle ces paroles de l'Ecclé­siastique (XXIV, 24, 17) : « Je suis la Mère du pur amour, de la crainte de Dieu, de la sagesse et de la sainte espé­rance ».

Les vertus morales infuses sont en tous les justes à un degré proportionné à celui de leur charité : la prudence dans la raison pour assurer la rectitude du jugement pra­tique selon la loi divine, la justice dans la volonté pour rendre à chacun ce qui lui est du, la force et la tempé­rance dans la sensibilité pour la discipliner et faire des­cendre en elle la rectitude de la droite raison éclairée par la foi. A ces quatre vertus cardinales se rattachent les autres vertus morales infuses.

Quant aux vertus acquises, qui sont d'ordre naturel, elles facilitent l'exercice des précédentes, auxquelles elles sont subordonnées, comme chez l'artiste l'agilité des doigts facilite l'exercice de l'art, qui est dans l'intelli­gence.

La prudence en Marie dirigeait tous ses actes vers la fin dernière surnaturelle, sans aucune déviation; tous ses actes étaient délibérés et méritoires. L'Eglise l'appelle Virgo prudentissima. Elle exerça particulièrement cette vertu éclairée par le don de conseil à l'Annonciation, lors­que « troublée par les paroles de l'ange, elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation (Luc, I, 29), puis quand elle interrogea : « Comment cela se fera-t-il, puis­que je ne connais point d'homme »; et après avoir été éclairée, lorsqu'elle dit « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. »
La justice, elle l'exerça en évitant toute faute contraire à cette vertu, en observant toutes les prescriptions de la loi, même de la purification alors qu'elle n'avait aucun besoin d'être purifiée, et en ordonnant toute sa vie au plus grand bien de l'humanité à régénérer et de son peuple.

Elle a pratiqué de la façon la plus haute la justice à l'égard de Dieu, c'est-à-dire la vertu de religion, unie au don de piété, en se consacrant totalement au service de Dieu dès le premier instant, en faisant le vœu de virgi­nité, en offrant son Fils à la présentation au temple, plus encore en offrant sa mort sur la croix. Elle offrit ainsi avec lui le plus grand acte de la vertu de religion le sacrifice parfait, l'holocauste d'une valeur infinie. Elle a pratiqué de même l'obéissance parfaite à tous les commandements, accompagnée de la plus généreuse prompti­tude à suivre tous les conseils et inspirations du Saint-­Esprit.
 
Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMer 8 Juil - 21:45

CHAPITRE III

Article VI
LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
 
Les principales vertus de Marie


Cette justice en elle fut toujours unie à la miséricorde, avec son Fils, elle pardonna toutes les injures qui lui étaient faites, et montra la plus grande commisération pour les pécheurs et pour les affligés. Aussi l'Eglise l'ap­pelle-t-elle : Mère de Miséricorde, Notre Dame du perpé­tuel secours, titre que redisent des milliers de sanctuaires dans les divers pays du monde ; par elle se réalise cette parole du psalmiste : « Misericordia Dei plena est terra. »

La force ou la fermeté de l'âme qui ne se laisse pas abattre par les plus grands dangers, les plus durs travaux et les plus pénibles, afflictions, apparut en Marie à un degré non moins éminent, surtout pendant la Passion du Sauveur, lorsqu'elle resta debout au pied de la croix, sans défaillir, selon le témoignage de saint Jean (XIX, 25). 

On sait que Cajetan a écrit un opuscule De spasmo Virginis contre l'opinion d'après laquelle Marie se serait évanouie sur le chemin du Calvaire. Médina, Tolet, Suarez et l'en­semble des théologiens, ont également rejeté cette opi­nion.

La Sainte Vierge fut soutenue par les inspirations du don de force au point qu'elle a mérité par le martyre du cœur d'être appelée Reine des martyrs, du fait qu'elle a intérieurement participé aux douleurs de son Fils plus profondément et plus généreusement que tous les mar­tyrs dans leurs tourments extérieurs. C'est ce que l'Eglise rappelle en la fête de la Compassion de la Sainte Vierge, et en celle de Notre-Dame des Sept-Douleurs, par­ticulièrement dans le Stabat, où il est dit :

Fac ut portem Christi mortem, Faites que je porte la mort du Christ,
Passionis fac consortem Faites-moi partager sa passion
Et plagas recolere. et vénérer ses saintes plaies.

Fac me plagis vulnerari, Faites que, blessé de ses blessu­res
Fac me cruce inebriari, Je sois enivré de la croix
Et cruore Filii. et du sang de votre Fils.

C'est le plus haut degré de la force, de la patience et de la magnanimité ou grandeur d'âme dans la plus extrême affliction.

La tempérance sous ses différentes formes, en particu­lier la virginité parfaite, apparut dans son angélique pu­reté, qui assurait en tout la prédominance de l'âme sur le corps, celle des facultés supérieures sur la sensibilité, de telle sorte que Marie était de plus en plus spirituali­sée; l'image de Dieu resplendissait en elle comme en un très pur miroir sans trace aucune d'imperfection.

L'humilité n'eut jamais en elle à réprimer le moindre premier mouvement d'orgueil ou de vanité, mais elle, la portait à l'acte propre de cette vertu, à reconnaître pratiquement que par elle-même elle n'était rien et ne pou­vait rien, sans la grâce, dans l'ordre du salut, aussi s'in­clinait-elle devant l'infinie majesté de Dieu et devant ce qu'il y avait de lui en tout être créé. Plus qu'aucune autre créature elle a mis sa grandeur en Dieu, en elle se réalise éminemment cette parole du Missel - Deus humi­lium celsitudo.

Le jour de l'Annonciation elle dit : « Je suis la ser­vante du Seigneur » et dans le Magnificat elle rend grâces au Très-Haut d'avoir daigné regarder son infime condi­tion. Au jour de la purification, elle se soumet à une loi qui n'a pas été portée pour elle. 

Toute sa vie son humilité se manifeste par tout son extérieur, sa parfaite modes­tie, sa pauvreté volontaire, les travaux manuels très sim­ples qu'elle accomplit, alors qu'elle a reçu les plus gran­des grâces qu'aucune autre créature ne recevra jamais.

Sa douceur correspondait à son humilité selon cette pa­role de la liturgie : Virgo singularis inter omnes mitis ; même à l'égard de ceux qui crucifiaient son Fils elle n'a proféré aucune parole d'indignation, mais avec lui elle leur a pardonné en priant pour eux; c'est la plus grande perfection de la douceur, unie à celle de la force.
 
Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyVen 10 Juil - 23:14

CHAPITRE III

Article VI
LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
 
Les principales vertus de Marie


Cette justice en elle fut toujours unie à la Miséricorde, avec son Fils, elle pardonna toutes les injures qui lui étaient faites, et montra la plus grande commisération pour les pécheurs et pour les affligés. Aussi l'Eglise l'ap­pelle-t-elle : Mère de Miséricorde, Notre Dame du perpé­tuel secours, titre que redisent des milliers de sanctuaires dans les divers pays du monde ; par elle se réalise cette parole du psalmiste : « Misericordia Dei plena est terra. »

La force ou la fermeté de l'âme qui ne se laisse pas abattre par les plus grands dangers, les plus durs travaux et les plus pénibles, afflictions, apparut en Marie à un degré non moins éminent, surtout pendant la Passion du Sauveur, lorsqu'elle resta debout au pied de la croix, sans défaillir, selon le témoignage de saint Jean (XIX, 25). 

On sait que Cajetan a écrit un opuscule De spasmo Virginis contre l'opinion d'après laquelle Marie se serait évanouie sur le chemin du Calvaire. Médina, Tolet, Suarez et l'en­semble des théologiens, ont également rejeté cette opi­nion.

La Sainte Vierge fut soutenue par les inspirations du don de force au point qu'elle a mérité par le martyre du cœur d'être appelée Reine des martyrs, du fait qu'elle a intérieurement participé aux douleurs de son Fils plus profondément et plus généreusement que tous les mar­tyrs dans leurs tourments extérieurs. C'est ce que l'Eglise rappelle en la fête de la Compassion de la Sainte Vierge, et en celle de Notre-Dame des Sept-Douleurs, par­ticulièrement dans le Stabat, où il est dit :

Fac ut portem Christi mortem, Faites que je porte la mort du Christ,
Passionis fac consortem Faites-moi partager sa passion
Et plagas recolere. et vénérer ses saintes plaies.

Fac me plagis vulnerari, Faites que, blessé de ses blessu­res
Fac me cruce inebriari, Je sois enivré de la croix
Et cruore Filii. et du sang de votre Fils.

C'est le plus haut degré de la force, de la patience et de la magnanimité ou grandeur d'âme dans la plus extrême affliction.

La tempérance sous ses différentes formes, en particu­lier la virginité parfaite, apparut dans son angélique pu­reté, qui assurait en tout la prédominance de l'âme sur le corps, celle des facultés supérieures sur la sensibilité, de telle sorte que Marie était de plus en plus spirituali­sée; l'image de Dieu resplendissait en elle comme en un très pur miroir sans trace aucune d'imperfection.

L'humilité n'eut jamais en elle à réprimer le moindre premier mouvement d'orgueil ou de vanité, mais elle, la portait à l'acte propre de cette vertu, à reconnaître pratiquement que par elle-même elle n'était rien et ne pou­vait rien, sans la grâce, dans l'ordre du salut, aussi s'in­clinait-elle devant l'infinie majesté de Dieu et devant ce qu'il y avait de lui en tout être créé. Plus qu'aucune autre créature elle a mis sa grandeur en Dieu, en elle se réalise éminemment cette parole du Missel - Deus humi­lium celsitudo.

Le jour de l'Annonciation elle dit : « Je suis la ser­vante du Seigneur » et dans le Magnificat elle rend grâces au Très-Haut d'avoir daigné regarder son infime condi­tion. Au jour de la purification, elle se soumet à une loi qui n'a pas été portée pour elle. 

Toute sa vie son humilité se manifeste par tout son extérieur, sa parfaite modes­tie, sa pauvreté volontaire, les travaux manuels très sim­ples qu'elle accomplit, alors qu'elle a reçu les plus gran­des grâces qu'aucune autre créature ne recevra jamais.

Sa douceur correspondait à son humilité selon cette pa­role de la liturgie : Virgo singularis inter omnes mitis ; même à l'égard de ceux qui crucifiaient son Fils elle n'a proféré aucune parole d'indignation, mais avec lui elle leur a pardonné en priant pour eux; c'est la plus grande perfection de la douceur, unie à celle de la force.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 12 Juil - 7:40

CHAPITRE III

Article VI
LES DONS INTELLECTUELS ET LES PRINCIPALES VERTUS DE MARIE
 
Les principales vertus de Marie


Toutes les vertus, même celles qui sont en apparence opposées, s'unissaient en elle avec une parfaite harmonie, qui fait penser à la simplicité éminente de Dieu où se fondent ensemble les perfections absolues les plus diffé­rentes comme l'infinie justice et l'infinie Miséricorde.

Tels sont les dons intellectuels de Marie et ses princi­pales vertus, qui ont fait d'elle le modèle de la vie con­templative, unie au plus grand dévouement à l'égard du Verbe incarné, et à l'apostolat caché le plus profond et le plus universel, puisque personne n'a été associé comme elle à l'œuvre immense de la rédemption, comme nous le verrons plus loin en parlant de sa médiation univer­selle.

Ce que nous venons de dire des principales vertus de Marie, de ses dons intellectuels et de leur harmonie nous montre plus concrètement ce qu'a été en elle le progrès spirituel, et comment la plénitude de grâce a considérablement augmenté en elle à l'instant de l'Incar­nation et dans les principaux mystères qui ont suivi : à la nativité du Sauveur, à la présentation de Jésus au tem­ple, lors (le la fuite en Egypte, pendant la vie cachée de Nazareth, plus encore au Calvaire, à la Pentecôte, et lors­qu'elle assistait et communiait à la messe célébrée par saint Jean.

Il convient de traiter maintenant de la plénitude finale de grâce au moment de sa mort, et à l'instant de son entrée au ciel. Nous pouvons suivre ainsi les phases suc­cessives de la vie spirituelle de Marie depuis l'Immaculée Conception jusqu'à sa glorification, tel le cours d'un fleuve qui provient d'une source très haute et qui, en fer­tilisant tout sur son passage, va se jeter dans l'océan.


CHAPITRE IV

La plénitude finale de grâce en Marie


Pour considérer cette plénitude finale sous ses divers aspects, il faut dire d'abord ce qu'elle fut au moment de la mort de la Sainte Vierge, rappeler ce qu'enseigne le magistère ordinaire de l'Eglise sur l'Assomption et par­ler enfin de cette plénitude finale de grâce telle qu'elle s'épanouit éternellement au ciel.


Article I - QUE FUT CETTE PLÉNITUDE FINALE AU MOMENT DE LA MORT DE LA SAINTE VIERGE haut

Marie fut laissée au monde après Jésus-Christ pour consoler l'Eglise, dit Bossuet[207]. Elle le fit par sa prière, par ses mérites qui ne cessèrent de grandir; elle soutint ainsi les Apôtres dans leurs travaux et leurs souffrances et elle exerça un apostolat caché profond en fécondant le leur.

Nous avons vu plus haut, en parlant des conséquences du privilège de l'Immaculée Conception, qu'en Marie, comme en Notre-Seigneur, la mort ne fut pas une suite du péché originel dont ils furent préservés. 

Elle fut une suite de la nature humaine, car l'homme par sa nature est mortel comme l'animal; il n'était immortel à l'origine que par un privilège préternaturel concédé dans l'état d'innocence; ce privilège étant perdu par suite de la faute du premier homme, la nature apparut telle qu'elle est par elle-même : sujette à la douleur et à la mort.

Le Christ, venant comme Rédempteur, fut conçu in carne passibili, dans une chair passible et mortelle. Il faut en dire autant de la Sainte Vierge. 

La mort fut donc en eux une suite, non pas du péché originel, dont ils furent préservés, mais de la nature humaine laissée à ses lois naturelles, après la perte du privilège de l'im­mortalité.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyLun 13 Juil - 7:55

CHAPITRE IV

Article I - QUE FUT CETTE PLÉNITUDE FINALE AU MOMENT DE LA MORT DE LA SAINTE VIERGE


Mais Jésus a accepté et offert sa douloureuse passion et sa mort pour notre salut, et Marie, au Calvaire surtouta offert son Fils pour nous, en s'offrant elle-même avec lui. Elle a fait, comme lui, pour nous le sacrifice de sa vie, dans le martyre du cœur le plus généreux après celui de Notre-Seigneur.

Lorsque, plus tard, l'heure de sa mort arriva, le sacri­fice de sa vie était déjà fait, et il se renouvela en prenant la forme parfaite de ce que la tradition a appelé la mort d'amour, qui n'est pas seulement la mort en état de grâce ou dans l'amour, mais qui est une suite de l'intensité d'un amour calme et très fort, par lequel l'âme, mûre pour le ciel, quitte son corps et va s'unir à Dieu dans la vision immédiate et éternelle de la patrie, comme un grand fleuve se jette dans l'océan.

Sur les derniers instants de Marie, il faut redire ce qu'a écrit saint Jean Damascène, « qu'elle mourut d'une mort extrêmement paisible ». C'est ce qu'expli­que admirablement saint François dans son Traité de l'amour de Dieu, l. VII, ch. XIII et XIV : « Que la Très Sainte Vierge, Mère de Dieu mourut d'amour pour son Fils. » - « Il est impossible d'imaginer, dit-il, qu'elle soit morte d'autre sorte de mort que de celle d'amour : mort la plus noble de toutes, et due, par conséquent, à la plus noble vie... 

Si les premiers chrétiens furent dits n'avoir qu'un cœur et une âme (Act. Ap., IV, 32) à cause de leur parfaite mutuelle dilection; si saint Paul ne vivait plus lui-même, mais Jésus-Christ vivait en lui (Gal., II, 20), à raison de l'extrême union de son cœur à celui de son Maitre,... combien est-il plus véritable que la sacrée Vierge et son Fils n'avaient qu'une âme, qu'un cœur et qu'une vie... en sorte que son Fils vivait en elle ! Mère la plus aimante et la plus aimée qui pouvait être..., d'un amour incomparablement plus éminent que celui de tous les ordres des Anges et des hommes, à mesure que les noms de Mère unique et de Fils unique sont aussi des noms au-dessus de tous autres noms en matière d'a­mour...

« Or, si cette Mère vécut de la vie de son Fils, elle mou­rut aussi de la mort de son Fils ; car quelle est la vie, telle est la mort... Ayant assemblé en son esprit, par une très vive et continuelle mémoire, tous les plus aimables mys­tères de la vie et de la mort de son Fils, et recevant tou­jours à droit fil parmi cela les plus ardentes inspirations que son Fils, soleil de justice, jetât sur les humains au plus fort du midi de sa charité,... enfin le feu sacré de ce divin amour la consuma toute, comme un holocauste de suavité; de sorte qu'elle en mourut, son âme étant toute ravie et transportée entre les bras de la dilection de son Fils... »

Ch. XIV : « Elle mourut d'un amour extrêmement doux et tranquille. »
« Le divin amour croissait à chaque moment dans le cœur virginal de notre glorieuse Dame, mais par des croissances douces, paisibles et continues, sans agitation, ni secousse, ni violence quelconque... comme un grand fleuve qui, ne trouvant plus d'obstacle en la plaine, y coule doucement sans effort...

« Comme le fer, s'il était quitte de tout empêchement, serait attiré fortement, mais doucement par l'aimant, en sorte que l'attraction serait toujours plus active et plus forte à mesure que l'un serait plus près de l'autre et que le mouvement serait plus proche de sa fin, ainsi la très sainte Mère n'ayant rien en soi qui empêchât l'opération du divin amour de son-Fils, elle s'unissait avec iceluy d'une union incomparable, par des extases douces, paisi­bles et sans effort... Si que la mort de cette Vierge fut plus douce qu'on ne peut se l'imaginer, son Fils l'attirait suavement « à l'odeur de ses parfums »...L'amour avait donné près de la croix à cette divine Epouse les suprê­mes douleurs de la mort; certes, il était raisonnable qu'enfin la mort lui donnât les souveraines délices de l'a­mour. »

Bossuet s'exprime de même dans son Ier sermon pour la fête de l'Assomption, Ier point : « Si aimer Jésus, et être aimé de Jésus, ce sont deux choses qui attirent les divines bénédictions sur les âmes, quel abîme de grâces n'avait point, pour ainsi dire, inondé celle de Marie ! Qui pourrait décrire l'impétuosité de cet amour mutuel, à la­quelle concourait tout ce que la nature a de tendre, tout ce que la grâce a d'efficace ? Jésus ne se lassait jamais de se voir aimé de sa mère : cette sainte mère ne croyait jamais avoir assez d'amour pour cet unique et ce bien-­aimé; elle ne demandait d'autre grâce à son Fils, sinon de l'aimer, et cela même attirait sur elle de nouvelles grâ­ces


Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyLun 13 Juil - 22:24

CHAPITRE IV

Article I - QUE FUT CETTE PLÉNITUDE FINALE AU MOMENT DE LA MORT DE LA SAINTE VIERGE
 

« Mesurez, si vous pouvez, à son amour la sainte impa­tience qu'elle avait d'être réunie à son Fils... Si le grand apôtre saint Paul veut rompre incontinent les liens du corps, pour aller chercher son maître à la droite de son Père, quelle devait être l'émotion du sang maternel ! 

Le jeune Tobie, pour une absence d'un,an, perce le cœur de sa mère d'inconsolables douleurs. Quelle différence entre Jésus et Tobie ! et quels regrets la Vierge ne ressentait-­elle pas de se voir si longtemps séparée d'un Fils qu'elle aimait uniquement !

Quoi, disait-elle, quand elle voyait quelque fidèle partir de ce monde, par exemple, saint Etienne, et ainsi des autres, quoi, mon Fils, à quoi me réservez-vous désormais, et pourquoi me laissez-vous ici la dernière ? ... Après m'avoir amenée au pied de votre croix pour vous voir mourir, comment me refusez-vous si longtemps de vous voir régner ? Laissez, laissez seule­ment agir mon amour ; il aura bientôt désuni mon âme de ce corps mortel, pour me transporter à vous, en qui seul je vis.

« Cet amour étant si ardent, si fort et si enflammé, il n'envoyait pas un désir au ciel, qui ne dût tirer avec soi l'âme de Marie.

« Alors la divine Vierge rendit, sans peine et sans vio­lence, sa sainte et bienheureuse âme entre les mains de son Fils. Comme la plus légère secousse détache de l'ar­bre un fruit déjà mûr... ainsi fut cueillie cette âme bénie, pour être tout d'un coup transportée au ciel; ainsi mou­rat la divine Vierge par un élan de l'amour divin. »

Nous voyons en cette très sainte mort la plénitude finale de grâce telle qu'elle peut être sur terre, elle corres­pond admirablement à la plénitude initiale qui n'a cessé de grandir depuis l'instant de l'Immaculée Conception, et elle dispose à la plénitude consommée du ciel, qui est toujours proportionnée chez les élus au degré de leurs mérites au moment même de leur mort.

Article II - L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE


Que faut-il entendre par l'Assomption de Marie ? On entend dans l'Eglise universelle par cette expression que la Sainte Vierge, peu après sa mort et sa résurrection glo­rieuse, fut élevée corps et âme au ciel pour toujours au­-dessus des saints et des anges. On dit Assomption et non pas Ascension, comme pour Notre-Seigneur, car Jésus par sa puissance divine a pu s'élever lui-même au ciel, tandis que Marie ressuscitée y a été élevée par la puis­sance divine jusqu'au degré de gloire où elle-avait été prédestinée.

Ce fait de l'Assomption était-il accessible aux sens, et, s'il y avait des témoins, en particulier les Apôtres, ou au moins l'un d'eux, saint Jean, ont-ils pu de leurs yeux cons­tater ce fait ?

Il y a eu certes dans ce fait quelque chose de sensible, c'est l'élévation du corps de Marie vers le ciel. Mais le terme de cette élévation, c'est-à-dire l'entrée au ciel et l'exaltation de Marie au-dessus de tous les saints et des anges, a été invisible ou inaccessible aux sens.
Sans doute, si des témoins ont trouvé vide le tombeau de la Mère de Dieu, et si ensuite ils ont constaté sa résur­rection et son élévation vers le ciel, ils ont pu présumer qu'elle était entrée au ciel, et que Notre-Seigneur l'avait associée à la gloire de son Ascension.

Mais une présomption n'est pas une certitude. Absolu­ment parlant, le corps glorieux de Marie aurait pu être transporté en un autre lieu invisible, celui par exemple où avait été momentanément le corps de Jésus ressuscité entre les apparitions qui suivirent sa résurrection.

Si une présomption n'est pas une certitude, comment l'entrée au ciel de la Sainte Vierge a-t-elle été connue d'une façon certaine ?

Pour cela, il faut qu'elle ait été révélée par Dieu lui-­même. L'Ascension le fut explicitement, remarque saint Thomas, par l'intermédiaire des anges qui dirent « Hommes de Galilée, pourquoi vous arrètez-vous à regar­der le ciel ? Ce Jésus qui, du milieu de vous, a été enlevé au ciel, en viendra de la même manière que vous l'avez vu monter. »
 
Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMar 14 Juil - 22:39

CHAPITRE IV

Article I - QUE FUT CETTE PLÉNITUDE FINALE AU MOMENT DE LA MORT DE LA SAINTE VIERGE

Article II - L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE


De plus, comme le motif de notre foi est l'autorité de Dieu révélateur, l'Assomption n'est définissable comme dogme de foi que si elle a été révélée par Dieu au moins implicitement.
Mais il ne suffit pas qu'il y ait eu une révélation pri­vée, faite à une personne privée comme la révélation faite à Jeanne d'Arc ou à Bernadette de Lourdes ou aux petits bergers de la Salette. 

Ces révélations privées peu­vent par leurs résultats devenir publiques en un sens, mais elles ne font pas partie du dépôt de la Révélation commune, infailliblement proposée par l'Eglise à tous les fidèles, elles fondent seulement une pieuse croyance distincte de la foi catholique.

Il ne suffit pas non plus d'une révélation privée comme celle faite à sainte Marguerite-Marie sur le culte à rendre au Sacré-Cœur, car une révélation de ce genre reste pri­vée, et elle attire seulement l'attention sur les conséquen­ces pratiques d'une vérité de foi déjà certaine, ici sur cette vérité déjà connue que le Sacré-Cœur de Jésus mérite l'adoration ou le culte de latrie.

Pour que l'Assomption de Marie soit certaine et puisse être proposée à l'Eglise universelle, il a fallu une révéla­tion publique faite aux Apôtres ou au moins à l'un d'eux, par exemple à saint Jean; car après la mort du dernier des apôtres, le dépôt de la Révélation commune est clos. 

Enfin la résurrection anticipée de Marie et son entrée au ciel, corps et âme, est un fait contingent qui dépend du libre arbitre de Dieu; il ne peut ainsi se déduire avec certitude d'autres vérités de foi qui n'auraient pas de connexion nécessaire avec lui.

Il faut donc pour que l'Assomption de Marie soit cer­taine et puisse être proposée universellement à la foi des fidèles, qu'elle ait été révélée aux Apôtres, au moins à l'un d'eux, soit de façon explicite, soit de façon implicite ou confuse qui s'est explicitée plus tard. Voyons ce que manifestent à ce sujet les documents de la Tradition, puis les raisons théologiques qui ont été communément alléguées, au moins depuis le VII° siècle.

1° Par les documents de la Tradition ce privilège apparaît au moins implicitement révélé


Sans doute, on ne peut pas prouver directement ni par l'Ecriture, ni par les documents primitifs de la Tradition, que ce privilège a été révélé explicitement à l'un des Apôtres, car aucun texte de l'Ecriture ne contient cette affirmation explicite, et les documents primitifs de la Tradition sur ce point font défaut.

Mais on prouve indirectement par les documents postérieurs de la Tradition qu'il y a eu une révélation an moins implicite, car il y a certainement, à partir du VII° siècle, des faits qui ne s'expliqueraient pas sans elle.

Dès le VII° siècle au moins l'Eglise presque tout entière, en Orient et en Occident, célébrait la fête de l'Assomption. A Rome, le pape Sergius (687-707) ordonnait une procession solennelle ce jour-là. 

Plusieurs théologiens et liturgistes prétendent même qu'elle existait avant saint Grégoire le Grand († 604) et ils citent à l'appui de leur opinion la collecte de la messe de l'Assomption con­tenue dans le sacramentaire appelé grégorien, mais pro­bablement postérieur, où l'on trouve ces mots : « Nec tamen mortis nexibus deprimi potuit.» 

D'après le témoignage de saint Grégoire de Tours, la fête de l'Assomption semble bien se célébrer en Gaule au VI° siècle. On l'y célébrait certainement au VII° siè­cle, comme le prouvent le Missale gothicum et le Missale gallicanum vetus, qui remontent à la fin de ce siècle et qui contiennent de belles prières pour la messe de l'As­somption.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMer 15 Juil - 22:03

CHAPITRE IV

Article I - QUE FUT CETTE PLÉNITUDE FINALE AU MOMENT DE LA MORT DE LA SAINTE VIERGE

Article II - L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE
1° Par les documents de la Tradition ce privilège apparaît au moins implicitement révélé


En Orient, l'historien Nicéphore Calliste nous apprend que l'empereur Maurice (582-602), contempo­rain et ami de saint Grégoire le Grand, ordonna, de célé­brer solennellement cette fête le 15 août.

La plus ancienne attestation de la croyance tradition­nelle en Orient paraît être celle de saint Modeste, patriar­che de Jérusalem († 634), dans son Encomium in dormi­nonem Deiparae. Selon lui, les Apôtres, amenés de loin auprès de la Sainte Vierge par inspiration divine, au­raient assisté à l'Assomption. Viennent ensuite les homé­lies de saint André de Crète († 720), qui fut moine à Jérusalem et archevêque de Crète, In dormitionem Dei­parae[218], de saint Germain, patriarche de Constantino­ple († 733), In sanctam Dei Genitricis dormilionem, et enfin de saint Jean Damascène († 760), In dormitio­nem beatae Mariae Virginis.

Les témoignages postérieurs au VIII° siècle abondent : sont communément cités ceux de Notker de Saint-Gall, de Fulbert de Chartres, de Pierre Damien, de saint Anselme, d'Hildebert, d'Abélard, de saint Bernard, de Richard de Saint-Victor, de saint Albert le Grand, saint Bonaventure et saint Thomas, témoignages qui sont re­produits par nombre d'auteurs depuis le XIII° siècle.

Entre le VII° et le IX° siècle se développent la liturgie, la théologie, la prédication de l'Assomption. Le pape Léon IV institue l'octave de cette fête vers 847.

Les auteurs de cette époque et les suivants considèrent je fait commémoré par cette fête universelle, non pas comme l'objet d'une pieuse croyance, propre à tel ou tel pays, mais comme partie intégrante de la tradition géné­rale, qui remonte dans l'Eglise aux temps les plus anciens.

Ce ne sont pas seulement du reste les auteurs du VII° au IX° siècle qui parlent ainsi, c'est l'Eglise elle-même : du fait qu'elle célèbre universellement cette fête en Orient et en Occident, généralement le 15 août, elle mon­tre qu'elle considère le privilège de l'Assomption comme une vérité certaine enseignée par le magistère ordinaire, c'est-à-dire par tous les évêques en union avec le Pasteur suprême. La prière universelle de l'Eglise manifeste en effet sa foi : Lex orandi, lex credendi. Ce n'est pas encore une vérité solennellement définie, mais il serait, dit-on communément, au moins téméraire ou erroné de la nier.

Cette croyance générale est à la fois celle des pasteurs qui représentent l'Eglise enseignante et celle des fidèles qui constituent l'Eglise enseignée; la seconde est infail­lible en dépendance de la première, et se manifeste elle-­même par le sens chrétien des fidèles et par la répugnance qu'ils éprouveraient si l'on venait nier le privilège de l'Assomption ou le mettre en doute.

C'est ce qui se produisit lorsque quelques rares auteurs proposèrent de changer la fête du 15 août. Benoît XIV répondit : Ecclesiam hanc amplexam esse sententiam.

L'Eglise en effet ne se contente pas de tolérer cette doctrine, elle la propose positivement, elle l'inculque par sa liturgie et la prédication tant en Orient qu'en Occi­dent.

L'accord universel de toute l'Eglise célébrant ainsi cette fête solennelle montre que c'est l'enseignement de son magistère ordinaire.

Or celui-ci, pour être fondé, demande que cette vérité soit au moins implicitement révélée. Autrement, nous l'avons vu plus haut, il n'y aurait pas de certitude du fait de l'entrée au ciel de Marie corps et âme.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyVen 17 Juil - 9:03

CHAPITRE IV

Article I - QUE FUT CETTE PLÉNITUDE FINALE AU MOMENT DE LA MORT DE LA SAINTE VIERGE

Article II - L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE

1° Par les documents de la Tradition ce privilège apparaît au moins implicitement révélé


Et même il est probable qu'il y a eu une révélation explicite faite aux Apôtres ou à l'un d'entre eux, car il est bien difficile d'expliquer autrement la tradition univer­selle qui existe manifestement en Orient et en Occident depuis le VII° siècle au moins et qui s'exprime en cette fête,

Si, en effet, il n'y avait eu à l'origine de l'Eglise qu'une révélation implicite ou confuse, comment les différents évêques et théologiens des diverses parties de l'Eglise se seraient-ils accordés, tant en Orient qu'en Occident, pour reconnaître que ce privilège était implicitement révélé ?

Cet accord aurait dû être préparé par des travaux et des conciles dont nul n'a jamais entendu parler. Il n'y a pas trace non plus de révélations privées qui auraient provo­qué ces recherches dans le dépôt de la Révélation et des recherches dans toute l'Eglise.

Jusqu'au VI° siècle, on gardait le silence sur ce privi­lège de Marie, craignant que, par suite du souvenir des déesses du paganisme, il ne fût mal compris. Ce qui fut établi surtout dans la période précédente, c'est le prin­cipal titre de Marie, « Mère de Dieu », défini au Concile d'Ephèse, et fondement de tous ses privilèges.

Tout porte donc à penser que le privilège de l'Assomp­tion a été révélé explicitement aux Apôtres ou au moins à l'un d'eux, et transmis ensuite par la Tradition orale de la liturgie, car autrement on ne s'expliquerait pas la fête universelle de l'Assomption, qui montre clairement depuis le VII° siècle que cette vérité est enseignée par le magistère ordinaire de l'Eglise.


2° Par les raisons théologiques traditionnellement alléguées, ce privilège apparaît implicitement révélé


Ces raisons théologiques, ainsi que les textes scriptu­raires qui les fondent, peuvent être considérées de deux manières : ou abstraitement, et de ce point de vue plu­sieurs ne sont que des raisons de convenance, non dé­monstratives, ou concrètement, comme visant des faits concrets, dont la complexité et la richesse est conservée par la Tradition; il faut remarquer aussi qu'une raison de convenance peut elle-même être prise de façon pure­ment théorique, ou au contraire comme étant elle-même au moins implicitement révélée et comme ayant motivé de fait le choix divin.

Nous soulignerons ici surtout deux raisons théologiques qui, à les prendre comme expression de la Tradition, montrent que le privilège de l'Assomption est implicite­ment révélé.

L'éminente dignité de Mère de Dieu est bien la raison radicale de tous les privilèges de Marie, mais n'est pas la raison prochaine de celui de l'Assomption; aussi il ne paraît y avoir là qu'un argument de convenance non dé­monstratif.

Il n'en est pas de même des deux raisons suivantes :

1° Marie a reçu la plénitude de grâce et a été excep­tionnellement bénie par Dieu entre toutes les femmes (Luc, I, 28, 42). Or cette exceptionnelle bénédiction exclut la malédiction divine qui contient : « tu enfanteras dans la douleur » et « tu retourneras en poussière » (Genèse, III, 16-19).

Donc Marie, par la bénédiction exceptionnelle qu'elle a reçue, doit être préservée de la corruption cada­vérique, son corps ne doit pas retourner en poussière, mais il doit ressusciter par une résurrection anticipée.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 18 Juil - 9:31

CHAPITRE IV

Article II L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE

2° Par les raisons théologiques traditionnellement alléguées, ce privilège apparaît implicitement révélé


Ici encore la majeure et la mineure de l'argument sont révélées, et l'argument lui-même est plus explicatif qu'il­latif : il y est question d'un tout, la victoire parfaite du Christ sur le démon, qui comprend comme parties celle sur le péché et celle sur la mort.

La majeure est révélée, comme le dit le Postulatum des Pères du Concile du Vatican, en plusieurs passages des Epitres de saint Paul (Rom., V, 8-11; I Cor., XV, 24-26, 54-­57; Hébr., II, 14-15; Rom., V, 12-17; VI, 23). Le Christ est « l'Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde » (Jean, I, 29). Il a dit : « J'ai vaincu le monde » (XVI, 33).

Peu avant la Passion, il dit encore (Jean, XII, 31) : « C'est maintenant le jugement de ce monde; c'est maintenant que le Prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout les hom­mes à moi. »

Le sacrifice de la croix, par l'amour, l'ac­ceptation des dernières humiliations et de la mort très douloureuse, est la victoire sur le démon et sur le péché : or la mort est la suite du péché; celui qui est vainqueur du démon et du péché sur la croix doit donc être vain­queur de la mort par sa glorieuse résurrection.

La mineure est aussi révélée : Marie, Mère de Dieu, a été associée aussi intimement que possible au Calvaire à la parfaite victoire du Christ sur le démon. C'est mysté­rieusement annoncé dans la Genèse (III, 15), dans les paroles divines adressées au démon : « Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne, et celle-ci te meurtrira à la tête. »

Ce texte ne suffirait pas, mais Marie à l'Annonciation a dit : « Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum » en consentant à être la Mère du Rédempteur, et elle n'a pu être sa digne Mère sans une parfaite conformité de volonté à celle de son Fils, qui devait s'offrir pour nous.

De plus, le vieillard Siméon lui annonce toutes ses souf­frances (Luc, III, 35) : « Vous-même, un glaive transper­cera votre âme. » Enfin, il est dit en saint Jean, XIX, 25 « Près de la croix de Jésus se tenaient sa Mère et la sœur de sa Mère... » Elle participait à ses souffrances, dans la mesure de son amour pour lui; si bien qu'elle est appelée corédemptrice.

Il y a une relation très intime et profonde entre la compassion et la maternité; car la compassion la plus profonde est celle d'un cœur de mère, et Marie ne serait pas la digne Mère du Rédempteur sans une parfaite con­formité de volonté à son oblation rédemptrice.

Si donc Marie a été associée très intimement à la par­faite victoire du Christ sur le démon, elle a été associée aussi aux parties de ce triomphe, c'est-à-dire à sa victoire sur le péché et à celle sur la mort, suite du péché.

On peut objecter : il suffirait qu'elle y fût associée par la résurrection finale, comme les autres élus.

A cela il faut répondre que Marie a été associée plus que personne à la parfaite victoire du Christ sur le démon, et que cette victoire n'est parfaite que par l'exemption de la corruption du tombeau, ce qui demande la résurrection anticipée et l'élévation au ciel.

Il ne suffi­sait pas de la résurrection finale, pour que Marie, comme son Fils, fût exempte de la corruption cadavérique, c'est pourquoi il est dit d'elle dans l'oraison de la fête de l'As­somption : « Mortem subiit temporalem, nec tamen mortis nexibus deprimi potuit, quae Filium tuum Dominum nostrum de se genuit incarnatum. »

Elle n'a pu être retenue par les liens de la mort, ce qui ne peut se dire d'aucun autre saint; même lorsque leur corps est par miracle préservé de la corruption, il est toujours retenu par les liens de la mort.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 18 Juil - 22:37

CHAPITRE IV 

Article II L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE

2° Par les raisons théologiques traditionnellement alléguées, ce privilège apparaît implicitement révélé


Ces deux grandes raisons théologiques, l'une prise de la plénitude de grâce unie à la bénédiction exception­nelle, l'autre prise de l'association de Marie à la victoire parfaite du Christ, montrent que l'Assomption est impli­citement révélée et définissable comme dogme de foi.

Les autres raisons théologiques qui ont été invoquées confirment les précédentes au moins comme des raisons de convenances. L'amour spécial de Jésus pour sa sainte Mère le portait à vouloir pour elle ce privilège. L'excel­lence de la virginité de Marie paraît demander que son corps, exempt de tout péché, ne soit pas retenu par les liens de la mort, suite du péché. L'Immaculée Conception le demande aussi, puisque la mort est une suite du péché originel, dont elle fut préservée. Il faut ajouter qu'on ne conserve aucune relique de la Sainte Vierge, ce qui est un signe probable de son élévation au ciel, corps et âme.

L'Assomption, étant ainsi au moins implicitement rêvé­lée, est définissable comme dogme de foi.

L'opportunité de cette définition, comme le dit Dom Paul Renaudin, est manifeste. Au point de vue de la doctrine, l'Assomption de Marie est avec l'Ascension du Sauveur le couronnement de la foi en l'œuvre de la Rédemption objectivement achevée, et un nouveau gage de l'espérance chrétienne. - Pour les fidèles, une défi­nition solennelle leur permettrait d'adhérer non plus seu­lement à l'infaillibilité du magistère ordinaire de l'E­glise qui a institué cette fête universelle, mais d'adhérer immédiatement à cette vérité, propter auctoritatem Dei revelantis, à cause de l'autorité de Dieu révélant, contre toutes les erreurs relatives à la vie future, qu'elles vien­nent du matérialisme, du rationalisme ou du protestan­tisme libéral, qui minimise en tout notre foi, au lieu de reconnaître que les dons surnaturels de Dieu dépassent toutes nos conceptions.

Enfin cette définition solen­nelle serait, pour les hérétiques et les schismatiques, plus un secours qu'un obstacle, car elle permettrait de mieux connaître la puissance et la bonté de Marie qui nous aide dans la voie du salut, et les égarés ne peuvent connaître cette puissance et cette bonté que si elles sont affirmées par l'Eglise, car la foi vient de la prédication entendue, fides ex auditu. Le juste doit enfin vivre de plus en plus de sa foi; la définition solennelle et infaillible d'un point de doctrine est un aliment spirituel donné à son âme sous une forme plus parfaite, qui le rapproche de Dieu, en faisant grandir son espérance, sa charité et, par suite, toutes les autres vertus.

On ne saurait donc douter de l'opportunité de cette définition.

Article III - LA PLÉNITUDE FINALE DE GRACE AU CIEL 

Pour se faire une juste idée de cette plénitude en son épanouissement dernier, il faut considérer ce qu'est en Marie la béatitude éternelle : la vision béatifique, l'a­mour de Dieu et la joie qui en résultent, puis son éléva­tion au-dessus des chœurs des anges, sa participation à la royauté du Christ et les conséquences qui en dérivent.

La béatitude essentielle de Marie

La béatitude essentielle de la Mère de Dieu dépasse par son intensité et son extension celle concédée à tous les autres bienheureux. C'est là une doctrine certaine. La raison en est que la béatitude céleste ou la gloire essentielle est proportionnée au degré de grâce et de cha­rité qui précède l'entrée au ciel. Or déjà la plénitude initiale de grâce en Marie dépassait certainement la grâce finale des plus grands saints et des anges les plus élevés; il est même très probable, sinon certain, nous l'avons vu, qu'elle dépassait la grâce finale de tous les saints et anges réunis. Cette plénitude initiale lui avait été en effet accor­dée pour qu'elle fût la digne Mère de Dieu, et la mater­nité divine est par son terme, on ne saurait trop le redire, d'ordre hypostatique. Il s'ensuit donc que la béatitude essentielle de Marie dépasse celle de tous les saints pris ensemble.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 19 Juil - 22:29

CHAPITRE IV 

Article III - LA PLÉNITUDE FINALE DE GRACE AU CIEL 

La béatitude essentielle de Marie


En d'autres termes, comme la vue de l'aigle dépasse celle de tous les hommes qui seraient placés au même point que lui, comme la valeur intellectuelle d'un saint Thomas l'emporte sur celle de tous ses commentateurs réunis, ou l'autorité d'un roi sur celle de tous ses minis­tres ensemble, la vision béatifique en Marie pénètre plus profondément l'essence de Dieu vu face à face que la vision de tous les autres bienheureux, exception faite de la sainte âme de Jésus.

Bien que les intelligences angéliques soient naturelle­ment plus fortes que l'intelligence humaine de Marie, et même que celle du Christ, l'intelligence humaine de la Sainte Vierge pénètre plus profondément l'essence divine intuitivement connue, car elle est élevée et fortifiée par une lumière de gloire beaucoup plus intense. 

L'objet ici étant essentiellement surnaturel, il ne sert de rien, pour le mieux atteindre et pénétrer, d'avoir une faculté intel­lectuelle naturellement plus forte. De même déjà une humble chrétienne illettrée, comme sainte Geneviève ou sainte Jeanne d'Arc, peut avoir une plus grande foi infuse et une plus grande charité qu'un théologien doué d'une intelligence naturelle supérieure et très instruit.

Il suit de là que Marie au ciel, pénétrant davantage l'essence de Dieu, sa sagesse, son amour, sa puissance, en voit mieux le rayonnement au point de vue de l'extension, dans l'ordre des réalités possibles et dans celui des réa­lités existantes.

En outre, comme les bienheureux voient en Dieu d'au­tant plus de choses que leur mission est plus étendue, si par exemple saint Thomas d'Aquin voit mieux que ses meilleurs interprètes ce qui concerne l'influence et l'a­venir de sa doctrine dans l'Eglise, Marie, en sa qualité de Mère de Dieu, de médiatrice universelle, de corédemp­trice, de reine des anges, de tous les saints et de tout l'univers, voit en Dieu, in Verbo, beaucoup plus de cho­ses que tous les autres bienheureux.

Il n'y a au-dessus d'elle dans la gloire que Notre-Sei­gneur, qui, par son intelligence humaine, éclairée d'une lumière de gloire plus élevée, pénètre l'essence divine à une profondeur plus grande encore, et connait ainsi cer­tains secrets qui échappent à Marie, car ils n'appartien­nent qu'à lui, comme Sauveur, souverain Prêtre et Roi universel.
Marié vient aussitôt après lui.

C'est pourquoi la liturgie affirme, en la fête du 15 août, qu'elle a été élevée au-dessus des chœurs des anges : « Elevata est super choros angelorum, ad caelestia re­gna »; qu'elle est à la droite de son Fils : « Adstitit regina a dextris suis » (Ps. XCIV, 10). Elle constitue même, dans la hiérarchie des bienheureux, un ordre à part, plus élevé au-dessus des séraphins, dit Albert le Grand, que ceux-ci ne le sont au-dessus des chéru­bins, car la Reine est plus élevée au-dessus des premiers serviteurs que ceux-ci ne le sont à l'égard des autres.

Elle participe plus que personne, comme Mère de Dieu, à la gloire de son Fils. Et comme au ciel la divinité de Jésus est absolument évidente, il est alors extrêmement manifeste que Marie appartient comme Mère du Verbe fait chair à l'ordre hypostatique, qu'elle a une affinité spéciale avec, les Personnes divines, et qu'elle participe aussi plus que quiconque à la royauté universelle de son Fils sur toutes les créatures.

C'est ce que disent bien des oraisons liturgiques : « Ave Regina coelorum,.. Regina coeli... Salve Regina... » ; et dans les litanies : « Regina angelorum... omnium sanc­torum... Mater misericordiae, etc. »

C'est aussi ce qu'a affirmé Pie IX dans la bulle Ineffa­bilis Deus, en un passage déjà cité.

Cette doctrine se trouve explicitement chez saint Ger­main de Constantinople, saint Modeste, saint Jean Damascène, saint Anselme, saint Bernard, Albert le Grand, saint Bonaventure, saint Thomas. et chez tous les docteurs.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyLun 20 Juil - 22:22

CHAPITRE IV 

Article III - LA PLÉNITUDE FINALE DE GRACE AU CIEL 

La béatitude accidentelle de Marie


A sa béatitude accidentelle contribuent enfin une con­naissance plus intime de l'humanité glorieuse du Christ, l'exercice de sa médiation universelle, de sa maternelle miséricorde, le culte d'hyperdulie qu'elle reçoit comme Mère de Dieu. 

On lui attribue aussi de façon éminente la triple auréole des martyrs, des confesseurs de la foi et des vierges, car elle a plus souffert que les martyrs pen­dant la Passion de son Fils, elle a d'une façon intime et privée instruit les apôtres eux-mêmes, et elle a conservé dans toute sa perfection la virginité de l'esprit et du corps.

En elle la gloire du corps, qui est le rejaillissement de celle de l'âme, lui est proportionnée en degré, comme clarté, agilité, subtilité et impassibilité.

A tous ces titres, Marie est élevée au-dessus de tous les saints et de tous les anges, et l'on voit de mieux en mieux que la raison, la racine de tous ses privilèges est son éminente dignité de Mère de Dieu.

DEUXIÈME PARTIE 

Marie, Mère de tous les hommes.

Sa médiation universelle et notre vie intérieure


Après avoir considéré en la Sainte Vierge son plus grand titre de gloire, celui de Mère de Dieu, et la plénitude de grâce qui lui a été accordée, ainsi que tous ses privilèges, pour qu'elle fût la digne Mère de Dieu, il fàut la considérer par rapport à nous.

De ce point de vue, la Tradition attribue à Marie les titres de Mère du Rédempteur, de Mère de tous les hommes, de médiatrice à l'égard de tous ceux qui sont en voyage vers l'éternité, et de reine universelle à l'égard surtout des bienheureux.

La théologie a montré que ces titres correspondent à ceux du Christ rédempteur. Il a en effet accompli son œuvre rédemptrice comme tête de l'humanité à régénérer, comme médiateur premier qui a le pouvoir de sacrifier et de sanctifier par son sacerdoce, d'enseigner par son magistère, et comme roi universel, qui a le pouvoir de porter des lois pour tous les hommes, de juger les vivants et les morts et de gouverner toutes les créatures, y compris les anges.

Marie, en tant que Mère du Dieu-Rédempteur, lui est associée à ce triple point de vue. Elle est associée au Christ, tête de l'eglise, comme Mère spirituelle de tous les hommes, au Christ premier médiateur comme média­trice secondaire et subordonnée, au Christ-Roi comme reine de l'univers. 

Telle est la triple mission de la Mère de Dieu par rapport à nous que nous devons considérer maintenant.

Nous parlerons donc d'abord de ses titres de Mère du Rédempteur comme tel et de Mère de tous les hommes; puis de sa médiation universelle sur terre d'abord et ensuite au ciel; finalement de sa royauté universelle. 

Tous ces titres, mais surtout celui de Mère de Dieu, fon­dent le culte d'hyperdulie dont nous parlerons en dernier lieu.

En ces questions, comme dans les précédentes, nous ne cherchons pas les vues originales, particulières et capti­vantes de tel ou tel auteur; mais l'enseignement com­mun de l'Eglise, transmis par les Pères et expliqué par les théologiens. 

C'est seulement sur ce fondement certain qu'on peut bâtir; on ne commence pas une cathédrale par ses tours ou par ses flèches, mais par ses premières assises.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMar 21 Juil - 21:52

DEUXIÈME PARTIE 

Marie, Mère de tous les hommes.

Sa médiation universelle et notre vie intérieure


Lu superficiellement, cet exposé peut dès lors paraître banal ou très élémentaire; mais c'est le cas de rappeler que les vérités philosophiques les plus élémentaires comme les principes de causalité et de finalité, et aussi les véri­tés religieuses les plus élémentaires, comme celles expri­mées par le Pater, apparaissent, lorsqu'on les scrute et lorsqu'on les met en pratique, comme les plus profondes et les plus vitales. Ici comme partout, nous devons aller du plus certain et du plus connu au moins connu, du facile au difficile; autrement, si l'on voulait aborder trop vite les choses difficiles sous une forme dramatique et captivante par ses antinomies, on finirait peut-être, comme il est arrivé ici à bien des protestants, par nier les plus faciles et les plus certaines. 

L'histoire de la théo­logie comme celle de la philosophie montre qu'il en a été souvent ainsi. Il faut remarquer aussi que si, dans les choses humaines, où le vrai et le faux, le bien et le mal sont mêlés, la simplicité reste superficielle et expose à l'erreur, dans les choses divines, au contraire, où il n'y a que du vrai et du bien, la simplicité s'unit parfaite­ment à la profondeur et à une grande élévation, et même elle seule peut conduire à cette élévation.

CHAPITRE PREMIER 

La Mère du Rédempteur et de tous les hommes


Ces deux titres sont évidemment, intimement connexes, le second dérive du premier. .II importe de les considérer l'un après l'autre.

Article I LA MÈRE DU SAUVEUR ASSOCIÉE A SON ŒUVRE RÉDEMPTRICE

L'Eglise appelle Marie non seulement Mère de Dieu, mais aussi Mère du Sauveur. Dans les litanies de Lorette, par exemple, après les invocations Sancta Dei Genitrix et Mater Creatoris, on lit Mater Salvatoris, ora pro nobis.

Il n'y a pas là, comme quelques-uns ont pu le pen­ser, nous le verrons mieux plus loin, une dualité qui diminuerait l'unité de la Mariologie dominée par deux principes distincts : « Mère de Dieu » et « Mère du Sau­veur, associée à son œuvre rédemptrice ». 

L'unité de la Mariologie est maintenue, parce que Marie est « Mère de Dieu Rédempteur ou Sauveur ». De même les deux mystères de l'Incarnation et de la Rédemption ne constituent pas une dualité qui diminuerait l'unité du traité du Christ ou de la christologie, car il s'agit de « l'Incarna­tion rédemptrice »; le motif de l'Incarnation est suffisam­ment indiqué dans le Credo où il est dit du Fils de Dieu qu'il est descendu du ciel pour notre salut : « Qui propter nos homines et propter nostram salutem descendit de cœlis » (Symbole de Nicée-Constantinople).

Voyons comment Marie est devenue Mère du Sauveur par son consentement, et ensuite comment, en cette qua­lité de Mère du Sauveur, elle doit être associée à son œuvre rédemptrice.­

Marie est devenue Mère du Sauveur par son consentement

Au jour de l'Annonciation la Sainte Vierge a donné son consentement à l'Incarnation rédemptrice, lorsque l'archange Gabriel (Luc, I, 31) lui dit : « Voici que vous concevrez en votre sein et que vous enfanterez un fils et vous lui donnerez le nom de Jésus », qui veut dire sau­veur.

Marie n'ignorait certes pas les prophéties messianiques, notamment celles d'Isaïe, qui annonçaient nettement les souffrances rédemptrices du Sauveur promis. En disant son fiat, le jour de l'Annonciation, elle a généreusement accepté d'avance toutes les douleurs qu'entraîneraient pour son Fils et pour elle l'œuvre de la rédemption.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMer 22 Juil - 22:22

DEUXIÈME PARTIE 

CHAPITRE PREMIER 

Article I LA MÈRE DU SAUVEUR ASSOCIÉE A SON ŒUVRE RÉDEMPTRICE

Marie est devenue Mère du Sauveur par son consentement


Elle les a connues plus explicitement quelques jours plus tard, lorsque le saint vieillard Siméon a dit (Luc, II, 30) : « Maintenant, ô Maître, vous laissez partir votre serviteur en paix selon votre parole, puisque mes yeux ont vu votre salut, que vous avez préparé à la face de tous les peuples. » 

Elle a saisi plus profondément encore quelle part elle devait avoir aux souffrances rédemptrices, lorsque le saint vieillard ajouta pour elle : « Cet Enfant est au monde pour la chute et la résurrection d'un grand nombre en Israël et pour être un signe en butte à la con­tradiction; - vous-même, un glaive transpercera votre âme. » Il est dit un peu plus loin en saint Luc (II, 51) que « Marie conservait toutes ces choses en son cœur »; le plan divin s'éclairait de mieux en mieux pour sa foi contemplative, qui devenait par les illuminations du don d'intelligence de plus en plus pénétrante.

Marie est donc devenue volontairement la Mère du Ré­dempteur comme tel; et de mieux en mieux elle saisit que le Fils de Dieu s'était fait homme pour notre salut comme le dira le Credo. Dès lors, elle s'unit à lui, comme seule une Mère et une Mère très sainte le peut, dans une parfaite conformité de volonté et d'amour pour Dieu et pour les âmes. C'est la forme spéciale que prend pour elle le précepte suprême : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même » (Dent., VI, 5; Luc, X, 27). Rien de plus simple, de plus profond et de plus grand.

La Tradition l'a bien compris, puisqu'elle n'a cessé de dire : comme Eve a été unie au premier homme dans l'œu­vre de perdition, Marie doit être unie au Rédempteur dans l'œuvre de réparation.

Mère du Sauveur, elle saisit de plus en plus comment il doit accomplir son œuvre rédemptrice. Il lui suffit de se rappeler les prophéties messianiques bien connues de tous. Isaie (LIII, 1-12) a annoncé les humiliations et les souffrances du Messie, il a dit qu'il les endurerait pour expier nos fautes, lui qui serait l'innocence même, et que, par sa mort généreusement offerte, il acquerrait des multitudes.

David dans le psaume XXII (XXI) : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous, abandonné ? » a décrit la prière suprême du Juste par excellence, son cri d'an­goisse dans l'accablement, et en même temps sa con­fiance en Yahweh, son appel suprême, son apostolat et ses effets en Israël et parmi les nations. Marie connaît évidemment ce psaume et l'a médité en son cœur.

Daniel (VII, 13-14) a décrit aussi le règne du Fils de l'homme, le pouvoir qui lui sera donné : « Il lui fut donné domination et gloire et règne, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Sa domination est une domina­tion éternelle, qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit. »

Toute la Tradition a vu dans ce Fils de l'homme, comme dans l'homme de douleur d'Isaïe, le Messie pro­mis comme Rédempteur.

Marie, qui n'ignorait pas ces promesses, est donc deve­nue par son consentement au jour de l'Annonciation, Mère du Rédempteur comme tel. De ce consentement : fiat mihi secundum verbum tuum, dépend tout ce qui suit dans la vie de la Sainte Vierge, comme toute la vie de Jésus dépend du consentement qu'il a donné « en entrant en ce monde » lorsqu'il a dit : « Vous n'avez voulu ni sacrifice, ni oblation, mais vous m'avez formé un corps... Me voici, je viens, ô Dieu, pour faire votre vo­lonté » (Hébr., X, 6, 7).

Aussi les Pères ont-ils dit que notre salut dépendait du consentement de Marie, qui a conçu son Fils par l'esprit, avant de le concevoir corporellement. Quelques-uns pourraient objecter qu'un décret divin, comme celui de l'Incarnation, ne peut pas dépendre du libre consentement d'une créature, qui pourrait ne pas le donner.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyJeu 23 Juil - 22:42

DEUXIÈME PARTIE 

CHAPITRE PREMIER 

Article I LA MÈRE DU SAUVEUR ASSOCIÉE A SON ŒUVRE RÉDEMPTRICE

Marie est devenue Mère du Sauveur par son consentement


La théologie répond : selon le dogme de la Providence, Dieu a efficacement voulu et infailliblement prévu tout le bien qui arrivera de fait dans la suite des temps. Il a donc efficacement voulu et infailliblement prévu le consente­ment de Marie, condition de la réalisation du mystère de l'Incarnation.

De toute éternité Dieu qui opère tout « avec force et suavité », a décidé d'accorder à Marie une grâce efficace qui lui fera donner ce consentement libre, salu­taire et méritoire. 

Comme il fait fleurir les arbres, Dieu fait fleurir aussi notre libre volonté en lui faisant produire ses actes bons; loin de la violenter en cela, il l'actualise et produit en elle et avec elle le mode libre de nos actes, qui est encore de l'être. 

C'est le secret du Dieu tout-puissant. Comme par l'opération du Saint-Esprit Marie a conçu le Sauveur sans perdre la virginité, de même par la motion de la grâce efficace elle a dit infailliblement son fiat sans que sa liberté soit en rien lésée, diminuée; bien au contraire, par ce contact virginal de la motion divine et de la liberté de Marie, celle-ci fleurit très spontanément en ce libre consentement donné au nom dé l'humanité.

Ce fiat était tout entier de Dieu comme de la cause première et tout entier de Marie comme de la cause se­conde. 

Ainsi une fleur ou un fruit sont tout entiers de Dieu, comme de l'auteur de la nature, et tout entiers de l'arbre qui les porte, comme de la cause seconde.
En ce consentement de Marie, nous voyons un parfait exemple de ce que dit saint Thomas (Ia, q. 19, a. Cool : « Comme la volonté de Dieu est souverainement efficace, il suit non seulement que ce que Dieu veut (efficacement) se réalise, mais que cela se réalise comme il le veut, et il veut que certaines choses arrivent nécessairement et que d'autres arrivent librement. » - (Ibid., ad 2) : « De ce que rien ne résiste à la volonté efficace de Dieu, il suit que non seulement ce qu'il veut se réalise, mais que cela se réalise soit nécessairement, soit librement, comme il le veut. »

Marie par son fiat le jour de l'Annonciation est donc volontairement devenue la Mère du Rédempteur comme tel.

Toute la Tradition le reconnaît en l'appelant la Nou­velle Eve. Elle ne peut l'être effectivement que si, par son consentement, elle est devenue Mère du Sauveur pour l'œuvre rédemptrice, comme Eve, en consentant à la ten­tation, porta le premier homme au péché qui lui fit per­dre et pour lui et pour nous la justice originelle.

Des protestants ont objecté : les ascendants de la Sainte Vierge peuvent à ce compte être appelés père ou mère du Rédempteur et être dits « associés à son œuvre ré­demptrice ».  

Il est facile de répondre que seule Marie a été éclairée pour consentir à devenir Mère du Sauveur et associée à son œuvre de salut; car ses ascendants ne savaient pas que le Messie naîtrait de leur propre famille.

Sainte Anne ne pouvait prévoir que son enfant devien­drait un jour la Mère du Sauveur promis.

Comment la Mère du Rédempteur doit-elle être associée à son œuvre ?

D'après ce que les Pères de l'Eglise nous ont transmis sur Marie, nouvelle Eve, que beaucoup d'entre eux ont vue annoncée dans les paroles divines de la Genèse (III, 15) : « La postérité de la femme écrasera la tête du ser­pent », c'est une doctrine commune et certaine dans l'E­glise et même proche de la foi que la Sainte Vierge, Mère du Rédempteur, lui est associée dans l'œuvre rédemp­trice comme cause secondaire et subordonnée, ainsi qu'Eve fut associée à Adam dans l'œuvre déperdition[247].

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 25 Juil - 7:33

DEUXIÈME PARTIE 

CHAPITRE PREMIER 

Article I LA MÈRE DU SAUVEUR ASSOCIÉE A SON ŒUVRE RÉDEMPTRICE

Comment la Mère du Rédempteur doit-elle être associée à son œuvre ?


Déjà, en effet, au II° siècle cette doctrine de Marie, nou­velle Eve, est universellement reçue, et les Pères qui l'ex­posent ne la donnent pas comme une spéculation person­nelle, mais comme la doctrine traditionnelle de l'Eglise qui s'appuie sur les paroles de saint Paul, où le Christ est appelé nouvel Adam, et opposé au premier, comme la cause du salut à celle de la chute (I Cor., XV, 45 sq.; Rom., V, 12 sq.; I Cor., XV, 20-23). 

Les Pères rapprochent de ces paroles de saint Paul le récit de la chute, la promesse de la rédemption, de la victoire sur le démon (Genèse, III, 15) et le récit de l'Annonciation (Luc, I, 26-38), où il est parlé du consentement de Marie à la réalisation du mystère de l'Incarnation rédemptrice. On peut donc et même on doit voir dans cette doctrine de Marie, nouvelle Eve, associée. à l'œuvre rédemptrice de son Fils une tradition divino­apostolique.

Les Pères qui l'exposent plus explicitement sont saint Justin, saint Irénée, Tertullien saint Cyprien, Origène, saint Cyrille de Jérusalem, saint Ephrem, saint Epiphane, saint Jean Chysostome, saint Proclus, saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin, Basile de Sél,
saint Germain de Constantinople, saint Jean Damas­cène[264], saint Anselme, saint Bernard. Ensuite tous les docteurs du moyen âge et les théologiens moder­nes parlent de même.

En quel sens selon la Tradition, Marie, nouvelle Eve, a-t-elle été associée sur terre à l'œuvre rédemptrice de son Fils ?

Ce n'est pas seulement pour l'avoir physiquement conçu, enfanté et nourri, mais moralement par ses actes libres, salutaires et méritoires.

Comme Eve a moralement coopéré à la chute en cédant à la tentation du démon, par un acte de désobéissance et en portant Adam au péché, par opposition Marie, nouvelle Eve, selon le plan divin, a moralement coopéré à notre rédemption, en croyant aux paroles de l'archange Gabriel, en consentant librement au mystère de l'Incarnation rédemptrice et à tout ce qu'il entraînerait de souffrances pour son Fils et pour elle.

Marie n'est certes pas la cause principale et perfective de la rédemption; elle ne pouvait nous racheter de condigno, en justice, car il fallait pour cela un acte théandri­que de valeur intrinsèquement infinie, qui ne pouvait appartenir qu'à une personne divine incarnée. Mais Marie est réellement cause secondaire, subordonnée au Christ et dispositive de notre rédemption

 Elle est même dite « subordonnée au Christ », non seulement en ce sens qu'elle lui est inférieure, mais parce qu'elle concourt à notre salut par une grâce qui provient des mérites du Christ, et donc elle agit en lui, avec lui et par lui, in ipso, cum ipso et per ipsum. Il ne faut en effet jamais perdre de vue que le Christ est le médiateur universel su­prême, que Marie a été rachetée par ses mérites selon une rédemption, non pas libératrice, mais préservatrice, puisqu'elle a été par les mérites futurs du Sauveur de tous les hommes, préservée du péché originel et ensuite de toute faute. De même elle ne concourt à notre rédemp­tion que par lui, c'est en ce sens qu'elle en est, cause se­condaire, subordonnée, et non pas perfective, mais dis­positive, car elle nous dispose à recevoir l'influence de son Fils qui, étant l'auteur de notre salut, doit achever en nous la rédemption.

Marie est donc associée à l'œuvre de son Fils, non pas comme l'ont été les Apôtres, mais en sa qualité de Mère du Rédempteur comme tel, après avoir donné son consentement au mystère de l'Incarnation rédemptrice et à tout ce qu'il comporterait de souffrances; elle lui est dès lors associée de la manière la plus intime, comme seule une Mère sainte peut l'être en, la profondeur de son cœur et de son âme surnaturalisée par la plénitude de grâce. C'est ce qu'affirme en termes très exacts saint Albert le Grand dans une formule que nous avons déjà citée : « Beata Virgo Maria non est assumpta in ministerium a Domino, sed in consortium et in adjutorium, secundum illud : Faciamus ei adjutorium simile. sibi » (Mariale, q.42).

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 1 Aoû - 0:38

DEUXIÈME PARTIE 

CHAPITRE PREMIER 

Article I LA MÈRE DU SAUVEUR ASSOCIÉE A SON ŒUVRE RÉDEMPTRICE

Comment la Mère du Rédempteur doit-elle être associée à son œuvre ?


On voit ainsi que l'unité de la Mariologie n'est pas di­minuée comme si elle était dominée par deux principes (Mère de Dieu et Corédemptrice) et non par un seul.

Le principe qui la domine est celui-ci : Marie est Mère du Dieu Rédempteur et par là même associée à son œuvre. De même les deux mystères de l'Incarnation et de la Ré­demption ne constituent pas une dualité qui diminuerait l'unité de la Christologie, car ils s'unissent dans l'Incar­nation rédemptrice; leur union est exprimée dans le Credo lui-même en ces termes : « Filius Dei qui propter nos homines et propter nostram salutem descendit de caelis, et incarnatus est » (Symbole de Nicée-Constantinople).

De plus comme en Jésus-Christ la Filiation divine na­turelle ou la grâce d'union hypostatique est supérieure à la plénitude de grâce habituelle et à notre rédemption, de même en Marie la maternité divine reste supérieure à la plénitude de gràce qui déborde sur nous, comme il a été montré au chapitre premier de cet ouvrage.

L'unité du savoir théologique contribue à sa certitude, ce savoir ne peut être dominé par des premiers principes coordonnés, mais par des principes subordonnés. II en est ainsi de cha­cun de ses traités, qui se subordonnent eux-mêmes dans l'ensemble à une vérité suprême.


Article II - LA MÈRE DE TOUS LES HOMMES

Marie a reçu, selon la Tradition, non seulement le titre de nouvelle Eve, mais celui de Mère de la divine grâce, Mère, aimable, Mère admirable, comme le disent ses lita­nies, et encore Mère de Miséricorde; les Pères ont dit souvent Mère de tous les chrétiens et même de tous les hommes. En quel sens faut-il entendre cette maternité ? 

Quand Marie est-elle devenue notre Mère ? Comment sa maternité s'étend-t-elle à tous les fidèles, même s'ils ne sont pas en état de grâce, et comment à tous les hommes, même s'ils n'ont pas la foi ? Ce sont les questions qu'il convient ici d'examiner.

En quel sens Marie est-elle notre Mère ?

Elle ne l'est évidemment pas au point de vue naturel, puisqu'elle ne nous a pas donné la vie naturelle. A ce point de vue, c'est Eve qui mérite d'être appelée mère de tous les hommes, qui descendent d'elle par les générations successives.

Mais Marie est notre Mère spirituelle et adoptive, en ce sens que, par son union au Christ rédempteur, elle nous a communiqué la vie surnaturelle de la grâce. 

De ce point de vue, elle est beaucoup plus que notre sœur, et l'on doit dire, par analogie avec la vie naturelle, qu'elle nous a enfantés à la vie divine.

Si saint Paul peut dire aux Corinthiens en parlant de sa paternité spirituelle : « C'est moi qui vous ai engen­drés en Jésus-Christ par l'Évangile » (I Cor., IV, 15), et à Philémon : « Je te supplie pour mon fils, que j'ai engen­dré dans les fers, pour Onésime »[268], à plus forte raison pouvons-nous parler de la maternité spirituelle de Marie, maternité qui transmet une vie qui doit durer non pas soixante ou quatre-vingts ans, mais toujours, éternelle­ment.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyDim 2 Aoû - 7:38

DEUXIÈME PARTIE 

CHAPITRE PREMIER

Article II - LA MÈRE DE TOUS LES HOMMES

En quel sens Marie est-elle notre Mère ?


En ce sens, il est dit dans, le Prologue de saint Jean (I, 12), que ceux qui croient au Fils de Dieu fait homme sont « nés non pas de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu ». Cela nous montre la fécondité de la paternité spirituelle; à cette fécondité participe la mater­nité spirituelle et adoptive de Marie, car en union ayec le Christ rédempteur elle nous a vraiment, réellement com­muniqué la vie de la gràce, germe de la vie éternelle. Elle peut donc et doit être appelée Mater gratiae, Mater mise­ricordiae. C'est ce qu'ont voulu dire les Pères qui l'appel­lent la nouvelle Eve, et disent qu'elle a volontairement coopéré à notre salut, comme Eve à notre déchéance.

Cet enseignement est celui de la prédication univer­selle depuis le II° siècle, il se trouve chez saint Justin, saint Irénée, Tertullien, saint Cyrille de Jérusalem, saint Epiphane, saint Jean Chrysostome, saint Pruclus, saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin, là où ils ont parlé de la nouvelle Eve dans les textes cités à l'article précédent. Cette doctrine est particulièrement développée au IV° siècle par saint Ephrem, qui appelle, Marie la « Mère de la vie et du salut, la Mère des vivants, et de tous les hommes », parce qu'elle nous a donné le Sauveur et s'est unie à lui au Calvaire. Parlent de même saint Germain de Constantinople, saint Pierre Chysolo­gue, Eadmer, saint Bernar, Richard de Saint-­Laurent, saint Albert le Grand, qui appellent Marie : Mater misericordiae, Mater regenerationis, totius humani generis mater spiritualis; de même saint Bonaven­ture.

La liturgie dit tous les jours : « Salve Regina, Mater misericordiae...; Monstra te esse Matrem...; Salve Mater misericordiae, Mater Dei et Mater veniae, Mater spei et Mater gratiae. »

Quand Marie est-elle devenue notre Mère ?

Selon les témoignages que nous venons de citer, elle l'est devenue en consentant librement à être la Mère du Sauveur, auteur de la grâce, qui nous a régénérés spirituellement. A ce moment elle nous a spirituellement con­çus, si bien qu'elle aurait été notre Mère adoptive de ce fait, même si elle était morte avant son Fils.

Lorsque ensuite Jésus a consommé son œuvre rédemp­trice par le sacrifice de la croix, Marie, en s'unissant à ce sacrifice, par le plus grand acte de foi, de confiance et d'amour de Dieu et des âmes, est devenue plus parfaite­ment notre Mère, par une coopération plus directe, plus intime et plus profonde à notre salut.

De plus c'est à ce moment qu'elle a été proclamée notre Mère par Notre-Seigneur, lorsqu'il lui dit en parlant de saint Jean qui personnifiait tous ceux qui devaient être rachetés par son sang : « Femme, voici votre fils », et à Jean : « Voici votre mère » (Joan., XIX, 26, 27). C'est ainsi que la Tradition a entendu ces paroles, car à ce moment devant tant de témoins le Sauveur de tous les hommes n'accordait pas seulement une grâce particulière à saint Jean, mais il considérait en lui tous ceux qui devaient être régénérés par le sacrifice de la croix.

Ces paroles de Jésus mourant, comme des paroles sacra­mentelles, produisirent ce qu'elles signifiaient : en l'âme de Marie une grande augmentation de charité ou d'amour maternel pour nous; en l'âme de Jean une affection filiale profonde, pleine de respect pour la Mère de Dieu. C'est l'origine de la grande dévotion à Marie.
Enfin la Sainte Vierge continue à exercer sa fonction de Mère à notre égard, en veillant sur nous pour que nous, grandissions dans la charité et y persévérions, en intercé­dant pour nous et en nous distribuant toutes les grâces que nous recevons.

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DEUXIÈME PARTIE 

CHAPITRE PREMIER

Article II - LA MÈRE DE TOUS LES HOMMES

Quelle est l'extension de sa maternité ?


Elle est d'abord Mère des fidèles, de tous ceux qui croient en son Fils et reçoivent par lui la vie de la grâce. Mais elle est aussi Mère de tous les hommes, en tant qu'elle nous a donné le Sauveur de tous et qu'elle s'est unie à l'oblation de son Fils qui versait son sang pour tous. C'est ce qu'affirment Léon XIII, Benoit XV et Pie XI.

De plus, elle n'est pas seulement Mère des hommes en général, comme on petit le dire d'Eve au point de vite naturel, mais elle est Mère de chacun d'eux en particulier, car elle intercède pour chacun, et obtient les grâces que chacun de nous reçoit au cours des générations humaines. Jésus dit de lui qu'il est le bon pasteur « qui appelle ses brebis chacune par son nom, nominatim » (Jean, X, 3); il y a quelque chose de semblable pour Marie, mère spiri­tuelle de chaque homme en particulier.

Cependant Marie n'est pas de la même manière Mère des fidèles et des infidèles, des justes et des pécheurs. Il faut faire ici la distinction admise au sujet du Christ par rap­port aux divers membres de son corps mystique. A l'égard des infidèles, elle est leur Mère en tant qu'elle est destinée à les engendrer à la vie de la grâce, et en tant qu'elle leur obtient des grâces actuelles qui les disposent à la foi et à la justification. A l'égard des fidèles qui sont en état de péché mortel, elle est leur Mère en tant qu'elle veille actuellement sur eux en leur obtenant les grâces nécessaires pour faire des actes de foi, d'espérance et se disposer à la conversion; à l'égard de ceux qui sont morts dans l'impénitence finale, elle n'est plus leur Mère, mais elle le fut. 

A l'égard des justes elle est parfaitement leur Mère puisqu'ils ont reçu par sa coopération volontaire et très méritoire la grâce sanctifiante et la charité; avec une tendre sollicitude elle veille sur eux pour qu'ils restent en état de grâce et grandissent dans la charité. Enfin elle est excellemment Mère des bienheureux qui ne peuvent plus perdre la vie de la grâce.

On voit dès lors tout le sens des paroles que l'Eglise chante tous les jours à Complies : « Salve Regina, Mater misericordiae; vita, dulcedo et spes nostra salve. Ad te clamamus exsules filii Hevae. Ad te suspiramus gementes et flentes in hac lacrimarum valle... »

Le Bx Grignion de Montfort a admirablement exprimé les conséquences de cette doctrine dans son beau livre Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, ch. I, art. 1, 2° § : Dieu veut se servir de Marie dans la sanctification des âmes. Il se résume ainsi dans Le Secret de Marie (I° p., B. Pourquoi Marie nous est nécessaire) : « C'est elle qui a donné la vie à l'Auteur de toute grâce, et à cause de cela elle est appelée la Mère de la grâce. Dieu le Père, de qui tout don parfait et toute grâce descend comme de sa source essentielle, en lui donnant son Fils, lui a donné toutes ses grâces; en sorte que, comme dit saint Bernard, la volonté de Dieu lui est donnée en lui et avec lui.

« Dieu l'a choisie pour la trésorière, l'économe, la dis­pensatrice de toutes ses grâces, en sorte que toutes ses grâces et tous ses dons passent par ses mains... Puisque Marie a formé le Chef des prédestinés, qui est Jésus­-Christ, c'est à elle aussi de former les membres de ce Chef, qui sont les vrais chrétiens... 

Elle a reçu de Dieu une domination particulière sur les âmes pour les nour­rir et les faire croitre en Dieu. Saint Augustin dit même que, dans ce monde, les prédestinés sont tous enfermés dans le sein de Marie et qu'ils ne viennent au jour que lorsque cette bonne Mère les enfante à la vie éternelle... C'est à elle que le Saint-Esprit dit : In electis meis mitte radices (Eccli., XXIV, 13). Jetez des racines en mes élus,... les racines d'une profonde humilité, d'une ardente cha­rité et de toutes les vertus.

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DEUXIÈME PARTIE 
CHAPITRE PREMIER

Article II - LA MÈRE DE TOUS LES HOMMES
Quelle est l'extension de sa maternité ?


« Marie est appelée par saint Augustin, et est en effet le moule vivant de Dieu, forma Dei, c'est-à-dire que c'est en elle seule que Dieu fait homme a été formé... et c'est aussi en elle seule que l'homme peut être formé en Dieu...

Quiconque est jeté dans ce moule et se laisse manier, y reçoit tous les traits de Jésus-Christ, vrai Dieu, d'une ma­nière proportionnée à la faiblesse humaine, sans beaucoup d'agonie et de travaux; d'une manière sûre, sans crainte d'illusion, car le démon n'a point eu et n'aura jamais accès en Marie, sainte et immaculée, sans ombre de la moindre tache de péché.

« Qu'il y a de différence entre une âme formée en Jésus-­Christ par les voies ordinaires de ceux qui, comme les sculpteurs, se fient en leur savoir-faire et s'appuient sur leur industrie, et une âme bien maniable, bien déliée, bien fondue, et qui, sans aucun appui sur elle-même, se jette en Marie et s'y laisse manier à l'opération du Saint-­Esprit ! Qu'il y a de taches, qu'il y a de défauts, qu'il y a de ténèbres, qu'il y a d'illusions, qu'il y a de naturel, qu'il y a d'humain dans la première âme et que la seconde est pure, divine et semblable à Jésus-Christ...

« Heureuse et mille fois heureuse est l'âme, ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le secret de Marie, pour le con­naître, et à qui il ouvre ce jardin clos, pour y entrer; cette fontaine scellée pour y puiser et y boire à longs traits les eaux vives de la grâce ! Cette âme ne trouvera que Dieu seul, sans créature, dans cette aimable créa­ture ; mais Dieu en même temps infiniment saint et infi­niment condescendant et proportionné à sa faiblesse… C'est Dieu seul qui vit en elle, et tant s'en faut qu'elle arrête une âme à elle-même, au contraire elle la jette en Dieu et l'unit à lui. »
Ainsi la doctrine chrétienne sur Marie devient, avec le Bx de Montfort, l'objet d'une foi pénétrante et savoureuse, d'une contemplation qui porte elle-même à une vraie et forte charité.

Marie, cause exemplaire des élus 

Le Christ est notre modèle, sa prédestination à la filia­tion divine naturelle est la cause exemplaire de notre prédestination à la filiation adoptrice, car « Dieu nous a prédestinés à être conformes à l'image de son Fils pour que celui-ci soit le premier-né entre plusieurs frè­res » (Rom., VIII, 29). 

De même Marie, notre Mère, asso­ciée à son Fils, est la cause exemplaire de la vie des élus, c'est en ce sens que saint Augustin et le Bx de Montfort après lui disent qu'elle est le moule ou le modèle à l'image duquel Dieu forme les élus. Il faut être marqué de son sceau et reproduire ses traits pour avoir place parmi les bien-aimés du Seigneur; c'est pourquoi les théologiens enseignent communément qu'une vraie dévotion à Marie est un des signes de prédestination. 

Le Bx Hugues de Saint-Cher dit même que Marie est comme le livre de vie, ou le reflet de ce livre éternel; car Dieu a gravé en elle le nom des élus, comme il a voulu former en elle et par elle le Christ son premier élu.

Le Bx Grignion de Montfort écrit : « Dieu le Fils dit à sa Mère : In Israel hereditare... (Eccli., XXIV, Cool. Ayez Israël pour héritage. C'est comme s'il lui disait : Dieu mon Père m'a donné pour héritage toutes les nations de la terre, tous les hommes bons et mauvais, prédestinés et réprouvés; je conduirai les uns par la verge d'or et les autres par la verge de fer; je serai le père et l'avocat des uns, le juste vengeur à l'égard des autres, et le juge de tous; mais pour vous, ma chère Mère, vous n'aurez pour votre héritage et possession que les prédestinés, figurés par Israël, et, comme leur bonne mère, vous les enfante­rez, nourrirez, élèverez; et, comme leur souveraine, vous les conduirez, gouvernerez et défendrez. »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMar 4 Aoû - 21:34

DEUXIÈME PARTIE 

CHAPITRE PREMIER

Article II - LA MÈRE DE TOUS LES HOMMES
Marie, cause exemplaire des élus


C'est en ce sens qu'il faut entendre ce que dit le même auteur un peu plus loin pour montrer que Marie, ainsi que Jésus, choisit toujours conformément au bon plaisir divin qui inspire leur choix : « Le Très-Haut l'a faite l'unique trésorière de ses trésors et l'unique dis­pensatrice de ses grâces, pour anoblir, élever et enri­chir qui elle veut, pour faire entrer qui elle veut dans la voie étroite du ciel, pour faire passer malgré tout qui elle veut par la porte étroite de la vie, et pour donner le trône, le sceptre et la couronne de roi à qui elle veut... 

C'est Marie seule à qui Dieu a donné les clefs des cel­liers du divin amour, et le pouvoir d'entrer dans les voies les plus sublimes et les plus secrètes de la perfection et d'y faire entrer les autres. »

Nous voyons en cela toute l'extension de la maternité spirituelle, par laquelle elle forme les élus et les conduit au terme de leur destinée.

Nous verrons d'abord en quoi consiste cette médiation en général, quels sont ses principaux caractères, puis comme elle s'est exercée pendant la vie terrestre de Marie de deux façons, par le mérite et la satisfaction.

CHAPITRE II
La médiation universelle de Marie pendant sa vie terrestre


Nous verrons d'abord en quoi consiste cette médiation en général, quels sont les principaux caractères, puis comme elle s'est exercée pendant la vie terrestre de Marie de deux façons, par le mérite et la satisfaction.

Article I - LA MÉDIATION UNIVERSELLE DE MARIE EN GÉNÉRAL


L'Eglise a approuvé sous Benoît XV, le 21 janvier 1921, l'office et la messe propres de Marie médiatrice de toutes les grâces, et beaucoup de théologiens considèrent cette doctrine comme suffisamment contenue dans le dé­pôt de la Révélation pour être un jour solennellement pro­posée comme objet de foi par l'Eglise infaillible ; elle est enseignée de fait par le magistère ordinaire qui se mani­feste par la liturgie, les encycliques, les lettres des évê­ques, la prédication universelle et les ouvrages de théolo­giens approuvés par l'Eglise.

Voyons ce qu'il faut entendre par cette médiation, puis comment elle est affirmée par la Tradition et établie par la raison théologique.

Que faut-il entendre par cette médiation ? 

Saint Thomas nous dit en parlant de la médiation du Sauveur (IIIa, q. 26, a. 1) : « A l'office de médiateur entre Dieu et les hommes, il appartient de les unir. » 

C'est-à­-dire, comme il est expliqué au même endroit (a. 2), le mé­diateur doit offrir à Dieu les prières des hommes et sur­tout le sacrifice, acte principal de la vertu de religion, et il doit aussi distribuer aux hommes les dons de Dieu qui sanctifient, la lumière divine et la grâce.

Il y a ainsi une double médiation, l'une ascendante sous forme de prière et de sacrifice, l'autre descendante par la distribution des dons divins aux hommes.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMer 5 Aoû - 21:58

DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE PREMIER

Article II - LA MÈRE DE TOUS LES HOMMES
Marie, cause exemplaire des élus


C'est en ce sens qu'il faut entendre ce que dit le même auteur un peu plus loin pour montrer que Marie, ainsi que Jésus, choisit toujours conformément au bon plaisir divin qui inspire leur choix : « Le Très-Haut l'a faite l'unique trésorière de ses trésors et l'unique dis­pensatrice de ses grâces, pour anoblir, élever et enri­chir qui elle veut, pour faire entrer qui elle veut dans la voie étroite du ciel, pour faire passer malgré tout qui elle veut par la porte étroite de la vie, et pour donner le trône, le sceptre et la couronne de roi à qui elle veut...

C'est Marie seule à qui Dieu a donné les clefs des cel­liers du divin amour, et le pouvoir d'entrer dans les voies les plus sublimes et les plus secrètes de la perfection et d'y faire entrer les autres. »

Nous voyons en cela toute l'extension de la maternité spirituelle, par laquelle elle forme les élus et les conduit au terme de leur destinée.

Nous verrons d'abord en quoi consiste cette médiation en général, quels sont ses principaux caractères, puis comme elle s'est exercée pendant la vie terrestre de Marie de deux façons, par le mérite et la satisfaction.

CHAPITRE II
La médiation universelle de Marie pendant sa vie terrestre


Nous verrons d'abord en quoi consiste cette médiation en général, quels sont les principaux caractères, puis comme elle s'est exercée pendant la vie terrestre de Marie de deux façons, par le mérite et la satisfaction.

Article I - LA MÉDIATION UNIVERSELLE DE MARIE EN GÉNÉRAL


L'Eglise a approuvé sous Benoît XV, le 21 janvier 1921, l'office et la messe propres de Marie médiatrice de toutes les grâces, et beaucoup de théologiens considèrent cette doctrine comme suffisamment contenue dans le dé­pôt de la Révélation pour être un jour solennellement pro­posée comme objet de foi par l'Eglise infaillible ; elle est enseignée de fait par le magistère ordinaire qui se mani­feste par la liturgie, les encycliques, les lettres des évê­ques, la prédication universelle et les ouvrages de théolo­giens approuvés par l'Eglise.

Voyons ce qu'il faut entendre par cette médiation, puis comment elle est affirmée par la Tradition et établie par la raison théologique.

Que faut-il entendre par cette médiation ?

Saint Thomas nous dit en parlant de la médiation du Sauveur (IIIa, q. 26, a. 1) : « A l'office de médiateur entre Dieu et les hommes, il appartient de les unir. »

C'est-à­-dire, comme il est expliqué au même endroit (a. 2), le mé­diateur doit offrir à Dieu les prières des hommes et sur­tout le sacrifice, acte principal de la vertu de religion, et il doit aussi distribuer aux hommes les dons de Dieu qui sanctifient, la lumière divine et la grâce.

Il y a ainsi une double médiation, l'une ascendante sous forme de prière et de sacrifice, l'autre descendante par la distribution des dons divins aux hommes.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 8 Aoû - 9:56

DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE II

Article I - LA MÉDIATION UNIVERSELLE DE MARIE EN GÉNÉRAL

Que faut-il entendre par cette médiation ?


On voit donc ce qu'il faut entendre par cette média­tion que la liturgie et le sens chrétien des fidèles attri­buent à Marie. Il s'agit d'une médiation à proprement par­ler subordonnée et non pas coordonnée à celle du Sauveur, de telle sorte qu'elle dépend entièrement des mérites du Christ rédempteur universel; il s'agit aussi d'une média­tion non nécessaire (car celle (le Jésus est déjà surabon­dante et n'a pas besoin de complément); mais elle a été voulue par la Providence, comme un rayonnement de celle du Sauveur, et le rayonnement de tous le plus excel­lent. L'Eglise la considère comme très utile et efficace pour nous obtenir de Dieu tout ce qui peut nous conduire directement ou indirectement à la perfection et au salut.

Enfin il s'agit d'une médiation perpétuelle, qui s'étend à tous les hommes et à toutes les grâces, sans en excepter aucune, comme on le verra par la suite.
C'est en ce sens précis que la médiation universelle est attribuée à Marie par la liturgie, en la fête de Marie mé­diatrice, et par les théologiens qui ont récemment publié de nombreux travaux sur ce point.

Le témoignage de la Tradition

Cette doctrine a été affirmée d'une façon générale et implicite dès les premiers siècles, en tant que Marie a été appelée dès le II° siècle la nouvelle Eve, la Mère des vi­vants, comme nous l'avons dit plus haut, d'autant qu'on lui a toujours reconnu ce titre, non seulement parce qu'elle a physiquement conçu et enfanté le Sauveur, mais aussi parce qu'elle a moralement coopéré à son œuvre rédemptrice, surtout en s'unissant très intimement au sacrifice de la croix.

A partir du IV° siècle et surtout du V°, les Pères affir­ment distinctement que Marie intercède pour nous; que tous les bienfaits et secours utiles au salut nous viennent par elle, par son intervention et sa protection spéciale. Depuis la même époque, on l'appelle médiatrice entre Dieu et les hommes ou entre le Christ et nous. Des études récentes portent une grande lumière sur ce point.

L'antithèse entre Eve, cause de mort, et Marie, cause de salut pour toute l'humanité, est reproduite par saint Cyrille de Jérusalem, saint Epiphane, saint Jé­rôme, saint Chrysostome. Il faut citer cette prière de saint Ephrem : « Ave Dei et hominum Mediatrix optima. Ave totius orbis conciliatrix efficacissima », et « post mediatorem mediatrix totius mundi ». Je vous salue, médiatrice du monde entier, réconciliatrice très bonne et très puissante, après le Médiateur suprême.

Chez saint Augustin, Marie est appelée mère de tous les membres de notre chef Jésus-Christ, et il est dit qu'elle « a coopéré par sa charité à la naissance spiri­tuelle des fidèles, qui sont les membres du Christ ». Saint Pierre Chrysologue dit que « Marie est la mère des vivants par la grâce, tandisque Eve est mère des mou­rants par nature », et l'on voit que pour lui Marie est associée au plan divin de notre rédemption.

Au VIII° siècle, saint Bède parle de même; saint André de Crète appelle Marie médiatrice de la grâce, dis­pensatrice et cause de la vie, saint Germain de Cons­tantinople dit que personne n'a été racheté sans la coopé­ration de la Mère de Dieu. Saint Jean Damascène donne aussi à Marie le titre de médiatrice et affirme que nous lui devons tous les biens qui nous sont conférés par Jésus-Christ.

Au XI° siècle saint Pierre Damien enseigne que dans l'œuvre de notre rédemption rien n'est accompli sans elle.
Au XII° siècle, saint Anselme, Eadmer, saint Bernard s'expriment de même. Ce dernier appelle Marie gratiae inventrix, mediatrix salutis, restauratrix saecu­lorum.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 8 Aoû - 21:56

DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE II

Article I - LA MÉDIATION UNIVERSELLE DE MARIE EN GÉNÉRAL

Le témoignage de la Tradition


Depuis le milieu du XII° siècle et surtout depuis le XIV° fréquente est l'affirmation très explicite de la coopération de Marie à notre rédemption, consommée par son propre sacrifice consenti au moment de l'annoncia­tion et accompli sur le Calvaire.

C'est ce qu'on trouve chez Arnaud de Chartres, Richard de Saint-Victor, saint Albert le Grand, Richard de Saint-Laurent. C'est indiqué par saint Thomas, et. c'est affirmé ensuite de plus en plus nettement par saint Bernardin de Sienne, par saint Anto­ni, par Suarez, par Bossue, par saint Alphonse.

Au XVIII° siècle le Bx Grignion de Montfort est un de ceux qui a le plus répandu cette doctrine en en montrant toutes les conséquences pratiques. Depuis lors c'est un enseignement commun des théologiens ca­tholiques.

Pie X dit dans l'encyclique Ad diem illum du 2 février 1904 que Marie est la toute-puissante médiatrice et récon­ciliatrice de toute la terre auprès de son Fils unique : « Totius terrarum orbis potentissima apud Unigenitum Filium suum mediatrix et conciliatrix. » Le titre est dé­sormais consacré parla fête de Marie médiatrice instituée le 21 janvier 1921.

Les raisons théologiques de cette doctrine

Ces raisons souvent invoquées par les Pères et plus explicitement par les théologiens sont les suivantes : Marie mérite le nom de médiatrice universelle subor­donnée au Sauveur, si elle est l'intermédiaire entre lui et les hommes, présentant leurs prières et leur obtenant les bienfaits de son Fils.

Or tel est précisément à notre égard le rôle de la Mère de Dieu, qui, tout en restant une créature, atteint par sa divine maternité aux frontières de la Déité et a reçu la plénitude de grâce qui doit déborder sur nous. Elle a de fait coopéré à notre salut, en consentant librement à être la Mère du Sauveur et en s'unissant aussi intime­ment que possible à son sacrifice. Nous verrons plus loin qu'elle a mérité et satisfait avec lui pour nous.

Enfin, selon la doctrine de l'Eglise, elle continue d'in­tercéder pour nous obtenir toutes les grâces utiles au salut. En cela elle exerce sa maternité spirituelle, dont nous avons parlé plus haut.

Le Christ reste ainsi le médiateur principal et par­fait, puisque c'est seulement en dépendance de ses méri­tes que Marie exerce sa médiation subordonnée, qui n'est pas absolument nécessaire, puisque les mérites dit Sau­veur sont surabondants, mais qui a été voulue par la Providence à cause de notre faiblesse et pour communi­quer à Marie la dignité de la causalité dans l'ordre de la sanctification et du salut.

Ainsi l'œuvre rédemptrice, est toute de Dieu comme de la cause première de la grâce, elle est toute du Christ comme du médiateur principal et parfait, elle est toute de Marie, comme médiatrice subordonnée. Ce sont trois causes, non pas partielles et coordonnées, comme trois hommes tirant un navire, mais totales et subordonnées, de telle sorte que la seconde n'agit que par l'influx de la première et la troisième que par l'influx des deux autres. Ainsi le fruit d'un arbre est, à des titres divers, tout entier de Dieu auteur de la nature, et tout entier de l'arbre et du rameau qui le porte. Il n'y a pas une partie du fruit qui est de l'arbre et une autre du rameau, de même dans le cas qui nous occupe.

Ajoutons qu'il convient que Marie, qui a été rachetée par le Sauveur par une rédemption souveraine et préser­vatrice de toute faute originelle et actuelle, coopérât ainsi à notre salut, c'est-à-dire à notre délivrance du péché, à notre justification et à notre persévérance jusqu'à la fin.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyLun 10 Aoû - 9:53

DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE II

Article I - LA MÉDIATION UNIVERSELLE DE MARIE EN GÉNÉRAL

Les raisons théologiques de cette doctrine


Sa médiation dépasse ainsi beaucoup celle des saints, car elle seule nous a donné le Sauveur, elle seule a été aussi intimement unie avec un cœur de mère au sacrifice de la croix, elle seule est médiatrice universelle pour tous les hommes, et, nous le verrons plus loin, pour toutes les grâces non seulement en général, mais en particulier, jusqu'à la plus particulière de toutes, qui est, pour cha­cun de nous, celle du moment présent, qui assure notre fidélité de minute en minute.

Nous verrons mieux cette universalité après avoir mon­tré que Marie nous a mérité d'un mérite de convenance tout ce que Jésus nous a mérité en stricte justice, qu'elle a satisfait avec lui pour nous d'une satisfaction de conve­nance, et qu'ensuite, pour l'application des fruits de la rédemption, elle continue d'intercéder pour chacun de nous, plus spécialement pour ceux qui l'invoquent, et que toutes les grâces particulières qui sont accordées à chacun de nous, de fait ne le sont pas sans son intervention.


Article II - LES MÉRITES DE MARIE POUR NOUS

Nature et extension de ces mérites


Ce n'est pas seulement au ciel que la Sainte Vierge exerce ses fonctions de médiatrice universelle par l'inter­cession et la distribution des grâces, elle les a déjà exer­cées sur la terre, selon l'expression reçue, « pour l'acqui­sition de ces grâces », en coopérant à notre rédemption, par le mérite et la satisfaction.

En cela elle est associée à Notre-Seigneur qui a été d'abord médiateur pendant sa vie terrestre, surtout par le sacrifice de la croix, et c'est même le fondement de la médiation qu'il exerce au ciel par son intercession, pour nous appliquer les fruits de la rédemption qu'il nous transmet.

Voyons quel est l'en­seignement commun des théologiens sur les mérites de Marie pour nous, en partant des principes mêmes de la théologie sur les différents genres de mérites.


Les trois genres de mérites proprement dits


Le mérite en général est un droit à une récompenses il ne la produit pas, il l'obtient; l'acte méritoire y donne droit. Le mérite surnaturel qui suppose l'état de grâce et la charité est un droit à une récompense surnaturelle.

Il se distingue de la satisfaction, qui a pour but de répa­rer par l'expiation l'outrage fait par le péché à la ma­jesté infinie de Dieu et de nous le rendre favorable.

Le mérite, qui suppose l'état de grâce, se distingue aussi de la prière, qui, par une grâce actuelle, peut exister dans le pécheur en état de péché mortel, et qui s'adresse non pas à la justice divine, mais à la Miséricorde.

Du reste, même chez le juste, la force impétratoire de la prière se distingue du mérite, c'est ainsi qu'elle peut obtenir des grâces qui ne sauraient être méritées, comme celle de la persévérance finale, qui est la continuation de l'état de grâce au moment de la mort.

Mais il importe de distinguer trois genres de mérites proprement dits.

Source : Livres-mystiques.com

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DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE II

Article II - LES MÉRITES DE MARIE POUR NOUS

Les trois genres de mérites proprement dits


Il y a d'abord, au sommet, dans le Christ, le mérite parfaitement digne de sa récompense, ou de parfaite con­dignité, perfecte de condigno, parce que la valeur de l'œu­vre ou de l'acte de charité théandrique, qui, en l'âme de Jésus, procède de la personne divine du Verbe, égale au moins la valeur de la rétribution en stricte justice. Les actes méritoires du Christ qui étaient, en sa sainte âme, des actes de charité ou inspirés par elle, ont eu une valeur infinie et surabondante à raison de la personne du Verbe dont ils dérivaient. Et il a pu en stricte justice mériter pour nous les grâces du salut, parce qu'il était constitué tête de l'humanité, par la plénitude de grâce qui devait déborder sur nous pour notre salut.

En second lieu, il est de foi que tout juste ou toute personne en état de grâce qui a l'usage de la raison et du libre arbitre et qui est encore en état de voie peut mériter l'augmentation de la charité et la vie éternelle, d'un mérite réel, communément appelé de condignité, de con­digno, car il est digne de sa récompense, non pas qu'il soit égal à elle, comme dans le Christ, mais parce qu'il lui est réellement proportionné, en tant qu'il procède de la grâce habituelle, germe de la vie éternelle promise par Dieu à ceux qui observent ses commandements. 

Ce mé­rite de condignité est encore un droit en justice distribu­tive à la récompense, bien qu'il ne soit pas, selon toute la rigueur de la justice, comme celui du Christ. 

C'est pourquoi la vie éternelle est appelée une couronne de justice, une rétribution qui doit se faire d'après les œuvres, la récompense d'un labeur que la justice divine ne peut oublier.

Mais le juste ne peut mériter de condigno, d'un mérite de condignité fondé en justice, la grâce pour un autre homme, la conversion d'un pécheur ou l'augmentation de la charité dans une autre personne ; la raison en est qu'il n'est pas constitué tête de l'humanité pour la régénérer et la conduire au salut, cela n'appartient qu'au Christ. 

En d'autres termes, le mérite de condignité des justes et même celui de Marie, par opposition à celui du Christ, est incommunicable.

Cependant tout juste peut mériter la grâce pour les autres d'un mérite de convenance, de congruo proprie, qui est fondé, non pas sur la justice, mais sur la charité, ou amitié qui l'unit à Dieu.

Les théologiens disent qu'il est fondé sur les droits de l'amitié, in jure amicabili, Saint Thomas l'explique en disant : « Parce que l'homme constitué en état de grâce fait la volonté de Dieu, il convient selon la proportion (ou les droits) de l'amitié que Dieu accomplisse la volonté de cet homme en sauvant une autre personne, bien que quelquefois il puisse y avoir un obstacle du côté de cette dernière » à tel point qu'elle ne se convertira pas de fait.

En d'autres termes : si le juste accomplit la volonté de Dieu son ami, il convient selon les droits de l'amitié que Dieu son ami accomplisse le désir de ce bon serviteur.

C'est ainsi qu'une bonne mère chrétienne peut, par ses bonnes œuvres, par son amour de Dieu et du prochain, mériter de congruo pro­prie, d'un mérite de convenance, la conversion de son fils ; ainsi sainte Monique obtint la conversion d'Augustin non seulement par ses prières adressées à l'infinie Miséri­corde, mais par ce genre de mérite, « Le fils de tant de larmes, lui dit saint Ambroise, ne saurait périr. »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMer 12 Aoû - 8:54

DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE II

Article II - LES MÉRITES DE MARIE POUR NOUS

Les trois genres de mérites proprement dits


Nous voyons ici ce que doit être le mérite de Marie pour nous; il faut noter à ce sujet que ce troisième genre de mérite, dit de congruo proprie ou de convenance, est encore un mérite proprement dit, fondé in jure amicabili, sur les droits de l'amitié divine, qui suppose l'état de grâce.

La raison en est que la notion de mérite n'est pas univo­que, ou susceptible d'être prise en un seul sens, mais elle est analogique, c'est-à-dire qu'elle a des sens divers, mais proportionnellement semblables, qui sont encore des sens propres, et non pas seulement larges ou métaphoriques, tout comme la sagesse des saints, sans être celle de Dieu, est encore au sens propre une vraie sagesse; de même la sensation, sans être une connaissance intellectuelle, est encore au sens propre une vraie connaissance dans son ordre.

Ainsi au-dessous des mérites infinis du Christ, qui seul peut en stricte justice nous mériter le salut, au-dessous du mérite de condignité du juste pour lui-même, qui lui donne droit en justice à une augmentation de charité, et (s'il meurt en état de grâce) à la vie éternelle, il y a le mérite de convenance de congruo proprie, fondé sur les droits de l'amitié, et qui est encore un mérite proprement dit qui suppose l'état de grâce et la charité.

Ce qui est un mérite improprement dit, c'est celui qui se trouve dans la prière du pécheur en état de péché mor­tel, prière qui a une valeur impétratoire qui s'adresse, non pas à la justice de Dieu mais à sa Miséricorde, et qui se fonde, non pas sur les droits de l'amitié divine de charité, mais sur la grâce actuelle qui porte à prier. 

Ce dernier mérite est dit de convenance au sens large seule­ment, de congruo improprie, ce n'est plus un mérite pro­prement dit.

Tels sont donc les trois genres de mérites proprement dits : celui du Christ pour nous, celui du juste pour lui-­même celui du juste pour autrui.

Le mérite proprement dit de convenance de Marie pour nous 

Si tel est l'enseignement général des théologiens sur les différents genres de mérite, si sainte Monique a pu méri­ter à proprement parler d'un mérite de convenance, de congruo proprie, la conversion d'Augustin, comment la Sainte Vierge, mère de tous les hommes, a-t-elle pu méri­ter pour nous ? Poser ainsi cette question à la lumière des principes déjà énoncés, c'est déjà la résoudre.

Aussi ne faut-il pas s'étonner qu'à partir surtout du XVI° siècle, les théologiens enseignent communément de façon explicite que ce que le Christ nous a mérité de con­digno, la Sainte Vierge nous l'a mérité d'un mérite de convenance, de congruo proprie.

Cet enseignement est très explicitement formulé par Suarez, qni montre par de multiples témoignages de la tradition que Marie, bien qu'elle ne nous ait rien mérité de condigno, car elle n'était pas constituée tête de l'E­glise, a cependant coopéré à notre salut, par le mérite de convenance, ou de congruo.

Jean de Carthagène, Novato, Christophore de Véga, Théophile Ray­naud, Georges de Rhodes, reproduisent cette doc­trine.

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyJeu 13 Aoû - 10:14

DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE II

Article II - LES MÉRITES DE MARIE POUR NOUS

Le mérite proprement dit de convenance de Marie pour nous


Le même enseignement est communément donné par les théologiens postérieurs, notamment aux XIX° et XX° siècles par Ventura, Scheeben, Terrien, Billot, Lépicier, Campana, Hugon, Bittremieux, Merkelbach, Friet­hoff, et tous ceux qui ont écrit ces dernières années sur la médiation universelle de la Sainte Vierge.

Finalement Pie X, dans l'encyclique Ad diem illum du 2 février 1904, dit : « Marie... parce qu'elle dépasse toutes les autres créatures par la sainteté et l'union au Christ, et parce qu'elle a été associée par lui à l'œuvre de notre salut, nous a mérité d'un mérite de convenance, de con­gruo, ut aiunt, ce que lui-même nous a mérité d'un mé­rite de condignité, et elle est la principale trésorière des grâces à distribuer. »

Comme on l'a noté, il y a une double différence entre ce mérite de convenance de Marie pour les autres et le nôtre : c'est que la Sainte Vierge a pu ainsi nous mériter non seulement quelques grâces, mais toutes et chacune, et qu'elle ne nous en a pas seulement mérité l'applica­tion mais l'acquisition, car elle a été unie au Christ ré­dempteur dans l'acte même de la rédemption ici-bas; avant d'intercéder pour nous au ciel.

Cette conclusion, telle qu'elle est approuvée par Pie X, n'est que l'application à Marie de la doctrine communé­ment reçue sur les conditions du mérite de convenance, de congruo proprie, fondé in jure amicabili, sur l'amitié qui unit le juste avec Dieu.

Aussi certains théologiens considèrent cette conclusion comme moralement cer­taine, d'autres comme une vraie conclusionn théologique tout à fait certaine, d'autres même comme une vérité formellement et implicitement révélée et définissable comme dogme. C'est au moins, pensons-nous, une con­clusion théologique certaine. Nous y reviendrons, pp. 259-­265.

Quelle est l'extension de ce mérite de convenance de Marie pour nous ?

Comme elle a été associée à toute l'œuvre rédemptrice du Christ et comme les théologiens que nous venons de citer disent généralement que tout ce que le Christ nous a mérité de condigno, Marie nous l'a mérité de congruo, comme enfin Pie X, sanctionnant cette doctrine, n'y met pas de restriction, il suffit de se rappeler ce que Jésus nous a mérité.

Or Jésus nous a mérité en justice toutes les grâces suffisantes nécessaires pour que tous les hommes puis­sent réellement observer les préceptes, alors même qu'ils ne les observent pas de fait, toutes les grâces efficaces suivies de leur effet, c'est-à-dire de l'accomplissement, effectif de la volonté divine.

Enfin Jésus a mérité aux élus tous les effets de leur prédestination : la vocation chrétienne, la justification, la persévérance finale et la glorification ou la vie éternelle.

Il suit de là que Marie nous a mérité d'un mérite de convenance toutes ces grâces, et qu'au ciel elle en de­mande l'application et les distribue.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyVen 14 Aoû - 9:42

DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE II

Article II - LES MÉRITES DE MARIE POUR NOUS

Quelle est l'extension de ce mérite de convenance de Marie pour nous ?


Tout cela nous montre en quel sens très élevé, très intime et très étendu, Marie est notre Mère spirituelle, la Mère de tous les hommes, et combien par suite elle doit veiller sur ceux qui, non seulement l'invoquent de temps à autre, mais qui se consacrent à elle, pour être conduits par elle à l'intimité du Christ, comme l'explique admi­rablement le bienheureux Grignion de Montfort (cf. Traité de la vraie dévotion à la Sainte. Vierge, chap. I, a. 2) « Marie est nécessaire aux hommes pour arriver à leur fin dernière. » La dévotion à son égard n'est donc pas de surérogation, comme celle à tel ou tel saint, elle est nécessaire, et lorsqu'elle est vraie, fidèle, persévérante, elle est un signe de prédestination.

« Cette dévotion est encore plus nécessaire à ceux qui sont appelés à une perfection particulière, et je ne crois pas, dit (ibid.) le bienheureux de Montfort, qu'une personne puisse acqué­rir une union intime avec Notre-Seigneur et une parfaite fidélité au Saint-Esprit, sans une très grande union à la Très Sainte Vierge et une grande dépendance de son secours... J'ai dit, ajoute-t-il, que cela arriverait parti­culièrement à la fin du monde .., parce que le Très-Haut avec sa sainte Mère doivent alors se former de grands saints... Ces grandes âmes, pleines de grâce et de zèle, seront choisies pour s'opposer aux ennemis de Dieu, qui frémiront de tous côtés, et elles seront singulièrement dévotes à la Très Sainte Vierge, éclairées par sa lumière, nourries de son lait, conduites par son esprit, soutenues par son bras et gardées sous sa protection, en sorte qu'el­les combattront d'une main et édifieront de l'autre... Cela leur attirera beaucoup d'ennemis, mais aussi beaucoup de victoires et de gloire pour Dieu seul. »

Cette haute doctrine spirituelle, dont nous verrons de mieux en mieux les fruits, apparaît dans le domaine de la contemplation et de l'union intime avec Dieu comme la conséquence normale de cette vérité reconnue par tous les théologiens et affirmée aujourd'hui dans tous leurs ouvrages : Marie nous a mérité d'un mérite de conve­nance tout ce que Notre-Seigneur nous a mérité en stricte justice, en particulier pour les élus tous les effets de leur prédestination.

Article III - LES SOUFFRANCES DE MARIE CORÉDEMPTRICE
Comment a-t-elle satisfait pour nous ?


La satisfaction a pour but de réparer l'offense faite à Dieu par le péché et de nous le rendre favorable. Or l'offense qui provient du péché mortel, par lequel la créature raisonnable se détourne de Dieu et lui préfère un bien créé, a une gravité infinie. L'offense en effet est d'autant plus grave que la dignité de la personne offensée est plus élevée, et le péché mortel, en nous détournant de Dieu notre fin dernière, dénie pratiquement à Dieu la dignité infinie de souverain bien et détruit son règne en nous.

Il suit de là que seul le Verbe fait chair a pu offrir à Dieu une satisfaction parfaite ou adéquate pour l'offense qui provient du péché mortel[329]. Pour être une satisfaction parfaite, il fallait que l'amour et l'oblation du Sauveur plussent à Dieu autant ou plus que ne lui déplai­sent tous les péchés réunis, comme le dit saint Tho­mas. Il en était ainsi de tout acte de charité du Christ, car il puisait en la personne divine du Verbe une valeur infinie pour satisfaire comme pour mériter.

L'œuvre méritoire devient satisfactoire ou réparatrice et expia­trice, lorsqu'elle a quelque chose d'afflictif ou de péni­ble, et Jésus, en offrant sa vie au milieu des plus grandes souffrances physiques et morales, a offert dès lors à son Père une satisfaction d'une valeur infinie et surabon­dante. Lui seul pouvait ainsi satisfaire pleinement en stricte justice, car la valeur dela satisfaction comme celle du mérite provient de l'excellence de la personne qui, en Jésus, a une dignité infinie.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyVen 14 Aoû - 23:15

DEUXIEME PARTIE

CHAPITRE II

Article III - LES SOUFFRANCES DE MARIE CORÉDEMPTRICE

Comment a-t-elle satisfait pour nous ?


Mais à la satisfaction parfaite du Sauveur a pu s'ajouter une satisfaction de convenance, comme à son mérite s'est ajouté un mérite de convenance. Il faut y insister pour mieux voir ensuite quelle a été la profondeur et l'étendue des souffrances de la Sainte Vierge.

Marie a offert pour nous une satisfaction de convenance de la plus grande valeur après celle de son Fils

Le mérite devient le fondement de la satisfaction, lors­que l'œuvre méritoire prend un caractère afflictif. Aussi d'après les principes exposés à l'article précédent, les théologiens enseignent communément cette proposition : Beata Maria Virgo satisfecit de congruo ubi Christus de condigno, Marie a offert pour nous une satisfaction de convenance pendant que Jésus-Christ satisfaisait pour nous en stricte justice.

En sa qualité de Mère de Dieu rédempteur, elle lui a été en effet unie par une parfaite conformité de volonté, par l'humilité, la pauvreté, les souffrances, les larmes, au Calvaire surtout; en ce sens elle a satisfait avec lui, et cette satisfaction de convenance tire sa très grande valeur de son éminente dignité de Mère de Dieu, de la perfection de sa charité, du fait qu'elle n'avait rien, à expier pour elle-même et de l'intensité de ses souffran­ces.

C'est ce qu'exposent les Pères lorsqu'ils parlent de « Marie debout au pied de la croix », comme l'affirme saint Jean (XIX, 25); ils rappellent les paroles du vieillard Siméon : « Un glaive transpercera votre âme. » (Luc; II, 35), et ils nous montrent que Marie a souffert dans la mesure de son amour pour son Fils crucifié à cause de nos péchés, à proportion aussi de la cruauté des bourreaux et de l'atrocité du supplice infligé à celui qui était l'innocence même.

La liturgie depuis fort longtemps dit aussi que Marie, par le martyre du cœur le plus douloureux, a mérité le titre de Reine des martyrs; c'est ce que rappellent les fêtes de la Compassion de la Sainte Vierge, de Notre-­Dame des Sept-Douleurs et le Stabat.

Léon XIII résume cette doctrine en disant qu'elle a été associée au Christ dans l'œuvre douloureuse de la ré­demption du genre humain.

Pie X l'appelle « la réparatrice du monde déchu » et montre comment elle a été unie au sacerdoce de son Fils : « Non seulement parce qu'elle a consenti à deve­nir la Mère du Fils unique de Dieu pour rendre possible un sacrifice destiné au salut des hommes; mais la gloire de Marie consiste aussi en ce qu'elle a accepté la mis­sion de protéger, de nourrir l'Agneau du sacrifice, et, quand le moment en fut venu, de le conduire à l'autel de l'immolation. 

De la sorte, la communauté de vie et de souffrances de Marie et de son Fils ne fut jamais inter­rompue. A elle comme à lui s'appliquèrent pareillement les paroles du prophète : Ma vie s'est passée en douleurs et mes jours se sont écoulés en gémissements. »

Benoît XV enseigne enfin : « En s'unissant à la Pas­sion et à la mort de son Fils, elle a souffert comme à en mourir... pour apaiser la justice divine; autant qu'elle le pouvait, elle a immolé son Fils, de telle façon qu'on peut dire qu'avec lui elle a racheté le genre humain. » C'est l'équivalent du titre de corédemptrice.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptySam 15 Aoû - 23:17

DEUXIEME PARTIE

CHAPITRE II

Article III - LES SOUFFRANCES DE MARIE CORÉDEMPTRICE

La profondeur et la fécondité des souffrances de Marie corédemptrice


Le caractère de satisfaction ou d'expiation des souffrances de la Sainte Vierge provient de ce que, comme Notre-Seigneur et avec lui, elle a souffert du péché ou de l'offense faite à Dieu. Or elle en a souffert dans la mesure de son amour pour Dieu offensé, de son amour pour son Fils crucifié à cause de nos fautes, et de son amour pour nos âmes que le péché ravage et fait mourir.

Cette mesure fut donc celle de la plénitude de grâce et de charité, qui dès l'instant de sa conception immaculée dépassait la grâce finale de tous les saints réunis, et qui depuis lors n'avait cessé de grandir.

Déjà, par les actes les plus faciles, Marie méritait plus que les martyrs dans leurs tourments, parce qu'elle y mettait plus d'amour ; quel ne fut pas dès lors le prix de ses souffrances au pied de la croix, étant donnée la connaissance qu'elle y recevait du mystère de la Rédemption !

Dans la lumière surnaturelle qui éclairait son intelli­gence, Marie voyait que toutes les âmes sont appelées à chanter la gloire de Dieu, incomparablement mieux que les étoiles du ciel.

Chaque âme devrait être comme un rayon de la divinité, rayon spirituel plein de pensée et d'amour, puisque notre intelligence est faite pour connaître Dieu et notre cœur pour l'aimer. Or, tandis que les astres suivent régulièrement leur voie fixée par la Providence et racontent la gloire du Créateur, des milliers d'âmes, dont chacune vaut un monde, se détournent, de Dieu.

A la place de ce rayonnement divin, de cette gloire extérieure du Très-Haut ou de son règne, on trouve en des cœurs innombrables les trois plaies appelées par saint Jean la concupiscence de la chair, comme s'il n'y avait d'autre amour désirable que l'amour charnel, la concupiscence des yeux, comme s'il n'y avait d'autre gloire que celle de la fortune et des honneurs, l'orgueil de la vie, comme si Dieu n'existait pas, comme s'il n’était ni notre Créateur et maître, ni notre fin, comme si nous n'avions d'autre fin que nous-mêmes.

Ce mal, Marie le voyait dans les âmes comme nous voyons, nous, des plaies purulentes dans un corps malade.

Or la plénitude de grâce, qui n'avait cessé de grandir en elle, avait considérablement augmenté en Marie sa capacité de souffrir du plus grand des maux, qu'est le péché, puisqu'on en souffre d'autant plus qu'on aime davantage Dieu que le péché offense et les âmes que le péché mortel détourne de leur fin et rend dignes d'une mort éternelle.

Surtout Marie vit sans illusion possible se préparer et se consommer le plus grand des crimes, le déicide ; elle vit le paroxysme de la haine contre celui qui est la Lumière même et l'Auteur du salut.

Pour saisir un peu ce qu'a été la souffrance de Marie, il faut penser à son amour naturel et surnaturel, théologal, pour son Fils unique non seulement chéri, mais légitimement adoré, qu'elle aimait beaucoup plus que sa propre vie, puisqu'il était son Dieu.

Elle l'avait miraculeusement conçu, elle l'aimait avec un cœur de Vierge, le plus pur, le plus tendre, le plus riche de charité qui fut jamais.

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CHAPITRE II

Article III - LES SOUFFRANCES DE MARIE CORÉDEMPTRICE

La profondeur et la fécondité des souffrances de Marie corédemptrice


Avec cela elle n'ignorait rien des causes du crucifie­ment ; rien des causes humaines : l'acharnement des Juifs, le peuple élu, son peuple à elle; rien des causes supérieures : la rédemption des âmes pécheresses. On entrevoit dès lors de loin la profondeur et l'étendue des souffrances de Marie corédemptrice.

Si Abraham a héroïquement souffert en s'apprêtant à immoler son fils, ce ne fut que pendant quelques heu­res, et un ange descendit du ciel pour empêcher l'immo­lation d'Isaac. Au contraire, depuis le moment où le vieil­lard Siméon a prédit à Marie la Passion de son Fils déjà clairement annoncée par Isaïe, et sa Passion à elle, elle n'a pas cessé d'offrir celui qui devait être Prêtre et vi­time, et de s'offrir avec lui. 

Cette oblation douloureuse dura non seulement quelques heures, mais des années, et, si un ange descendit du ciel pour arrêter l'immolation d'Isaac, nul ne descendit pour empêcher celle de Jésus.

Bossuet, dans son sermon sur la Compassion de la Sainte Vierge, dit excellemment : « C'est la volonté du Père éternel que Marie soit non seulement immolée avec cette victime innocente, et attachée à la croix du Sau­veur par les mêmes clous qui le percent, mais encore associée à tout le mystère qui s'y accomplit par sa mort...

« ... Trois choses concourent ensemble au sacrifice de notre Sauveur, et en font la perfection. Il y a, première­ment, les souffrances par lesquelles son humanité est toute brisée; il y a, secondement, la résignation par la­quelle il se soumet humblement à la volonté de son Père (en s'offrant à lui); il y a, troisièmement, la fécondité par laquelle il nous engendre à la grâce et nous donne la vie en mourant.

Il souffre comme la victime qui doit être détruite et froissée de coups; il se soumet comme le prêtre qui doit sacrifier volontairement : voluntarie sacri­ficabo tibi (Ps. LIII, Cool; enfin, il nous engendre en souf­frant, comme le Père d'un peuple nouveau qu'il enfante par ses blessures, et voilà les trois grandes choses que le Fils de Dieu achève en la croix...

« Marie se met auprès de la croix; de quels yeux elle y regarde son Fils tout sanglant, tout couvert de plaies, et qui n'a plus figure d'homme. Cette vue lui donne la mort; si elle s'approche de cet autel, c'est qu'elle veut y être immolée; et c'est là, en effet, qu'elle sent le coup du glaive tranchant, qui, selon la prophétie du bon Siméon, devait... ouvrir son cœur maternel par de si cruelles blessures...

« Mais la douleur l'a-t-elle abattue, l'a-t-elle jetée à terre par défaillance ? Au contraire, Stabat juxta crucem elle est debout auprès de la croix. Non, le glaive qui a percé son cœur n'a pu diminuer ses forces : la constance et l'affliction vont d'un pas égal et elle témoigne par sa contenance qu'elle n'est pas moins soumise qu'elle est affligée.

« Que reste-t-il donc, chrétiens, sinon que son Fils bien-­aimé qui lui voit sentir ses souffrances et imiter sa rési­gnation, lui communique encore sa fécondité. C'est aussi dans cette pensée qu'il lui donne saint Jean pour son fils Mulier, ecce filius tuus (Joan., XIX, 26) : « Femme, dit-il, voilà votre fils. »

 O femme, qui souffrez avec moi, soyez aussi féconde avec moi, soyez la mère de mes enfants, que je vous donne tous sans réserve en la personne de ce seul disciple; je les enfante par mes douleurs; comme vous en goûtez l'amertume, vous en aurez aussi l'efficace, et votre affliction vous rendra féconde. »

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CHAPITRE II

Article III - LES SOUFFRANCES DE MARIE CORÉDEMPTRICE
La profondeur et la fécondité des souffrances de Marie corédemptrice


Dans ce même sermon, Bossuet développe ces trois grandes pensées en montrant que l'amour de Marie pour son Fils crucifié suffit pour son martyre : « Il ne faut qu'une même croix pour son Fils bien-aimé et pour elle »; elle y est clouée par son amour pour lui, qui lui fait ressentir toutes ses souffrances physiques et morales, plus que les stigmatisés ne les ont ressenties. Sans un secours exceptionnel, elle en serait morte véritablement.
Une grande douleur est comme une mer en furie, des personnes sont devenues folles de douleur ; mais Jésus a dompté les eaux, et comme il garde la paix sur la croix au milieu de la tempête, il donne à sa sainte Mère de la garder.

Enfin Marie, qui a enfanté son Fils sans douleur, enfante les chrétiens au milieu des plus grandes souf­frances. « A quel prix elle les achète ! continue Bossuet. Il faut qu'il lui en coûte son Fils unique : elle ne peut être Mère des chrétiens, qu'elle ne donne son bien-aimé à la mort ô fécondité douloureuse !... C'était la volonté du Père éternel de faire naître les enfants adoptifs par la mort du Fils véritable... 

II donne son propre Fils à la mort pour faire naître les adoptifs. Qui voudrait adopter à ce prix et donner un fils pour des étrangers ? C'est néan­moins ce qu'a fait le Père éternel... C'est Jésus qui nous le dit : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Joan., III, 16).

« (De même Marie) est l'Eve de la nouvelle alliance, et la Mère commune de tous les fidèles; mais il faut qu'il lui en coûte la mort de son premier-né, il faut qu'elle se joigne au Père éternel, et qu'ils livrent leur commun Fils d'un commun accord au supplice. C'est pour cela que la Providence l'a appelée au pied de la croix; elle y vient immoler son Fils véritable, afin que les hommes vivent... 

Elle devient Mère des chrétiens par l'effort d'une affliction sans mesure. » Le chrétien doit s'en souvenir toujours, et il y trouvera le motif d'un vrai repentir de ses fautes. La régénération de nos âmes a coûté à Notre-Seigneur et à sa sainte Mère beaucoup plus que nous ne saurions le penser.

On doit dire, pour conclure, que Marie corédemptrice nous a enfantés au pied de la croix par le plus grand acte de foi, d'espérance et d'amour qu'elle pouvait faire en un pareil moment.

On peut même dire que c'est le plus grand acte de foi qui ait jamais existé, car Jésus n'avait pas la foi, mais la vision béatifique qu'il conservait au Calvaire. En cette heure d'obscurité, qui a été appelée l'heure des ténèbres, lorsque la foi des Apôtres eux-mêmes parait chanceler, lorsque Jésus semble tout à fait vaincu et son œuvre à jamais anéantie, lorsque le ciel paraît ne plus répondre à ses supplications, Marie ne cesse pas un instant de croire que son Fils est le Sauveur de l'humanité et que dans trois jours il ressuscitera comme il l'a annoncé. 

Lorsqu'il prononce ses dernières paroles : Tout est con­sommé, dans la plénitude de sa foi la Vierge comprend que l'œuvre du salut est accomplie par la plus doulou­reuse immolation, que toutes les messes rappelleront jus­qu'à la fin du monde.

Jésus, la veille, a institué ce sacri­fice eucharistique et le sacerdoce chrétien, elle entrevoit le rayonnement indéfini du sacrifice de la croix. Elle comprend que son Fils agonisant est vraiment « l'Agneau qui efface les péchés du monde », qu'il est le vainqueur du péché et du démon et que, dans trois jours, il sera le vainqueur de la mort, suite du péché. Elle voit l'inter­vention suprême de Dieu là où les plus croyants ne voient que ténèbres et désolation. C'est le plus grand acte de foi assurément qui ait existé en une créature, une foi bien supérieure à celle des anges, lorsqu'ils étaient en état de voie.

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Ce fut aussi pour elle l'acte suprême d'espérance au moment où tout paraissait désespéré. Elle entendit tout le sens de la parole dite au bon larron : « Ce soir, tu seras avec moi en paradis » ; le ciel allait s'ouvrir pour les élus.

Ce fut enfin pour elle le plus grand acte de charité aimer Dieu jusqu'à lui offrir son fils unique et innocent, au milieu des pires tortures; aimer Dieu par-dessus tout au moment où, à cause de nos fautes, elle était frappée par lui dans son affection la plus profonde et la plus haute, dans l'objet même de sa légitime adoration; aimer les âmes jusqu'à donner pour elles son propre fils.

Sans doute, les vertus théologales grandirent encore en Marie jusqu'à sa mort, car ces actes de foi, d'espérance et de charité, loin d'être interrompus, continuèrent en elle comme un état. Ils prirent même, dans le calme, une plus grande amplitude, comme lorsqu'un grand fleuve, après le bouillonnement des passages les plus difficiles de son parcours, devient de plus en plus puissant et ma­jestueux jusqu'à ce qu'il se jette dans l'océan.

Ce que souligne ici la théologie, c'est qu'en Marie au pied de la croix le sacrifice égale le mérite; l'un et l'au­tre sont d'une valeur inestimable et leur fécondité dé­passe en cette ligne, sans atteindre celle du Christ, tout ce que l'on pourrait dire. C'est ce que les théologiens expriment en disant : Marie a satisfait pour nous d'une satisfaction de convenance, fondée sur son immense cha­rité, comme Jésus a satisfait en stricte justice pour notre salut.

Les saints qui ont été le plus associés aux souffrances du Sauveur ne sont pas entrés autant que Marie dans les dernières profondeurs de la Passion. Sainte Catherine de Ricci eut tous les vendredis pendant douze ans une extase de douleur qui durait vingt-huit heures et pendant la­quelle elle revivait toutes les souffrances du chemin de la croix. Or les souffrances de sainte Catherine de Ricci et des autres stigmatisés n'approchent pas de celles de la Vierge. 

Tous les déchirements du Coeur de Jésus reten­tirent dans le cœur de Marie, qui serait morte d'une pareille torture si elle n'avait été surnaturellement sou­tenue par un secours exceptionnel. Elle est ainsi deve­nue la consolatrice des afligés, car elle a souffert beau­coup plus qu'eux, la patronne de la bonne mort, et nous ne pouvons certes pas soupçonner combien ses souffrances depuis vingt siècles ont été fécondes.

La participation de Marie corédemptrice au sacerdoce du Christ

Si Marie peut être dite corédemptrice au sens que nons venons d'expliquer, on ne saurait dire qu'elle est prêtre au sens propre du mot, car elle n'a pas reçu le caractère sacerdotal et ne pourrait consacrer l'Eucharistïe ; ni don­ner l'absolution sacramentelle.

 Mais, comme nous l'a­vons vu en parlant de la maternité divine, celle-ci est supérieure au sacerdoce des prêtres du Christ, en ce sens qu'il est plus parfait de donner à Notre-Seigneur sa nature humaine que de rendre son corps présent dans l'Eucharistie. Marie nous a donné le Prêtre du sacrifice de la croix, le prêtre principal du sacrifice de la messe et la victime offerte sur nos autels.

Il est plus parfait aussi d'offrir son Fils unique et son Dieu sur la croix, en s'offrant avec lui dans la plus grande douleur, que de rendre le corps de Notre-Seigneur pré­sent et de l'offrir sur l'autel, comme le fait le prêtre pen­dant le sacrifice de la messe.

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La participation de Marie corédemptrice au sacerdoce du Christ


Aussi faut-il dire comme l'affirmait récemment un bon théologien qui étudia pendant des années ces ques­tions: « C'est une conclusion théologique certaine que Marie coopéra, de quelque manière, à l'acte principal du sacerdoce de Jésus-Christ, en donnant, comme l'exi­geait le plan divin, son consentement au sacrifice de la croix, tel qu'il a été accompli par Jésus-Christ. » - « A ne considérer que certains effets immédiats de l'action du prêtre comme la consécration eucharistique ou la rémission des péchés par le sacrement de pénitence, il est vrai que le prêtre peut accomplir des actes que Marie, ne possédant point le pouvoir sacerdotal, n'aurait jamais pu accomplir. Mais, en ceci, il ne s'agit plus de compa­raison des dignités, mais seulement d'effets particuliers, procédant d'un pouvoir que Marie ne possédait point, mais qui ne comportent pas une dignité supérieure. »
Si elle ne peut être dite « prêtre » au sens propre du mot, du fait qu'elle n'a pas reçu le caractère sacerdotal et n'en peut accomplir les actes, il reste, comme le dit M. Olier, « qu'elle a reçu la plénitude de l'esprit du sacer­doce, qui est l'esprit du Christ rédempteur ». C'est pour­quoi on lui donne le titre de corédemptrice, qui, comme celui de Mère de Dieu, surpasse la dignité conférée par le sacerdoce chrétien.
La participation de Marie à l'immolation et à l'oblation de Jésus prêtre et victime ne saurait être mieux exprimée que par le Stabat du franciscain Jacopone de Todi (1228-­1306).
Cette séquence manifeste d'une façon singulièrement frappante combien la contemplation surnaturelle du mys­tère du Christ crucifié est dans la voie normale de la sain­teté. Elle a des formes précises, ardentes et splendides pour exprimer la blessure du Cœur du Sauveur et nous montrer l'influence si intime et si pénétrante de Marie pour nous conduire à lui. Et non seulement la Très Sainte Vierge nous conduit à cette divine intimité, mais, en un sens, elle la fait en nous; c'est ce que nous dit, en ces strophes, la répétition admirable du Fac, qui est l'ex­pression de la prière ardente :

Eia, Mater, fons amoris, O Mère, source d'amour,
Me sentire vim doloris Faites-moi sentir la violence
Fac ut tecum lugeam. De votre douleur, afin que je pleure avec vous.

Fac ut ardeat cor meum, Faites que mon cœur s'embrase
In amando Christum Deum, D'amour pour le Christ Dieu,
Ut sibi complaceam. Afin que je lui plaise.

Fac ut portem Christi mortem, Faites que je porte la mort du Christ,
Passionis fac consortem Faites-moi partager sa Passion
Et plagas recolere. Et vénérer ses saintes plaies.

Fac me plagsis vulnerari, Faites que, blessé de ses blessures,
Fac me cruce inebriari, Je sois enivré de la croix
Et cruore Filii. Et du sang de votre Fils.

C'est la prière de l'âme qui, sous une inspiration spé­ciale, veut connaître elle aussi spirituellement la blessure d'amour et être associée à ces douloureux mystères de l'adoration réparatrice comme le furent, auprès de Marie, saint Jean et les saintes femmes sur le Calvaire, et aussi saint Pierre quand il versa d'abondantes larmes.
Ce sont ces larmes de l'adoration et de la contrition que demande la fin du Stabat

Fac me tecum pie flere Faites-moi avec vous pieusement pleurer,
Crucifixi condolere, Et compatir au Crucifié
Donec ego vixero. Tant que durera ma vie.

Juxta crucem tecum stare, Je veux avec vous me tenir près de la Croix,
Et me tibi sociare et être plus intimement associé
In planctu desidero. à vos saintes dou­leurs. Ainsi soit-il

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyJeu 20 Aoû - 23:02

DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE II

Article III - LES SOUFFRANCES DE MARIE CORÉDEMPTRICE
La participation de Marie corédemptrice au sacerdoce du Christ


Marie a donc exercé sur terre sa médiation universelle, en méritant pour nous d'un mérite de convenance tout ce que Jésus-Christ nous a mérité en stricte justice, et aussi en offrant pour nous une satisfaction de convenance, fon­dée sur son immense charité, pendant que Notre-Seigneur satisfaisait en justice pour toutes nos fautes et nous réconciliait avec Dieu.

Pour Jésus et pour sa sainte Mère cette médiation universelle exercée pendant leur vie ter­restre est le fondement de celle qu'ils exercent du haut du ciel, et dont nous devons parler maintenant.

CHAPITRE III
La médiation universelle de Marie au Ciel


Cette médiation qu'exerce la Sainte Vierge depuis l'As­somption a pour but de nous obtenir en temps opportun l'application des mérites passés, acquis par Jésus et par elle pendant leur vie terrestre et surtout au Calvaire.

Nous parlerons à ce sujet de la puissance d'intercession de Marie, de la manière dont elle distribue toutes les grâ­ces ou du mode de son influence sur nous, et enfin de l'universalité de sa médiation et de sa définibilité.

Article I - LA PUISSANCE D'INTERCESSION DE MARIE

Dès sa vie terrestre, la Sainte Vierge apparaît dans l'Evangile comme la distributrice des grâces. Par elle, Jésus sanctifie le précurseur lorsqu'elle vient voir sa cou­sine Elisabeth et chante le Magnificat. Par elle, il con­firme la foi des disciples à Cana, en accordant le miracle qu'elle demandait.

Par elle, il affermit la foi de Jean au Calvaire, en disant : « Mon fils, voici votre mère. » Par elle, enfin, le Saint-Esprit se répandit sur les Apôtres, car il est dit (Act. Ap., I, 14) qu'elle priait avec eux au Cénacle, lorsqu'ils se préparaient à l'apostolat pour lequel ils furent éclairés et fortifiés par les grâces de la Pentecôte.

A plus forte raison, après l'Assomption, depuis qu'elle est entrée au ciel et qu'elle a été élevée au-dessus des chœurs des anges, Marie est-elle puissante par son inter­cession.
Le sens chrétien de tous les fidèles estime qu'une mère béatifiée connaît au ciel les besoins spirituels des enfants qu'elle a laissés sur la terre et qu'elle prie pour leur salut. Universellement dans l'Eglise les chrétiens se recom­mandent aux prières des saints parvenus au terme du voyage.

Comme le dit saint Thomas, lorsqu'ils étaient sur la terre, leur charité les portait à prier pour le pro­chain, à plus forte raison au ciel, puisque leur charité, éclairée non plus seulement par la foi, mais par la vision béatifique, est plus grande, puisque son acte est ininter­rompu et puisqu'ils connaissent beaucoup mieux nos be­soins spirituels et le prix de la vie éternelle, l'unique nécessaire.

Le Concile de Trente, sess. XXV (Denz., 984), a même défini que les saints au ciel prient pour nous et qu'il est utile de les invoquer. Au ciel le mérite et l'expiation ont cessé, mais non pas la prière; ce n'est plus, il est vrai, la prière de supplication avec larmes, mais la prière d'in­tercession.

« Jésus-Christ toujours vivant ne cesse d'intercéder pour nous », dit saint Paul. Il est sans doute l'interces­seur nécessaire et principal. Mais la Providence et lui-même ont voulu que nous ayons recours à Marie, pour que nos prières présentées par elle aient plus de valeur.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyVen 21 Aoû - 22:17

DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III

Article I - LA PUISSANCE D'INTERCESSION DE MARIE

 
En sa qualité de Mère de tous les hommes, elle connaît tous leurs besoins spirituels et ce qui a rapport à leur salut ; à raison de son immense charité, elle prie pour eux ; et, comme elle est toute puissante sur le cœur de son Fils à cause de l'amour mutuel qui les unit; elle nous obtient toutes les grâces que nous recevons, toutes celles que reçoivent ceux qui ne veulent pas s'obstiner dans le mal.

Le sens chrétien formé par les grandes prières de l'E­glise, expression de la Tradition, l'affirme en recourant quotidiennement à l'intercession de la Sainte Vierge par l'Ave Maria.

La théologie explique cette croyance universelle des fidèles en considérant les trois raisons fondamentales de la puissance d'intercession de Marie.

Tout d'abord, comme Mère de tous les hommes, elle connaît tous leurs, besoins spirituels.
C'est un principe admis par tous les théologiens que la béatitude des saints au ciel ne serait pas complète, comme elle doit l'être, s'ils ne pouvaient connaître tout ce qui peut les intéresser ici-bas à raison de leur office, de leur rôle, de leurs relations avec nous. 

Cette connais­sance est l'objet d'un désir légitime qui doit être satis­fait par la béatitude parfaite, d'autant que, s'il s'agit de la connaissance de nos besoins spirituels, ce désir procède de la charité des saints à notre égard; c'est elle qui les porte à désirer notre salut, pour que nous glorifiions Dieu éternellement avec eux et que nous ayons part à leur béatitude.

C'est ainsi qu'un père et une mère parvenus au ciel connaissent les besoins de leurs enfants, surtout ceux de l'ordre du salut et ce qui y touche directement ou indi­rectement.

De même, un fondateur d'ordre entré dans la gloire connaît les intérêts de sa famille spirituelle et de chacun tics membres de celle-ci. A plus forte raison Marie, mère de tous les hommes, qui a le plus haut degré de gloire après Notre-Seigneur, doit-elle connaître tout ce qui a rapport directement ou indirectement à la vie surnaturelle qu'elle est chargée de nous donner et d'en­tretenir en nous. 

Les actes bons et méritoires qui la font grandir, les fautes qui la diminuent ou la détruisent, par suite toutes nos pensées, désirs, les dangers qui nous me­nacent, les grâces dont nous avons besoin, même les inté­rêts temporels qui ont quelque rapport avec notre salut, comme le pain quotidien.

Cette connaissance universelle, certaine et précise de tout ce qui concerne notre destinée, est une prérogative qui appartient à Marie de par sa maternité divine et sa maternité spirituelle à l'égard de tous les hommes.

Connaissant tous nos besoins spirituels et même ceux d'ordre temporel qui ont rapport avec notre salut, Marie est évidemment portée par son immense charité à inter­céder pour nous. Il suffit à une mère de soupçonner les besoins de son enfant, pour qu'elle essaie de les soulager. Pour notre Mère du ciel, comme pour Notre-Seigneur, il ne s'agit plus d'acquérir de nouveaux mérites, mais d'ob­tenir que les mérites passés de son Fils et les siens nous soient appliqués au moment opportun.

Cette prière de la Sainte Vierge est-elle toute-puissante ?

La Tradition a appelé Marie omnipotentia supplex, la toute puissance dans l'ordre de la supplication.

Source : Livres-mystiques.com

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DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III

Article I - LA PUISSANCE D'INTERCESSION DE MARIE


C'est en effet un principe certain que la puissance d'intercession des saints est proportionnée à leur degré de gloire au ciel, ou d'union à Dieu[345]. Aussi, selon le té­moignage constant de la Tradition, Marie, dont la gloire surpasse incomparablement celle de tous les autres saints, possède la toute puissance d'intercession. Avant le VIII° siècle cette doctrine se trouve de façon explicite chez saint Ephrem; au VIII° siècle, les affirmations les plus nettes sont celles de saint André de Crète, de saint Germain de Constantinople, de saint Jean Damascène. 

A la fin du XI° saint Anselme et son disciple Eadmer affir­ment formellement cette toute puissance d'intercession, que saint Bernard explique et transmet aux théologiens qui le suivent.

Bossuet, dans son Sermon sur la Compassion de la Sainte Vierge, montre admirablement les fondements de cette doctrine en rappelant cette vérité de foi : « Dieu a tellement aimé le monde, qu'il lui a donné son Fils uni­que», et « s'il l'a livré à la mort pour nous tous, com­ment avec lui ne nous donnera-t-il pas toutes choses», comment ne donnera-t-il pas les grâces nécessaires au salut à ceux qui les lui demandent avec humilité, con­fiance et persévérance ? 

Or Marie a aimé Dieu et nos âmes jusqu'à donner elle aussi son propre Fils au Calvaire. Elle est donc toute puissante sur le cœur de Dieu le Père et sur celui de son Fils pour obtenir les biens nécessaires au salut à ceux qui ne s'obstinent pas dans la résistance à la grâce, mais qui, au contraire, la demandent comme il convient.

En ce sermon, Bossuet s'exprime ainsi : « Intercédez pour nous, ô bienheureuse Marie : vous avez en vos mains, si j'ose le dire, la clef des bénédictions divines. 

C'est votre Fils qui est cette clef mystérieuse par laquelle sont ouverts les coffres du Père éternel : il ferme, et per­sonne n'ouvre; il ouvre, et personne ne ferme : c'est son sang innocent qui fait inonder sur nous les trésors des grâces célestes. 

Et à quel autre donnera-t-il plus de droit sur ce sang, qu'à celle dont il a tiré tout son sang... Au reste, vous vivez avec lui dans une amitié si parfaite, qu'il est impossible que vous n'en soyez pas exaucée. » Il suf­fit, comme dit saint Bernard, que Marie parle au, cœur de son Fils.

Cet enseignement de la Tradition ainsi formulé par Bossuet a été proclamé par Léon XIII dans la première encyclique sur le Rosaire, 1er septembre 1883, où Marie est appelée dispensatrice des grâces, célestes, coelestium administra gratiarum. Dans l'encyclique Jucunda sem­per du 8 septembre 1894 le même pape fait siennes ces deux phrases de saint Bernard, que Dieu, dans sa bien­veillante miséricorde, a établi Marie notre médiatrice, et qu'il a voulu que toutes les grâces nous viennent par elle.

Le même enseignement se retrouve au début de la lettre Diuturni temporis du 5 septembre 1898. Pie X parle de même dans l'encyclique Ad diem illum, du 2 février 1904, Marie y est appelée « la dispensatrice de toutes les grâces qui nous ont été acquises par le sang de Jésus ».

Notre-­Seigneur est la source de ces grâces, Marie en est comme l'aqueduc, ou selon une autre image comme le cou qui, dans le corps mystique, unit la tête aux membres en leur transmettant l'influx vital : « Ipsa est collum capitis nos­tri, per quod omnia spiritualia dona corpori ejus mystico communicantur » (ibid.). Benoît XV consacre cet ensei­gnement en approuvant, pour l'Eglise universelle, la messe et l'office liturgique de Marie médiatrice de toutes les grâces.

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DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III

Article I - LA PUISSANCE D'INTERCESSION DE MARIE



Comme le montre le P. Merkelbach, trois choses sont ici à noter.
Tout d'abord il est de foi que la Sainte Vierge prie pour nous et même pour chacun de nous, en sa qualité de Mère du Rédempteur et de tous les hommes, et que son intercession nous est très utile; selon le dogme général de l'intercession des saints (Concile de Trente, sess. 25). Aussi l'Eglise chante-t-elle : Sancta Maria, ora pro nobis. - « Lex orandi statuit legem credendi », le dogme et la prière ont une même loi (Denz., 139).
En second lieu, il est certain d'après la Tradition que cette puissante intercession de Marie peut obtenir à ceux qui l'invoquent bien, toutes les grâces du salut[350] et que nul n'est sauvé sans elle. Aussi l'Eglise dit-elle : « Sen­tiant omnes tuum juvamen. »

Troisièmement, enfin, c'est une doctrine commune et sûre, enseignée par les Papes, par la prédication univer­selle et la liturgie, que nulle grâce ne nous est accordée sans l'intervention de Marie ; c'est ce qu'exprime l'Of­fice et la messe de « Marie médiatrice de toutes les grâ­ces » (31 mai) et il serait au moins téméraire de le nier.

Cette doctrine approuvée par l'Eglise est implicite­ment contenue jusqu'au VIII° siècle, dans l'affirmation générale de la médiation universelle de Marie. Ensuite, du VIII° au XV° siècle, elle est plus explicitement affir­mée sous cette forme que tous les dons de Dieu nous viennent par l'intermédiaire de la Sainte Vierge. 

Depuis le XVI° siècle, à nos jours cette vérité a été théologiquement exposée sous ses divers aspects, et l'on remarque qu'il s'agit de toutes les grâces surnaturelles provenant de la rédemption de Jésus-Christ, même des grâces sacra­mentelles, en ce sens que les dispositions que l'on doit apporter à la réception des sacrements sont obtenues par l'intercession de Marie

Si, du reste, la Sainte Vierge nous a mérité de congruo tout ce que le Christ nous a mérité de condigno, comme nous l'avons vu plus haut, elle nous a mérité d'un mérite de convenance les grâces sacramentelles elles-mêmes.

On voit par là que l'intercession de Marie est beaucoup plus puissante et plus efficace que celle de tous les autres saints, même réunis, car les autres saints n'obtiennent rien sans elle. Leur médiation reste restreinte sous la sienne qui est universelle, bien que toujours subordon­née à celle de Notre-Seigneur. De plus les grâces que Marie demande pour nous, elle nous les a déjà méritées; il n'en est pas de même des saints : ils demandent sou­vent pour nous des secours qu'ils ne nous ont point mérités. Leur prière n'a pas, dès lors la même efficacité que celle de Marie.

Au sujet enfin de l'efficacité des prières de Marie, il faut rappeler un principe qui s'applique même à la prière de Jésus-Christ. Celle-ci est toujours exaucée en ce qu'elle demande, non pas d'une façon conditionnelle comme il pria au jardin des Oliviers, mais de façon absolue et con­forme aux intentions divines bien connues de lui. 

Il faut dire de même : Marie par son intercession obtient infailliblement de son Fils tout ce qu'elle lui demande de façon, non conditionnelle, mais absolue en conformité avec les intentions divines, qu'elle n'ignore pas.

Il peut y avoir à la réalisation de certaines prières un obstacle que la divine Providence pourrait empêcher, mais que de fait elle n'empêche pas toujours. Cet obsta­cle peut provenir de ce que l'on ne prie point la Sainte Vierge avec les dispositions voulues, avec humilité, con­fiance et persévérance, ou que l'on demande une chose qui n'est pas jugée utile au bien spirituel, ou que la volonté de celui pour lequel on prie refuse opiniâtrement la con­version demandée. Cela même est permis pour un bien supérieur qui apparaîtra clairement au ciel : la ma­nifestation des perfections divines, la splendeur de la Miséricorde ou de la Justice.

Source : Livres-mystiques.com

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DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III

Article I - LA PUISSANCE D'INTERCESSION DE MARIE


On voit par ces explications que la toute-puissance d'intercession de Marie, reposant sur les mérites du Sauveur et sur son amour pour sa Mère, loin de porter atteinte à sa médiation universelle, en est le rayonne­ment splendide, et manifeste la rédemption souveraine accomplie par le Rédempteur parfait en celle qui lui est le plus intimement associée dans l'œuvre du salut de l'humanité.

Article II - LA DISTRIBUTRICE DE TOUTES LES GRACES, SON MODE D'INFLUENCE

La Sainte Vierge est-elle la distributrice de toutes les grâces par cela seul qu'elle intercède pour chacun de nous, afin que les mérites passés du Sauveur et les siens nous soient appliqués au moment opportun, ou bien nous transmet-elle aussi les grâces que nous recevons à la ma­nière dont le fait l'humanité de Jésus, qui est selon saint Thomas et beaucoup de théologiens « cause instrumentale physique de ces grâces » ou l'instrument toujours uni à la divinité, supérieur aux sacrements qui sont des instru­ments séparés ?

Par rapport au Christ Jésus lui-même, tête de l'Eglise, cette doctrine a été souvent exposée par saint Thomas; on se demande s'il faut l'admettre aussi pour Marie en tant qu'elle est, selon la Tradition, dans le Corps mysti­que du Christ comme le cou qui réunit la tête aux mem­bres et leur transmet l'influx vital.

La causalité morale de Marie par la satisfaction, le mérite passés, et par l'intercession toujours actuelle, est communément admise. 

Mais plusieurs théologiens s'en tiennent là et refusent d'admettre que Marie transmette les grâces par une causalité physique instrumentale, ana­logue dans l'ordre spirituel à ce qu'est dans l'ordre sen­sible l'action de la harpe qui, touchée par l'artiste, pro­duit des sons harmonieux
.
D'autres théologiens lui attribuent aussi cette seconde influence d'une façon subordonnée à l'humanité du Christ, en insistant sur ceci que, d'après la Tradition, Marie est vraiment dans le corps mystique comme le cou, qui, en, réunissant la tête aux membres, leur transmet l'influx vital.

Il est certain que saint Thomas a enseigné explicite­ment que l'humanité du Sauveur et les sacrements de la loi nouvelle sont cause physique instrumentale de la grâce, dont Dieu seul peut être la cause principale, puis­qu'elle est une participation de sa vie intime.

Mais nous ne voyons pas que le saint Docteur ait posi­tivement rien affirmé de semblable pour Marie. Au dire de certains auteurs, il l'exclurait même dans un texte, où nous ne pensons pas qu'il y ait cette exclusion.

Dans son Explication de l'Ave Maria, il attribue à la Sainte Vierge une plénitude de grâce qui déborde sur les hommes pour les sanctifier, mais il ne dit pas explicite­ment si cette influence contient quelque chose de plus que la causalité morale du mérite et de la satisfaction passés et de l'intercession actuelle.

La causalité instrumentale physique pour la production de la grâce n'étant pas, au jugement de saint Thomas et de ses commentateurs, impossible en l'humanité du Christ, ni dans les sacrements, par exemple dans les paroles du prêtre pour la consécration et l'absolution sacramentelle, elle n'est pas non plus impossible en Marie.

Le saint Docteur admet même que le thauma­turge est aussi parfois cause instrumentale du miracle, qui s'opère par exemple par sa bénédictio. Non seu­lement il l'obtient par sa prière, mais parfois il le fait comme instrument de Dieu.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou   La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou - Page 2 EmptyMar 25 Aoû - 21:10

DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III

Article II - LA DISTRIBUTRICE DE TOUTES LES GRACES, SON MODE D'INFLUENCE


On ne peut donc pas avoir la certitude que la Sainte Vierge n'exerce pas cette influence. Il faut de plus se dire que les chefs-d'œuvre de Dieu contiennent plus de riches­ses, de beauté et de vitalité que nous ne pouvons le dire. 

Nous ne pensons pas cependant qu'on puisse prouver d'une façon certaine, l'existence de cette causalité en Marie. C'est un des points sur lesquels la théologie ne saurait, semble-t-il, dépasser une sérieuse probabilité. 

Pourquoi ? Parce qu'il est bien difficile ici de voir, dans les textes traditionnels invoqués, où finit le sens propre et où commence la métaphore. Ceux qui s'expriment même d'habitude d'une façon métaphorique là où ils pourraient et devraient employer des termes propres, ne font guère attention à la difficulté que nous signalons ici. 

Mais plus on tient à la propriété des termes, plus on sai­sit la vérité de cette remarque. Lorsque la Tradition nous dit que Marie, dans le Corps mystique, est comparable au cou qui réunit la tête aux membres et leur transmet l'influx vital, c'est là certainement au moins une méta­phore très expressive, mais nous ne pouvons affirmer avec certitude qu'il y a plus.

Cependant ces paroles ne paraissent avoir leur signi­fication complète, comme dit le P. Hugon, que si l'on admet la causalité physique instrumentale dont nous par­lons.

Le P. R. Bernard, O. P., s'exprime de même en cette page de son livre Le Mystère de Marie, 1933, p. 462 : « Dieu et son Christ se servent d'elle (de Marie) en ce sens qu'ils font passer par elle toutes les grâces qu'ils nous destinent... Leur action, en cette intermédiaire, se tempère de plus d'humanité, sans rien perdre, bien en­tendu, de sa force divine.

Ils font vivre à notre Mère la vie qu'ils ont dessein de nous faire vivre. Elle en est d'a­bord remplie et débordante, La grâce est préformée en elle et s'y empreint d'une spéciale beauté. 

Toute la grâce et toutes les grâces, secours et états, vertus et dons, nous arrivent ainsi canalisés et distribués par elle, imprégnés de cette particulière suavité qu'elle donne à tout ce qu'elle touche et laisse en tout ce qu'elle fait.

« Marie est donc, par son action, mêlée à tout dans notre vie et porteuse de tout le divin en nous. Sur tout le cours de notre existence, du berceau et même avant, jus­qu'à la tombe et même au-delà, grâce habituelle et grâces actuelles, grâce et gloire, on ne voit pas. ce qui pourrait être ôté à son domaine. Elle donne forme et figure à tout notre être dans le Christ... 

Elle imprime sa façon à tout et donne comme un surcroît de perfection à ce qui lui passe ainsi par les mains. J'ai dit que nous tenions tout entiers dans sa prière : nous tenons pareillement dans son action et, si l'on peut dire, dans ses mains. Tout chré­tien est un enfant de Marie, or un enfant n'est digne de ce nom que s'il est réellement façonné par sa mère. »

Si l'on admet que la Sainte Vierge, non seulement nous obtient par sa prière, mais nous transmet toutes les grâces que nous recevons, on donne un sens plus complet aux titres de trésorière et dispensatrice de toutes les grâ­ces qui lui sont généralement attribués.
Cela parait aussi indiqué en certaines paroles très bel­les et très fortes de la liturgie, surtout dans le Stabat, où la répétition admirable du Fac montre que Marie, non seulement nous obtient par sa prière la grâce d'arriver à l'intimité du Christ, mais qu'elle fait en quelque ma­nière en nous cette divine intimité :

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